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Le Seigneur nous le donna...

Vies Consacrées

N°1978-6 Novembre 1978

| P. 323-324 |

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« Le Seigneur nous le donna, le Seigneur nous le reprit, que le nom du Seigneur soit béni ! » Ces paroles inspirées de Job sont particulièrement de circonstance en ces jours. La mort subite du Pape Jean-Paul Ier, après 34 jours de pontificat, aura étonné, stupéfié, voire déconcerté plus d’un, même parmi les chrétiens. Son élection dès le premier jour du conclave avait frappé par sa rapidité. Nombreux furent ceux qui y virent l’intervention manifeste de l’Esprit Saint. Tel Cardinal, à la sortie du conclave, déclarait : « L’Esprit Saint, je l’ai vu à l’œuvre ».

Que l’Esprit, selon la promesse du Seigneur, ne cesse d’assister son Église tout au long de son histoire, nul chrétien ne peut en douter. Et il le fait tout autant à l’occasion de cette mort subite. Si cela nous déroute, c’est peut-être le moment de raviver notre foi et de nous rappeler que les voies de Dieu ne sont pas les nôtres.

Des journalistes ont écrit que la brusque disparition de Jean-Paul Ier a fait s’évanouir bien des espoirs : le nouveau Pape, par sa simplicité, son humour, son sourire, avait tout de suite conquis la sympathie ; le nom qu’il avait choisi et la devise qu’il avait faite sienne avaient suscité ou ravivé bien des attentes.

À vues humaines certes, ces espoirs sont déçus dans toute la mesure où ils reposaient sur la personnalité attachante de ce Pape, qui « fut montré à l’Église plus qu’il ne lui fut donné », comme le dit le Martyrologe romain dans un cas analogue. Mais notre espérance reste intacte, car elle se fonde sur la promesse du Christ.

Les rares actes de ce court pontificat tiennent dans un seul numéro de L’Osservatore Romano ; ce qui est remarquable, c’est qu’ils vont à l’essentiel : les vertus théologales, foi, espérance, charité, et l’humilité, que le Pape avait prise pour devise. C’est à l’essentiel également qu’il invitait religieux et religieuses dès son premier message au monde :

Nous saluons les religieux et les religieuses, de vie tant contemplative qu’active, qui continuent à faire briller dans le monde l’attrait de l’adhésion intégrale à l’idéal de l’Évangile ; nous les supplions de continuer à « tendre de tous leurs efforts à ce que par eux, de plus en plus parfaitement et réellement, l’Église manifeste le Christ aux fidèles comme aux infidèles » (Lumen gentium, 46).

Puissions-nous entendre ce message et en vivre toujours davantage : alors le bref passage du Cardinal Luciani comme successeur de saint Pierre n’aura pas été vain.

C’est avec une joie profonde que nous avons appris l’élection du Cardinal Karol Wojtyla comme successeur de Jean-Paul Ier. Nous communions en particulier à l’action de grâces de nos frères et sœurs de Pologne, heureux et fiers que leur pays de profonde chrétienté donne, pour la première fois dans l’histoire, un Pape à l’Église. Mais nous nous unissons aussi à tous ceux qui croient pouvoir lire dans ce choix, qui n’avait guère été prévu, le signe de l’unité propre à cette Église que le Christ a fondée sur Pierre en lui donnant pour mission d’annoncer l’Évangile à toutes les nations.

Lecteurs et lectrices de la revue auront à cœur, nous en sommes sûrs, de répondre par de ferventes prières à la demande que Jean-Paul II leur adressa avec tant d’ardeur dans l’homélie de son intronisation.

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