Ignace maître de béatitude
L’espérance de la joie éternelle dans sa correspondance féminine
Bertrand de Margerie, s.j.
N°1992-1 • Janvier 1992
| P. 38-46 |
Sur un sujet rarement développé, voici un portrait assez inattendu de saint Ignace dans son office de consolateur. Le temps où « la pâque de la mort » pouvait devenir « source de joie même pour les survivants » peut paraître révolu, l’espérance de la vie éternelle pour autrui n’en constitue pas moins le fondement d’une béatitude qui se déploie quotidiennement en cette vie où le Seigneur déjà se donne « autant qu’il le peut ».
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Hugo Rahner et le P.G. Dumeige [1] nous ont rendu très accessibles les lettres de consolation envoyées, par Maître Ignace, général de la Compagnie, à des femmes en deuil, pendant les dernières années de sa vie, alors que lui-même s’approchait de l’éternité. Elles nous ouvrent un horizon nouveau concernant le cœur et les aspirations du Saint ; car jusqu’ici, semble-t-il, les biographes et les exégètes de sa pensée, en exaltant l’espérance du Pèlerin, avaient accentué sa confiance en la Providence et son détachement sans souligner son ardent désir de la vie éternelle.
Tel est l’aspect qui émerge principalement à la lecture de ces lettres. Ignace le consolateur y poursuit, au nom du Christ, la mission du ressuscité : consoler des personnes éprouvées dans leur espérance, dans leur foi et dans leur charité [2] ; il leur communique les fruits d’une méditation devenue contemplation [3] ; sans aucune allusion explicite à ses prédécesseurs païens, Cicéron et Sénèque, Ignace en fait prolonge et christianise (après beaucoup d’autres !) un genre littéraire antérieur au christianisme ; il se montre soucieux de « consolation chrétienne » [4] et verticale, transcendant nombre de consolations horizontales, non sans retenir certains de leurs aspects.
Dégageons donc les pensées de cette eschatologie consolatrice d’Ignace autour de ces trois axes : vision chrétienne de la mort et de la béatitude éternelle, désir de cette vie bienheureuse attendue avec confiance, non seulement pour soi, mais encore pour autrui, désir si confiant qu’il devient source d’une béatitude inachevée mais déjà réelle ici-bas.
Au terme de ces analyses d’extraits épistolaires, Ignace nous apparaîtra comme étant toujours - pour tous ceux et pour toutes celles qui considèrent que l’Ignace céleste leur adresse aujourd’hui ces lettres personnellement - un maître de bonheur, un guide bienheureux vers la béatitude dans le temps et dans l’éternité.
Présentation ignacienne de la Révélation chrétienne sur la vie éternelle
Le 16 août 1554, Ignace adresse une lettre de condoléances à la veuve de son ami de jeunesse à Barcelone, Jean Boquet :
Entre tous les signes d’une foi vivante et d’une espérance ferme en la vie éternelle, il en est un particulièrement sûr : ne pas nous laisser aller exagérément à la tristesse lors de la mort d’êtres qui nous sont très chers en notre Seigneur.
Ceux-là peuvent davantage y céder, pour qui la mort corporelle est l’anéantissement de celui qui autrefois vivait, puisqu’une fausse conception des choses leur fait voir dans la mort la dernière des misères. Mais cela n’est pas admissible de ceux qui disent avec l’Écclésiastique (30,17) ; « Mieux vaut la mort que la vie », car ils savent, eux, qu’elle n’est qu’un bref passage des peines et des misères présentes au repos et à la gloire de la vie éternelle, spécialement pour ceux qui vivent et meurent en chrétiens. C’est à leur propos que Dieu ordonne à saint Jean d’écrire (Ap 14,13) : « Bienheureux ceux qui meurent dans le Seigneur » et nous pouvons y voir qu’il ne faut pas plus pleurer la mort de ceux qu’on aime que leur félicité ; puisque celle-ci est le commencement ou du moins la route sûre pour y parvenir (HR, I, 377, § 1).
Retenons l’opposition : la mort n’est pas un anéantissement, mais un passage, une pâque ; et la précision : « spécialement pour ceux qui vivent et meurent en chrétiens » : elle ne serait donc plus une pâque pour ceux qui refuseraient de manière coupable de mourir en chrétiens. Tel n’était pas le cas de Jean Boquet ; Ignace peut donc poursuivre sa lettre en termes de « conréjouissance » plutôt que de condoléances :
Je vous écris cela, Madame, parce que si la mort de Don Jean Boquet, qui nous était si cher dans le Christ, était un mal, une grande partie de ce chagrin m’atteindrait fatalement, moi qui l’aimais beaucoup en Jésus Christ notre Seigneur.
Mais j’espère par la miséricorde de celui qui le créa, le racheta de son sang, et lui assura à l’heure de la mort le secours de ses saints sacrements si nécessaires à la vie éternelle, qu’il sera placé là où parviennent tous les élus. Je ne ressens pas de peine, mais de la joie en notre Seigneur, car, si le Seigneur, en mourant, nous a libérés de la crainte de la mort (cf. He 2,15), en ressuscitant et en montant au ciel il nous a montré ce qu’est et où est la vraie vie à laquelle cette mort nous fait parvenir, la vie qui est de participer à son royaume et à sa gloire. Ceci fait que je ne trouve pas, si nous pensons à lui, ce’ qui pourrait être pour nous un sujet de douleur (Ibid., § 2).
Ainsi la pâque de la mort devient-elle source de joie même pour les survivants (cf. Rm 12,15 : « se réjouir avec ceux qui se réjouissent ») à la lumière de la résurrection du Christ, gage de la nôtre.
Peu auparavant, le 12 janvier 1554, Ignace avait écrit à Madeleine-Angélique Domenech, sœur d’un jésuite, affligée par une épreuve familiale, en ces termes :
Sa miséricorde paternelle et souveraine renferme les peines dans la brève durée de cette vie, non sans y mêler, parfois, bien des consolations ; et, dans la vie éternelle qui ne finit point, il récompense la patience d’une joie et d’une gloire inestimables, sans le moindre mélange de peine ni de tristesse, sans qu’on se sente malheureux, puisqu’il n’y a rien de tout cela au ciel, mais seulement la joie et le bonheur parfait en plénitude (HR, II, 218, § 2).
Notons cette nuance qui correspond à Rm 8, 18 : la patience pendant la brève durée de cette vie est récompensée par la joie de la vie éternelle qui ne finit point. Car « une légère tribulation d’un instant nous prépare, jusqu’à l’excès, une masse éternelle de gloire : les choses visibles n’ont qu’un temps, les invisibles sont éternelles » (2 Co 4,17).
Peu après ces deux lettres, Ignace écrit, le 12 décembre 1554, une lettre de condoléances à une bienfaitrice de la Compagnie, Iolante Gozzadini, à l’occasion de la, mort dé son fils ; après avoir évoqué son « passage de la vie temporelle à la vie éternelle », le Saint y définit celle-ci, en ces mots :
Je mets mon espérance en celui qui est notre véritable salut et notre véritable vie. Il ne nous a pas exaucés en lui accordant la vie présente, soumise à tant de peines et de périls, et finalement à la mort. Il a voulu lui accorder d’autant plus vite la vie qui est perpétuelle, souverainement assurée et heureuse, pour laquelle il nous a créés et rachetés au prix de son sang et à laquelle doivent tendre tous les désirs que nous avons de notre propre bien et du bonheur d’autrui (HR, I, 342).
Notons ici le devoir de désirer la vie éternelle par amour pour nous-mêmes : notre finalité et fin objective - pour laquelle Dieu nous a créés - doit devenir aussi notre fin subjective, désirée pour notre propre bien. Les termes utilisés sont très proches des expressions de la première phrase du « Principe et Fondement » : « L’homme est créé pour louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur, et moyennant cela, sauver son âme » (Ex. sp. § 23).
L’espérance de la vie éternelle est personnelle et sociale
Ignace prolonge et reprend un thème déjà approfondi par saint Augustin et par saint Thomas d’Aquin surtout.
Le premier avait souligné que l’espérant attend et désire, par son acte personnel d’espérance, avant tout son propre salut personnel, incluant aussi celui d’un être cher comme le fit Monique [5]. Objectivement, mon acte d’espérance ne porte pas sur le salut d’autrui comme tel.
L’Aquinate avait réaffirmé le principe tout en montrant subtilement que certains autres font partie de ma personnalité et que, par conséquent, j’espère leur salut en espérant le mien [6]. Thomas d’Aquin cependant n’avait pas précisé à quelles conditions je peux espérer - avec toute la force de la certitude morale de la vertu théologale d’espérance - le salut d’autrui dans et par le mien ; c’est ce qu’Ignace va faire en plusieurs de ses lettres.
D’abord, le 1er novembre 1550, à Isabelle de Vega (HR,II, 285) :
Nous devons espérer fermement, en voyant une telle vie et une telle mort (celle de son frère) et plus encore celle qu’a subie pour lui le Seigneur Jésus, que les supplications adressées de chez vous et d’ici pour son âme à la divine et souveraine bonté auront été exaucées.
Ignace urge donc, chez sa correspondante, la ferme espérance de rejoindre au ciel sa mère et son frère, à cause de leur vie et de leur mort unies à celles de Jésus. En d’autres termes, nous ne pouvons espérer autrui en Dieu que s’il a uni, au moins implicitement, le sacrifice de sa vie à la Pâque de Jésus (cf. Gaudium et spes 22, 5 : l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal).
Peu après, le 21 février 1551, Ignace précise à la même Isabelle l’objet de son espérance de gloire pour son frère ; il l’aide à nuancer sa pensée :
Vous me dites que d’un côté vous enviez le seigneur Fernand de Vega, qui est dans la gloire, parce qu’il est hors de danger d’offenser Dieu notre Seigneur et que, d’un autre, vous ne cessez d’avoir du souci de lui parce qu’il a été appelé si jeune.
Cette envie est sainte et bonne, et ce souci l’est également, pourvu qu’à l’envie ne manque pas la conformité à la volonté divine qui fait demeurer en ce pèlerinage, si pénible soit-il, autant qu’il le faut pour son plus grand service et pourvu qu’à ce souci ne fasse point défaut l’espérance très ferme que Dieu notre Seigneur a admis dans sa gloire ou maintient sur le point d’y arriver le seigneur Fernand de Vega.
Car, sous le regard de Dieu, la jeunesse ne diminue pas plus les mérites que la vieillesse de soi ne les augmente. Mais plutôt, en n’importe quel âge, celui qui participe davantage aux mérites du Christ, grâce à la charité que le Christ accorde, celui-là est le plus riche. En nombre d’âmes, une grande volonté de le servir compense bien du temps et des travaux faits à son service. C’est de cette manière, l’infinie bonté de Dieu me le fait croire, que le seigneur Fernand de Vega aura compensé. Les preuves que sa vie et sa mort ont données de lui sont une raison de le croire.
Enfin, nous avons un Dieu si bon, un Père si sage et si aimant, que nous ne pouvons douter que sa suave Providence ne fasse sortir ses enfants de ce monde au moment le meilleur pour passer à l’autre (HR, II, 286-287).
Plusieurs points importants sont à noter au sujet de cette lettre. Le Saint insinue délicatement que le défunt, tout en étant prédestiné à la gloire, pourrait encore souffrir au purgatoire [7]. Nous ne pouvons savoir, pense-t-il, si Fernand de Vega est déjà admis à la gloire divine ou si « Dieu le maintient encore sur le point d’y arriver ».
En une formulation parfaite, Ignace souligne que la jeunesse de Fernand n’a diminué en rien ses mérites qui viennent du Christ : « celui-là est le plus riche qui participe davantage aux mérites du Christ grâce à la charité que le Christ accorde ». Pourquoi ? L’intensité de la charité, une grande volonté de le servir compensent le peu de temps et de travaux faits à son service. Point encore approfondi par une forte conviction : « Dieu choisit l’heure de notre mort en fonction de notre plus grand bien spirituel ». Ce qui ne veut pas dire qu’Ignace ait été partisan de ce qu’on appelle l’optimisme absolu [8] !
Nous ne pouvons qu’admirer l’extraordinaire exactitude avec laquelle « Ignace le théologien » [9] subtil, spirituel et orthodoxe réfléchit sur la Providence, la prédestination, le purgatoire, le ciel, la charité et le mérite. Sans oublier toutefois que, dans le cas particulier de cette lettre, le secrétaire d’Ignace, Polanco, a très probablement mis à la disposition du signataire sa culture biblique et théologique ; mais Polanco était seulement rédacteur, non auteur, car Ignace donnait l’inspiration et examinait la rédaction, avant de signer [10] !
Dans deux autres lettres d’Ignace, déjà citées, nous trouvons des allusions brèves et suggestives à cette espérance-pour-autrui-liée-à-la-mort-de-cet-autrui. Le 16 août 1554, Ignace écrivait à la veuve de J. Boquet :
J’espère, par la miséricorde de celui... qui lui assura à l’heure de sa mort le secours de ses saints sacrements, si nécessaires à la vie éternelle, qu’il sera placé là où parviennent tous les élus (HR, I, 377).
Notons en passant que l’allusion aux sacrements nécessaires ne signifie pas qu’Ignace aurait exclu de la vie éternelle ceux qui en avaient eu le désir implicite, pénétré par une charité croyante (HR, I, 343).
Le 22 décembre 1554, Ignace offre à Violante Gozzadini, à propos de son fils défunt, cette pensée magnifique :
Il s’établit dans la sécurité de notre bienheureuse patrie où nous jouirons éternellement ensemble de la vue de notre bien suprême et infini (HR, I, 343).
Une vue profonde est ici implicite : chaque élu verra le Bien suprême et infini en chacun des autres ; le Bien infini lui apparaîtra dans le bien fini de chacun de ses compagnons d’éternité. Tous seront pour chacun des prochains enfin parfaitement proches, dans une immanence mutuelle correspondant, pour Ignace, à la raison d’être sociale de la création de chacun d’entre eux, puisque - dans son Épître sur la perfection, adressée aux étudiants de Coïmbre le 7 mai 1547, le Fondateur soulignait ce point - « vous avez été créés pour la gloire de Dieu, votre salut et l’aide des prochains » (§1).
Mais, en harmonie avec l’extraordinaire ampleur de ses vues, qui embrassent le ciel et la terre, l’espérance eschatologique du Pèlerin de l’Absolu n’est pas sans conséquence ici-bas.
Le désir de l’éternelle béatitude rend heureux en ce monde
Tel est le thème exposé dans la lettre du 12 janvier 1554 à Madeleine-Angélique Domenech : la conformité à la volonté divine, ici-bas, aboutit à suspendre les souffrances terrestres désormais peu ou moins senties et donc atténuées ; citons ici et maintenant ce passage que nous avions tu auparavant :
Si vous pouvez arriver à vous remettre entre les mains du Christ notre Seigneur en conformant entièrement votre volonté à la sienne, toute prête à le suivre dans les peines qu’il a souffertes en ce monde, s’il lui plaît de vous y faire participer, pour le suivre dans la gloire de l’autre monde, je n’en doute pas, les peines cesseront en grande partie et la force pour les endurer augmentera tellement qu’on les sentira fort peu (HR, II, 218).
Mieux encore : pour Ignace, « (nous devons) nous réjouir de la félicité que Dieu dispense à ceux-là qu’il rappelle auprès de lui », c’est-à-dire à nos défunts (Ibid., 280-281).
En d’autres termes, nous pouvons volontairement et librement convertir dès ici-bas les tristesses en joie céleste et divine.
Ignace, maître de béatitude temporelle et éternelle
L’auteur des Exercices corporels et spirituels [11] nous apprend à devenir heureux, ici-bas et dans l’au-delà. Par ses lettres, au moyen desquelles Ignace s’exerce corporellement et spirituellement à l’aide du prochain en vue de laquelle il se sait créé, il nous apprend à nous rendre heureux dans la pauvreté et le déshonneur, dans le contexte de la maladie, de la vieillesse et de la mort ; il apprend aux hommes malheureux que nous sommes, objectivement et subjectivement, par suite du péché originel et des péchés actuels, à devenir volontairement heureux en Dieu [12] dans la joie infinie et éternelle de notre créateur et rédempteur.
Pour Ignace, ses lettres, devenues épîtres [13], sont autant d’exercices spirituels monnayant les Exercices et notamment la Contemplation pour obtenir l’amour, leur conclusion. Elles veulent déployer ses effets dans la vie quotidienne.
Ignace y écrivait : « le Seigneur désire se donner à moi autant qu’il le peut (Ex. Sp. 234). Les lettres ignaciennes de consolation nous permettent de mieux saisir avec lui - disciple d’Augustin [14] et de Thomas d’Aquin [15] - le sens profond de cet »autant qu’il peut" : les conditions d’imparfaite connaissance et d’amour toujours exposé à des reprises pécheresses ne nous permettent pas ici-bas le don absolument définitif et irrévocable de nos libertés à leur Créateur et Seigneur ; ni, par suite, de recevoir définitivement, éternellement, avant la mort l’oblation plénière de son Être infini.
Déjà, cependant, je dois aimer ce don constamment renouvelé que Dieu, trine et un, me fait de lui-même en me transformant en un temple [16] croissant de sa gloire ; je dois y adhérer de tout mon être inachevé au point d’accepter, en son dernier acte méritoire, de me fixer définitivement en lui, dans la contemplation aimante, enfin face à face de l’amour. Voilà ce qu’opère la grâce de la persévérance finale.
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[1] H. Rahner, Ignace de Loyola. Correspondance avec les femmes de son temps, traduit par G. Dumeige et F. van Groenendael. Col. Christus, nos 13 et 14, Paris, 1964, 2 vol. Nous y renvoyons par le sigle HR et la page.
[2] Saint Ignace, Exercices Spirituels, § 316 et 317.
[3] Cf. D. Stanley, I encountered God. The Spiritual Exercices with the Gospel of Saint John. Saint Louis, USA, 1986, I, 10 ss, faisant état d’une enquête de J. Walsh, à propos du sens des mots « contemplation » et « méditation » chez les auteurs cisterciens du Moyen Âge.
[4] Cf. M. Viller, art. « Consolation chrétienne », Dictionnaire de Spiritualité ascétique et mystique, II, 2. Paris, Beauchesne, 1953, 1611-1617.
[5] Saint Augustin, Enchiridion De Eide, Spe et Charitate, ch. 8 ; cf. B. de Margerie, « L’espoir de la foi pour nos enfants ». Supplément de Famille Chrétienne, n° 255, 2 décembre 1982, 63-65.
[6] Saint Thomas d’Aquin, Somme de Théologie, II. II. 17. 3.
[7] Ce que le Cardinal G. Danneels explique fort bien : « Le purgatoire n’est rien d’autre que Dieu lui-même dans la force que, par pure miséricorde, il met en œuvre pour purifier l’homme et le mener à la perfection ». Au-delà de la mort, Pâques, 1991,41.
[8] Cf. A. Michel," Volonté de Dieu”, Dictionnaire de Théologie, XV, 2, 1950, col. 3347.
[9] Titre donné à la traduction anglaise d’une étude de H. Rahner : Ignatius the theologian. Original allemand : Ignatius von Loyola, als Mensch und Theologe, Freibug i. Br., Herder, 1964.
[10] Voir J.-Fr. Gilmont, Écrits spirituels des premiers jésuites, Rome, 1961, 197-198.
[11] Les Exercices ignatiens impliquent le corps de diverses manières : le troisième mode de prière suppose l’attention à la respiration, et, plus généralement, la « composition de lieu » présuppose la situation du corps dans l’espace, etc.
[12] Cf. B. de Margerie, Les Perfections du Dieu de Jésus-Christ. Paris, 1981, ch. XVI : « la joie de Dieu en lui-même, dans l’homme et dans le monde » ; voir notamment l’oblation à la joie divine, 435 ss.
[13] Le mot « épître » implique souvent une publication, à la différence du mot « lettre ».
[14] Saint Augustin, De perfectione justitiae, 8 ; PL, 44, 300-301.
[15] Saint Thomas d’Aquin, Somme de Théologie, II II 44. 6 : »Dieu veut que, par ce précepte (de la charité), l’homme s’unisse totalement à lui ; cela se réalisera dans la patrie, quand Dieu sera tout en tous (1 Co 15,28) ; dans la condition des pèlerins ou des viateurs, il est observé imparfaitement« : car, ici-bas, la personne humaine, sans privilège, ne peut vivre dans un exercice constamment actuel de l’amour de Dieu.
[16] Exercices spirituels, § 235. La croissance dans la charité (cf. Ex. sp. § 44) est un fruit de l’Eucharistie, par laquelle l’homme devient de plus en plus un temple de la gloire divine ; vue dans le contexte eucharistique et total des Exercices, la « Contemplation pour obtenir l’amour » présente ainsi une orientation inséparablement sacramentelle et eschatologique ; « aimer en tout la divine Majesté” est une demande qui ne sera totalement atteinte que dans l’au-delà ; ici aussi, cette contemplation déploie ce que dit le »Principe et Fondement« sur le salut de l’homme. Sur ce caractère eschatologique de la »Contemplation pour obtenir l’amour", voir encore : B. de Margerie, Retraite Théologique avec des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, Montsûrs, Résiac, 1981, 287.