Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

De « Vie consacrée » à « Vies consacrées »

Un renouveau continuel

Noëlle Hausman, s.c.m.

N°2003-6 Novembre 2003

| P. 366-368 |

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Vie consacrée change de titre et se renouvelle ! Déjà en 1964, la Revue des Communautés religieuses devint Vie consacrée, pour mieux répondre à l’esprit de Vatican II qui voyait dans la consécration par les conseils évangéliques bien plus que la seule vie religieuse. Quarante ans après, nous savons mieux que la vie consacrée se vit toujours au singulier, et qu’elle est, de ce fait, vraiment plurielle : on la voit certes assumée dans la vie religieuse et les instituts séculiers (sans parler des sociétés de vie apostolique), mais aussi dans ces formes individuelles que connaissent certains ermites et, depuis toujours, les vierges consacrées. Mais n’est-elle pas aussi vécue dans le secret des cœurs qui se donnent à Dieu seul par des vœux privés ? Serait-elle étrangère à l’existence des prêtres de rite latin qui promettent le célibat ? S’il est clair en effet, depuis le synode de 1994 et Vita consecrata, que la chasteté pour le Royaume est le critère qui la distingue du mariage chrétien, il est encore plus évident que la vie consacrée, que nous tenons de l’antique tradition monastique orthodoxe, est connue des communautés ecclésiales protestantes ou réformées, et a fortiori, de la communion anglicane.

Nous aimerions faire droit à cette surabondance d’une unique grâce. « L’état de vie constitué par la profession des conseils évangéliques, s’il ne concerne pas la structure hiérarchique de l’Église, appartient cependant sans conteste à sa vie et à sa sainteté », disait Lumen Gentium (LG 44). Selon le Message final du synode de 1994, « la vie consacrée comme telle est permanente et ne peut jamais manquer dans l’Église ». La récente instruction Repartir du Christ ajoute que « la vie consacrée ne peut se contenter de vivre dans l’Église et pour l’Église » (RdC 40). C’est donc qu’elle est faite pour le monde et les hommes de ce temps, et en particulier pour ces Européens qui semblent si loin de leur première évangélisation.

Héritier d’une prestigieuse tradition, le petit groupe qui prend aujourd’hui la relève du père Jean Burton et de ses collaborateurs, est très largement connu de nos lecteurs : le père Benoît Carniaux, prémontré de l’abbaye de Leffe, et Véronique Fabre (auteur de la chronique du Nouveau Testament) collaborent depuis plusieurs années à la rédaction de la revue ; le père Pierre Piret, s.j. était l’un de ses plus avisés lecteurs ; et que dire de la signataire de ces lignes, qui doit tant à la revue, qu’elle ne pouvait que reprendre avec de tels amis la charge de la direction ? Nous serons aidés par quelques personnes ressources qui nous alerteront, depuis le Canada, l’Italie, la Suisse, la Belgique néerlandophone ou, bien sûr, la France, mais aussi d’autres lieux, sur les grands enjeux et les déplacements que la vie consacrée, sous toutes ses formes, affronte au quotidien.

Poursuivre le chemin commencé en 1923 déjà par des jésuites belges, c’est donc, pour une part, innover, aussi bien en termes de contenu, si cela est possible, que de présentation matérielle de ce périodique. Dès le numéro 1 de 2004, sous le titre Vies consacrées, une nouvelle couverture comprendra un même nombre de pages, pour un prix identique, même si notre parution se limitera désormais à quatre livraisons annuelles. C’est peu à peu que nous voulons transformer notre typographie et l’une ou l’autre de nos rubriques – ainsi, les dessins du père Pierre Defoux vont disparaître ; nous garderons, tant qu’elles vous intéressent, les annonces annuelles que nous envoient des maisons de retraites francophones.

Européenne et d’inspiration ignatienne, notre revue est cependant lue dans plus de 80 pays, l’Amérique du Nord et l’Afrique centrale étant particulièrement représentées. Nous tâcherons d’honorer la responsabilité qui nous est confiée par la Province belge méridionale de la Compagnie de Jésus, en nous attachant à ce que nous croyons être notre tâche : montrer, par la voie d’une revue modeste et d’un prix abordable, que la vie consacrée sera demain celle que Dieu espère, si d’aventure nous sommes aujourd’hui fidèles à son inspiration.

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