Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Marie dans la vie et dans la formation des prêtres

Éric de Moulins-Beaufort

N°2011-1 Janvier 2011

| P. 11-27 |

Au fil d’une conférence inspirée de l’année sacerdotale, l’auteur explique comment il entend la place de Marie dans la vie spirituelle des prêtres (Marie à la Croix, Marie à Cana), mais aussi, ce qu’une telle présence implique pour leur formation continue (Marie, Mère de l’Église, Mère de Dieu, en son Immaculée conception) : il est ainsi question de l’originalité personnelle de chaque prêtre, de sa capacité d’apporter à d’autres la plénitude de grâce qui l’habite, du consentement à l’action souveraine de Dieu, du témoignage à rendre à l’accomplissement des Écritures plutôt qu’à la culture nationale ; bref, de déployer sa liberté à l’intérieur de la liberté infinie de Dieu, si l’on veut pouvoir servir la liberté spirituelle de tous.

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Je voudrais vous proposer une réflexion personnelle et méditative. Je m’aiderai de quelques scènes évangéliques dont je vais essayer de dégager quelques enseignements concernant la vie et la formation des prêtres. Je commencerai par la vie des prêtres et finirai par leur formation.

Marie dans la vie des prêtres

Pour commencer, une prise de position sur le mystère de l’Eucharistie : le Christ offre l’unique sacrifice et, par là, il donne aux hommes la possibilité de faire de leurs actes des sacrifices spirituels et de leur vie une louange à la gloire du Père. Cet unique sacrifice est donné à l’Église pour qu’elle puisse offrir son offrande toute entière. Le point sur lequel je voudrais insister est que le sacrifice de l’Église n’est pas simplement la somme des sacrifices spirituels des fidèles. Il est, d’une certaine façon, plus large, plus ample, plus déterminant qu’eux. Le sacrifice du Christ-Tête entraîne avec Lui tout son corps. Dans l’Eucharistie, l’Église célèbre la victoire totale, finale, de Jésus, l’assurance que le Seigneur, par la puissance de sa Résurrection, a le pouvoir de transformer effectivement la liberté récalcitrante des hommes. Ce rappel très simple de la distinction entre sacrifice spirituel et sacrifice sacramentel est utile pour ce que je veux dire maintenant de Marie dans la vie des prêtres.

Marie à la Croix

Le premier point que je vous propose est de considérer Marie comme la Mère des prêtres, et pour cela de regarder quelques instants Marie à la Croix, tel que saint Jean nous la présente. Chacun des évangélistes a sa manière de nous présenter Jésus sur la Croix, mais cette scène unique, regardée par quatre regards différents, mérite d’être contemplée avec attention. On se rend compte alors que, tout à la fois, Jésus meurt seul, comme certains évangélistes le soulignent davantage, mais aussi qu’autour de Jésus, un certain nombre de rôles prennent consistance. Il y a la foule et les bourreaux, les chefs des prêtres qui se moquent de Jésus. Il y a aussi les femmes et, selon saint Jean : « Près de la croix de Jésus se tenait sa Mère et le disciple que Jésus aimait » (Jn, 19, 25). Il y a donc toujours une double mouvement dans la Passion : la solitude extrême de Jésus, qui signifie quelque chose de sa relation au Père, et le fait que déjà prennent place autour de Lui quelques-uns de ceux qui auront à porter la suite, qui dans la Résurrection pourront partager la vie qui nous vient de la Croix. Selon saint Jean aussi, nous entendons la parole que Jésus adresse à sa Mère : « Femme, voici ton fils » (Jn 19, 26). Les exégètes ont depuis longtemps souligné qu’il s’agit là d’une parole de révélation : Jésus ne se contente pas là de régler par testament les affaires de sa Mère, de désigner qui va s’occuper d’elle ; mais il dévoile, il révèle qui est le disciple qu’Il aime, qui devient, à partir du moment où Jésus meurt sur la Croix pour lui, le frère de Jésus, comme un autre Jésus, le fils confié à Marie. Cela est vrai bien sûr pour tout croyant, mais surtout pour les prêtres. C’est ce que je voudrais regarder maintenant en trois temps.

D’abord Marie au pied de la Croix reçoit jusqu’au tréfonds de son cœur le glaive des douleurs qu’avait annoncé le vieillard Siméon. Elle est aussi, en elle-même, l’assurance que Jésus ne meurt pas dans le vide : le sang qu’Il verse, le don qu’Il fait de Lui-même est reçu, ce que le vieux mythe médiéval du Graal a voulu conserver d’une certaine façon. Mais au-delà d’un objet matériel, propice à toutes sortes d’imaginations plus ou moins magiques, ce qui compte, c’est que le don que Jésus fait de Lui-même est recueilli par la foi de Marie. La foi de Marie est le réceptacle adapté à l’ampleur de ce don. La simple présence de Marie à la Croix nous assure que ce que Jésus donne pour nous est reçu et donc que l’Église, au moins en Marie et le disciple bien-aimé qui lui est désormais confiée, répond pleinement, parfaitement, à ce sacrifice de Jésus. Voyez comme saint Jean insiste sur le fait que « celui qui a vu rend témoignage » (Jn 19, 35), lorsque le sang et l’eau coulent du côté ouvert de Jésus. Le tableau complet que l’évangéliste met sous nos yeux est composé de Jésus crucifié du côté duquel coulent l’eau et le sang, de Marie et du disciple que Jésus aimait se tenant au pied de la croix et voyant, adéquatement pourrait-on dire, ce qui jaillit de son côté, et nous-mêmes, lecteurs de l’évangile, qui regardons cette scène.

Ceci, dans la liturgie, est marqué par la communion du prêtre. C’est un fait qui n’est pas suffisamment observé et qui pourtant permettrait de clarifier un certain nombre de débats et d’apaiser certaines souffrances : dans la célébration de l’Eucharistie, le seul qui doive absolument communier pour que le sacrifice s’accomplisse jusqu’au bout, c’est le prêtre. Sa communion à lui signifie que le sacrifice du Christ est reçu par l’Église et mis en œuvre en elle, même si les fidèles participant ce jour-là à la Messe n’étaient pas en état de communier. A partir de là, il nous est donné de voir que l’Église n’est pas simplement une collection de gens médiocres : par la puissance de l’Esprit Saint, elle est faite de ceux dont Dieu veut faire des saints, et elle est portée par la foi de Marie, nous pouvons le voir.

Deuxièmement, cette foi de Marie ici, au pied de la Croix, a pour caractéristique d’être un consentement à ce que Jésus fait. Hans Urs von Balthasar développe ce thème dans sa Dramatique Divine : le sacrifice de Marie au pied de la Croix, c’est d’accepter que Jésus puisse mourir seul, que Lui seul aille jusqu’où Il va. Déjà à un simple niveau humain, pour une mère, voir son fils mourir, c’est l’épreuve la plus terrible qui puisse être. Ici, il faut que Marie consente à ce que son Fils s’en aille dans les ténèbres de la mort sans savoir précisément ce qui se passe. Mais justement, la foi de Marie se manifeste dans le fait qu’elle le laisse faire. C’est le contraire de Simon-Pierre qui veut retenir Jésus sur le chemin de la Passion, au point que Jésus lui dit : « Passe derrière moi Satan » (Mt 16, 23). Le sacrifice de Marie est intérieur à celui de Jésus. Dans le sacrifice même de Jésus, dans le fait que Jésus livre sa vie, Il entraîne le sacrifice de sa Mère qui doit consentir à ce que celui à qui elle a donné la vie, celui qu’elle a enfanté, aille jusqu’au bout. Contempler cela peut nous éclairer beaucoup, et peut éclairer les prêtres, sur la place de l’Église et sur la place du prêtre dans l’Église. L’Église ne fait pas l’œuvre de Jésus : ce n’est pas l’Église qui sauve le monde, c’est Jésus qui sauve le monde.

C’est une banalité, mais il est souvent bon de nous en souvenir, parce que certaines angoisses ou au contraire certaines activités viennent parfois de là. Ce n’est donc pas l’Église qui sauve le monde, c’est Jésus par sa mort sur la Croix. Par conséquent, le prêtre n’est pas le sauveur du monde, mais celui qui approche des hommes l’efficacité totale et définitive de la Croix de Jésus. Il me semble que contempler ainsi Marie au pied de la Croix, considérer la place particulière de cette femme, peut aider – mais c’est un peu plus qu’aider extérieurement, c’est plus qu’aider comme modèle – à faire entrer les prêtres dans l’attitude juste qui consiste à respecter scrupuleusement leur position. Le prêtre est donc celui qui doit approcher des hommes l’efficacité totale de la Croix de Jésus, mais il n’a pas à interférer, à s’interposer entre cette efficacité et les hommes qui lui sont confiés ; il n’a pas à ajouter à l’efficacité de la Croix de Jésus ses propres effets personnels, sa propre efficacité à lui. Et ceci n’est pas sans importance pour la manière dont les prêtres vivent. Bien sûr, les prêtres ont beaucoup à faire et il convient qu’ils agissent, qu’ils imaginent, qu’ils bâtissent, qu’ils approfondissent… Marie aussi d’ailleurs, depuis le moment où « l’ange la quitta », a fait beaucoup. Elle commence aussitôt par aller en hâte se rendre utile à sa cousine. Auprès de Joseph et de Jésus enfant et adolescent et jeune adulte, elle a rempli son rôle, largement. Seulement, au pied de la croix, il lui faut consentir un pas de plus, le pas qui consiste, je l’ai dit, à laisser Jésus faire seul ce qui lui revient à Lui seul.

Pour autant, elle est là, et c’est bien sa place. La présence de Marie au pied de la croix et ce que nous pouvons contempler de son consentement nous assurent que toutes ses actions, depuis le commencement, sont exactement situées comme elles doivent l’être, sans que jamais elle ne devienne un écran pour l’action de Dieu lui-même. Ainsi aussi, l’obéissance de Jésus jusqu’à la Croix, telle que les évangélistes, chacun à sa manière, nous la décrivent, dévoile qu’en chacun de ses actes, même ceux où il a l’air de tout ramener à lui, il agit toujours exactement selon ce qu’il est, le Fils « tourné vers le Père ». De même, le prêtre doit agir de mille manières et y user son énergie, sa créativité, son intelligence et sa volonté, mais de telle façon qu’il soit clair pour tous et surtout pour lui, que c’est le Seigneur qui agit au fond des libertés, que c’est du Seigneur seul et de sa puissance de toucher les libertés humaines que vient l’efficacité des sacrements. Le prêtre doit trouver sa juste place et s’y tenir. Marie, la mère de Jésus, l’y aide. Elle la lui indique.

Enfin, troisième point, la foi de Marie au pied de la Croix n’est pas une foi sans contenu. C’est la foi d’une femme juive, d’une fille d’Israël, de la Fille de Sion. D’une femme qui se prépare, avec tout son peuple, à célébrer le grand Sabbat de la Pâque, c’est-à-dire la célébration, par tout le peuple d’Israël, de la foi que ce que Dieu a commencé autrefois avec Moïse, Il l’achève à travers l’histoire. Il y a là une voie pour comprendre un peu ce que saint Ignace de Loyola a voulu exprimer en faisant méditer aux retraitants des Exercices spirituels l’apparition de Jésus à sa Mère (apparition dont l’Évangile ne parle pas, mais dont saint Ignace dit que les Évangiles ne racontent pas tout parce que nous sommes intelligents et que nous pouvons comprendre tout seuls ce qui est indispensable). Au-delà des détails matériels, là aussi, ce qui compte, c’est que la foi de Marie n’est pas une anticipation de l’avenir : elle n’est pas, au pied de la Croix, déjà en train de se représenter la résurrection. La résurrection n’était pas imaginable ; elle ne l’est pas davantage pour nous. La résurrection doit être pleinement reçue, mais en même temps, elle vient comme le couronnement de la foi de Marie qui porte en elle, dans sa perfection et dans sa plénitude, la foi d’Israël, le peuple qui célèbre chaque année le grand Sabbat de la Pâque.

Ceci nous montre comment Marie peut nous engendrer, tout au long de notre vie, à une attitude juste. Le grand défi de la vie des prêtres, c’est de croire toujours davantage à l’efficacité des sacrements que nous célébrons. Nous posons des gestes dont nous ne voyons pas forcément immédiatement qu’ils transforment les cœurs : les enfants que nous baptisons, nous savons bien qu’ils ne seront pas tous des premiers prix de catéchisme, qu’un certain nombre d’entre eux ne viendront sans doute même pas au catéchisme et en tous cas, qu’à vue humaine, une bonne proportion d’entre eux aura une vie eucharistique en pointillés. Et pourtant, nous avons à croire toujours mieux en l’efficacité réelle des sacrements. De même que Marie au pied de la Croix ne doute pas que le Père Éternel, le Dieu d’Israël, fait en Jésus et pour Jésus ce qu’Il a à faire, de même nous n’avons pas à douter que le Père, par la puissance du Christ ressuscité, agit dans les cœurs et les libertés qui se présentent à l’action des sacrements.

Le P. Jean-Marie Hennaux, Jésuite belge, a pu, dans un petit livre, il y a quelques années, méditer la résurrection comme la tendresse du Père pour le Fils [1]. A partir de là, il médite aussi les sacrements comme la manifestation de la tendresse du Père pour les hommes rassemblés dans son Église. Nous, prêtres, nous avons toujours à apprendre, à contempler ainsi l’efficacité des sacrements, comme l’assurance que le Père veut, dans sa tendresse, travailler les hommes, comme un père peut embrasser son fils, comme dans la résurrection le Père redonne vie à son Fils, pas seulement en esprit mais dans son corps, dans sa chair même, Il redonne vie pleinement. Et de même, dans les sacrements, le Père ne cesse de travailler les libertés des hommes, libertés dont je vous disais tout à l’heure qu’elles sont souvent récalcitrantes.

Voilà donc, pour ce premier aspect qui, à partir de la méditation de Marie à la Croix, contemplait Marie, Mère des prêtres. Quand Jésus dit à sa Mère « Femme, voici ton fils » (Jn 19, 26) en désignant le disciple qu’Il aimait, évidemment, il désigne tout baptisé, tout disciple, mais il désigne aussi plus particulièrement l’apôtre dans son sacerdoce apostolique. C’est quand même à Marie, en sa foi, que sont confiés les Apôtres, les Douze, à travers le disciple que Jésus aimait, parce que les autres ont fui. A ces hommes pécheurs Jésus, dans sa résurrection, va confier le don total qu’Il a à faire aux hommes, afin qu’ils puissent le distribuer. Si le hiatus de la Passion et du manquement des Apôtres à Jésus dans la Passion, par leur fuite, par le reniement de Pierre, peut être surmonté, c’est parce que la foi de Marie, debout près de la Croix, tient en quelque sorte le don dans l’unité. Ce que Jésus montre, ce que Jésus donne, est reçu par cette femme-là. Et c’est ce qui permet ensuite – parce qu’il y a ce lien indissoluble entre Jésus et sa Mère – que des hommes pécheurs et faillibles puissent recevoir d’être les porteurs de la grâce qui vient de la Résurrection.

Marie à Cana

Deuxième méditation : Marie, Mère des prêtres dans le ministère sacerdotal. Je voudrais regarder brièvement Marie à Cana, qui est l’autre temps du grand diptyque que saint Jean organise dans son Évangile.

Là encore la parole de Marie aux serviteurs (diakônois) : « tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5), est bien évidement pour tous les fidèles ; mais elle est certainement à entendre très particulièrement par les prêtres, déjà dans le sacerdoce commun – il est important que les prêtres n’oublient pas qu’ils sont premièrement des baptisés qui ont à développer leur baptême dans le sacerdoce commun – mais aussi, dans le sacerdoce ministériel. Cette parole : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le », est, de la part de Marie, le conseil d’une bonne Mère, une invitation à la prière, à l’écoute de la Parole de Dieu. Il est bon pour des prêtres d’entendre que la vie de prière, la méditation de la Parole de Dieu ne vient pas seulement de la bonne volonté de chacun mais répond à l’invitation de Marie, cette femme qui au pied de la Croix est celle qui a cru, qui fait que l’alliance est indissoluble entre Dieu et l’humanité, parce que cette alliance est, en elle, reçue par l’Église. C’est elle qui nous dit d’écouter ce que Jésus dit pour pouvoir le faire.

Il y a donc une obéissance intérieure à Jésus que tout fidèle, mais a fortiori tout prêtre, doit acquérir. Et il me semble que pour les prêtres, cette obéissance prend une forme tout à fait particulière : face aux besoins de la communauté qui leur est confiée, les prêtres ont à croire que ce qu’ils ont à faire, ce sont fondamentalement les gestes de Jésus. Je veux dire par là que nous pouvons toujours être tentés de faire des tas de choses. Or, Marie nous rappelle que nous avons à faire les gestes de Jésus. Ce qui veut dire aussi que nous avons à croire en leur efficacité, en leur bienfait pour la communauté qui nous est confiée, ce qui n’est jamais si simple que cela. Déjà dans la multiplication des pains, certains évangélistes insistent sur le fait que Jésus, répondant aux disciples qui viennent le voir pour lui dire qu’il est tard, que les gens ont faim, dit : « Donnez-leur vous-même à manger » (Lc 9, 13). Les évangélistes insistent sur le fait que Jésus, quand Il partage les pains, les donne à ses disciples qui eux-mêmes vont les donner à la foule. Jésus donne à ses apôtres, et donc à ceux qui ont part au sacerdoce apostolique, de quoi nourrir la foule. Mais cela suppose que nous obéissions à ce que Jésus nous donne, à ce que Jésus nous dit de faire, comme les serviteurs de Cana, répondant à l’appel de Marie, ont obéi à ce que Jésus leur disait : « Puisez et allez porter au maître du repas. » (Jn 2, 8).

Deuxième point, dans cette méditation de Cana, la phrase première de Marie : « Ils n’ont plus de vin » (Jn 2, 3). Les réalités humaines sont impuissantes à tenir leurs promesses. Au-delà du manque objectif de vin dû à l’imprévoyance de celui qui a organisé ce repas de noces, la phrase de Marie telle que saint Jean nous la rapporte indique cela : l’insuffisance des réalités humaines qui sont pleines de promesses, comme des noces peuvent être pleines de promesses, mais sont aussi impuissantes à tenir jusqu’au bout ces promesses. Même les réalités les plus saintes puisque, comme cela a été très souvent souligné, les jarres dans lesquelles Jésus fait verser de l’eau servaient à la purification des juifs. Qu’on les remplisse jusqu’au bord signifie que la loi est accomplie jusqu’au bout, pleinement. Mais même ces réalités saintes-là sont impuissantes à procurer totalement la joie qu’elles promettent. Là encore cette parole, dans la bouche de Marie, la Toute Sainte, celle qui vit pleinement des réalités d’Israël, qui se laisse pénétrer jusqu’au bout par tout ce que Dieu donne à son peuple, par toutes les réalités de la religion d’Israël, est un avertissement maternel pour nous prêtres : nous avons à abreuver les fidèles et à les nourrir de ce qui vient vraiment de Jésus, de ce qui peut les faire entrer vraiment dans la joie de Jésus. Par conséquent, nous avons à les nourrir de Jésus Lui-même, pas de choses qui ressemblent à Jésus ou de réalités qui précèdent en quelque sorte Jésus, qui le désignent de loin, mais vraiment de Sa Parole pure et de Son Corps.

Enfin dans ce récit de Cana, je retiendrai le mot de serviteur, qui est employé là : le mot grec est plutôt celui de diacres « diakonoi ». Mais il me semble qu’on ne peut pas oublier complètement que Marie s’est désignée elle-même comme la servante du Seigneur, même si c’est un autre mot, « δουλoς » qui est employé (Lc 1,38). Nous ne pouvons pas oublier non plus, nous prêtres, que saint Paul se désigne aussi comme le serviteur du Christ, dans une formule très forte où l’Apôtre transpose le titre qu’Isaïe avait utilisé : « serviteur de Dieu » (doulos Christou Iesou, Rm 1, 1) : le serviteur de Dieu devient en saint Paul le serviteur du Christ. Que Marie s’adresse ainsi aux serviteurs à Cana et que saint Jean nous le décrive, est un appel pour nous prêtres, à nous souvenir que nous sommes des serviteurs de l’œuvre de Dieu pour nos frères et en eux. Cela indique aussi notre position particulière de prêtres : l’Époux à Cana, c’est Jésus Lui-même, ce ne sont pas les apôtres, les disciples de Jésus. Nous, prêtres, devons être, de ce point de vue là, des amis de l’Époux. Marie nous aide justement parce qu’elle nous aide – ce que cet épisode de Cana symbolise synthétiquement – à garder notre position de serviteurs de l’Époux, d’amis de l’Époux, pour le service de nos frères.

Marie dans la formation des prêtres

Ceci m’amène à ma deuxième partie : Marie dans la formation des prêtres. Et je voudrais réfléchir ici à la formation du prêtre comme formation de l’homme intérieur, qui ne cesse pas de se former. De cet homme intérieur qu’il faut former et affermir pendant le temps de séminaire, mais qui se forme encore et toujours tout au long de notre vie. C’est donc plutôt la continuité de la formation que je voudrais viser et dans laquelle je voudrais avec vous contempler Marie. Je proposerai deux points : Marie Mère de l’Église et Marie Mère de Dieu.

Marie Mère de l’Église

En quoi ce titre, qui est plus qu’un titre puisqu’il représente un rôle, une tâche, une fonction de Marie, éclaire-t-il la formation des prêtres ? Vous savez que l’une des grandes décisions du Concile Vatican II, une des plus difficiles, a été de choisir de ne pas faire un texte spécial sur la Vierge Marie mais d’inclure ce qu’on allait dire sur elle à l’intérieur de Lumen Gentium, donc du texte sur l’Église, au dernier chapitre. C’est sur cela que les Pères Conciliaires se sont le plus partagés. Ce fut la décision prise avec la majorité la plus restreinte ; beaucoup sont sortis de cette séance en pleurant. Cela a vraiment été un moment de très grande émotion, de très grand déchirement. Ce texte très beau, et cette décision tout à fait importante et significative du Concile, aboutissent à mettre en lumière Marie comme membre de l’Église, comme son membre le plus éminent. Mais ce n’est pas pour rien que le Pape Paul VI, à la fin du Concile, a tenu à proclamer « Marie Mère de l’Église ».

Quand on parle de Marie, il y a toujours une sorte de dualité à tenir : Marie comme membre le plus éminent de l’Église, celui en qui la réalité de l’Église apparaît, et en même temps, Marie comme Mère de l’Église, donc précédant l’Église, contribuant à l’engendrer. Cette place particulière de Marie, je voudrais l’illustrer à partir d’une réflexion du Père de Lubac – Mgr Brincard a bien voulu rappeler qu’il a été l’objet de mes travaux de doctorat. Il est plus simple de parler de ce que l’on connaît que de ce que l’on ne connaît pas. Dans son Catholicisme, le Père de Lubac commente ce qu’il appelle le premier principe de la mystique augustinienne : « Inter animam et Deum, nulla natura interposita », « entre Dieu et l’homme, il n’y a pas de nature interposée ». Le Père de Lubac poursuit en glosant : chacun a besoin de la médiation de tous, mais nul n’est tenu à distance par aucun intermédiaire. Or, entre Dieu et l’âme, il n’y a pas de nature interposée. Il n’y a pas d’intermédiaire, il n’y a pas d’anges qui empêchent les hommes d’avoir accès direct avec Dieu.

Il n’y a pas davantage des prêtres par lesquels il faudrait passer pour avoir accès à Dieu. Tout chrétien, tout baptisé qui prie « Notre Père » est en accès direct avec le plus profond mystère, le plus vivant, la sainte Trinité. Il n’y a pas besoin de passer par une succession de prêtres ou de grands-prêtres pour accéder à l’intimité de Dieu. Marie n’est pas davantage une sorte d’intermédiaire entre Dieu et nous. Le Père de Lubac fait une distinction entre l’intermédiaire, ce qui reproduirait le système sacerdotal que l’on connaît par exemple dans l’Ancien Testament, et la médiation. Il poursuit son commentaire en expliquant qu’entre les diverses personnes humaines, il n’y a pas différents degrés d’être, les hommes ne sont pas sur un palier différent de l’être, dans une perfection plus ou moins grande. A l’image de la Trinité même et par la médiation du Christ, en qui toutes sont enveloppées à l’intérieur de la Trinité même, il y a entre les différentes personnes une unité de circumincession. Lubac reprend le mot qui désigne les relations entre les personnes divines, circumincession, pour l’appliquer aux personnes dans l’Église. Quand nous sommes rassemblés dans l’Église, dans la foi de l’Église, il existe entre nous une unité de circumincession dans laquelle aucun de nous n’est un intermédiaire pour les autres, mais dans laquelle tous nous sommes médiateurs les uns pour les autres, parce que nous nous aidons mutuellement à nous rapprocher de Dieu. Chacun a donc un rôle particulier à jouer.

Marie, comme Mère de l’Église, a un rôle tout à fait capital, au sens précis de ce terme. Elle est celle qui a reçu pleinement, totalement ce que son Fils apportait, ce que son Fils donnait. Elle est celle qui rapproche de chacun de nous cette plénitude du don de Dieu, et qui par conséquent, par sa présence, aide chacun de nous à devenir ce qu’il a à devenir en Dieu. Quand nous parlons de Marie Mère de l’Église, il me semble par conséquent que nous désignons une réalité collective, qui se réalise dans le rôle de Marie à l’égard de chacun de nous, en approchant de nous la plénitude des dons de Dieu qu’elle porte en elle et qui la font resplendir de vie, de sainteté et de gloire. Elle nous donne de devenir pleinement ce que nous devons devenir en Dieu, selon Dieu. Elle nous aide par conséquent à devenir pleinement une personne, un être personnel. Donc à ne pas nous laisser conduire simplement par les termes de la nature et de la culture dans laquelle nous nous trouvons, mais à répondre pleinement et à vivre pleinement selon l’originalité de notre rôle personnel, selon ce que Dieu attend de nous, nous donne de faire et d’être, surtout. Le titre de Marie Mère de l’Église nous aide à voir l’Église comme une communion de personnes avant d’y voir une structure, une hiérarchie. L’Église est une communion de personnes, qui justement peut l’être parce qu’il y a une hiérarchie qui permet de distribuer le don de Dieu, selon la modalité particulière propre au Christ. Ceci est symbolisé, est signifié dans l’Écriture Sainte par la présence de Marie avec les Douze à la Pentecôte.

Cette vision me parait très importante pour la formation des prêtres, pour notre formation continue, redisons-le encore une fois. Il faut essayer d’y faire entrer ceux qui arrivent au Séminaire, mais il faut aussi continuer à en vivre tout au long de notre vie. Il me semble que dans la formation d’un prêtre, ce qui est important, c’est que chacun devienne vraiment une personne, c’est-à-dire aussi, que chacun entre dans le mouvement suivant : ce qu’il peut apporter à l’œuvre de Dieu, c’est de se laisser pleinement habiter par ce que Dieu lui donne et de répondre le plus exactement possible à ce que Dieu attend de lui. Notre manière de nous aider les uns les autres dans l’Église, c’est d’approcher les uns les autres la plénitude de la grâce de Dieu autant que nous le pouvons. En d’autres termes, peut-être plus classiques : si nous sommes habités par la grâce sanctifiante, chacun de nous approche de ses frères et de ses sœurs cette grâce, et aide chacun à s’ouvrir à ce don de la grâce. Ceci veut dire aussi que le rôle de pasteur du prêtre n’est pas d’être un chef de tribu qui entraîne derrière lui sinon des foules, du moins des groupes, par l’effet de l’entraînement des masses. L’image du Pasteur que Jésus emploie est une image complexe. Il suffit pour s’en assurer de mesurer la relativité de l’image de la brebis : je ne crois pas que Jésus soit venu pour transformer tous les hommes en brebis bêlantes, en moutons de Panurge. L’image du pasteur vaut pour le pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, il ne faut pas en tirer que les brebis sont des êtres sans intelligence qui suivent celui qui seul est capable de les conduire vers les prés d’herbe fraîche. Il nous faut donc faire attention quand nous employons l’image du pasteur et que nous nourrissons notre compréhension de ce qu’est un prêtre dans son rôle particulier de gouvernement à l’aide du rôle du pasteur. Nous n’avons pas à transformer les brebis qui nous sont confiées en brebis écervelées, mais au contraire à les aider à être pleinement personnelles. Voilà pour Marie Mère de l’Église. Ce qu’elle indique de ce qu’il faut former dans le prêtre, c’est la capacité à apporter aux autres cette plénitude de la grâce dont nous nous laissons habiter et vivre.

Marie, Mère de Dieu

Et deuxième et dernière méditation sur ce point, Marie Mère de Dieu. C’est évidemment la Maternité Divine de Marie, qui est le fondement de ce que nous avons à dire sur elle. Toute la foi que l’Église a pu développer jusqu’au dogme de l’Assomption s’enracine dans notre foi en cette formule précise de Marie Theotokos, Mère de Dieu. Je trouve pour ma part très significatif l’ajout qui a été fait aux formules des Conciles précédents par le Concile de Latran en 649. Depuis Nicée, on dit que Jésus est consubstantiel à Dieu le Père ; puis on a précisé au Concile suivant qu’Il était consubstantiel à la nature humaine, pour dire qu’Il était vraiment homme, en un sens un homme comme les autres. Le Concile de Latran ajoute « consubstantiel à la nature humaine et à sa Mère selon son humanité ». Cet ajout paraît important parce qu’il introduit justement un rôle personnel.

Jésus ne prend pas la nature humaine comme une chose purement disponible. Il la reçoit d’une personne, il la reçoit de Marie qui la lui donne dans un acte personnel. Celle qui donne à Jésus, au Fils de Dieu, l’humanité, n’est pas n’importe quelle femme. Elle est une fille d’Israël, la fille de Sion. La relation anthropologique fondamentale d’un fils à sa mère, Jésus la vit telle qu’elle est formée en Israël. Et Marie a vécue elle aussi cette capacité à donner la vie qui est celle de la mère, telle qu’elle était vécue en Israël. La Bible est tissée d’histoires de relations de mères avec leurs fils. Elles sont vécues à l’intérieur de la relation plus englobante qu’est l’Alliance de Dieu avec son Peuple. En Marie, cette manière à la fois simplement humaine et propre à Israël de vivre la maternité est vécue sous le mode de la perfection. Je tire de là trois idées.

– La première : la maternité divine de Marie nous montre qu’il y a dans l’humanité plus de consentement, plus d’ouverture, plus de préparation à ce que Dieu veut faire qu’on ne pourrait le croire. Il y a eu en Israël assez de disponibilité à l’œuvre de Dieu pour que Dieu puisse se servir de ce qui était là et le récapituler en quelque sorte dans la personne de Marie. Pour qu’Il puisse faire lever dans ce peuple une personne capable d’exercer pleinement la maternité afin de transmettre à Jésus la nature humaine de la manière la plus sainte qui puisse être. Dans l’épisode de l’Annonciation, l’Ange n’a pas demandé à Marie de dire oui ou non, de dire si elle était d’accord pour être la Mère du Sauveur. « Tu vas concevoir et enfanter un Fils » (Lc 1,31). C’est un fait, Dieu agit. Il n’a pas à lui demander sa permission. Ce qu’Il va lui demander, c’est un consentement. Quand nous réfléchissons à notre relation à Dieu et à ce qu’est l’Alliance, il est important que nous réalisions que Dieu tout de même est Dieu, que par conséquent Il agit en nous. Il n’attend pas notre autorisation. Mais nous avons à consentir à ce que Dieu veut faire en nous. Dans la formation d’un chrétien – et a fortiori dans la formation d’un prêtre – je crois important de comprendre cela. Dans la formation que nous procurent les évènements de notre vie, nous avons à puiser dans l’histoire d’Israël et de toute l’Église, dans la vie des saints, dans leur intercession, dans la communion des saints, de quoi consentir chacun à ce que Dieu nous donne de vivre. Et c’est ainsi que nous pouvons grandir dans notre humanité et dans notre humanité sacerdotale.

– D’autre part, cette maternité divine de Marie est formée en Israël, donc dans un peuple déterminé et précis, dans une culture spécifique. Ceci nous indique qu’il y a une histoire du salut. Dieu ne s’est pas adressé aux hommes en général. Il est passé par ce peuple-là, qu’Il a façonné à sa manière, en luttant contre la récalcitrance de ce peuple qui n’est pas moins récalcitrant que les autres, qui peut-être l’est encore davantage, comme Jacob l’a montré d’une certaine façon quand il se battit contre l’ange (Gn 32, 23-29). La formation des prêtres a pour tâche de les faire entrer dans l’intelligence de l’histoire du salut, parce qu’il leur faut respecter et servir cette patience de Dieu ; il leur faut accepter que Dieu ait sa manière à Lui d’agir dans les libertés. Nous ne pouvons le faire vraiment que si nous entrons chacun dans une compréhension de l’accomplissement des Écritures telles qu’elles se sont réalisées en Jésus. Il ne suffit pas d’avoir des idées générales sur Jésus, d’avoir une foi orthodoxe en Jésus. Il nous faut contempler l’accomplissement des Écritures qui est réalisée en Lui, et que l’articulation entre l’Ancien et le Nouveau Testament nous permet de voir, pour pouvoir comprendre et réaliser ce qui se passe quand nous célébrons les sacrements par exemple.

Nous avons à être les témoins de la manière dont les Écritures s’accomplissent aujourd’hui par Jésus, en faveur des hommes. Cela veut dire aussi par exemple qu’un prêtre n’a pas à être au service d’une culture nationale. Je dis cela à dessein parce que c’est toujours une tentation. Dans les pays du monde où il y a des minorités, ce sont souvent les prêtres qui sont à la pointe du combat pour la culture nationale, la culture locale. Je ne dis pas que c’est forcément mauvais, mais il faut tout de même que les prêtres fassent attention. Ils n’ont pas à être les garants, les gardiens, les conservateurs d’une culture nationale, si prestigieuse soit-elle, mais plutôt les artisans de la réception, dans la culture de leur peuple, de Jésus, et de ce que Jésus y introduit. Et cela passe par la réception dans la culture d’un peuple, par le déploiement dans la culture donnée d’un peuple, de cet accomplissement des Écritures réalisé par Jésus. Il est toujours fascinant de voir comment nos ancêtres ont représenté dans les cathédrales Abraham, Isaac et Jacob comme nos ancêtres. Ils ne sont pas plus nos ancêtres par la chair que ceux des Gaulois ou des habitants de Chartres au Moyen Age. Mais les chrétiens ont compris, en Occident tout particulièrement, que les ancêtres de Jésus étaient nos ancêtres. Ce travail, nous avons toujours à le faire dans la culture qui est la nôtre aujourd’hui, dans notre manière d’être français, belge ou africain, peu importe… Qui que nous soyons, nous avons à aider les hommes et les femmes qui nous sont confiés à accueillir dans leur culture ce travail de profession de foi en l’accomplissement des Écritures.

– Enfin dernier point, Marie est l’Immaculée Conception. Ce dogme nous montre que la perfection de l’œuvre de Dieu n’est pas une sorte de spectacle esthétique, mais est d’abord la liberté sauvée. Marie conçue sans péché n’est pas privée de sa liberté ; elle n’est pas privée même de la dramatique de la liberté. La liberté doit s’engager. Personne plus que Marie ne s’est engagé dans ses actes, précisément à cause de la perfection de sa liberté. Marie est l’être le plus libre après Jésus, et en dépendance de Jésus. Elle n’a pas eu à gagner ses actes sur l’esclavage du péché. Mais c’est précisément ce qui lui a permis de saisir et de se donner réellement dans chacun des actes très simples, très humbles, très modestes de sa vie. C’est ce qui fait que chacun des actes très simples de Marie comme mère de famille, dévoile quelque chose du salut, parce qu’ils sont autant de manières d’accueillir dans notre humanité la plénitude du don de Dieu.

Pour la formation des prêtres, pour notre formation continue, il est bon d’avoir toujours devant les yeux que l’œuvre totale, l’œuvre finale de Dieu, c’est la transfiguration de notre liberté, c’est le salut de notre liberté, c’est la communion de notre liberté avec la liberté infinie de Dieu. Je crois que c’est cela que le terme de sacerdoce commun des fidèles désigne : la capacité qui nous est donnée de déployer notre liberté à l’intérieur même de la liberté infinie de Dieu. Comme futurs prêtres ou comme prêtres, nous avons à travailler notre propre liberté, pour la laisser être pleinement ce qu’elle doit être en Dieu, en communion avec celle de Dieu. Nous avons, j’ai beaucoup insisté là-dessus je crois, à servir l’approfondissement et l’élargissement de la liberté spirituelle de ceux et celles qui nous sont confiés. Cela demande beaucoup de délicatesse et d’attention.

Voilà, de façon tout à fait personnelle, et par conséquent discutable, la façon dont j’envisage le rôle de Marie dans la vie et la formation de prêtres.

[1J.-M. Hennaux, Le mystère de la vie consacrée. Passion et enfance de Dieu, coll. « Vie consacrée », n° 1, Bruxelles, 1992 (épuisé).

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