Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Moniales chartreuses

Vies Consacrées

N°1976-3 Mai 1976

| P. 151-160 |

Évocation méditative, par l’une d’elles, de la vie de ces femmes qui sont presque des inconnues pour nous, ces pages introduisent pas à pas au cœur de leur existence vécue pour Dieu seul : dans la louange et l’intercession, dans les souffrances et les combats, retrouver, avec Jésus au désert, les germes de résurrection déposés dans le monde.

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Au désert

Juin 1084.

Pourquoi Bruno se fraie-t-il un passage à travers ces bois ? Que cherche-t-il parmi ces rocs et ces torrents bondissants ? Plus il s’éloigne des maisons et des chemins des hommes, plus son enthousiasme grandit, enthousiasme que partagent ses six compagnons.

Arrivés au cœur du désert de Chartreuse, ils dressent de pauvres huttes...

Dans quelques mois, la neige amie mettra le comble à leur solitude et à leur joie.

Est-ce un groupe de blasés qui fuient les contraintes du monde et désirent retourner à la nature sauvage ?

Ces aspirations peuvent suffire, certes, à rassembler des hommes, et même en grand nombre...

Pour quelques années, oui.

Pour quelques décades, oui encore, admettons-le, bien que de tels groupements soient le plus souvent éphémères.

Mais comment expliquer que l’austérité du désert de Chartreuse ait continué à attirer des hommes pendant des siècles et des siècles ? Pourquoi Bruno et ses compagnons – les premiers chartreux – ont-ils eu tant de disciples jusqu’à nos jours ?

Ni le dégoût du monde, ni l’attrait de la nature et de la rusticité, ni la possibilité d’un travail intellectuel intense ne pourraient faire comprendre une telle survivance.

Ce n’est pas non plus pour de tels motifs qu’au XIIe siècle les premières chartreuses choisirent la solitude.

Ce n’est pas pour de tels motifs que des chartreuses la choisissent encore. Une preuve en serait la rapidité avec laquelle renoncent à leurs projets les aspirantes poussées par l’un ou l’autre de ces mobiles.

Alors, pourquoi viennent-elles ?

Les moniales sont-elles des êtres plus ou moins désincarnés, absents des réalités terrestres et de leurs exigences, et qui veulent s’évader dans un au-delà ?

Non, car il faut livrer à plein toutes les ressources de son corps et de son cœur, de sa volonté et de son esprit, si l’on veut rester au désert de Chartreuse.

Une vie intense, où l’on engage son humanité totale, voilà l’authentique vie cartusienne. Pour l’assumer pleinement, le réalisme est nécessaire. De grands mots, dira-t-on, mais où est cette vie intense dont vous parlez ?

Choisir la solitude, n’est-ce pas délibérément se priver de toutes les richesses qu’apportent la découverte de l’univers et le contact avec les autres ?

Une vie au rabais, étriquée et falote...

Oui, bien sûr elle serait telle, s’il n’y avait quelqu’un qui lui donne sens et plénitude :

Dieu

Dieu suffit.

Pour lui, les chartreuses ont tout quitté.

Avec lui, elles vivent.

En lui, elles demeurent.

Comment parler de cette vie avec Celui qui est la Vie ?

Lui seul peut la révéler peu à peu à qui la cherche.

Nous essaierons pourtant d’en donner quelque aperçu, tout en gardant bien présent à l’esprit l’insuffisance de nos propos.

Et d’abord, Dieu peut-il exiger vraiment que l’on vive pour lui seul ? Il ne l’exige pas,

il l’attend plutôt.

Ne mérite-t-il pas qu’un petit nombre des hommes qu’il a créés se consacrent à louer leur créateur ?

Si Dieu est toujours avec nous, il nous faut être toujours avec lui : telle est la logique de ceux que l’Esprit appelle à la vie purement contemplative.

Je vais la séduire,
je la conduirai au désert
et je parlerai à son cœur
(Os 2, 16).

La Parole de Dieu prononcée il y a des millénaires est encore vivante actuellement.

Dieu attire.

Dieu captive.

Dieu entraîne au désert.

Comme la Chartreuse où vécurent saint Bruno et ses compagnons, les monastères cartusiens donnent à ceux qui les habitent la solitude et le silence du désert.

Solitude et dépouillement, aridité, soif...

Mais ce désert a aussi ses oasis :

Dieu parle

et sa parole jaillit en joie !

Libre pour Dieu

La vie de Chartreuse a un caractère d’absolu :

Dieu seul, pour toujours.

Son exigence est infinie, mais c’est une exigence d’amour : faire profession de fidélité,

de suivre le Christ

jusqu’à la mort,

de toujours vivre unie à lui.

La moniale chartreuse a été choisie par Dieu.

Elle a choisi Dieu,

elle a choisi tout

et son choix est irrévocable.

Elle incarne cette décision de non-retour en prononçant les vœux de conversion de mœurs, stabilité et obéissance.

Saisie par l’amour du Christ, elle s’est donnée à lui.

Elle s’est rendue libre,

dans l’espérance de l’aimer à l’extrême, lui et les siens qui sont dans le monde ;

aimer comme il a aimé et de son amour

(cf. Jn 13,1-34 ; 17,26).

Par la profession monastique, la chartreuse s’engage d’abord à la conversion de mœurs.

Elle a suivi Jésus au désert, mais Jésus veut qu’elle s’y enfonce toujours davantage à sa suite.

A-t-on jamais fini de tout quitter pour lui ?

A-t-on jamais fini de chercher sa face ?

Il appelle toujours plus loin à tous les instants.

La moniale est à l’écoute.

Elle ne peut cesser d’écouter car elle aime.

Elle s’est engagée à aimer toujours davantage, et toutes les banalités de son existence en sont transfigurées : c’est par elles que la chartreuse donne sa réponse d’amour !

La moniale fait aussi vœu de stabilité.

N’est-ce pas contradictoire ?

Par le vœu de conversion de mœurs elle s’engage à toujours avancer et par celui de stabilité à se fixer.

La contradiction n’est qu’apparente, car Dieu est l’éternelle fidélité d’un amour perpétuellement nouveau.

Pour une chartreuse, L’aimer, c’est venir demeurer au désert, s’engager à y rester par le vœu de stabilité, et communier ainsi à sa fidélité.

L’aimer,

c’est répondre à son amour toujours nouveau,

par l’allégresse d’une marche incessante vers lui, à travers le désert : ainsi fait-elle par le vœu de conversion de mœurs.

Sans celui-ci, la moniale pourrait aboutir à la routine, à la sclérose.

Sans le vœu de stabilité, elle serait peut-être une déracinée, sans cesse à la recherche d’un nouvel équilibre.

Le vœu d’obéissance lui donne le moyen de prouver cet amour toujours fidèle et toujours nouveau qui la possède.

Jésus était tout ouverture, tout élan, tout obéissance à son Père.

Par son obéissance, il passait au Père.

Il y passait si parfaitement à chaque instant que la mort ne put le retenir.

Il la traversa.

Dans une solitude de plus en plus complète, il s’était fait obéissant jusqu’à la mort,

et ce fut le parfait passage au Père, la résurrection, la gloire.

Son amour du Christ pousse la chartreuse hors d’elle-même. Ce n’est plus ce qu’elle veut qui compte, mais ce qu’il veut, lui.

Ce qu’il veut ?

Cette vie à la Chartreuse, dans toute sa monotonie et toute sa joie. Elle la veut, elle aussi.

Elle est disponible à toutes ses exigences, dans les moindres détails. Est-ce cela obéir ?

Oui.

Être libéré de soi par l’amour, être en total accord de pensée et d’action avec Jésus.

Passer à lui, passer au Père.

Comme celui de Jésus, ce passage peut bien être parfois un arrachement, une mort...

Toujours pour une résurrection.

Le Christ s’est remis totalement entre les mains de son Père, entre les mains des hommes.

Il vécut par le Père et pour le Père,

par les hommes, en un certain sens, et pour les hommes.

Parfaite obéissance et parfaite pauvreté qui n’ont d’autre source qu’un parfait amour.

En leur sommet, obéissance et pauvreté se rejoignent : c’est pourquoi la chartreuse ne fait pas vœu explicite de pauvreté, il est contenu dans celui d’obéissance.

Choisir la pauvreté ne signifie aucun mépris des dons de Dieu. La moniale est seulement libre par rapport à eux, comme celui qui traverse le désert :

il ne s’embarrasse d’aucun superflu, mais reçoit avec joie la moindre goutte d’eau.

Être par Dieu, pour Dieu,

par les autres et pour eux,

cela signifie une mise en commun de tout ce que l’on a,

de tout ce que l’on est.

Cela signifie se remettre totalement, corps et âme, à la communion fraternelle.

Dieu nous a faits pour la communion.

Il ne peut y avoir de vraie solitude sans ce total appauvrissement qui nous tourne vers Dieu et vers les autres.

La moniale reçoit tout de Dieu pour le lui rendre,

et son être même.

La chasteté est une conséquence normale de sa donation totale à Dieu dans la solitude ; aussi la chartreuse s’y engage-t-elle en promettant obéissance, sans vœu explicite.

Dieu libère son cœur, vient combler et dilater toutes ses possibilités d’aimer.

Il verse en elle un amour débordant, aux dimensions de l’univers.

Liberté, amour universel...

bien beau tout cela !

Mais qu’en est-il en réalité ?

J’arrive dans un monastère de chartreuses. Que vais-je y trouver ?

Des murs de clôture, des cellules...

La cellule est le lieu d’habitation réservé à chaque moniale. Elle est constituée d’une ou deux pièces et d’un jardin.

Est-ce bien là que pourront s’épanouir liberté et amour universel ?

Oui, car si la cellule est l’univers d’une chartreuse, l’univers – nous le verrons – est présent dans cette cellule.

La cellule est l’univers d’une moniale chartreuse

Repas, sommeil, travail, lecture, prière n’ont point d’autre cadre habituel. Prière solitaire, travail solitaire...

Mais les heures ne paraissent-elles pas interminables, les journées monotones ?

Elles le seraient si la moniale était seule avec elle-même.

Elle n’est pas seule.

Elle aime.

Elle aime un Dieu caché, certes, mais dont la présence assurée la remplit de joie.

Travail, repas ou détente, toutes ces réalités qui font la vie de tous les hommes, la chartreuse les a en si grande estime qu’elle y fait participer Dieu lui-même.

C’est avec lui qu’elle les vit, lui seul.

Avec lui, dans le silence de sa cellule.

Avec lui, dans le silence de son cœur.

Cependant, si Dieu semble disparaître, que deviendra celle qui a tout quitté pour lui ?

Comment supportera-t-elle la solitude de son désert ?

Où ira-t-elle étancher sa soif ?

jésus a eu soif.

Jésus a vécu au désert par l’Esprit.

La tentation l’a assailli.

Il l’a vaincue

et il donne la force à celle qui l’a suivi.

Sur sa parole et par amour elle est partie.

En sa Parole et par amour elle demeure.

Elle attend le jour.

Elle sait qu’en la Bible Dieu parle toujours.

Il lui parle à elle, maintenant.

Il parlait à la vierge

et la Vierge conservait, méditait toutes ces choses en son cœur. Silence de Marie à Nazareth... Nul ne pourra le sonder.

Il est source inépuisable de lumière et de force pour la moniale contemplative.

Il l’aide à rechercher Dieu caché dans le quotidien.

Le quotidien ?

Au long des jours, seulement des riens : une couture à faire, un livre à ouvrir, un repas à prendre.

Rien.

Dieu est là.

Rien non plus dans l’atelier de Nazareth, que des planches et des copeaux.

Dieu était là.

Dieu fait homme rabotait de toute la force de ses bras. Toute son attention était donnée à la planche, au rabot... et le client était content, et son père Joseph, et son Père du ciel.

Même si Dieu semble absent et le poids du jour harassant par le fait même, la couture est là, qui attend d’être faite, le livre est là, qui attend d’être ouvert, le repas est là, qui attend d’être pris.

Le Christ attend, lui aussi.

La chartreuse le croit de toute sa force,

elle met toute son attention à la couture, au livre, au repas.

Dieu lui dira-t-il qu’ainsi elle fait sa joie ?

Il le dit, mais dans un tel silence que souvent elle ne peut l’entendre.

Elle le sait par la foi, comme Marie.

Toute la monotonie du désert, sans son vaste horizon.

Et pourtant...

L’univers est présent dans la cellule d’une chartreuse

Sans que la télévision soit nécessaire, le silence de sa cellule retentit de tous les appels du monde.

Le silence de son cœur est à l’écoute du Christ, du Christ en son Évangile, mais aussi du Christ en tous ses frères.

Quand Jésus était en prière au désert ou sur la montagne, il était tout livré à l’amour de son Père, dans l’Esprit, tout livré à l’amour de tous les hommes.

La moniale chartreuse continue, actualise la prière de Jésus au désert. En lui, elle souffre de toutes les souffrances.

En lui, elle est engagée dans tous les combats pour la justice.

En lui, elle ressuscite et fait éclore les semences de résurrection déposées dans l’univers.

Souffrance et joie à cause du Christ, du Christ total, imploration et louange.

Tout ouverte à l’Esprit qu’elle puisse être, qui donnera à la moniale l’assurance qu’elle ne s’égare pas en son désert ? Quelle nuée la guidera ?

L’office divin

Ses lèvres murmurent les psaumes, et elle sait qu’elle exprime toute l’imploration et toute la louange du Fils de l’Homme, toute la souffrance et toute la joie humaines.

Présence de Dieu combien forte, présence de l’univers plus que jamais réalisée dans une cellule solitaire.

Une moniale y récite l’Office et c’est toute l’Église qui prie, car elle donne à la chartreuse d’accomplir un véritable ministère au nom de tout le peuple de Dieu.

Les Heures canoniales scandent la journée de leur rythme régulier, et font de toute la vie un seul hymne au Père.

Cet hymne trouve sa plénitude chaque jour dans le Sacrifice eucharistique.

Solitaire, mais non isolée

Une chartreuse n’est pas une ermite, mais une solitaire liée profondément à d’autres solitaires par l’Esprit qui les a appelées.

Nourries de la même Manne en leur désert par le sacrifice eucharistique, elles forment ensemble une seule cellule de ce corps qu’est l’Église.

Cellule inséparable des autres : toute l’Église chante quand les moniales sont réunies au sanctuaire pour l’ office de nuit et Vêpres.

Par la voix des chartreuses, c’est tout l’univers qui loue le Seigneur.

Pendant la veille de nuit, toute la création exprime son attente des cieux nouveaux et de la nouvelle terre.

Oh, oui, viens Seigneur Jésus !
(Ap 22,20).

Communion dans l’attente qui s’exprime par l’Office, mais aussi par toute la prière des chartreuses, par toutes leurs activités, travail ou détente, par toute leur vie.

Union fraternelle de prière silencieuse et solitaire, toute tendue vers Celui qui est : ainsi se caractérise cette vie.

Être engagée avec d’autres dans la même recherche de Dieu aide chaque moniale à répondre à sa vocation de solitude.

Elle ne prie pas pour son propre compte ; sa prière appartient à la communauté. Il n’y a pas des prières juxtaposées, mais une prière. Toute chartreuse est responsable de sa vitalité,

de la profondeur de solitude de l’ensemble.

Être un ne va pas sans une parfaite disponibilité.

Disponibilité à l’égard de Dieu par la prière.

Disponibilité du service à la suite du Serviteur.

Me voici puisque tu m’as appelé...
Parle, Yahvé, car ton serviteur écoute
(1 S 3,6.9).

Me voici pour toi, Seigneur, à l’écoute de ta Parole.

Me voici pour les autres, à l’écoute de leurs besoins.

Tu es sans cesse intensément attentif à tous, et je ne puis t’écouter sans communier à ta sollicitude.

T’écouter, c’est pénétrer dans ton silence qui enveloppe tout d’un amour illimité.

Silence de vie où tout germe grandit.

Quand on a été saisi par ce silence de Dieu, il n’y a plus d’un côté le travail, de l’autre la prière.

Il n’y a pas certaines moniales disponibles pour la prière et d’autres disponibles pour le service.

Toutes les chartreuses ont la même vocation et vivent les deux formes de disponibilité.

C’est seulement le mode de réalisation concrète qui diffère quelque peu selon l’appel de Dieu, les aspirations et les aptitudes de chacune. Dieu a donné aux unes la charge d’une solitude austère dans le cadre bien délimité de la cellule. Elles ne la quittent que pour la Messe, les Vêpres, l’Office de nuit et quelques moments de détente.

Elles se rendent utiles à la communauté par un travail effectué autant que possible en cellule.

Les autres passent aussi en cellule chaque jour un temps notable, à lire, prier ou travailler, mais à elles sont confiés les travaux qui ne peuvent être accomplis en cellule.

Cette vie de solitude moins rigoureuse, plus adaptée à certains tempéraments, est aussi austère cependant par la vigilance qu’elle requiert. Tout en allant et venant dans le monastère, ces moniales « converses » doivent être attentives à garder la solitude intérieure.

Garder la solitude intérieure, qu’est-ce à dire ?

C’est garder son esprit et son cœur pour Dieu, être tournée vers Dieu, selon l’étymologie même du beau nom de converse.

Contemplatives solitaires, toutes le sont,

qu’elles soient appelées à rester en cellule ou converses.

Les deux formes de vie sont complémentaires, indispensables l’une à l’autre pour que soit accomplie la vocation d’un monastère de Chartreuse. En effet, ni les moniales qui demeurent en cellule ni les converses ne réalisent à elles seules l’idéal cartusien. C’est par la coopération de toutes, par leur service visible et invisible, dans l’amour, que se développe la vie à l’intérieur d’une Chartreuse.

Suivre le Serviteur dans sa souffrance est parfois bien ardu...

mais si le oui est inconditionné, le Christ répond dans le secret du cœur par le don de sa joie : plénitude de joie, comme il l’a promis - Jn 17,13.

Joie d’être avec Dieu dans la solitude,

joie de vivre avec d’autres, joie de servir,

pour des chartreuses, c’est la même joie,

parce que c’est du même amour qu’elles aiment Dieu,

et celles qu’elles côtoient,

et tous leurs frères du monde.

Joie aussi des heures de détente commune,

Joie des contacts pendant les longues promenades et des échanges en profondeur qui scellent l’amitié...

La joie d’être ensemble aux moments de détente manifeste la vérité de l’amour.

S’il arrivait qu’une chartreuse croie aimer Dieu dans le silence de sa cellule et n’aime pas la compagnie de ses sœurs, ce n’est pas Dieu qu’elle aimerait,

mais elle-même.

Elle ne peut être solitaire en dehors des autres, puisque l’Église l’a chargée de répondre en communauté à sa fonction de solitude.

Consacrée par Dieu

Dès les premiers siècles, l’Église, par ses Évêques, consacra officiellement des vierges qui s’étaient vouées à Dieu.

Raréfié pendant longtemps, ce rite liturgique a repris vie de nos jours dans toute l’Église.

Les moniales chartreuses en ont toujours gardé la tradition. Les converses sont libres d’être consacrées ou non.

Dieu a fait irruption en notre humanité quand il descendit dans le sein de la Vierge.

Il s’est donné à nous une fois pour toutes, mais le recevoir est de tous les instants.

Par sa consécration, la moniale communie au mystère de Marie.

Signe vivant de l’Église-Épouse,

elle accueille sans cesse la Vie jaillissante qui est Dieu.

Signe de l’Église Vierge et Mère,

dans la mesure où son cœur est pur, la grâce lui est donnée de communiquer à tous ses frères cette vie surabondante.

Une moniale chartreuse

Chartreuse de Beauregard
Coublevie
F-38500 VOIRON, France

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