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ÉditorialLa parenthèse estivale qui ouvre un temps de retrait pour certains représentera aussi, pour d’autres, l’occasion d’un plus grand investissement dans le service ou la mission. Mais que l’on parte ou demeure, la gravité des temps que nous vivons, eu égard à une vie consacrée en crise et une Europe en guerre, ne peut cesser de nous habiter, pour que rien ne se perde de l’espérance que l’Esprit saint insuffle en ce monde.
C’est bientôt la fin des anniversaires ignatiens, que nous honorons à nouveau doublement : par la Rencontre d’un jésuite belge qui franchit bien des frontières, et par un premier Kairos, qui permet à une sœur des Fraternités Monastiques de Jérusalem de visiter de manière inédite la pauvreté d’Ignace. Après Thierry Monfils et Moïsa Leleu – qui vient de rejoindre notre comité de rédaction –, un dominicain, Gilles Berceville, réfléchit courageusement à ce point aveugle (« pot-au-noir », peut-être) que représente aujourd’hui l’obéissance religieuse, en regard de la liberté que donne l’Évangile.
Dominique Salin, un jésuite encore, nous offre en Orientation les linéaments d’une spiritualité de la virginité consacrée, elle aussi ressourcée d’Écriture. Et Patrick De Pooter, canoniste laïc belge au service romain d’un institut religieux important, récapitule les modifications du Code de droit canonique qui touchent à la vie consacrée et devraient être plus connues. Ainsi, le rescrit pontifical du 18 mai 2022 permet aujourd’hui à des religieux non prêtres d’exercer la charge de supérieur majeur dans les instituts cléricaux – une attente vive depuis le Synode de 1994 et un point de non-retour dans la décléricalisation des structures de gouvernement de l’Église catholique, soulignons-le.
Sur un autre ton, l’historienne laïque Kristien Suenens fait état de la seconde vie des archives des instituts, quand elles sont confiées à un Centre comme le KADOC, et indique comment la prise en compte du passé peut fonder l’avenir. Le succès que rencontre le partage en ligne de nos archives numérisées, à partir de 1966, est là pour l’illustrer hautement.
Bonne lecture et bon été, à bientôt !