Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Comptes rendus

Vies Consacrées

N°2004-3 Juillet 2004

| P. 207-215 |

Recensions d’ouvrages reçus à la rédaction de la revue Vies Consacrées.

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Prière et liturgie

 DE JAER A. et une équipe, Vivre le Christ au quotidien. Pour une pratique des Exercices spirituels dans la vie, coll. « Spiritualité ignatienne », Namur/Paris, Fidélité, 2003, 14,5 x 21 cm, 234 p., 19,00 €.

Après Je veux que tu nous serves, l’équipe réunie par le père A. de Jaer, bien connu de nos lecteurs, a remis l’ouvrage en chantier pour nous donner cette version très complète d’un itinéraire de prière dans la vie quotidienne. A ceux que rebutent les Exercices de trente jours, l’accompagnateur confirmé peut aussi proposer de réserver quotidiennement, ou du moins très souvent, un long temps d’oraison et de réflexion sur le modèle proposé. S’il a ce manuel en main, notre « retraitant » d’un type nouveau détient à la fois la description du parcours (les « Fiches de prière », mais aussi les propos d’étapes (« Où en sommes-nous ? ») qui permettent de poursuivre la route, quelles que soient les variations intérieures. On sait gré à l’auteur et à l’équipe d’avoir ainsi popularisé un trésor spirituel parfaitement accordé aux urgences du combat ecclésial contemporain : prier dans la vie, avec d’autres, soutenu par des aînés, pour apprendre à chercher et trouver Dieu en toutes choses, c’est cela aussi, la spiritualité ignatienne. De nombreux documents et de précieuses annexes (« Guérison des blessures, de l’amertume et du dégoût de la vie » ; « pour une communion toujours plus grande dans l’Église »...) rendent de plus ce livre-atelier très attrayant pour quiconque cherche à se ressourcer. - N. HAUSMAN, S.C.M. 

 GUILLERAND, A., (dom), Vivantes clartés. Méditations cartusiennes, Paris/Les Plans, Parole et silence, 2002, 19 x 11,5 cm, 128 p., 8,00 €.

Cet opuscule reprend - sans le signaler - des pages publiées naguère. L’auteur est un chartreux, mort en 1945 à la Grande Chartreuse, écrivain spirituel maintenant bien connu dont le père A. Ravier a retracé la biographie. Dans ces médiations et ces sermons, le lecteur trouvera une doctrine simple et solide, profondément théologale. - H. JACOBS, S.J.

 GITTON, M., Initiation à la liturgie romaine, Ad Solem, Genève, 2003, 14,5 x 21,5 cm, 140 p., Préface du cardinal J. Ratzinger, 15,00 €.

La présentation de la liturgie romaine s’articule autour de trois chapitres consacrés aux aspects anthropologiques, à l’usage des textes et à l’année liturgique, enchâssés entre deux chapitres plus généraux. Sans insister sur les approximations et les erreurs compréhensibles de la part d’un auteur qui ne semble pas être liturgiste, il est à se demander ce que vaut une approche de la liturgie qui « ne s’arrête pas outre mesure sur des explications historiques » (Préface) et qui « n’est pas une œuvre théologique » (4e de couverture). De fait, la seule démarche analytique ne parvient pas à faire percevoir la véritable nature théologique de la liturgie, pas davantage que les « principes » du premier chapitre et l’utilisation (partielle) de Sacrosanctum Concilium. On demeurera donc circonspect en regard de l’affirmation de la 4e de couverture qui estime que « l’ouvrage est à fortement recommander aux séminaristes [...] soucieux de &toujours mieux comprendre et vivre ce qu’ils célèbrent. » - G. BOVENS.

 BOFF, L., Plaidoyer pour la paix. Une nouvelle lecture de la prière de saint François, Saint-Laurent, Fides, 2002, 22,5 x 14 cm, 122 p., 12,00 €.

Dédicacée « à la bien-aimée province franciscaine de l’Immaculée Conception dans le sud du Brésil », cet ouvrage du célèbre théologien brésilien nous donne un très pur en même temps que passionné commentaire de la prière attribuée à saint François. On pourra préciser les quelques lignes consacrées à l’origine de cette célèbre prière par le récent ouvrage de Ch. Renoux (2001). Pour L. B., tout ce qu’exprime cette supplication est vrai et convaincant. Sa simplicité la rend compréhensible à tous. Elle formule le désir universel de paix et tolérance. Evidemment, l’auteur n’a pas été sans mettre en évidence les similitudes qui existent entre elle et certains passages des écrits de saint François. Mais surtout il y a trouvé de quoi dénoncer toute violence et inciter chacun à s’engager pour la paix et la libération des opprimés. - H. JACOBS, S.J.

 SEGALEN, J.M., Prier 15 jours avec Joseph Passerat « Le Grand Priant », coll. « Prier 15 jours », Montrouge, Nouvelle Cité, 2002, 19 x 11,5 cm, 128 p., 11,43 €.

L’auteur, rédemptoriste, nous convie à passer 15 jours en prière, selon la formule de cette collection bien connue, avec son saint et priant confrère. Celui-ci, né en 1772 à Joinville dans la Haute-Marne, fut reçu en 1776 à Varsovie par saint Clément-Marie Hofbauer dans la Congrégation du Très Saint Rédempteur. Il évangélisa de nombreuses régions d’Europe avant de devenir en 1820, vicaire général de son institut. Il mourut à Tournai en Belgique en 1858. Déclaré vénérable en 1880, ce fut, avant tout, un homme d’oraison. Pour lui, prier, c’était plaire à Dieu, accueillir ses dons, recevoir son amour pour le donner inlassablement à nos frères et à nos sœurs. - H. JACOBS, S.J.

 Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, coll. « Prières et textes », Editions bénédictines (rue Emile Guinnepain, FR-36170 Saint-Benoît-du-Sault), 2002, 18 x 10,5 cm, 46 p., 5,00 €.

On trouvera dans cet opuscule, finement présenté et illustré, des textes et Prières mariales qui font découvrir sainte Catherine Labouré et la Médaille miraculeuse, dans le souvenir de la manifestation de la Vierge Immaculée en 1830 à la rue du Bac. Peut-être aurait-on pu donner une brève bibliographie pour qui voudrait connaître davantage la lumineuse figure de celle qui affirmait n’avoir été qu’un simple instrument. - H. JACOBS, S.J.

Vie consacrée

 BOISVERT, L., Le charisme. Un visage évangélique à incarner et à manifester, Saint-Laurent, Bellarmin, 2004, 18 x 13 cm, 57 p., 6,00 €.

Un bien petit ouvrage, pour un grand sujet ! Si le charisme est un don de l’Esprit fait à l’Eglise en vue de son édification, la vie de quelques fondatrices permet à l’auteur de penser qu’une certaine perception de l’Evangile y prend corps ; les instituts religieux sont formés des croyants qui accueillent cette vision, l’incarnent, en donnent un témoignage particulier, aidant ainsi la construction de l’Eglise. « Le charisme comprend donc quatre éléments fondamentaux, situés dans l’ordre des mots qui les traduisent : vision, incarnation, mission, fécondité » (p. 8-9). Les quatre chapitres correspondant à ces éléments sont suivis d’une réflexion sur la constitution d’une « famille évangélique » (quand les membres d’un institut et d’autres fidèles, surtout laïcs, lui sont reliés par une perception du mystère du Christ sous un même aspect). Les conclusions montrent que l’identité d’un institut ne réside pas uniquement dans les services qu’il rend, en réponse aux besoins du temps, « même s’il a été fondé dans ce but » (p. 52) ; elles estiment aussi que les personnes associées à un institut peuvent en assurer la pérennité, pour autant qu’elles partagent son « charisme initial » - c’est toute la question. - N. HAUSMAN, S.C.M. 

 BOUREUX, Ch., Commencer dans la vie religieuse avec saint Antoine, suivi de la Vie d’Antoine par Athanase d’Alexandrie, Paris, Cerf, 2003, 13,5 x 21,5 cm, 268 pages, 29,00 €.

La « Vie d’Antoine » vaut toujours le détour. Les deux cents pages de ce commentaire aussi, qui promeuvent une compréhension de la vie religieuse d’avant les clivages des diverses confessions chrétiennes, « faisant siennes la mémoire vivante et les recherches fécondes » des grands blocs chrétiens (28). Ressourcée aux meilleures études historiques, voire linguistiques, servie par un style décapant (« le père des moines est un père adoptif »), la présentation des commencements d’Antoine (par l’évêque Athanase) montre le passage de l’image spontanée mais vide que le jeune homme a de la suite du Christ à son interprétation lucide, grâce à « la confiance réfléchie en la Parole de Dieu et à son obéissance totale » - qui lui permet de « transgresser la loi dans laquelle il est né pour faire advenir une nouvelle règle de vie » (p. 82-83). On le comprend, « le commencement se fait toujours à l’insu de ses protagonistes au moment même où ils le vivent » (p. 105) et il faudra toujours partir des tombeaux pour traverser un deuil. « Les démons représentent la part d’ombre qui couvre la destinée d’Antoine, part étrange de la vie divine dans laquelle il cherche à commencer » (p. 128) : un long chapitre 5 est consacré à l’opposition des démons à ce commencement qui fait passer à la parole via l’image et le corps ou encore, donne de « partir de l’Eglise en y restant » (p. 197). La conclusion souligne les différences entre un débutant et un commençant, dans une vie religieuse qui n’arrête pas de commencer (p. 201). Un « essai » sur la vie religieuse donc, qui parle la langue des sciences humaines pour mieux dire la part de Dieu. - N. HAUSMAN, S.C.M. 

 DELFIEUX, P.M., Moine au cœur de la ville, Paris, Bayard, 2003, 24 x 16 cm, 316 pages, 22,00 €.

Avec une préface du cardinal P. Poupard et une postface de R. Cantalamessa, l’ouvrage du fondateur et prieur général des Fraternités de Jérusalem présente plus encore que son Livre de vie, comme un texte-source pour les moines, moniales et laïcs (familiers séculiers et réguliers) rattachés à cette nouvelle entité monastique. Pour reprendre le titre de quelques chapitres, voilà comment au cœur des villes, sur les hauts lieux, sont apparus comme de nouveaux moines, au sein du monde et dans l’Eglise, pour témoigner que l’amour prime tout (« Trois amours en un seul »), par la prière, le travail, le silence, l’accueil, dans la chasteté du plus grand pauvre et par l’obéissance du seul vraiment humble... On pointera encore l’engagement limité dans un travail salarié, l’occupation de logements loués, la symbolique de l’habit et bien sûr, de la ville, mais aussi l’impératif de l’évangélisation par la culture. Le commentaire de Vita consecrata appuie souvent cette longue méditation qui livre, dans les marges, ses innombrables références scripturaires. Un des derniers chapitres porte sur le discernement d’un appel à la vie consacrée, dans la famille de Jérusalem notamment - la touche finale d’un plaidoyer pro domo, ou encore, l’appel à une conversion toujours possible, tant que le Seigneur vient. - N. HAUSMAN, S.C.M. 

Agir chrétien

 SIMONETTA, C., Renoncement et narcissisme chez Maurice Zundel, Saint-Maurice, Ed. Saint-Augustin, 2002, 23,5 x 15,5 cm, 176 p., 16,00 €.

L’auteur est suisse. Psychologue et psychothérapeute, elle veut saisir la démarche de renoncement, telle que Maurice Zundel l’avait comprise. Elle part du principe freudien du narcissisme et montre comment l’intuition fondamentale de Zundel a été l’idée que l’homme ne peut advenir à sa véritable vocation humaine sans passer par la médiation de l’autre, celle de ses compagnons de route en humanité et celle de la Présence infinie. Pour devenir homme, celui-ci doit grandir et se transformer d’un moi pré-déterminé en un moi libre et responsable. Il doit passer du moi captatif au moi oblatif, ce qui ne se peut que par la rencontre d’autrui. Le renoncement chrétien n’est pas seulement une limitation morale : il est condition essentielle pour que l’être humain se révèle dans sa plénitude. Pour Zundel, le renoncement est d’abord rejet d’un fonctionnement psychique basé sur l’investissement narcissique de soi. Cette désappropriation permet à l’homme de vivre en plénitude. Zundel a pensé le narcissisme selon deux modèles : dans un premier cas, il n’est pas originaire et le renoncement volontaire est alors considéré avant tout comme inhérent aux exigences et limitations de la vie terrestre ; dans le second cas, il est originaire, il signifie l’acceptation de la plénitude à laquelle la foi appelle l’homme et lui permet de lui donner la priorité. - H. JACOBS, S.J.

- SAGNE, J.-Cl., L’itinéraire spirituel du couple. Chemins de vie, t. 2, Versailles, Saint-Paul/Chemin Neuf, 2003, 21 x 14 cm, 210 p., 17,00 €.

Enrichissant le premier volume sur Le mystère de l’amour dans le mariage, cet ouvrage articule divers chemins de couple à l’intérieur de l’Alliance. Des repères humains et spirituels sont offerts pour affronter les « désolations, ruptures, blessures, échecs » de la relation. Des témoignages offrent une vision réaliste de l’œuvre de Dieu dans les cœurs. Ce livre est charpenté théologiquement, ciselé par l’expérience et par la foi en acte. Il permet de relire ou d’affronter les défis de l’unité du couple (I), de s’ouvrir à la lumière de la vie consacrée (II), de vivre « séparés » dans l’espérance (III), de porter le paradoxe et la recherche d’une seconde alliance (IV), d’aimer en vérité c.-à-d. dans l’attente vraie des « noces de l’Agneau » (V). L’alliance n’est-elle pas un « testament d’amour » ? - A. MATTHEEUWS, S.J.

Histoire

 BEAUMONT, B.E., o.p., La restauration des monastères des dominicaines en France au XIXe siècle, coll. « Dissertationes historicae » XXVII, Roma, Istituto storico domenicano, 2002, 24 x 17 cm, 352 p.

Cet ouvrage comble une lacune. Aucune étude n’existait à ce jour sur le sort des moniales dominicaines entre la Révolution française et le père Lacordaire. On répétait le plus souvent qu’elles avaient totalement disparu. En fait, quand Lacordaire rentra en France de son noviciat italien en 1840, il y avait dans le pays six monastères debout avec cent trente religieuses. L’auteur rend compte minutieusement de cette survie pour analyser ensuite l’action de Lacordaire et de Jandel au temps de la restauration de l’Ordre. L’histoire des dominicaines de 1871 à 1904 fait l’objet de la troisième partie. On pourra compléter cette recherche par l’article de l’auteur dans Vie consacrée de nov.-décembre 2003. - H. JACOBS, S.J.

 BONNICHON, P., Madame Acarie. Une petite voie à l’aube du Grand Siècle, coll. « Carmel vivant », Toulouse, 2002, 21 x 14 cm, 208 p., 15,00€.

Laïc, marié, père de quatre enfants, maître de conférences à l’Université Paris IV Sorbonne, l’auteur nous introduit avec simplicité et profondeur au cœur de la spiritualité de celle qui joua un rôle prépondérant dans la venue en France du Carmel thérésien. Née en 1566, épouse de Pierre Acarie, Barbe Avrillot devait mourir en 1618 comme carmélite à Pontoise. L’auteur la restitue soigneusement dans les courants religieux de son époque. Les témoins principaux de sa vie fournissent les nombreuses citations dont ces pages sont tissées pour nous faire découvrir une expérience spirituelle privilégiée. Il ne s’agit pas d’une recherche spécialisée mais le propos repose sur une documentation sérieuse qui renouvelle souvent l’approche de la bienheureuse. La comparaison avec Thérèse de Lisieux est une merveilleuse surprise. - H. JACOBS, S.J.

 DALARUN, J., La Malaventure de François d’Assise, Paris, Ed. Franciscaines, 2002, 21 x 15 cm, 286 p.

Le propos de l’auteur « est d’examiner la possibilité et de préciser les conditions de l’usage historique des sources franciscaines ». On sait le millier d’études qui, chaque année, traitent de ce sujet. Dans la foulée de G. Piccoli, l’auteur proclame sa « volonté de ne jamais renoncer à rechercher le François de l’histoire au sein des légendes ». Une chose cependant est certaine : l’expérience et le message du saint d’Assise ne devraient pas être univoques puisqu’on n’a pas pu les ramener à une voix unique. Après avoir brossé le panorama de l’historiographie puis de l’hagiographie franciscaines et s’être expliqué sur les problèmes de méthode et d’interprétation, l’auteur analyse l’œuvre de Thomas de Celano, son Traité des miracles, les recueils des compagnons, les légendes bonaventuriennes. Sa remarque à propos du frère Elie se révèle d’une grande portée ! Démonter l’image négative d’Elie afin de reconstruire la vérité est un travail essentiel car l’attachement que François lui portait est assurément une clé fondamentale pour le comprendre. Ce fut le problème de François, ce fut celui de Bonaventure : « Comment concilier les plumes du séraphin avec celles de la poule noire ? » Mais on ne pourra pas raisonnablement nier que si l’ange du Sixième sceau était noir de poil et chétif, c’est sur lui que s’est édifié l’ordre : les potentialités du héros se trouvaient à coup sûr dans le François de l’histoire. - H. JACOBS, S.J.

 GOGLIN, J.M., L’enseignement de la théologie dans les ordres mendiants à Paris au XIIIe siècle, Paris, Ed. Franciscaines, 2002, 22 x 15 cm, 130 p., 18,60 €.

L’auteur, actuellement professeur de lycée, publie ici son mémoire de maîtrise rédigé en 1994 à l’Université de Paris X-Nanterre, sous la direction d’André Vauchez. Ce qui motive cette initiative inhabituelle, c’est que ce travail constitue une excellente présentation, bien documentée, encore que de façon qui appellerait des compléments, d’une question vaste et complexe. Il rendra les plus grands services aux professeurs d’histoire du Moyen Age et de philosophie médiévale. Centré sur le XIIIe siècle parisien, il examine tour à tour le cadre pédagogique, l’enseignement théologique et la théologie comme sagesse. Albert le Grand et l’école dominicaine allemande, Thomas d’Aquin, les maîtres franciscains sont très brièvement présentés dans ce qui constitue pour chacun sa signification particulière. - H. JACOBS, S.J.

 LAUNAY, M., Les séminaires français aux XIXe et XXe siècles, coll. « Petit Cerf Histoire », Paris, Cerf, 2003, 19,5 x 12,5 cm, 262 p., 20,00 €.

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Nantes, l’auteur, déjà bien connu par son étude sur le clergé rural au XIXe siècle, a publié récemment des ouvrages touchant la papauté au début du XXe siècle et l’Eglise face aux défis de l’Europe. Il nous a également donné une biographie de la fondatrice des Franciscaines missionnaires de Marie. Il signe ici la première étude d’ensemble sur l’histoire des séminaires français depuis le Concordat de 1801 jusqu’à la récente crise du sacerdoce. Prenant acte de l’héritage tridentin, il en retrace ensuite les grandes étapes durant les deux derniers siècles. Chaque chapitre s’achève par une courte bibliographie qui permet de poursuivre l’étude. Les lourdeurs de l’institution ne sont pas cachées, pas plus qu’on ne passe sous silence les ouvertures. La signification des années de guerre est bien mise en lumière, avec les initiatives lancées « pour répondre aux besoins d’une spécialisation ressentie par une partie du clergé en vue d’un sacerdoce plus engagé dans la Mission ». Vatican II, Mai 68, la contestation traditionaliste conduisent enfin le lecteur à la présentation de l’œuvre parisienne du cardinal Lustiger dans le domaine de la formation sacerdotale. - H. JACOBS, S.J.

 PICHETTE, R., Il est heureux que nous soyons ici. Les Cisterciens en Acadie (1902-2002), Beauport/Paris, MNH/Ed. Franciscaines, 2002, 23 x 16,5 cm, 250 p., 24,00 €.

En 1902, le gouvernement de la République française prenait des mesures qui poussèrent les moines de l’abbaye de Bonnecombe à fonder un nouveau monastère à Rogersville au Canada, au cœur de l’ancienne Acadie. En 1965, les Cisterciens ont dû quitter Bonnecombe et y ont été remplacés par la Communauté des Béatitudes. En 2003, les moines sont toujours présents en Acadie et le présent volume commémore le centenaire de leur arrivée. L’auteur, laïc canadien, raconte par le menu l’histoire de la fondation et du développement d’une abbaye, lieu d’une remarquable épopée monastique. - H. JACOBS, S.J.

 SORREL, C., La République contre les congrégations, coll. « Petit Cerf Histoire », Paris, Cerf, 2003, 19,5 x 12,5 cm, 266 p., 12,00 €.

C’est à l’occasion du centenaire de l’offensive anticongréganiste que ce livre a été publié. Il y avait eu, en 1880, l’entreprise inachevée de Jules Ferry. En 1904, avec Pierre Waldeck-Rousseau puis Emile Combes, l’Etat voulut régler la question de la place des réguliers dans la société française. Mouvement radical et déterminé, le processus aboutit à l’expulsion des congrégations de leurs couvents et de leurs écoles, à l’exception de celles qui pouvaient légalement continuer leurs activités hospitalières. Beaucoup de religieux partirent en exil, quelques-uns demeurèrent en France clandestinement. Ces événements ont, plusieurs fois déjà, trouvé leur historien. Mais une recherche plus objective continue à s’imposer et, pour ce faire, innombrables sont les archives qui restent à dépouiller. L’auteur fait le point sur ces péripéties, analysant la situation des congrégations au début du siècle, étudiant l’assaut mené contre elles par l’État et les réactions de la société face à ce drame. L’ouvrage s’achève par l’examen des réactions intérieures des religieux eux-mêmes, citant l’inoubliable remarque du père Charles de Foucauld : « Jésus soit loué de ce que la persécution, en fermant vos écoles, ait élargi votre champ d’apostolat. » - H. JACOBS, S.J.

 THÉRY, X., Le commis-voyageur de Dieu : Philibert Vrau (1829-1905), Wambrechies, Xavier Théry (auteur-éditeur : 1030, rue d’Ypres, FR- 59118 Wambrechies), 2002, 22 x 15 cm, 350 p., 23,00 €.

Le héros de ce livre avait jadis, en 1906, un an après sa mort, fait l’objet d’une biographie par Mgr Louis Baunard, recteur de l’Université catholique de Lille. S’appuyant sur une documentation beaucoup plus riche, dont les témoignages recueillis en vue du procès de béatification, l’auteur, qui fut directeur de l’entreprise textile Vrau de 1964 à 1984, a composé ce nouvel ouvrage, mais il a été forcé de le publier lui-même faute de trouver un éditeur accueillant. Tour à tour sont étudiées les diverses facettes de cet industriel dont l’auteur analyse ensuite les multiples activités. Converti en 1854, Philibert Vrau vécut dans le célibat et la prière, dévoué à l’Eucharistie et aux œuvres spirituelles et sociales. Vivant dans l’humilité et la pauvreté, il fut en même temps un homme d’action au rayonnement considérable. Il appartenait à une famille étonnamment riche en personnalités catholiques éminentes. - H. JACOBS, S.J.

Spiritualité

 ROUET, A., Découvrir Dieu comme Père, coll. « Spiritualité contemporaine », Versailles, Ed. Saint-Paul, 2002, 21 x 13,5 cm, 284 p., 19,00 €.

Évêque de Poitiers depuis 1994, l’auteur s’adresse volontiers à un public varié le dimanche soir, en l’église Saint-Porchaire. Voici le quatrième cycle de conférences : leur thème est notre vie filiale envers Dieu, notre Père. De grande saveur spirituelle, ces pages se recommandent à notre réflexion priante par leur simplicité et leur sens du concret. Elles s’inscrivent dans l’épaisseur du quotidien de nos misères, de nos sentiments, de nos épreuves. Le Notre Père leur fournit une substance que le charisme du pasteur commente au plus près des évangiles et de notre vie. - H. JACOBS, S.J.

 La spiritualité de François d’Assise, ouvrage collectif dû aux rédacteurs de la revue Evangile aujourd’hui, Paris, Ed. Franciscaines, 2002, 21,5 x 14,5 cm, 300 p., 19,50 €.

Dans cette nouvelle édition de l’ouvrage où se trouvent rassemblées un certain nombre d’études parues dans la revue Évangile aujourd’hui, les éditeurs ont ajouté un texte du père Luc Mathieu, o.f.m., consacré à la spiritualité franciscaine après François (p. 283-293). La spiritualité de saint François d’Assise est, en effet, à distinguer de celle de sa descendance spirituelle où se sont illustrés surtout saint Bonaventure et le bienheureux Jean Duns Scot. S’il est vrai que le Docteur séraphique a légué à son ordre une certaine icône de saint François, on ne peut cependant pas y voir une trahison. Mesurer la fidélité ou la distance de l’œuvre bonaventurienne par rapport au saint d’Assise est la question même de l’herméneutique qui s’attache à retrouver le vrai visage du Poverello. La bibliographie a été mise à jour pour des années 1991 à 2002. - H. JACOBS, S.J.

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