Chronique d’Ancien Testament
Maurice Gilbert, s.j.
N°1974-1 • Janvier 1974
| P. 49-58 |
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Le propos de cette chronique annuelle est de présenter la plupart des ouvrages récemment parus sur l’Ancien Testament, écrits en français et susceptibles d’intéresser les lecteurs de la revue. Tous ces livres ne sont pas d’égale valeur, on le verra, et il importe d’ajouter que l’on omet ici systématiquement les travaux spécialisés.
C’est assurément un événement que la parution en un volume de la Bible Osty [1]. De même largeur et de même hauteur, mais plus épaisse d’un centimètre que la première édition de la Bible de Jérusalem (1956), elle est le fruit d’un labeur de plus d’un quart de siècle d’un maître dans les langues sacrées qui a, chose rare, le génie de la traduction. Depuis près de trois décennies, la traduction du Nouveau Testament de É. Osty, P.S.S., s’est recommandée partout pour son exactitude et sa beauté ; en particulier, pour les lettres pauliniennes, cette traduction, une des meilleures en français, est devenue un classique auquel chacun se plaît à recourir. De 1970 à 1972, il publia, aux Éditions Rencontre, une admirable collection contenant la traduction annotée de tout l’Ancien Testament, agrémentée d’une iconographie fort riche. Voici aujourd’hui, en un volume très maniable, toute l’œuvre de l’interprète parisien. Rarissimes avant lui sont ceux qui parvinrent à traduire l’ensemble de la Bible, surtout avec cette exigence scientifique ; on songe à saint Jérôme, à Martin Luther, au chanoine Crampon. É. Osty se distingue d’eux par sa décision de joindre au texte une abondante annotation, couvrant généralement plus d’un tiers des pages. Il fut aidé en cela par J. Trinquet, à qui l’on doit les introductions et notes des six premiers livres de l’Ancien Testament et du corpus johannique ; par rapport aux éditions partielles précédentes, signalons que l’iconographie des volumes séparés de la traduction de l’Ancien Testament est naturellement omise dans ce volume complet, que les index thématiques aux Proverbes et au Siracide sont également omis et que, par contre, les introductions et les notes aux écrits du Nouveau Testament sont neuves. M. Osty a été spécialement attentif au sens des textes hébreux, araméens et grecs ; cela se remarque aisément, non seulement à la rigueur philologique de sa traduction fidèle au maximum au texte critique actuellement accepté par les spécialistes, mais également à son annotation qui se plaît à éclairer la signification de nombreuses expressions du texte sacré par des textes parallèles ou par d’autres traductions françaises bien connues. On devine ici l’avantage qu’éprouve le lecteur à consulter ou à lire une Bible dont tout le texte est traduit par le même exégète, surtout quand celui-ci, parfait connaisseur des ressources et des richesses de sa langue maternelle, veille à l’homogénéité de la traduction. Par contre, l’explication littéraire (plan, couches rédactionnelles, etc.) et théologique peut être parfois plus faible, car le maître d’œuvre, pratiquement seul, propose sa façon de voir les choses sans avoir été tenu de composer avec d’autres opinions ou d’autres acquisitions récentes de la recherche exégétique. La valeur des introductions est très variable ; ainsi la plupart des petits Prophètes, chaque épître de saint Paul et les écrits johanniques sont présentés de façon plus que sommaire, alors que les introductions aux Psaumes, aux Proverbes, au Siracide sont d’une grande richesse. Signalons qu’à la fin du volume, on trouvera quelques tables, dont une liste des citations et allusions de l’Ancien Testament dans le Nouveau, un index des noms de personnes et un autre des noms de lieux. Un mot enfin sur la présentation typographique. Imprimées sur deux colonnes à la page, traduction et notes sont données dans des caractères suffisamment grands pour faciliter à tous la lecture ; aucune des Bibles françaises actuelles, hormis celle de Maredsous, ne donne un caractère aussi grand. Pour ce faire, l’imprimeur a dû rogner sur les marges, pratiquement inexistantes (un demi-centimètre) ; on a donc exclu les références marginales pour les reporter en notes (où elles gagnent en précision) ; par contre, chaque colonne est assez large pour donner la traduction du stique ou demi-vers hébraïque, ce qui est particulièrement heureux pour les textes des prophètes. Bref, cette nouvelle Bible, bien éditée, retiendra l’attention surtout pour la qualité de la traduction, justifiée par les notes.
Votre Bible [2] est réalisée par cinq exégètes catholiques français. Leur but est de fournir une traduction simple et sans recherche, en limitant au plus strict nécessaire l’annotation au bas des pages. Les introductions n’ont aucune ambition d’ordre scientifique : elles veillent plutôt à donner la substance religieuse et spirituelle de ce que l’exégèse actuelle a réalisé de meilleur. De ce point de vue, le lecteur s’en remet au texte sans être encombré par quantité de remarques, utiles pour l’étude, dissipantes pour la lecture spirituelle et la prière. La présentation typographique est excellente, le caractère suffisamment grand. Il faut signaler que, pour les livres poétiques, les Prophètes, les Psaumes et les écrits didactiques, les éditeurs maintiennent deux colonnes à la page ; mais puisque le volume est de largeur assez restreinte, ils ont préféré couper les vers selon le rythme de lecture orale de la traduction française ; du point de vue exégétique, ce n’est pas très heureux, mais cela peut servir une proclamation liturgique. Ainsi :
Quand j’étais encore jeune
avant d’avoir voyagé,
j’ai cherché ouvertement
la sagesse dans ma prière.
Devant le sanctuaire
je l’ai réclamée,
et jusqu’aux derniers jours
je la rechercherai (Si 51,13-14).
Par sa sobriété autant que par le sérieux de sa traduction, cette Bible se recommande au peuple chrétien.
Le Psautier chrétien [3] est traduit d’après la dernière révision de la Vulgate réalisée à la demande du Concile. Cette option, mise en œuvre par Mère E. de Solms et Dom C. Jean-Nesmy, se fonde sur le fait que la tradition chrétienne a médité et prié les Psaumes dans leurs versions grecque et latine principalement. C’est donc un souci de fidélité à la tradition ecclésiale qui anime cette nouvelle entreprise. Deux volumes compléteront celui-ci, qui ne donne aucune note : les auteurs rassembleront des citations patristiques et des notes explicatives pour chaque verset de chaque Psaume. On attend avec intérêt ces deux autres volumes qui, espérons-le, formeront avec la présente traduction une belle somme de la prière chrétienne traditionnelle à partir des Psaumes.
Traduits par les moines de Saint-Lambert-des-Bois, prieuré bénédictin de la vallée de Chevreuse, les Psaumes [4] aideront à la prière. Le maximum a été fait pour rendre l’original hébreu dans une belle langue française et pour éviter tout ce qui pourrait distraire ; quelques indications utiles pour la méditation de chaque Psaume sont reportées à la fin du volume et la numérotation des versets elle-même a été omise. Destinée à la prière commune surtout, cette traduction suit l’usage liturgique latin de faire alterner les versets par deux chœurs. Les passages exprimant des sentiments de vengeance, difficilement assimilables par une vraie prière chrétienne, ont été imprimés en petits caractères. Quant à la présentation typographique, elle est des meilleures.
Parmi les livres du Pentateuque, Les Nombres [5] sont généralement peu connus et le public d’expression française n’avait pas encore reçu de commentaire à la fois sérieux et abordable sans spécialisation. J. de Vaulx, de Nancy, au terme de douze ans de travail, vient de combler l’attente ; il mérite remerciements et félicitations, car son commentaire retiendra l’attention. Non seulement il traduit le texte hébreu en s’efforçant d’en faire saisir toutes les nuances, mais, outre un apparat critique utile aux étudiants et aux spécialistes, il propose une analyse du texte selon quatre points de vue : 1) recherche des couches rédactionnelles [6], étude sur le genre littéraire et sur le contexte ; 2) au plan historique, tentative de dater les textes et de déterminer leur milieu originel ; 3) explicitation du contenu théologique et de l’enseignement donné par chaque péricope lue selon le sens littéral ; 4) enquête succincte, mais riche de précision, sur la place et l’importance de chaque passage dans les traditions juive, néotestamentaire et patristique. Ces commentaires sont lisibles par tous ceux qui cherchent un instrument de travail et d’étude personnelle, stimulant et suggestif sur ce livre biblique traitant « du Peuple de Dieu (ou de l’Église) et de son progrès spirituel » (p. 31). Cartes et index complètent ce volume qui vient à point.
P.-É. Bonnard, de Lyon, publie un gros ouvrage sur Le second Isaïe, son disciple et leurs éditeurs. Isaïe 40-66 [7]. Le public de la revue pourra s’en réjouir d’autant plus qu’en langue française on ne possédait encore rien de comparable à ce commentaire sérieux et lisible par tous. À sa traduction très fidèle au texte hébreu, il joint des introductions, dans lesquelles il situe chacun des deux prophètes, et un commentaire à chaque péricope. Le second Isaïe (40-55) prophétise en Babylonie vers 550-539, à l’époque où l’étoile de Cyrus, le futur libérateur de l’exil, monte à l’horizon ; mais le prophète semble avoir connu deux périodes ; durant la seconde (49-55), face à l’opposition rencontrée parmi les déportés, le prophète semble s’être réservé au groupe restreint de ses disciples. Le trito-Isaïe, dont l’œuvre est plus structurée, prêche à Jérusalem pour la première génération des rapatriés, vers 537-520, et le prophète explique que, si le salut promis n’est pas encore arrivé, c’est en raison du péché toujours actuel. La méthode appliquée par l’auteur de ce commentaire est de tenir compte au maximum du vocabulaire utilisé par les deux prophètes : un lexique par thèmes (p. 497-555) est particulièrement bienvenu. Quant aux commentaires des péricopes, ils sont sobres (et donc accessibles à tous) autant qu’équilibrés dans les positions adoptées ; les discussions techniques sont reportées dans un apparat critique à la traduction et dans les notes. Une des tendances de l’auteur est de refuser aux prophètes la paternité du moins grand nombre possible de textes ; c’est ainsi que les « chants du Serviteur » sont attribués au second Isaïe, bien qu’ils visent, selon P.-É. Bonnard, des personnes différentes : Cyrus (42), le prophète lui-même (50) ou le Reste d’Israël (49 et 53) [8] ; ces positions sont à verser au débat. Un des soucis de ce commentaire, enfin, est de noter les rapports des deux prophètes avec leurs devanciers et leurs héritiers ; le rapport au Christ, en particulier, est mis en lumière dans cet ouvrage que nous nous plaisons à recommander à nos lecteurs.
Le dernier livre qu’ait pu mener à terme G. Auzou, Au commencement Dieu créa le monde [9] , est celui d’un autre homme. Celui dont les ouvrages d’introduction à l’Écriture et de commentaires sur Ex, Jos, Jg et Samuel (cf. Vie Consacrée, 41 [1969] 64) furent appréciés pour la solidité de leur science et leur sens chrétien, laisse ici le témoignage d’un grand vide. G. Auzou avait perdu la foi dans le Christ : il convient de le reconnaître, puisque telle ou telle page (p. 18-21, 205, par ex.) le sous-entendent assez clairement. Croyait-il encore en un Dieu transcendant autant qu’immanent ? Ce n’était plus désormais pour lui que le silence d’un Inconnu (p. 267 s.). Le lecteur devait être averti, au moment où il ouvrira ce livre de haute vulgarisation, où le ton même a changé ; il est, cette fois, lyrique, cinglant parfois, passionné le plus souvent. Avant de présenter le récit sacerdotal de la création (Gn 1), G. Auzou a voulu rappeler les cosmogonies de l’antiquité, celles de l’Égypte, de la Mésopotamie, de l’Inde, de la Chine ou de la Grèce ; les textes les plus importants sont cités. En contraste, on entend « la voix singulière d’Israël » résonnant au long des siècles de la période de l’Ancien Testament ; beaucoup de bonnes choses, au reste déjà connues, malgré des affirmations rapides et non étayées (p. 88), des phrases où l’amertume domine (p. 132 ; et la citation du P. Abel est amputée, à peine innocemment). L’analyse de Gn 1 vient alors : utilisant exclusivement la méthode historico-critique, dans ses travaux classiques, l’étude est bonne dans son ensemble. L’auteur s’était également servi du livre de P. Beauchamp, entre autres (bien qu’il omette de le dire) pour une part du commentaire du quatrième jour. Un dernier chapitre présente rapidement les conceptions des philosophes grecs antiques. Tout cet ensemble n’est pas mauvais aux points de vue de l’histoire de la pensée et de l’histoire de la littérature ; mais la Bible n’est pas uniquement une littérature et l’on ne trouvera plus dans ces pages ce qui faisait la valeur des livres précédents du même auteur.
En choisissant pour titre l’annonce de Joël 3,1, Tes fils et tes filles prophétiseront [10], J. Rauwens, de l’Université de Louvain, propose un manuel de catéchèse sur le prophétisme à l’usage des enfants de 11 ou 12 ans. Les leçons hebdomadaires sont préparées à l’usage du professeur de religion, qui trouvera de quoi susciter sa propre créativité ; un volume annexe joint un fichier de documents et de dessins qui aideront les jeunes à faire preuve d’initiative. Pour notre part, nous nous réjouissons de voir l’importance accordée dans la formation de jeunes chrétiens aux grands prophètes de l’Ancien Testament. Le premier trimestre leur sera consacré. Après trois leçons sur les ancêtres du Peuple de Dieu, parmi lesquels figure Moïse, quatre prophètes sont surtout présentés : Élie, Amos, Isaïe et Jérémie, chacun d’eux remis dans son cadre historique et géographique, puis relu dans quelques-uns de ses plus beaux oracles. Garçons et filles seront ensuite affrontés à la question : qu’est-ce qu’un prophète ? Les éléments de réponse qui leur sont proposés sont essentiels et assimilables. Vers Noël, le maître conduira ses élèves vers le prophète Jésus, dont on rappellera la vie. Au carême, on abordera le thème de l’Église communauté de prophètes et, vers Pâques, une troisième partie, sur la marche du Peuple de Dieu, doit permettre à l’enfant de reprendre à son compte l’attitude de ceux qui lui sont apparus, dans l’histoire, comme des modèles.
Quand un grand spécialiste de l’exégèse protestante allemande édite, à l’intention d’un large public, Ancien Testament. Problèmes d’introduction [11], on peut s’attendre à un très bel ouvrage : tel est le cas pour ce livre de H.W. Wolff. Il passe en revue tous les corpus de l’Ancien Testament, le Pentateuque et les livres historiques, les Prophètes, les Psaumes et les écrits didactiques, en dégageant chaque fois l’essentiel de l’histoire de la composition et du contexte originel et en mettant bien en lumière la moelle du message religieux. Seuls sont passés sous silence les livres que la Réforme a exclus du canon (Si, Sg, etc.). Supposant chez le lecteur un intérêt pour le sujet, plus qu’une formation déjà poussée, cette introduction, qu’aucune note n’alourdit, en apprendra beaucoup et dans le meilleur esprit.
Faisant suite à une présentation de la vie familiale en Israël (cf. Vie consacrée 44 [1972] 55), la mine de renseignements sur La vie sociale en Israël [12] que publie H. Gaubert sera de grande utilité pour ceux qui, tels les enseignants, cherchent à se documenter sur les pratiques bibliques dans les rapports humains et dans l’organisation de la société. Le lecteur apprendra l’essentiel sur le code de politesse, les métiers et le commerce, les poids, les mesures et les monnaies, les institutions civiles, militaires et judiciaires. Quelques tableaux et croquis. Avec le troisième volume attendu, sur la vie religieuse, le grand public aura à sa disposition une petite somme sur la vie et les mœurs du peuple de l’Ancien Testament.
Dans Dialogues bibliques et dialectique interpersonnelle [13], R. Lapointe confirme, par une enquête sur les formes littéraires du dialogue et par une analyse de nombreux textes de l’Ancien Testament, que « les dialogues vétéro-testamentaires sous-tendent une dialectique interpersonnelle, axée sur le personnage de Yahvé » (p. 379). Le point de vue adopté pour lire les textes est certainement original. Puisque le dialogue est inhérent à certains genres littéraires utilisés dans l’Ancien Testament, on étudiera pour commencer deux grands textes appartenant à cette catégorie, le Cantique et Job. Pour chacun d’eux, l’auteur propose une lecture relativement neuve. Le Cantique serait un drame à trois personnages : la jeune femme, le roi qui la désire un peu trop hardiment et le simple berger que finira par suivre son amante ; cette interprétation n’est pas une totale nouveauté et il faut avouer qu’elle a, malgré tout, peu de chance de rallier les suffrages de tous les spécialistes. Pour le livre de Job, l’auteur propose de situer dans l’au-delà la théophanie finale, ce qui paraît excessif, malgré les arguments avancés. Quoi qu’il en soit des thèses exégétiques, les analyses portant sur l’usage du dialogue sont éclairantes à bien des égards. On dira la même chose pour les études de péricopes plus restreintes qui viennent ensuite. On relira ici avec un œil nouveau de très beaux textes, tels que les vocations d’Isaïe et de Jérémie, le chant de la vigne en Is 5, Jos 24, etc. Enfin, les pages de synthèse finale sur les dimensions du dialogue biblique sont à retenir.
Dans Terre d’Israël [14], J.-P. Alem retrace l’histoire de ceux qui occupèrent successivement la Terre Sainte, depuis l’époque préhistorique jusqu’à présent. Le point de vue est celui d’un juif : plus de la moitié du livre raconte l’aventure sioniste et analyse la situation actuelle. De nombreuses photographies en noir et blanc, parmi lesquelles on trouve la reproduction de documents rares, constituent une part de l’intérêt de l’ouvrage, qui, par contre, s’arrête peu à l’époque biblique et donne de Jésus une interprétation franchement peu sérieuse.
Crise du biblisme, chance de la bible [15] rassemble principalement des conversations. A. de Baets explique comment il communique la Bible à la Messe des jeunes de la rue de l’Olivier à Schaerbeek-Bruxelles : témoignage empreint d’un grand souci pastoral. Ensuite, le P.J.-W. Michaux, de Maredsous, O. du Roy et Th. Snoy organisent, en octobre 1972, une table ronde sur le thème : fin du biblisme ? Les causes d’une crise qu’ils perçoivent sont analysées surtout par trois invités. Le P. M. de Certeau est brillant, un brin excessif, accordant par exemple une place trop belle à la sémiotique (« que la piété publique place sous le signe du ‘structuralisme’ » : p. 47 s.) ; dans sa critique, on se demande s’il ne confond pas exégèse scientifique et communication pastorale du message scripturaire ; la première n’a pas la prétention d’être accessible à tous et la seconde pourrait bien n’avoir pas réellement trouvé sa voie, entre autres peut-être parce qu’on majore parfois le rôle de l’Écriture. Les observations du pasteur A. Dumas sont à la fois plus équilibrées et plus accessibles. Parmi les trois articles qui clôturent cette plaquette, notons la lecture de 2 Co 3,4 - 4,6 proposée par Th. Snoy.
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N. D. L. R. – Qu’il nous soit permis d’attirer l’attention de nos lecteurs sur la thèse doctorale de l’auteur de cette chronique [16]. Les humanistes qui s’intéressent à la Grèce et à Rome goûteront spécialement cette étude scientifique. L’analyse de la structure littéraire et la recherche des influences grecque et biblique font mieux saisir le sens du dernier avis que la foi d’Israël avant le Christ porte sur les religions du paganisme ancien (L. Renwart, S. J.).
[1] La Bible. Traduction française par Émile Osty avec la collaboration de Joseph Trinquet, Paris, Seuil, 1973, 22 x 17, 2620 p. et 8 h.t. (cartes) en couleurs, de 75 à 150 FF selon reliure.
[2] Votre Bible. Traduction nouvelle sur les textes originaux. Paris, Apostolat des Éditions ; Sherbrooke, Éd. Paulines, 1972, 19 x 13, 1790 p., 10 cartes h.-t., 39 FF. – Un détail : la finale de Daniel 3, 28 (prière d’Azarias) a été omise par erreur.
[3] Psautier chrétien. Paris, Éd. Téqui, 1973, 22 x 14, 318 p., 18 FF.
[4] Psaumes. Traduits par les moines de Saint-Lambert-des-Bois. Desclée De Brouwer, 1973, 22 x 13, 318 p.
[5] J. de Vaulx. Les Nombres. Coll. Sources bibliques. Paris, Gabalda, 1972, 24 x 16, 432 p.
[6] L’attribution de passages au Jahviste (Xe s.), au Sacerdotal (VIe s.), etc., est toujours controversée entre exégètes. Un exemple : au retour des espions envoyés en reconnaissance dans la Terre promise, le peuple prend peur et refuse d’entreprendre la conquête ; Yahvé se fâche, mais, Moïse ayant intercédé, il pardonne (Nb 14). En 1903, Gray, avec plusieurs critiques, considérait Nb 14,11-24 comme une addition au texte de base Jahviste ; le P. R. de Vaux (Histoire ancienne d’Israël, Paris, 1971, p. 488) voyait en Nb 14,11-23a une addition au Jahviste, antérieure au Sacerdotal et inconnue de Dt 1,19-46 ; par contre, H. Cazelles (Suppl. au Dict. de la Bible, 7, 790) trouve en Nb 14,13-24a un texte Jahviste et J. de Vaulx lui emboîte le pas pour Nb 14,11-25. En juxtaposant des positions si différentes, on serait tenté de conclure qu’actuellement on ne parvient pas à dater ce texte avec certitude ; le lecteur gagnera donc à rester prudent et réservé sur ces questions. Ajoutons qu’entre Nb 14,11-25 et la prière de confession des péchés en Ne 9,15b-19, texte également difficile à dater, il semble y avoir un rapport auquel J. de Vaulx, pas plus que d’autres, n’a pas été attentif.
[7] P.-É. Bonnard. Le Second Isaïe, son disciple et leurs éditeurs. Isaïe 40-66. Coll. Études bibliques. Paris, Gabalda, 1972, 25 x 16, 560 p.
[8] Is 52,13 - 53,12 constitue le sommet du Livre de la Consolation. Le prophète y ferait entendre successivement plusieurs voix : celle de Dieu annonçant l’exaltation du Serviteur naguère humilié (52,13-15) ; celle des peuples surpris par ce retournement de situation et se demandant s’ils n’ont pas mérité le châtiment qu’il a subi (53,1-6) ; celle du prophète qui poursuit la méditation des peuples en souhaitant que le Seigneur accepte le sacrifice du Serviteur et lui assure une postérité (53,7-10) ; enfin, celle de Dieu qui dans sa réponse confirme en même temps son premier oracle (53,11-12). Le verset 53, 10 est un des plus controversé de ce chant ; P.-É. Bonnard le traduit ainsi :Mais, Yahweh, qu’il te plaise, broyé par la souffrance,daigne faire de sa personne un sacrifice d’expiation,qu’il voie une postérité, qu’il prolonge ses jourset que le bon plaisir de Yahweh par sa main aboutisse.L’hypothèse est neuve et mérite attention ; elle présente l’avantage de ne pas modifier le texte hébreu consonantique ; cependant l’interprétation du premier stique paraît fort recherchée ; pour le deuxième, cf. la Bible de la Pléiade.
[9] G. Auzou. Au commencement Dieu créa le monde. L’histoire et la foi. Coll. Lire la Bible, 36. Paris, Éd. du Cerf, 1973, 19 x 13, 270 p.
[10] J. Rauwens. Tes fils et tes filles prophétiseront. I. Partie du maître. II. Fichier de l’élève. Coll. Publications du Centre de Recherche Catéchétique de Louvain. Bruxelles, U.O.P.C., 1973, 25 x 16, 212 p. + 6 h.-t. et 60 fiches, 275 et 56 FB. – Corrigez p. 47, ligne 2 : Jéroboam avait été officier de Salomon et non, certes, son fils (1 R 11, 26). Signalons au maître que la présentation d’Isaïe par les yeux de son fils Shéar est de l’ordre pédagogique et non exégétique ; enfin il semble préférable de considérer que Jérémie reçut sa vocation non pas lorsqu’il était enfant (infans), mais vers 14-15 ans, à l’âge où le jeune imberbe n’a pas droit de parole à l’assemblée.
[11] H.W. Wolff. Ancien Testament. Problèmes d’introduction. Genève, Labor et Fides, 1973, 19 x 13, 214 p.
[12] H. Gaubert. La vie sociale en Israël. Coll. Le quotidien dans la Bible. Paris, Marne, 1972, 19 x 13, 222 p.
[13] R. Lapointe, o.m.i. Dialogues bibliques et dialectique interpersonnelle. Coll. Recherches, 1 (Théologie). Paris-Tournai, Desclée ; Montréal, Bellarmin, 1971, 24 x 16, 406 p., 500 FB.
[14] J.-P. Alem. Terre d’Israël. Paris, Seuil, 1973, 24 x 16, 320 p., nombr. ill.
[15] Crise du biblisme, chance de la Bible. Paris, Épi, 1973, 22 x 13, 126 p.
[16] M. Gilbert, S.J. La critique des dieux dans le Livre de la Sagesse (Sg 13-15). Coll. Analecta Biblica, 53, Rome, Biblical Institute Press, 1973, XIX-323 p.