Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Formation à la vie religieuse selon une dimension ecclésiale

Paolo Molinari, s.j.

N°1979-4 Juillet 1979

| P. 220-236 |

Depuis un certain temps la Congrégation des religieux et des instituts séculiers prépare, sur la formation à la vie religieuse, un document destiné à prendre le relais de l’Instruction Renovationis causam de 1969. En réponse aux demandes des Unions Internationales des Supérieures et Supérieurs Généraux et compte tenu de leurs avis, une commission spéciale a été formée à cet effet. Dans une conférence aux vicaires épiscopaux des religieuses des États-Unis, le P. Paolo Molinari, Assistant de l’Union Internationale des Supérieures Générales, a proposé une synthèse des principes biblico-théologiques mis en œuvre dans le document en préparation. Il nous a autorisés à publier cet exposé, traduit de sa version italienne.

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Vocation dans l’Église

La vocation et la vie chrétiennes comportent deux aspects complémentaires : un aspect personnel et un aspect ecclésial. Car chaque vocation touche la personnalité la plus intime et elle est vécue dans l’Église et pour l’Église, qui à son tour est pour les hommes et pour la gloire de Dieu.

Toute la théologie de saint Paul s’enracine dans cette vue et en découle : chacun des chrétiens est appelé à contracter un rapport personnel avec le Christ et, en lui, avec le Père ; mais il y est appelé comme membre d’une communauté, mieux : comme membre du corps du Christ qu’est l’Église ; à ce titre il doit vivre pour les autres.

C’est par la médiation du Christ que chacun de nous a été racheté et sauvé ; c’est le Christ que chacun d’entre nous doit aimer (cf. Ga 2,20 ; Ep 1,7 ; Rm 3,24). C’est dans le Christ, le Fils objet de la prédilection du Père, que nous sommes faits enfants de Dieu (cf. Ep 1,5 ; Rm 8,29 ; 1 Co 1,8). Le Christ lui-même nous gratifie et nous rend participants de son propre Esprit ; habitant en nos cœurs, celui-ci nous met en état de vivre en enfants du Père (cf. Rm 8,4-17 ; Ga 4,4-7).

Mais par ce fait même nous devenons réellement une seule réalité en lui et nous nous trouvons unis entre nous comme membres de son corps, l’Église. Cela veut dire que nous devons vivre pour les autres et nous donner à eux, concourant ainsi au bien du corps entier (cf. 1 Co 12,12-30 ; Rm 12,4-5 ; Ep 4,25 ; Col 3,15).

Là se fonde l’enseignement de l’Église sur le véritable sens de notre vie dans le Christ et sur la vocation universelle à la sainteté, vocation qui nous est adressée en vertu du baptême : « Il est donc bien évident pour tous que l’appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s’adresse à tous ceux qui croient au Christ, quel que soit leur état ou leur rang » (Lumen gentium 40).

Unité et diversité de la vie et de la vocation chrétiennes

Toutefois l’Église l’a précisé avec la même clarté : « Pour atteindre cette perfection les fidèles mettront en œuvre les forces reçues à la mesure du don du Christ » (ibid.).

En outre le concile a souligné que l’unique vie chrétienne doit être vécue selon des modalités diverses ; il a parlé d’unité et de diversité de la vocation chrétienne. En réalité, bien que la vie chrétienne présente une unité radicale – unique est le Seigneur, unique son Esprit, unique sa vie –, et que « dans les divers genres de vie et les charges différentes une même sainteté soit cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui obéissent à la voix du Père » (Lumen gentium 41), tous ne la réalisent pas de la même manière.

En effet chaque chrétien reçoit cette vie « à la mesure du don du Christ » (Ep 4,7) et comme membre du corps du Christ. Et, comme nous l’enseigne saint Paul, de même que le corps unique se compose de beaucoup de parties, ainsi en est-il du corps du Christ. Il n’y a qu’un seul Seigneur et un même Esprit, mais son corps comporte des fonctions diverses (cf. 1 Co 12,12-21) et c’est Dieu qui distribue comme il lui plaît ses dons aux différentes personnes (1 Co 12,11), toujours cependant en vue du bien de l’organisme entier.

Par conséquent, bien que nous ayons tous part à l’unique vie du Christ, nous ne pouvons la vivre tous de la même manière. Le concile a délibérément écarté l’opinion qui prétendrait soutenir que la sainteté chrétienne est non seulement « une », mais encore « la même » pour tous. Position qui entraînerait des conséquences désastreuses pour l’existence de l’Église, en détruisant la riche variété que suscite l’Esprit (Lumen gentium 41).

La vocation chrétienne est donc un appel éminemment personnel, mais doit être vécue dans la communauté de l’Église : elle est personnelle et communautaire. Par suite chacun doit vivre la vie chrétienne dans le contexte d’un peuple, bien plus, il doit la vivre comme membre du corps du Christ.

Cela signifie que chaque chrétien est appelé à vivre son alliance avec Dieu dans le Christ selon le mode défini par Dieu lui-même, c’est-à-dire en harmonie avec sa vocation spécifique. Et encore : cette alliance, il la vivra dans la conscience que tout ce dont il se trouve gratifié ne lui a pas été départi pour son seul avantage individuel, car, en accueillant ce don de la main de Dieu et en y répondant, chacun est tenu de vivre et de remplir le rôle et la fonction qui lui reviennent dans le corps du Christ et de concourir de la sorte au bon fonctionnement de cet organisme complexe et à sa croissance. Et ce corps, à son tour, ne vit pas pour lui-même, mais pour les autres, c’est-à-dire pour l’humanité, de manière que toutes choses soient récapitulées dans le Christ, à la gloire de Dieu le Père (cf. Ep 1,3-23).

C’est dans ce contexte et sur un tel arrière-fond qu’il faut considérer la formation à la vie religieuse : cette formation est à situer dans le contexte de l’Église, à envisager selon sa dimension ecclésiale. Elle vient se greffer sur la réalité fondamentale qu’est la vie reçue au baptême ; elle présuppose donc une véritable formation chrétienne assurée par un catéchuménat authentique ; elle est réponse à un appel spécial déterminant une manière radicale de s’engager à la suite du Christ, autrement dit une option prise en faveur de sa personne et qui est exclusive de la médiation du mariage.

Nature et qualité spécifiques de la vocation

L’histoire même du salut, en même temps qu’elle nous manifeste le dessein de Dieu à l’égard de l’homme, nous fait voir avec une clarté absolue un autre aspect de cette réalité. C’est Dieu qui par sa libre initiative, et sans qu’intervienne aucun mérite ou droit du côté de l’homme, offre son alliance et contracte avec les hommes des rapports d’intimité. C’est Dieu qui fait entrer chacun d’entre nous dans cette relation d’amour que scelle le sang du Christ, instaurant avec chacun ce genre d’union qu’il se propose de vivre avec lui.

Il n’appartient à personne d’imposer ou de dicter à Dieu quelle devrait être la nature de sa relation avec lui, mais tous et chacun ont à accueillir avec reconnaissance et à développer le type d’intimité qu’offre le Seigneur.

La liberté absolue et souveraine de Dieu dans la distribution des dons et des vocations, tel est donc le premier point de référence et la réalité fondamentale à prendre en considération quand il est question des vocations, de leur diversité et des devoirs qu’elles créent aux chrétiens.

Cette réalité de la libre initiative de Dieu dans les choix et les appels est décrite en termes aussi clairs et précis que possible dans toute l’histoire du salut ; cependant le Nouveau Testament nous la présente de façon plus tangible encore. La chose est bien claire : c’est Dieu fait homme, le Christ notre Seigneur, qui dans son commerce avec les hommes détermine par son libre choix – toujours dans la docilité à la volonté du Père et en dépendance de lui – le genre de rapport qu’il entend vivre avec eux.

Appels spéciaux dans l’Ancien Testament

Abraham, Moïse, David, Jérémie, Ézéchiel, Isaïe, Osée, Amos... – en un mot les patriarches et les prophètes – offrent les exemples les plus évidents d’appels spéciaux. Ceux-ci se caractérisent par deux traits :

1. De la part de Dieu, une invitation à l’intimité religieuse avec lui. Jahvé invite les sujets de son choix à faire une expérience personnelle fondée sur l’alliance et, pour cette raison, à vivre une relation de familiarité destinée à une croissance indéfinie. Cette croissance de leur intimité avec Dieu, qui ne cesse jamais de les appeler, est décrite de la manière la plus vive ; elle fait voir du même coup la profondeur que cette relation est destinée à atteindre : « Le Seigneur s’entretenait avec Moïse face à face, comme un homme converse avec un autre » (Ex 33,11).

L’histoire de ces hommes est en définitive l’histoire du peuple d’Israël lui-même, qui du fait de son élection est destiné à devenir l’épouse de Jahvé ; en effet le Seigneur continue d’appeler sa fiancée tant que son cœur ne l’aura pas trouvée : « C’est pourquoi je vais l’attirer à moi, la conduire au désert et parler à son cœur... Là elle chantera comme aux jours de sa jeunesse... Je la fiancerai à moi pour toujours ; je la fiancerai dans la justice et le droit, dans la bienveillance et l’amour ; je te fiancerai à moi dans la fidélité et tu connaîtras le Seigneur... » (Os 2,16-25).

2. Mais, en appelant ceux qu’il choisit à établir avec lui une alliance d’amitié et d’amour, Dieu appelle en vue des autres, pour le bien de son peuple, pour le bien des nations, de l’humanité dans son ensemble.

Sous l’impulsion de Dieu, Abraham se met en route vers la terre promise : il s’agit là d’un mouvement qui entraîne non seulement sa personne individuelle, mais toute la race à laquelle il appartient. Moïse, en répondant à Dieu qui l’appelle par son nom, entre dans un dialogue au cours duquel Dieu se révèle à lui personnellement, mais partage avec lui la préoccupation inspirée par la souffrance du peuple ; il l’envoie à ce peuple qui devra être délivré par lui.

Ainsi en sera-t-il pour David, Samuel, Jérémie et tous les autres. Les hommes qui sont appelés à une relation spéciale avec Dieu prennent bientôt conscience d’avoir été choisis pour devenir ses instruments : ils doivent lui être fidèles, lui rester profondément unis, pour accomplir la mission qui leur incombe parmi les hommes et qui est à l’origine de leur appel.

Appels spéciaux dans le Nouveau Testament

Dans ces appels se retrouvent les mêmes éléments de fond, mais conduits à une perfection achevée, car ces appels tendent à introduire à l’« union avec le Christ » et, par conséquent, à un « partage de sa mission d’amour à l’égard des hommes ». Cela nous apparaît en toute clarté si nous analysons l’appel des disciples à la lumière des meilleures contributions des biblistes.

Être avec lui, pour être envoyé

Bien que le Christ invite tout le monde à écouter sa parole, à mettre les « béatitudes » à la base de sa vie et à accomplir la volonté du Père, il en est que son vouloir et son initiative libres appellent « à être avec lui », à « vivre avec lui ».

C’est avec eux qu’il établit un lien spécial d’affection et d’amour, en vertu duquel, une fois « séduits » et « conquis » par lui, on les voit, mus par l’amour, « abandonner toute chose » pour le suivre à titre définitif, s’associer à lui et partager dans une mesure toujours croissante sa vie et ses démarches, identifiant leur destin au sien.

C’est avant tout le cas des Douze. Les synoptiques, Marc en particulier, nous ont donné un récit très détaillé de leur appel, non sans mettre clairement en relief ses caractères fondamentaux et ses finalités (cf. Mc 3,7-19 ; Mt 9,35-37 ; 10,1-5 ; Lc 6,12-16 – La « vocation sur la montagne » comme distincte de l’appel au bord du lac et préparée par lui).

Jésus est entouré jusqu’à être quasiment écrasé par la foule où se trouvent des estropiés, des paralytiques, des gens affligés de toute espèce de misères (cf. Mc 3,7-12). Sans délaisser en réalité cette masse souffrante qui a besoin de lui et le presse en cherchant le contact avec lui, il prend quelque distance à son égard et, après avoir ardemment prié le Père (cf. Mc 3,12 ; Lc 6,12), voici qu’en présence de cette même foule qu’il embrasse du regard et dans son cœur (cf. Mt 9,31-37) il « convoque, appelle ceux qu’il voulait » ou mieux, comme l’ont traduit certains exégètes, « ceux qu’il portait dans son cœur ». « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15,16), leur rappellera-t-il plus tard.

Ainsi le Christ les choisit de façon directe, au milieu de son activité missionnaire parmi les hommes, alors qu’il se trouve au sein de la multitude souffrante et qui recourt à son assistance.

C’est pour répondre aux besoins de cette foule que le Christ les appelle ; c’est à cette masse indigente qu’ils sont envoyés (« pour les envoyer », Mc 3,14). « Je vous ai choisis et établis pour que vous alliez et portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15,16). La finalité apostolique et missionnaire de ce choix et de cet appel est parfaitement claire.

Être avec lui de manière stable

Toutefois, pour que cet objectif se réalise, Jésus « les appelle à lui ». Ayant été appelés – et appelés par leur nom – et atteints à l’intime de leur être par cette parole créatrice de Dieu, « ils partent le rejoindre » (cf. Mc 3,13).

Leur démarche ne consiste pas simplement en un déplacement qui les rapproche physiquement de lui, mais dans l’abandon déclaré d’une situation qu’ils quittent pour être avec lui : ils laissent la place qu’ils occupaient dans la foule pour se mettre et rester à ses côtés. Être avec lui, être ses compagnons : là gît le noyau, la raison d’être de leur vocation.

« Être avec lui », tout d’abord par une présence physique ; cela signifie donc l’accompagner : désormais en effet on les connaîtra et on les considérera comme ceux « qui étaient avec Jésus » (cf. Mc 14,67).

De plus, et surtout, cela veut dire être avec lui de manière stable ; cela veut dire se déclarer pour lui nettement et ouvertement : c’est une option en sa faveur. De la sorte Jésus devient pour ces appelés le centre de leur vie : en lui ils reconnaissent le Messie, le Seigneur déjà présent au milieu des hommes et que tous ont à suivre, à écouter, à reconnaître et à accepter.

Mais quant à eux ils se donnent à lui dès cet instant, sans hésitation et sans mesure, sans passer par aucun intermédiaire. Ils reconnaissent et acceptent en lui « leur Seigneur et Maître » : de cette façon ils deviennent la « famille de Dieu » (Mc 3,35), parce qu’en se mettant « à ses côtés » ou mieux : demeurant « avec lui » – et ce à titre stable et permanent, « pour toujours » – ils exécutent et réalisent la volonté de Dieu et l’instauration de son Règne, et ainsi donnent naissance à la réalité qui est destinée à être vécue par tous les hommes le jour où viendra le Seigneur.

C’est proprement par là qu’ils deviennent un témoignage existentiel et eschatologique qui permet à l’homme d’entrevoir par anticipation ce que sera la réalisation intégrale du Royaume à la plénitude des temps.

Revêtir le Seigneur Jésus

Être avec lui et donc entrer dans ses voies à lui, en acceptant ses « critères » : se laisser façonner et former, et ainsi revêtir le Seigneur Jésus (Rm 13,14) et avoir les sentiments mêmes du Christ (Ph 2,5) ; s’identifier progressivement à lui, demeurer en lui comme lui en eux et comme lui-même demeure dans le Père (cf. Jn 15,5-17).

C’est précisément du fait de « leur être avec lui » et de leur « demeurer en lui » qu’ils « peuvent attester et lui rendre témoignage, comme il le fait à l’égard du Père, puisqu’il est dans le Père et le Père en lui ».

Car ils sont appelés à se trouver à ses côtés non pas afin d’être instruits et envoyés répandre ce qu’ils auront appris ; ils sont avec lui pour en acquérir la connaissance intime moyennant une communion d’existence qui, graduellement, les transforme en lui, les fait participer de l’intérieur à sa façon de vivre, de penser, d’aimer et d’agir. Ne faisant qu’un avec lui, identifiés à lui, le faisant vivre en eux-mêmes, ils seront aptes à rendre témoignage de lui.

Cet « être avec lui » les amènera donc à se déplacer d’un village à un autre tandis qu’il se prodigue pour les hommes, toujours sous la conduite du Père et l’impulsion de l’Esprit. Se comportant de la sorte, ils seront progressivement initiés à l’amour que le Christ lui-même porte aux hommes, à cet amour qui le presse et l’amène à se donner sans limite.

Il s’agit d’un « être avec le Christ » qui, loin de se clore en un rapport individualiste et « intimiste », forme un lien extrêmement concret, qui à un degré toujours plus élevé les associe à lui dans l’accomplissement de sa mission.

C’est sur la base de cet « être avec lui » et seulement en vertu de cette union qu’ils auront le « pouvoir », que le Christ seul possède, de « chasser les démons », autrement dit la force et l’énergie voulues pour combattre efficacement le mal du monde, sous quelque forme qu’il se manifeste parmi les hommes.

Cette lutte contre le pouvoir du mal, que mène Jésus lui-même, est celle à laquelle il associe ceux qu’il a appelés à être avec lui d’une façon spéciale.

C’est pourquoi la fonction qui consiste à continuer, perpétuer, étendre et accomplir la mission du Christ est enracinée dans cet « être avec lui » : l’union personnelle au Christ et la mission ne sont pas deux réalités distinctes : elles sont intrinsèquement unies comme dans le Christ lui-même, en qui vie et mission se fondaient en une même réalité.

Il est vrai que les textes que nous avons cités parlent des hommes qui étaient destinés à être les « apôtres », les pasteurs du troupeau, les colonnes de l’Église comme institution. Toutefois, dans le phénomène que présente le groupe des disciples de Jésus, à côté de l’aspect kérygmatique (ecclésiologique), « institutionnel », figure un élément qui « ne peut être tenu pour sans importance. Dans le groupe des disciples de Jésus s’est ouverte de façon exemplaire une nouvelle possibilité d’existence qui, jusque-là, n’était pas donnée sous ce mode, mais qui, après Pâques, devait constituer, en un certain sens, le cœur de l’Église : c’est-à-dire la vie selon les conseils [1] ».

Autrement dit, cette vie selon les « conseils évangéliques » a « son prototype dans le groupe des disciples de Jésus » et ce phénomène est assez transparent pour qu’« on y aperçoive les structures fondamentales de la vie selon les conseils [2] ».

En effet, dans d’autres cas que rapportent les évangiles, on est amené à voir le Seigneur Jésus qui prend l’initiative d’appeler à lui diverses personnes et de les inviter à le suivre, c’est-à-dire à faire le même option en faveur de sa personne, abandonnant tout pour être en communion de vie avec lui pour toujours et partager son destin et sa mission (cf. Lc 10,1 ss ; Mt 19,21 ; par. Mc 10,21 ; Lc 18,22 ; cf. Lc 14,33 ; Mt 16,24 ; Jn 7,17 ; etc.).

Une forme nouvelle de vie chrétienne

C’est bien dans cette option en faveur de la personne du Christ, rendue possible par son appel, et dans cette concentration sur lui de la puissance d’aimer, sans la médiation d’un partenaire humain (cf. 1 Co 7,32-35) et donc d’un cœur non partagé (1 Co 7,32 ss), que nous trouvons le noyau essentiel de cette forme nouvelle de vie chrétienne que constitue la virginité ou le célibat pour le Royaume des cieux. Là se révèle le pouvoir exercé par la présence, parmi les hommes, du Christ, le Seigneur qui a seul le droit de demander un tel don de soi : une donation impliquant le sacrifice de certains aspects de l’existence qui sont connaturels à l’homme.

Il est le seul à pouvoir demander l’amour total et immédiat du cœur humain, ici et maintenant, de manière à devenir dès cette vie terrestre « l’unique nécessaire » (Lc 10,42) comme il le sera pour tous dans la vie future.

Là réside la valeur eschatologique de la réponse donnée par ceux qui sont appelés à cette forme nouvelle de vie et qui accueillent cette vocation sincèrement et avec joie.

Mais pour la même raison le Seigneur lui-même, dans d’autres cas qui ne concernent pas le groupe des Douze, déclare explicitement qu’il n’est pas possible à tous d’entrer dans ce rapport d’union aimante avec lui ; ne le peuvent que « ceux à qui cela a été donné » (Mt 19,11).

Cela tient au fait que l’appel n’est pas simplement une invitation : c’est une action de Dieu qui atteint la personne au plus intime d’elle-même et touche chaque fibre de son être, la dotant d’une aptitude nouvelle qui l’habilite à une forme de vie et d’amour dont sont incapables ceux qui ne sont pas l’objet d’une telle action.

Par l’effet de cette action divine et de la réponse que l’appelé donne au Christ dans l’amour et exprime par le vœu de virginité s’établit un type spécial d’union entre le Christ et la personne humaine.

En raison de la nature même d’un authentique lien d’amour et de son dynamisme, cette personne est portée à partager progressivement et toujours plus effectivement les manières de penser, les attitudes, les dispositions profondes d’esprit et de cœur qui ont inspiré toute l’existence terrestre du Christ en sa qualité de Fils envoyé par le Père dans le monde pour sauver l’humanité.

Par conséquent ceux qui accomplissent cette offrande d’eux-mêmes et vivent en union avec la personne du Christ, mus comme ils le sont par la puissance de l’amour que l’Esprit répand dans leur cœur (cf. Rm 5,5), partagent en profondeur la vie du Christ et du coup ne se réservent plus rien, ne s’attachent plus à rien (cf. Ph 2,6-8), n’ont plus aucune possession personnelle et, à l’exemple du Christ, partagent avec les autres tout ce qu’ils sont, tout ce qu’ils ont, de manière à enrichir les autres de leur pauvreté (2 Co 8,9).

En outre, en union avec le Christ, ils portent au Père et aux hommes un amour assez grand pour les faire vivre au plus haut degré leur dépendance radicale à l’égard de Dieu, se faisant obéissants même jusqu’à la mort en croix (Ph 2, 8), cela pour que les hommes aient la vie qu’ils ont perdue du fait de leur désobéissance, de leur refus de dépendre et de leur orgueil (cf. Rm 5,12-21).

C’est en vertu de leur union au Christ que ces chrétiens brûlent du feu qu’il portait en lui et qui les presse de se donner aux hommes, prenant part à leurs souffrances, soulageant leurs peines, les entourant de sollicitude, contribuant à leur développement et au progrès sur les voies de la justice, de la paix et de l’amour.

Signes dans l’Église

Depuis les premiers temps de l’Église, il y eut et il y a des hommes et des femmes qui, mus par l’action de Dieu, se sont mis à la suite du Christ, lui vouant tout leur être et partageant de façon plus intime sa vie et sa mission (cf. Perfectae caritatis 1).

On a vu et on continue de voir des chrétiens nombreux conduits par l’Esprit, âme de l’Église, se réunir en communautés accueillies par l’Église comme des signes de l’action constante et toujours créative de cet Esprit. C’est lui qui communique à ces personnes une sensibilité particulière qui les rend capables de suivre le Christ en partageant plus spécialement tel ou tel aspect de sa vie et ainsi de continuer la mission du Christ avec la faculté particulière de correspondre à des besoins déterminés de l’homme.

Un charisme de ce genre et l’esprit dont il est la source confèrent à chacune de ces communautés une qualité spécifique et une sensibilité orientée vers les situations toujours mouvantes du monde et les aspirations humaines.

Une communauté authentique présuppose chez ses membres le fait d’avoir été rendus participants d’un charisme et d’un esprit : avoir reçu de Dieu une orientation commune et une affinité spirituelle, cela crée pour eux la possibilité et l’exigence de contracter entre eux des liens profonds et de vivre en se donnant eux-mêmes dans une communion d’amour actif et de collaboration, constituant des cellules vivantes de l’Église pour le bien de l’humanité.

Principes inspirateurs de la formation

D’une vision biblico-théologique si claire de l’action de Dieu dans l’existence d’une personne appelée à cette forme de vie chrétienne, nous pouvons déduire quelques points fondamentaux : les principes inspirateurs de tout ce qui concerne la formation.

Nécessité du discernement

Le premier regarde l’obligation qui nous incombe à tous d’exercer un discernement soigneux des vocations. Dans le corps du Christ il y a un grand nombre de vocations différentes. Toutes viennent de Dieu et sont complémentaires entre elles. Chacun doit reconnaître la sienne.

Responsabilité, par conséquent, du côté de la personne qui désire se conformer au dessein de Dieu sur elle. Il lui incombe de discerner l’appel, de l’accueillir et par suite d’y correspondre en vivant dans son dynamisme le rapport d’alliance que comporte sa vocation propre et auquel Dieu l’habilite en lui adressant son appel.

C’est alors seulement que l’intéressé remplira dans le corps du Christ la fonction qui lui est assignée par Dieu (et qu’il est seul à pouvoir remplir) ; c’est seulement ainsi qu’il contribuera à la vitalité et à la mission de l’Église.

Mais responsabilité aussi du côté de l’Église comme communauté et de chaque communauté particulière au sein de l’Église. Elle réclame avant tout que la communauté soit un « milieu formatif » qui aide les individus à discerner leur vocation personnelle et leur charisme de service, qui accueille les charismes et les dons départis par Dieu aux personnes dans l’intérêt de la communauté entière et de sa mission parmi les hommes, qui nourrisse leur vie par le moyen des sacrements et le ministère d’animation dans l’Esprit.

Une véritable ouverture à la volonté du Père et une réelle sensibilité à son action ne deviennent effectives que dans la mesure où croît la vie de chaque baptisé. Voilà un présupposé fondamental pour le discernement authentique de toute espèce de vocation.

C’est la tâche propre de l’Église, comme mère des chrétiens, d’alimenter une telle croissance et de guider chaque chrétien vers la maturité qui le mette en état de percevoir, de discerner et de reconnaître le plan formé par Dieu pour chaque membre du corps du Christ.

Et une fois dûment opéré le discernement, la communauté chrétienne doit son soutien à l’individu pour la réponse qu’il est appelé à faire.

Cette responsabilité de l’individu et de la communauté, il faut la concevoir et la vivre avec la conscience que la vitalité accordée par Dieu à chacun, les vocations et les dons distribués par lui, sont destinés à enrichir l’Église, afin qu’elle puisse être « bien équipée pour toute œuvre bonne » (2 Tm 3,16) et prête à remplir « l’œuvre du ministère en vue de l’édification du corps du Christ » (Ep 4,12 ; cf. Perfectae caritatis 1), c’est-à-dire à porter la vie à tous les hommes « afin qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10).

La vocation, appel et action transformante de Dieu

L’autre point est le suivant : quand on envisage l’appel spécial invitant à ce genre de vie chrétienne qui implique un rapport avec le Christ aimé d’un cœur non partagé (élément essentiel et constitutif de la vie religieuse), il faut garder à l’esprit les importantes considérations que voici :

1. Dieu seul a le droit et le pouvoir d’appeler à cette forme de vie. Car c’est Dieu qui distribue ses dons avec une liberté souveraine et c’est lui qui prend l’initiative d’appeler ceux qu’il a choisis.

2. Cette action de Dieu atteint les personnes appelés dans la profondeur de leur être : Dieu les touche et les façonne chacune à titre singulier comme le potier modèle l’argile, rendant les appelés capables d’une expérience à laquelle ne peuvent accéder ceux qui ne sont pas le terme d’une telle action.

En agissant de la sorte Dieu confère à la personne la capacité d’aimer le Christ d’une manière déterminée, celle qui la conduira à opter pour lui en dépassant la médiation typique du mariage, à contracter avec lui un rapport affecté d’une qualité spéciale d’amour, en vertu de quoi le Christ devient réellement le centre de la vie, « l’unique nécessaire ».

3. Puisque pareille action de Dieu dans le cœur d’une personne est l’origine et la source d’une « expérience spirituelle et unitive », elle est une « parole créatrice » qui, façonnant l’être humain, le conduit progressivement à se conformer au Christ, à partager son amour pour le Père et donc aussi pour l’humanité : un amour sans limite... En d’autres termes : cette expérience de « rapport affectif » n’est pas stérile mais se transforme en un « lien effectif » qui, des deux vies, n’en fait qu’une et les unit dans une réponse existentielle à Dieu et aux hommes.

4. Élection et vocation – et ce point est de la plus grande importance – demeurent pour toujours « parce que les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » (Rm 11,20-29). Cela signifie que l’appel de Dieu, cette action créatrice qu’il exerce, n’est pas la réalité d’un instant, c’est un acte constamment renouvelé par lequel Dieu a mis en mouvement la personne élue et continue de l’attirer, la façonnant et la formant sans cesse suivant son dessein... si la personne répond avec une humble docilité.

C’est pourquoi la formation est une réalité qui embrasse la vie en toutes ses phases, de la naissance à la mort.

Comment initier à cette vie ?

Ces principes fondamentaux ont des implications profondes.

a. Initier à ce genre de vie un sujet qui n’est pas appelé par Dieu – cela peut-être parce qu’on est pressé par des nécessités d’ordre fonctionnel et donc par le besoin de disposer d’un personnel plus nombreux –, ce n’est pas seulement un non-sens, mais c’est contraire au dessein de Dieu. À lui seul il appartient de distribuer ses dons et d’assigner à chacun la vocation et le rôle qui lui conviennent dans l’organisme vivant du corps du Christ.

Il est nécessaire de rappeler ce que nous avons affirmé plus haut : pour mener une existence de don total à la personne du Christ en assumant en vue du Royaume la virginité ou le célibat, il faut avoir reçu ce « don » que le Père n’accorde qu’à certains sujets et se trouver sous cette action divine continue qui confère l’aptitude intérieure à développer une relation d’union avec le Christ, avec tout ce qu’elle réclame, comme aussi à partager l’esprit spécifique d’une communauté religieuse.

b. L’appel à ce genre de vie, n’étant autre qu’un appel à une relation d’amour, doit rendre les personnes conscientes que la loi fondamentale de leur croissance et de leur développement est l’attention et la docilité à l’action de Dieu.

C’est lui qui prend l’initiative de toucher et d’attirer à lui telle personne.

Il faut donc respecter l’action de Dieu : c’est lui qui forme, par l’action de son Esprit toujours vivant dans le cœur de la personne.

– D’autre part il revient à la personne appelée de répondre à Dieu, cela dans la liberté et la spontanéité de l’amour : personne d’autre ne peut se substituer à elle dans ce rapport d’amour pour répondre à sa place. Elle doit donc être consciente de la responsabilité qui lui incombe dans sa formation et qui n’est susceptible d’aucun transfert ;

– quel que soit le concours assuré par d’autres – et c’est la volonté de Dieu qu’interviennent des collaborateurs humains – ce concours vaudra pour autant qu’il s’agit d’un service réellement apporté à l’Esprit de Dieu et d’une aide offerte de manière que le sujet puisse se rendre toujours plus attentif à l’action de l’Esprit, se familiariser davantage avec les voies de Dieu, se disposer à répondre à ce qu’il demandera.

Respect profond de la relation merveilleuse et mystérieuse que Dieu établit avec une personne, attention aux signes de l’action divine en celle-ci, lumière offerte au moment opportun et qui aide l’intéressé à reconnaître plus aisément les mouvements de l’Esprit de Dieu, soutien qu’on fournit avec délicatesse, sans s’imposer, « en cheminant à ses côtés et en se faisant ses compagnons de route », confirmation et assurance données chaque fois que c’est nécessaire, stimulant qui fasse progresser en générosité, telles doivent être les attitudes et les interventions caractéristiques de ceux à qui est assigné un rôle spécial dans le domaine de la formation.

c. Pour la personne en formation, le principe qui la guidera sera donc la loi de l’Esprit. La vie de l’appelé doit être orientée vers cette docilité intérieure et constante à l’Esprit qui agit en lui. Les fruits de l’Esprit (cf. Ga 5,16-20) doivent constituer les critères fondamentaux qui servent tant au sujet intéressé pour évaluer sa propre croissance qu’à ceux qui l’accompagnent pour en stimuler et en promouvoir le développement.

d. On se rappellera cependant qu’une relation comme celle dont nous parlons est établie par Dieu en vue des autres et que l’appel est ordonné à la mission. Ainsi le développement de cette relation avec le Seigneur qui appelle, loin d’être un motif ou une excuse qu’on invoquerait pour se dérober aux requêtes d’un engagement au service des hommes, doit progressivement amener à un engagement toujours plus profond dans le monde, et cela parce que ce rapport lui-même est qualifié par la note de dévouement total qui est celui du Christ.

Aussi toute l’œuvre de la formation évitera-t-elle de favoriser une dichotomie entre la « vie spirituelle » et la « mission » ; elle doit bien plutôt réaliser une intégration toujours plus étroite des deux éléments, de sorte que les personnes « vivant avec le Christ et demeurant en lui comme il demeure dans le Père » puissent réellement accomplir les œuvres du Père (cf. Jn 15,1-17 ; 17).

e. Cette relation avec Dieu dans le Christ est de telle nature qu’une fois inaugurée elle ne prend jamais fin. De par son essence elle doit suivre un processus ininterrompu de développement et de croissance. Elle ne peut se limiter aux premières années de vie religieuse. Elle doit être une réponse continuellement renouvelée à Dieu qui appelle continuellement.

Ce renouvellement incessant deviendra une réalité si la personne a été dès le début et se trouve toujours encore mise en état de vivre en esprit de docilité aux inspirations et aux mouvements de l’Esprit du Christ, qui nous pousse et nous fait répéter ce que saint Paul écrivait dans sa lettre aux Philippiens (Ph 3,7-17).

f. Enfin – mais ce point n’est pas le dernier en importance (car de lui dépend la juste compréhension de la nature et de la profondeur de l’orientation qui marque le nouveau document) – il faut rappeler la raison dernière pour laquelle Dieu, contractant avec les hommes une alliance nouvelle, va jusqu’à les rendre participants de la vie du Christ et en appelle spécialement un certain nombre à une union plus intime avec lui.

En se faisant l’un d’entre nous, homme semblable à nous, le Fils du Père a volontairement et librement accepté de se soumettre aux lois inhérentes à la constitution métaphysique de l’homme : celui-ci, en tant qu’être à la fois spirituel et matériel, personnel et individuel, possède toute la richesse et la perfection uniques qui caractérisent l’existence personnelle, mais en même temps il est affecté du caractère limité et perfectible qui s’attache à l’existence individuelle.

Si par conséquent, en raison de cette constitution métaphysique, l’homme comme individu ne saurait vivre toutes les modalités concrètes en quoi peut consister la perfection spécifique de la nature humaine, et puisqu’il ne peut réaliser le maximum de perfection qu’en union avec les autres, dans une complémentarité réciproque, il s’ensuit que Jésus lui-même, comme être individuel, ne peut pas, lui non plus, réaliser à lui seul, dans sa communauté, toutes les modalités concrètes selon lesquelles la perfection humaine spécifique est capable d’exister.

Le fait que la nature humaine du Christ est pleine de grâce et se trouve élevée à la plus haute dignité de l’être par l’union hypostatique à la personne du Verbe n’empêche pas cette nature d’être et de rester en toutes ses propriétés et manifestations vitales une nature humaine singulière, individuelle et donc limitée.

Ce qui est unique dans le cas du Dieu-Homme, c’est qu’en rendant les hommes participants de sa vie, il ne vit pas seulement dans sa nature individuelle mais aussi, de par la communication de l’Esprit, dans les personnes qui librement s’ouvrent à sa grâce et se donnent à lui, devenant ainsi membres de son corps mystique. Pour cette raison, le Christ, qui vit tant en sa nature humaine que dans les personnes qui constituent son corps, possède la prérogative de pouvoir vivre toutes les modalités concrètes selon lesquelles la perfection peut exister suivant les desseins de la Providence divine. De la sorte le Christ fait que tout l’ensemble des hommes, vivifiés et unis par lui pour former le Christ total, tête et membres, réalisent l’idéal de la perfection humaine en se complétant mutuellement. En ce sens la perfection humaine du Christ total, tête et membres, et de même la perfection de la gloire qu’il rend au Père, sont plus pleines et riches que la perfection de l’homme individuel Jésus-Christ et que la gloire qu’il rend à Dieu.

C’est donc à travers les personnalités et les qualités humaines de ceux qui s’ouvrent à lui et qui, devenant totalement siens, se laissent envahir et imprégner par son Esprit et par sa vie, que le Christ peut poursuivre, dans le temps et l’espace, dans les différentes situations et les divers milieux culturels, sa vie et sa mission sur la terre, à la gloire du Père.

Si l’on saisit et qu’on assimile ces principes, on pourra comprendre que le processus de formation doit prendre en compte et mettre en valeur la diversité des qualités personnelles, des dons et des charismes des personnes, comme aussi la variété des cultures. Car telle est l’intention de Dieu lui-même qui – dans l’organisation si sage et si riche du corps du Christ – départit à dessein des dons différents aux hommes, de sorte que ceux-ci puissent les offrir librement au Christ et que le Christ puisse vivre pleinement en eux.

Borgo S. Spirito 5 – C.P. 6139
I 00100 ROMA, Italie

[1H. Schürmann, « Le groupe des disciples de Jésus, signe pour Israël et prototype de la vie selon les conseils », dans Christus 13 (1966) n° 50, 167.

[2Ibid.

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