Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

En marge des quatre cents ans du Carmel de France

Thérèse de Bergh, o.c.d.

N°2004-4 Octobre 2004

| P. 219-226 |

L’établissement du Carmel thérésien en France fut un événement spirituel majeur. Une Carmélite de cette illustre lignée nous en rappelle les traits, et les accents qui demeurent.

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L’anniversaire que célèbre cette année le Carmel de France donne l’occasion de faire mémoire de certains hauts faits historiques. Ainsi le voyage, aux péripéties variées, fait d’Avila à Paris par les six fondatrices espagnoles dans un contexte politique et social si difficile… Plus on étudie l’événement plus on ne peut qu’y voir la main de Dieu. Il y a aussi l’expansion rapide du Carmel en France de 1604 à 1668 : soixante-trois fondations. Puis après les expulsions générales de 1792, la restauration courageuse et souvent héroïque de ces carmels : ils étaient cinquante-trois en 1850 et atteignirent le nombre de cent trente au début du xxe siècle.

L’inspiration

C’est un puissant élan mystique qui, à l’appel du pape Urbain II à Clermont en 1095 et de saint Bernard à Vézelay en 1146 poussa tant de Français, de Flamands, d’Allemands, d’Italiens, d’Anglais, d’Écossais à partir pour Jérusalem. Ils voulaient délivrer le tombeau du Christ alors aux mains des musulmans qui en empêchaient l’accès. Il se mua chez quelques-uns en désir de rester en Terre Sainte et d’y consacrer leur vie à la prière et à la contemplation. Ces soldats qui avaient quitté pays, famille et biens s’installèrent sur le mont Carmel, loin des intrigues et du tumulte. Ils trouvaient là un site rocailleux mais très beau sur lequel ils pouvaient vivre dans des grottes près d’une fontaine. On les appelait « les ermites latins ».

Ce lieu avait tout une histoire. Là même, en obtenant du Seigneur des armées que le feu consume l’holocauste préparé face aux prophètes des Baals, le prophète Élie avait montré aux yeux de tout le peuple d’Israël « qu’il était vivant le Dieu devant qui il se tenait ». C’est là aussi que, lors d’une grande sécheresse, il était monté sur le promontoire qui domine la mer et avait enfin aperçu, montant de l’horizon, un tout petit nuage, gros comme la paume de la main, annonciateur d’une pluie abondante. Ce lieu n’était pas non plus éloigné de Nazareth où Marie avait, pendant les trente premières années de la vie de Jésus, vécu inconnue de tous, méditant dans son cœur les événements étonnants de l’enfance de son fils.

Ces ermites trouvaient en elle un modèle. Ils dédièrent donc la petite église qu’ils construisirent à Notre-Dame, de sorte que très vite ils furent appelés « les frères de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel ».

Après avoir vécu de façon informelle, ils sentirent le besoin de vivre sous une règle. Au début du xiiie siècle, le frère Brocard, au nom de tous, s’adressa au patriarche de Jérusalem, Albert qui, en un texte court et dense, solidement ancré sur la parole de Dieu, fixa « aux ermites qui vivent près de la source d’Élie » au mont Carmel, les grandes lignes qu’ils devaient suivre pour, « dans le genre de vie qu’ils avaient choisi, vivre dans la dépendance de Jésus Christ et le servir fidèlement d’un cœur pur et d’une bonne conscience ». Le précepte central de cette règle était la méditation continuelle de la Parole de Dieu et la garde de la cellule dans le silence, en travaillant de leurs mains.

Les incursions de plus en plus fréquentes des musulmans, ne leur permirent bientôt plus de suivre leur projet de vie ; ils se décidèrent à rentrer dans leurs pays d’origine respectifs. Les derniers quittèrent la Terre Sainte en 1291, après la chute de Saint-Jean-d’Acre.

De retour chez eux, ils eurent bien du mal à garder leur manière de vivre, car si en Palestine la terre était à tous, il n’en était pas de même en Occident où régnait le régime féodal et où quelqu’un avait toujours un droit sur la moindre parcelle ; et ce droit il le défendait. Sans en changer l’esprit, le pape Innocent IV, en 1247, leur permit de s’installer « dans les déserts et là où on vous offrira des emplacements qui se prêtent à l’observance de votre religion ». Le Carmel fit partie des ordres mendiants : la vie contemplative gardait le primat, mais il pouvait s’y joindre une part d’apostolat actif.

L’intuition primitive subit l’assaut des tentations sécrétées par l’esprit des temps : des périodes de grande ferveur furent suivies de périodes de relâchement entraînant des modifications de la Règle, appelées « mitigations », modifications qui ne furent jamais acceptées par tous, car toujours certains gardaient au fond du cœur le désir de vivre selon l’inspiration initiale.

La première des tentations consistait à trop délaisser la cellule pour se disperser dans des apostolats pour lesquels les carmes n’étaient pas préparés, bien que le désir de partager le fruit de leur méditation et de leur contemplation fût tout à fait légitime. Il leur fallait donc se former et, pour cela, ils entrèrent dans les universités. Si certains devinrent des théologiens réputés, d’autres tombèrent dans le piège des diplômes et bénéfices ecclésiastiques qu’à l’époque on pouvait acquérir à prix d’argent… D’où il s’ensuivait que l’obéissance au prieur légitime et la pauvreté auxquelles ils s’étaient engagés n’étaient plus respectées, non plus que la vie fraternelle évangélique dans la communauté : certains menaient une vie large pendant que d’autres manquaient du nécessaire. Cependant il y eut toujours des carmes qui luttaient pour maintenir les exigences requises par une véritable consécration à Dieu dans la méditation continuelle de sa Parole.

Pour les femmes, le problème se posa autrement : dès les xiiie et xive siècles, certaines suivaient la Règle du Carmel, mais à titre personnel, seule ou en groupe. Ce n’est qu’en 1453 que le général des Carmes, Jean Soreth, accepta d’intégrer dans l’Ordre les béates, béguines ou mantellates qui le demandaient : ainsi naquirent les premières carmélites.

Après le concile de Trente, qui ordonnait la réforme des ordres religieux, le père Rubeo, prieur général des Carmes de 1564 à 1577, employa son énergie à en faire appliquer les décrets dans l’Ordre. Lors de son voyage en Espagne, il rencontra la future sainte Thérèse. La France, au début du xviie siècle, connut la réforme de Touraine.

L’expérience de Thérèse de Jésus et sa réforme

En Espagne, en 1535, Teresa de Ahumada (1515– 1582) entrait au carmel de l’Incarnation, à Avila. Elle avait vingt ans. Très jeune, elle avait porté le désir de « voir Dieu » : avec ses frères, quand elle lisait, dans la vie des saints, que les tourments et la gloire devaient durer toujours, elle aimait répéter : « Pour toujours ! toujours ! toujours ! » et, écrit-elle : « Dieu me faisait la grâce, tout enfant que j’étais, d’imprimer en moi le chemin de la vérité » (Vie 1, 4).

La communauté dans laquelle elle entrait n’était nullement dissolue mais très nombreuse – environ cent cinquante sœurs – et très pauvre. La prieure avait peine à fournir du pain à toutes ses religieuses : certaines, issues de riches familles, avaient dans le monastère des appartements fort agréables, pendant que d’autres, sans fortune, vivaient misérablement et essayaient de trouver des expédients. Comme il n’y avait pas vraiment de clôture et pour avoir moins de bouches à nourrir, la prieure ne faisait pas de difficulté pour accepter que les sœurs passent des temps à l’extérieur, soit dans leur famille soit chez des grandes dames qui demandaient la compagnie de sœurs pour les aider dans leurs épreuves ou tout simplement pour se distraire. Ainsi se formaient des clans. A cela s’ajoutaient des conversations au parloir, cause de distractions sans fin, même si certains y venaient pour y parler de Dieu.

Dans ce « capharnaüm », comme elle l’appellera, Thérèse luttait. D’une façon ou d’une autre elle continuait à entendre les appels du Seigneur à être toute à lui, elle s’accrochait à l’oraison, puis se laissait à nouveau distraire, incapable de rompre avec les amis qu’elle s’était faits. Elle se dérobait mais souffrait énormément de se sentir ainsi partagée. Elle écrira plus tard dans son autobiographie : « A la vue du peu d’empire que j’avais sur moi-même et des chaînes qui m’empêchaient de me donner toute à lui, je ne puis maintenant que trembler. J’admire vraiment comment j’ai pu vivre dans un pareil tourment. Béni soit Dieu qui me rendit la vie et me tira d’une si lamentable mort » (Vie 9, 8). Ce supplice dura près de vingt ans. Enfin, cette rude guerre prit fin : à Thérèse pleine de désir, le Seigneur se fit connaître puissamment et, lui donnant sa force, resta maître en elle. Une nouvelle vie commençait. Dans la confiance et la paix intérieures, elle put désormais déployer ses dons au service de Dieu et de son Église à travers les plus grandes difficultés.

En 1562, elle avait quarante-sept ans, elle poursuivit sa vie religieuse au Carmel, mais sous une autre forme, en fondant avec quatre jeunes filles pauvres le carmel de saint Joseph, à Avila. Au début de son livre le Chemin de perfection, écrit à l’intention de ces sœurs et de celles qui s’étaient jointes à elles, elle explique son but : « [Lorsque j’appris] les calamités qui désolaient la France [1]…, j’en éprouvai une douleur profonde… je versai des larmes auprès de Notre Seigneur et je le suppliai de porter remède à un si grand mal. J’aurais donné mille vies, me semblait-il, pour sauver une seule des âmes qui se perdaient en si grand nombre… Voilà quel était et quel est encore mon ardent désir : mon divin Maître ayant tant d’ennemis et si peu d’amis, je voulais que ces derniers du moins soient excellents. Je résolus de faire le peu qui dépendait de moi, c’est-à-dire de suivre les conseils évangéliques avec toute la perfection dont je serais capable, et de porter les quelques âmes qui sont ici à faire de même, me confiant en la grande bonté de Dieu qui ne manque jamais d’assister ceux qui se déterminent à tout abandonner pour lui. »

La petite communauté ne devait pas compter plus de treize sœurs. On y vivait selon la Règle primitive de 1247 : vie d’oraison dans la garde de la cellule, en silence et solitude, vie de pauvreté où chacune doit « s’efforcer de travailler pour subvenir à la nourriture des autres », mais aussi lieu de vie communautaire où les sœurs doivent s’entraider à vivre en vérité le commandement de l’amour. Outre l’affabilité qu’elle demandait aux sœurs dans leurs rapports entre elles et avec les personnes qu’elles pouvaient voir au parloir, elle institua « les récréations », deux par jour, lieu de rencontre fraternelle où l’on apprenait dans la détente à mieux se connaître, défauts et qualités, « car, écrit-elle, dans les monastères, je n’ai jamais vu se faire d’illusion sur personne » (Pensées sur l’amour de Dieu 2, 25). La joie et la simplicité régnaient dans ces « petits colombiers de la Vierge », car aussi étonnant que cela puisse paraître pour ceux qui ne voient en Thérèse que la femme forte et la fondatrice intrépide, elle dégageait une très grande douceur, fruit de sa rencontre avec Celui qui est « doux et humble de cœur » et elle ne ménageait aucune petite attention pour aider ses sœurs sur un chemin parfois tout de même austère : chant, danse, fleurs et bonne cuisine quand il lui était possible de la faire…

En 1562, elle avait quarante-sept ans, elle poursuivit sa vie religieuse au Carmel, mais sous une autre forme, en fondant avec quatre jeunes filles pauvres le carmel de saint Joseph, à Avila. Au début de son livre le Chemin de perfection, écrit à l’intention de ces sœurs et de celles qui s’étaient jointes à elles, elle explique son but : « [Lorsque j’appris] les calamités qui désolaient la France [2]…, j’en éprouvai une douleur profonde… je versai des larmes auprès de Notre Seigneur et je le suppliai de porter remède à un si grand mal. J’aurais donné mille vies, me semblait-il, pour sauver une seule des âmes qui se perdaient en si grand nombre… Voilà quel était et quel est encore mon ardent désir : mon divin Maître ayant tant d’ennemis et si peu d’amis, je voulais que ces derniers du moins soient excellents. Je résolus de faire le peu qui dépendait de moi, c’est-à-dire de suivre les conseils évangéliques avec toute la perfection dont je serais capable, et de porter les quelques âmes qui sont ici à faire de même, me confiant en la grande bonté de Dieu qui ne manque jamais d’assister ceux qui se déterminent à tout abandonner pour lui. »

La petite communauté ne devait pas compter plus de treize sœurs. On y vivait selon la Règle primitive de 1247 : vie d’oraison dans la garde de la cellule, en silence et solitude, vie de pauvreté où chacune doit « s’efforcer de travailler pour subvenir à la nourriture des autres », mais aussi lieu de vie communautaire où les sœurs doivent s’entraider à vivre en vérité le commandement de l’amour. Outre l’affabilité qu’elle demandait aux sœurs dans leurs rapports entre elles et avec les personnes qu’elles pouvaient voir au parloir, elle institua « les récréations », deux par jour, lieu de rencontre fraternelle où l’on apprenait dans la détente à mieux se connaître, défauts et qualités, « car, écrit-elle, dans les monastères, je n’ai jamais vu se faire d’illusion sur personne » (Pensées sur l’amour de Dieu 2, 25). La joie et la simplicité régnaient dans ces « petits colombiers de la Vierge », car aussi étonnant que cela puisse paraître pour ceux qui ne voient en Thérèse que la femme forte et la fondatrice intrépide, elle dégageait une très grande douceur, fruit de sa rencontre avec Celui qui est « doux et humble de cœur » et elle ne ménageait aucune petite attention pour aider ses sœurs sur un chemin parfois tout de même austère : chant, danse, fleurs et bonne cuisine quand il lui était possible de la faire…

Introduction du Carmel en France

Parmi les jeunes carmélites qu’elle avait ainsi formées, Anne de Jésus et Anne de saint Barthélemy réaliseront avec quatre autres compagnes le désir de Thérèse : aller en France pour aider, par leur vie et leurs prières, les chrétiens à fortifier leur foi et à restaurer églises et monastères, après la rude épreuve des guerres de religion. Ce sera en 1604, un peu plus de vingt ans après sa mort, survenue en 1582.

Les catholiques français, de leur côté, désiraient fort la venue des carmélites. Ils pensaient que c’était le meilleur moyen d’aider à la restauration de la religion de ce côté des Pyrénées, comme le montrait l’exemple de l’Espagne. Un prêtre, Jean de Brétigny, avait traduit les œuvres de sainte Thérèse dès 1601 – ce fut un grand succès puisque la première année, il y eut trois éditions – et une laïque, Madame Acarie, mère de six enfants, favorisée de grâces mystiques, avait reçu l’ordre de sainte Thérèse d’introduire le Carmel en France. Depuis, elle préparait à la vie religieuse des jeunes femmes ou jeunes filles désireuses d’entrer au Carmel. Pour tous, il était important que ce soit des espagnoles ayant vécu avec sainte Thérèse qui commencent les fondations des carmels, car Jean de Brétigny, lors d’un voyage en Espagne, avait pu apprécier cette joie, cette simplicité et ce zèle des âmes, si caractéristiques.

Les fondatrices espagnoles, à leur arrivée, furent très étonnées de voir qu’en France on enseignait que la contemplation était quelque chose d’entièrement spirituel, que toute concentration sur un objet ou une idée est capable de l’entraver et qu’en conséquence la contemplation doit consister en une simple vue de Dieu, sans aucun support.

Elles expliquèrent aux novices l’expérience de Thérèse : « Pour plaire à Dieu et recevoir ses grâces, il faut, et telle est sa volonté, qu’elles passent par les mains de l’humanité du Christ… J’ai reconnu clairement que c’est la porte par où nous devons entrer… Ainsi, fussiez-vous au sommet de la contemplation, ne prenez pas d’autre route… lui-même vous enseignera… Regardez sa vie, il n’est pas de meilleur modèle » (Livre de la Vie 22, 7). « Si remplie de Dieu que puisse se croire une âme, elle manque d’un point d’appui : étant hommes, il nous est très avantageux de considérer Dieu fait homme » (Livre de la Vie, 22, 9). Seulement cela pourra permettre de persévérer, car la vie est longue et souffrances et difficultés n’y manquent pas. Les fruits ne tardèrent pas puisque, dès le mois de mars 1605, la mère Anne de Jésus écrivait en Espagne : « Ils s’étonnent de ce que dès leur entrée leurs âmes s’améliorent, leur esprit se renouvelant grâce à un mode d’oraison différent. »

Aujourd’hui

Le Carmel est toujours bien vivant : plus de huit cents carmels féminins parsèment le monde (quatre-vingt-treize en France), les frères carmes sont près de quatre mille. Il existe aussi une branche séculière de l’Ordre du Carmel (environ quarante-deux mille hommes et femmes dans le monde). En outre, des congrégations lui sont affiliées : elles se réfèrent à la règle du Carmel et aux enseignements de Thérèse de Jésus et de Jean de la Croix, tous deux docteurs de l’Église, rejoints dans cette mission d’enseignement des âmes, reconnue par l’Église, par la plus connue des saintes carmélites françaises, Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Bien des communautés nouvelles s’en inspirent.

Les écrits des maîtres du Carmel connaissent une nouvelle diffusion avec la recherche de spiritualité que connaît notre époque : ils sont lus et servent de guide aussi bien au pied de l’Himalaya, dans les ashrams, qu’en Occident. Les index joints aux dernières éditions permettent une approche personnalisée et progressive de leur doctrine. La lecture de monographies peut aussi être une bonne entrée en matière.

Conclusion

Si cet anniversaire permet de rappeler une belle page de « l’histoire de l’Église », il permet aussi de dire une parole à tous ceux qui entendent au fond d’eux-mêmes des appels plus ou moins forts qui leur font penser que la vie qu’ils ont entre les mains doit avoir un sens, ces appels arrivant par les moyens les plus divers. Beaucoup repèrent dans leur vie des signes qui – parfois après bien des années – lui donne une cohérence, mais ils ne savent pas nommer d’où ils viennent, qui les leur adresse. A ceux-là, on peut dire que les maîtres du carmel ont écrit pour eux : Thérèse de Jésus, Jean de la Croix, Thérèse de l’Enfant-Jésus. Très différents de par leurs origines, leurs tempéraments, ils ont décrit leur expérience, non par goût de l’écriture, mais parce que cela leur fut demandé par ceux qui voyaient combien cela pourrait être utile. Plus récemment, Thérèse Bénédicte de la Croix offre un autre genre d’itinéraire : jeune fille juive, philosophe, convertie après la lecture du livre de la Vie de Thérèse de Jésus, elle reçoit le baptême puis entre au Carmel et est victime de la Shoah à Auschwitz.

Eux pouvaient nommer Celui qui les faisait vivre si intensément : leurs écrits, si pétris de notre humaine condition mortelle, proposent des éclairages et des conseils qui, depuis des siècles et sur tous les continents, ont permis à des hommes et à des femmes de reconnaître le Vrai et Bon Berger, de lui répondre quand il les appelle par leur nom pour les conduire vers son Père et notre Père.

[1Les guerres de religion.

[2Les guerres de religion.

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