Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Sacrement de pénitence et vie consacrée

Jean-Marie Hennaux, s.j.

N°1985-4 Juillet 1985

| P. 209-217 |

Lors de sa réunion annuelle en septembre 1983, le conseil de rédaction de Vie consacrée avait pris comme thème de rencontre : « La réconciliation sacramentelle dans la vie religieuse. Nouvelles situations, nouvelles pratiques ». Dans la foulée du dernier synode, on avait en effet cru utile de poursuivre la réflexion, d’un point de vue doctrinal et pastoral tout ensemble, sur la situation présente de ce sacrement dans la vie consacrée. Bien des choses ont été partagées sur les causes de désaffection envers ce sacrement, les nouvelles formes qu’il prend, le rôle de la vie religieuse tout au long de l’histoire comme lieu de recherche et de pratique pénitentielle, etc. Nous reprenons ici – parfois un peu modifiées à la lumière de l’exhortation Reconciliatio et paenitentia parue en décembre dernier – les contributions les plus significatives de notre rencontre ; le P. J.-M. Hennaux a rassemblé certains éléments de la réflexion commune.

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Le Sacrement

Il existe un lien particulier entre le sacrement de pénitence et la vie consacrée. A première vue, il peut paraître étonnant que les fidèles qui font profession des conseils évangéliques et qui s’engagent ainsi à un titre nouveau à la perfection de la charité soient également ceux que l’Église invite d’une manière particulière à se confesser souvent [1]. La confession n’est-elle pas pour les pécheurs et les imparfaits [2] ? Mais, à y regarder de près, les choses s’éclairent.

Tout d’abord l’expérience montre que, plus les hommes s’avancent sur le chemin de la sainteté, plus ils sont amenés à se reconnaître pécheurs devant Dieu, à lui confesser leurs péchés, à lui demander sa grâce et à glorifier sa miséricorde. La sainteté chrétienne est inséparable du sacrement de pénitence. De ce fait, la vie consacrée apparaît, de par son engagement même à la perfection de l’amour, comme absolument impensable sans référence à ce sacrement. N’est-elle pas d’ailleurs, dans son essence même, vie sacramentelle (baptême, confirmation, eucharistie, onction des malades et – précisément – pénitence) ?

Cependant, cette réponse ne suffit pas. La vie consacrée « dédie d’une manière nouvelle et particulière à l’honneur de Dieu, à l’édification de l’Église et au salut du monde » (can. 573, § 1 ; c’est évidemment nous qui soulignons). Jean-Paul II insiste tout particulièrement, dans son enseignement ordinaire et dans son Exhortation apostolique Redemptionis donum, sur cet aspect de la consécration ; celle-ci consiste à se consacrer soi-même au Père avec le Christ et dans l’Esprit pour le salut de tous. Elle engage à une existence rédemptrice [3]. Il en résulte que, sauveur avec le Christ, le consacré doit, plus souvent encore que les autres, prendre sur lui-même le péché du monde, le péché de tous, et en demander pardon à Dieu dans le sacrement de pénitence, au nom de l’humanité entière [4]. Sa consécration l’identifie d’une manière toute particulière au Christ pénitent. Il vivra cela à partir de son propre péché, qui le met en communication avec toute l’humanité pécheresse [5]. Dans son exhortation sur La réconciliation et la pénitence dans la mission de l’Église aujourd’hui – exhortation qui a suivi le Synode des évêques d’octobre 1983 –, le Pape a remarquablement mis en lumière l’aspect social du péché :

Parler de péché social veut dire, avant tout, reconnaître que, en vertu d’une solidarité humaine aussi mystérieuse que réelle et concrète, le péché de chacun se répercute d’une certaine manière sur les autres. C’est là le revers de cette solidarité qui, du point de vue religieux, se développe dans le mystère profond et admirable de la communion des saints, grâce à laquelle on peut dire que « toute âme qui s’élève élève le monde » (Élisabeth Leseur). A cette loi de l’élévation correspond malheureusement la loi de la chute, à tel point que l’on peut parler d’une communion dans le péché, par laquelle une âme qui s’abaisse par le péché abaisse avec elle l’Église et, d’une certaine façon, le monde entier. En d’autres termes, il n’y a pas de péché, même le plus intime et le plus secret, le plus strictement individuel, qui concerne exclusivement celui qui le commet. Tout péché a une répercussion plus ou moins forte, plus ou moins dommageable, sur toute la communauté ecclésiale et sur toute la famille humaine.

En tant que pécheurs appelés à la sainteté, mais aussi en tant que sauveurs avec le Christ, les consacrés ont à se confesser souvent. La célébration de ce sacrement les ramène à un axe essentiel de leur vocation. Dans le sacrement de pénitence, ils s’unissent au Christ crucifié, au serviteur souffrant, qui prend sur lui le péché du monde et reçoit, au nom de tous, le pardon.

Il y a donc une expérience chrétienne du péché qui déborde le domaine de la faute personnelle et de sa réparation. En rejoignant le péché jusqu’en ce qu’il a d’extérieur à la seule défaillance humaine, cette expérience prend un caractère à la fois universel et cosmique. Elle relève de la parturition et de l’avènement du Royaume. L’homme s’y trouve associé au labeur du Christ, établi avec lui dans un état victimal, et c’est ainsi que, par-delà la déchirure du moment présent, il œuvre à l’enfantement du monde nouveau. A l’encontre du Christ qui, lui, n’a pas commis le péché, la douleur ressentie aura pour cause les fautes personnelles : « C’est pour mes péchés que le Seigneur va à la passion » (Saint Ignace, Exercices spirituels, 193). Mais, plus que la douleur de celui qui se reconnaît le bourreau, elle sera celle de la victime à laquelle l’homme se trouve associé : « La douleur avec le Christ douloureux, le déchirement avec le Christ déchiré, les larmes, la souffrance intérieure de tant de souffrances que le Christ supporte pour moi » (Ex. spir., 203).

La pénitence est ainsi au cœur de la vie consacrée et au principe de son apostolat : « L’apostolat de tous les religieux consiste en premier lieu dans le témoignage de leur vie consacrée, qu’ils sont tenus d’entretenir par la prière et la pénitence » (Can. 673) [6].

Les sacramentaux de la pénitence

Nous venons de voir comment le sacrement de pénitence fait partie intégrante de l’institution de la vie consacrée. Celle-ci, de par sa nature (tension vers la perfection de la charité et corédemption), est existence sacramentelle, où le sacrement de la réconciliation tient une place irremplaçable. On comprend mieux, à partir de là, que la même institution ait développé aussi, autour du sacrement lui-même, un univers extrêmement varié de « sacramentaux [7] ».

Pour le considérer, nous serons aidés par la belle définition des sacramentaux que nous donne le nouveau Code : « Les sacramentaux sont des signes sacrés par lesquels, d’une certaine manière à l’imitation des sacrements, sont signifiés et obtenus à la prière de l’Église des effets surtout spirituels » (can. 1166).

La récitation du Confiteor, du Kyrie, du Pater dans la liturgie de l’Eucharistie ou des heures, les formules de pardon qu’y dit sur l’assemblée le célébrant principal, les bénédictions, sont autant de sacramentaux qui remettent les péchés [8] et où le religieux s’unit au Christ pénitent pour recevoir dans l’Église et pour l’Église (et le monde en elle) la grâce de la réconciliation. Pensons aussi à tout ce qui a été fait pour renouveler le « chapitre des coulpes » ou la correction fraternelle : possibilités de s’accuser devant la communauté en certaines circonstances, liturgiques ou non, révisions de vie, pardons mutuels donnés en public ou en secret, introduction dans les Complies d’une formule par laquelle, tour à tour, chaque membre de la communautés demande pardon à tous les autres des fautes commises contre eux durant la journée et leur accorde ce même pardon. Sans rien dire du baiser de paix, des célébrations pénitentielles vécues en communauté, de l’ouverture de conscience aux supérieurs, du rite du lavement des pieds remis en honneur en certains endroits dans un esprit de pénitence.

Tous ces moments ou gestes d’une vie religieuse régulièrement menée sont des sacramentaux de la pénitence où l’homme se réconcilie avec son frère et avec son Dieu. Il est impressionnant de constater cette extraordinaire richesse de tradition sacramentale concernant la réconciliation dans la vie religieuse. Il n’y a pas de doute que nous touchons là à quelque chose qui appartient à son essence même.

Le pardon de Dieu donné par des non-prêtres ?

Tout cela n’est pas sans pouvoir éclairer, semble-t-il, certains problèmes concrets qui se posent. Il n’est pas rare, par exemple, que des religieuses, des infirmières surtout, reçoivent « l’équivalent d’une confession », comme on dit parfois, c’est-à-dire l’aveu des fautes du passé accompagné d’un vrai repentir, du propos de s’amender et du désir d’être réconcilié avec Dieu. Que faire en une telle circonstance ?

À la lumière de la tradition de l’Église et de la tradition de la vie religieuse (où nous avons vu des frères et des sœurs – et non seulement des supérieur(e)s – être signes les uns pour les autres de réconciliation avec la communauté, avec l’Église, avec Dieu), voici, me semble-t-il, ce que l’on peut répondre.

L’important sera d’accueillir l’aveu vraiment au niveau où il se donne et de ne pas prendre la fuite psychologiquement, en se réfugiant derrière son impuissance (« De toutes façons, je ne peux pas donner l’absolution »). Cette impuissance réelle risque de servir de prétexte à une autre impuissance, d’ordre spirituel : celle de ne pas oser être vraiment l’Église, à ce moment-là, pour celui ou celle qui cherche, souvent douloureusement, une voie de réconciliation avec Dieu. On se contente alors d’encourager, de consoler, de donner un avis qui reste extérieur – extérieur à la situation du pécheur et extérieur au mystère de l’Église que l’on représente en personne à ce moment-là – : « il me semble que Dieu et l’Église vous pardonnent ». On n’ose parler avec l’humble autorité qui est celle de l’Église et que le Christ donne à tous ses frères et sœurs dans cette Église.

Cette attitude demeure insuffisante. En une circonstance aussi grave, il faut se rappeler que le Christ se rend présent en tout chrétien, il faut oser s’identifier à l’Église et, en disant « je », engager l’Église tout entière ou laisser l’Église parler à travers soi, ce qui revient au même. On pourra, par exemple, s’exprimer dans le sens suivant [9] : « Je réalise que vous m’avez dit vos fautes non pas comme à n’importe qui, simplement pour vous décharger d’un poids psychologique trop lourd à porter seul (bien que cela aussi soit peut-être présent en vous, et c’est normal), mais devant Dieu, comme à quelqu’un qui fait partie de l’Église et qui même, comme religieuse, en fait partie d’une manière particulière [10]. A travers moi, c’est à Dieu et à notre Mère l’Église que vous avez voulu vous confier. Je veux donc vous répondre comme membre de l’Église et en son nom. Depuis votre baptême, vous lui appartenez et, quelle que soit la distance que vous avez pu prendre à son égard, c’est entre ses mains maternelles que vous avez voulu remettre votre passé. Elle est le lieu du salut. Ayez confiance en elle, en son intercession. Elle est, pour nous tous, un signe et un gage de miséricorde. Soyez donc en elle dans la paix et recevez l’espérance qu’elle donne, pour recevoir le pardon de Dieu et la réconciliation avec vous-même ».

La religieuse est appelée en ces moments-là à exercer un véritable ministère de miséricorde, non seulement en vertu d’un désir profondément humain de consoler et d’apaiser dans la souffrance, mais en vertu même de sa condition de baptisée. Sa parole est parole de Dieu pour celui ou celle qui se confie à elle. D’autant plus que cette parole se situe dans la mouvance du sacrement. Elle est ainsi parole d’autorité, qui essaiera, dans la mesure du possible, de rendre explicite le désir du sacrement [11] (le votum sacramenti de la théologie classique) et aidera à le faire naître. Cette parole ne se substitue pas à celle du prêtre, elle y ouvre. Cet acte d’effacement qui consiste à conduire au prêtre est la manière concrète de faire sien l’acte qui constitue l’Église en sa nature même : comme Épouse et Corps du Christ, celle-ci a toujours à s’effacer pour laisser apparaître son Seigneur à travers elle, de sorte qu’il agisse lui-même par elle. Cet acte est vécu par le prêtre aussi ; il ne peut confesser que s’il a été validement ordonné, s’il a reçu de l’Église la faculté de confesser, et dans le sacrement, il a à s’effacer dans l’adoration devant le Christ qu’il reconnaît en lui-même et dans le pénitent [12].

D’où, à la première partie – capitale – de la conversation déjà esquissée, en succédera une deuxième, tout aussi importante : « Ce qu’elle est, l’Église ne l’est que par le Christ et en dépendance de lui. Dieu seul peut pardonner les péchés, parce que c’est lui que nous avons offensé. Le Christ seul peut ainsi sur terre nous donner et nous dire le pardon de Dieu. Or le signe que c’est du Christ seul que l’Église reçoit le pouvoir de remettre les péchés, c’est que seuls, dans l’Église, peuvent donner l’absolution ceux que le Christ a choisis et ordonnés pour cela, les prêtres. Moi-même, je n’ai pu vous parler comme je l’ai fait jusqu’ici que parce que je fais partie du Corps du Christ, parce que le Christ est présent en moi comme en tout chrétien. C’est à cause de cela seulement que j’ai osé vous parler au nom du Seigneur. Mais je ne suis pas prêtre. Je ne peux vous dire personnellement, comme lui, au nom du Christ : je vous pardonne tous vos péchés. De ce fait, ce que vous venez de me dire devant Dieu me semble conduire à une confession au prêtre. Moi aussi, je me confesse et je voudrais vous aider à rencontrer un prêtre capable de vous entendre en confession [13]. Nous avons pu faire ensemble un pas important, mais ce que nous avons vécu s’achèverait naturellement et trouverait son accomplissement, vous le sentez peut-être vous-même, dans une confession sacramentelle ».

Être Église, c’est donc ici conduire au prêtre dans toute la mesure du possible, mais il pourra se faire que l’on rencontre précisément à ce moment de grandes difficultés.

Nous nous sommes mis dans l’hypothèse où une confession sacramentelle peut être envisagée dans un avenir plus ou moins proche. Ce ne sera pas toujours le cas. Si, pour le pénitent, la mort est imminente, après la première partie de la conversation fictive que nous avons rapportée plus haut, on devra continuer en disant avec beaucoup d’assurance : « Je ne suis pas prêtre et je ne peux vous donner l’absolution sacramentelle, mais vous avez le désir de cette absolution. Ce désir et la confiance que vous m’avez faite disent toute votre confiance en l’Église. Pendant de nombreux siècles, quand ils ne pouvaient recourir à un prêtre, les chrétiens se confessaient à un frère dans l’Église, en reconnaissant en lui la présence du Christ [14]. C’est ce que vous venez de faire spontanément. Vous vous en souvenez, le Christ a dit : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » et « si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quelque chose, cela leur sera accordé par mon Père qui est dans les deux » (Mt 18,19-20). Avec le Christ présent au milieu de nous, demandons à notre Père le pardon des fautes que vous venez de me confier. Notre prière ne peut manquer d’être exaucée, selon la promesse du Christ. Je puis donc, en étant pour vous l’Église en ce moment-ci et au nom du Seigneur, vous assurer de sa miséricorde et vous dire son pardon. Soyez en paix avec Dieu dans l’Église ».

Si la mort n’est pas imminente, mais qu’il y a simplement danger de mort, on pourrait tenir le même discours au malade : « Dès maintenant et en attendant que vous puissiez recevoir l’absolution sacramentelle, je puis vous dire ceci... ».

Il y a cependant des cas où on se heurtera à une répugnance insurmontable à se confesser à un prêtre. Par exemple, certaines personnes de milieux populaire ou ouvrier ont le sentiment indéracinable que « les curés sont du côté des riches » ; ce sentiment peut rendre impossible toute confiance et constituer ainsi un obstacle indépassable pour la confession. On rencontre aussi des gens qui appartiennent à des familles traditionnellement anticléricales et dont l’anticléricalisme viscéral rend impensable la démarche vis-à-vis du prêtre. Certains seront plus excusables encore parce qu’ils ont effectivement souffert – et parfois dans les zones les plus profondes et les plus intimes de leur être – des agissements de certains prêtres. Dans ces situations-limites, la maternité de l’Église n’est pas sans ressource, mais c’est à tous les chrétiens qu’il revient de la signifier efficacement.

Signalons tout d’abord que le nouveau Code de Droit reconnaît qu’une impossibilité morale peut parfois excuser de l’obligation de se confesser : « La confession individuelle et intégrale avec l’absolution constitue l’unique mode ordinaire par lequel un fidèle conscient d’un péché grave est réconcilié avec Dieu et avec l’Église ; seule une impossibilité physique ou morale excuse de cette confession, auquel cas la réconciliation peut être obtenue aussi selon d’autres modes » (can. 960).

Dans l’hypothèse où nous nous sommes mis, où il y a aveu des fautes avec repentir et bon propos fait à quelqu’un d’Église, il n’y a manifestement pas orgueil qui se détourne de Dieu, puisqu’il y a un vrai désir de se réconcilier avec lui, ni non plus fermeture totale à la médiation de l’Église, puisqu’on cherche celle-ci à travers le confident ou la confidente. Il ne faut pas abandonner celui ou celle qui est ainsi en chemin. Il y a, du moins pour l’instant, obstacle psychologique insurmontable au désir du sacrement de la part de celui qui avoue sa faute. Il suffit que ce désir soit contenu et exprimé dans la parole de celui qui reçoit l’aveu pour que cette parole soit véridique.

S’il y a une espérance de vie encore assez longue, on pourra dire : « Oui, la confession vous est actuellement impossible, mais ne décidez pas a priori qu’elle le restera toujours. Demeurez ouvert à cette possibilité, qui vous paraît pour l’instant invraisemblable. Mais, en attendant, sans être prêtre [15], je puis vraiment, au nom du Seigneur et au nom de l’Église que je représente pour ma part, vous dire une parole », et l’on poursuivra comme dit plus haut.

En terminant ces simples suggestions, nous évoquerions volontiers l’antique légende où c’est Marie, au pied de la croix, qui, par son intercession et sa douceur, obtint à Dismas, le bon larron, la grâce de la conversion parfaite et la parole de miséricorde de Jésus... Marie est ici aussi le modèle de l’éducatrice.

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[1« Les religieux persisteront dans la conversion de leur esprit vers Dieu ; ils feront aussi chaque jour l’examen de leur conscience et s’approcheront fréquemment du sacrement de pénitence » (Code de Droit canon, can. 664 ; cf. aussi can. 630, § 2). La même obligation est faite aux membres des instituts séculiers : « Ils s’approcheront librement du sacrement de pénitence, qu’ils recevront fréquemment » (can. 719, § 3). En ces préceptes, le Code se fait d’ailleurs simplement l’écho des constitutions de la plupart des instituts. La confession fréquente fait partie de l’institution de la vie consacrée au titre d’une donnée tout à fait traditionnelle.

[2« Tout fidèle parvenu à l’âge de raison est tenu par l’obligation de confesser ses péchés graves au moins une fois par an » (can. 989). Notons par ailleurs qu’« il est recommandé aux fidèles de confesser leurs péchés véniels » (can. 988, § 2).

[3Cf. N. Hausman, s.c.m., « Jean-Paul II et la vie religieuse », Vie consacrée, 1985, 135-146, en particulier 141-144 : « Le Pape parle de la consécration en termes subjectifs (je me consacre)... Il devient possible, dans le Christ, de se consacrer soi-même pour tous. Et comme l’amour du Christ est « nuptial parce que rédempteur », « rédempteur parce que nuptial », le « suis-moi » du « Rédempteur du monde et Époux de l’Église » appelle à prendre part à la formation de la « création nouvelle » qui doit résulter de la rédemption du monde » (143).

[4Cf. J.-P. Van Schoote, s.j., « Le sacrement de pénitence en question », Vie consacrée, 1983, 67-84, en particulier 72-77, et dans ce numéro, l’article du même auteur : « L’entretien spirituel et le dialogue de la réconciliation sacramentelle », 218-230.

[5Cela faisait dire au P. J. Leclercq, o.s.b., avec sa verre coutumière, que « le moine est un pécheur professionnel » (Conseil 1984 de Vie consacrée)

[6Cf. J. Leclercq, o.s.b. : « La confession a, de tout temps, tenu une place importante dans la vie religieuse, parce que celle-ci suppose toujours une « conversion » à Dieu et comporte nécessairement une part de pénitence » (« Un jalon dans l’histoire de la confession dans la vie religieuse », ci-dessous 242-248).

[7Sur ce sujet, on pourra lire plus loin l’article de Sœur E. Connor, o.c.s.o., « Le sacrement de réconciliation dans un milieu monastique féminin », 231-241.

[8Étant sauve, évidemment, l’obligation de confesser les péchés graves.

[9Nous imaginons ici une conversation fictive et nous essayons d’expliciter la réalité théologique et ecclésiale dont elle est chargée. Il va de soi que, dans la situation concrète, chacun trouvera les paroles que l’Esprit lui suggérera.

[10Dans sa définition de la vie consacrée, le nouveau Code dit que les membres des instituts de vie consacrée « sont unis de façon spéciale à l’Église et à son mystère » (can. 573, § 2).

[11« Seul le prêtre est le ministre du sacrement de pénitence » (can. 965).

[12Cf. J.-P. Van Schoote, s.j., art. cité, et sur cet aspect de l’Église, J.-M. Hennaux, s.j., « Le sacerdoce, vocation ou fonction ? », Nouvelle Revue Théologique, 1971, 473-488, spécialement 476-483.

[13« Tout fidèle a la liberté de confesser ses péchés au confesseur régulièrement approuvé qu’il préfère, même s’il est d’un autre rite » (can. 991).

[14On lira à ce sujet les réflexions, éclairantes aussi pour notre propos, d’Y. Congar, o.p., dans Jalons pour une théologie du laïcat, coll. Unam Sanctam, 23, Paris, Cerf, 1953, 302-304.

[15Parler ainsi, c’est encore situer l’autre par rapport au sacerdoce.

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