Chronique d’Ancien Testament
Maurice Gilbert, s.j.
N°1973-1 • Janvier 1973
| P. 41-56 |
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Bien connu pour ses travaux d’exégèse juive de la Bible, A. Neher, professeur à l’Université de Strasbourg, réédite, pratiquement sans changement, son étude sur L’essence du prophétisme [1], dont la première édition parut en 1955. Cette synthèse, une des meilleures sur tout le courant prophétique, n’a rien perdu de sa valeur et l’on en recommande vivement la lecture à tous ceux qui désirent mieux comprendre les prophètes et percevoir les dimensions religieuses de leur message. La première partie présente le prophétisme non-biblique du Proche-Orient ancien ; on peut y déceler quatre courants : la magie, la revendication sociale, la mystique et l’eschatologie ; pour chacun d’eux, l’auteur marque bien en quoi le prophétisme biblique se distingue de celui des peuples voisins ; le temps est également vu par eux selon des perspectives différentes : il est soit rituel, soit cyclique, soit magique. Après ce vaste tour d’horizon, la deuxième partie fournit les cadres hébraïques de la prophétie ; l’auteur insiste avec raison sur le dialogue entre Dieu et l’homme, qui lui paraît fondamental dans la pensée biblique. Si la dimension dialogale est créée par la ruah, l’esprit, c’est le dabar, la parole, qui rend la prophétie véritable dialogue. Celui-ci s’instaure dans le temps et son expression, c’est l’alliance, la berit. Notons que les recherches récentes sur l’alliance biblique en ont révélé plusieurs aspects importants dont cette seconde édition n’a pas tenu compte ; toutefois on observera les justes réserves de l’auteur à propos des théories Scandinaves sur la fête du Nouvel An (p. 116 ss) ; on trouvera ici quelques bonnes pages sur la création, le déluge et la tour de Babel. Le dialogue avec Dieu est celui de toute une société dont la tora est la loi ; ses impératifs essentiels sont : Sois saint ! Pratique la justice ! Aime Dieu et ton prochain ! Dans cette société religieuse hébraïque, le lévite apparaît, fait typique, comme associé avec Dieu et l’auteur insiste sur le sens de sa pauvreté. Arrivés à la moitié du volume, nous entrons en contact direct avec les prophètes d’Israël : c’est la troisième partie. Un premier chapitre retrace le déroulement historique du mouvement prophétique : il faut partir d’Abraham, qui marche avec Dieu, et de Moïse, celui qui éprouve la souffrance de la vocation prophétique, celui surtout dont la mission a une portée pour toute la communauté ; puis viennent Débora, Gédéon, Jephté, Saül, Élie et Elisée ; l’extraordinaire VIIIe siècle, dont la première moitié monte vers l’apogée et dont la seconde amorce une descente vertigineuse vers l’abîme de la destruction de Samarie et de Jérusalem ; les prophètes scripturaires, Amos, Osée, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, appartiennent à la période descendante, tandis que le Deutéro-Isaïe entrevoit le retour. Ainsi s’achève le prophétisme biblique. Un deuxième chapitre s’attache alors à déterminer la pensée prophétique à partir du symbolisme conjugal ; l’analyse est riche et suggestive, mais on peut se demander si l’auteur n’a pas exagéré l’importance de ce thème chez les prophètes. Le troisième chapitre montre que l’existence prophétique est à la fois un scandale qui suscite l’opposition des rois et des prêtres (en parlant de l’affrontement entre prophétie et sagesse, l’auteur caricature en partie ; G. von Rad montrera que la sagesse n’est pas « une religion abâtardie », p. 274), une servitude dans laquelle le prophète subit l’altération de sa personnalité (cf. Saül), supporte le poids de la prophétie (massa signifie fardeau et prophétie : Jr 23,33) et marche dans la nuit, tandis que la signification de cette existence prophétique apparaît dans la vie même du prophète, devenant signe, gage de l’absolu.
Professeur à Akai et à Lagos, J.J. Coutts édite, sous le titre Prophètes et Rois d’Israël [2], une introduction à l’histoire et aux écrits du Peuple élu depuis 1020 jusqu’à 721 avant le Christ. L’ouvrage s’adresse surtout aux Africains, qui y retrouveront maintes références ou comparaisons à leur propre patrimoine. Après une longue introduction qui doit préparer le lecteur à rencontrer un monde bien différent du sien, l’auteur évoque tour à tour Samuel, Saül, David, Salomon (jugé peut-être trop sévèrement), la dynastie d’Omri, Élie et Élisée, Amos, Isaïe (auquel peu de place malheureusement est réservée), Osée. Le choix des photos, des dessins, des cartes et des tableaux chronologiques correspond parfaitement au but pédagogique du volume.
Élie, le prophète, ascète, homme politique [3], tel est le titre que R. Voeltzel a choisi pour sa plaquette destinée au grand public, en particulier aux personnes qui veulent donner à la catéchèse une base solide. L’époque d’Élie est décrite dans les premières pages, puis vient la lecture abondamment annotée du texte biblique de 1 R 17 à 2 R 2 ; les dernières pages traitent rapidement de la survie d’Élie dans le judaïsme et dans le christianisme (entendez surtout le Nouveau Testament). Un bon choix bibliographique clôt ces pages attachantes et bien documentées ; on regrettera toutefois que l’auteur n’ait pas fait place à la critique des sources littéraires et à l’histoire de la rédaction du texte biblique, pas plus qu’aux problèmes chronologiques de la vie du prophète du Carmel.
Le commentaire d’ Isaïe 1-39 [4] que publie P. Auvray est le bienvenu. Sans être d’une technicité trop poussée, son souci de présenter une lecture historique et littérale plutôt qu’une actualisation pousse à le recommander au public de la revue. En langue française, les ouvrages comme celui-ci sur l’œuvre du grand prophète du VIIIe siècle sont rares. L’introduction au livre, à la personne et à la pensée d’Isaïe offre une bonne synthèse que le lecteur fera bien de lire attentivement. L’auteur fournit ensuite une traduction littérale, un peu servile, sorte de décalque du texte hébreu ; quelques notes de critique textuelle justifient le choix de telle ou telle leçon. Le commentaire proprement dit suit le texte pas à pas ; l’auteur s’en tient aux grandes divisions classiques du livre, mais il présente l’une après l’autre les péricopes, qu’il analyse alors globalement, puis verset par verset. Deux excursus, à la fin du volume, étudient en particulier le verset 7,14 et le problème littéraire et historique posé par les ch. 36-37 (deux récits d’une même ambassade). Arrêtons-nous à l’oracle de l’Emmanuel en 7,10-17 [5]. Qui est donc cet enfant ? « Emmanuel est bien le fils d’Achaz, qui prochainement verra la libération du territoire et qui apportera lui-même à Juda le salut après le règne malheureux de son père. Mais cela, il le fera en tant que représentant de la dynastie et détenteur des promesses. Par lui c’est déjà le salut messianique qui s’esquisse et se réalise partiellement. Il est l’anticipation et la préfiguration du Messie à venir » (p. 108) ; cette interprétation, qui à tout prendre paraît la plus vraisemblable, est celle que l’auteur défendait déjà avec J. Steinmann dans la note de la Bible de Jérusalem (p. 996). Ajoutons enfin que P. Auvray annonce (p. 20) son commentaire des ch. 40-66.
Dans la collection que publient les exégètes protestants de langue française, le commentaire scientifique de Michée est dû à R. Vuilleumier, tandis que C.-A. Keller a commenté Nahoum, Habacuc, Sophonie [6]. Le lecteur trouvera dans ce volume de belle présentation typographique une introduction à chacun de ces petits prophètes préexiliques, puis une traduction du texte biblique, une division en péricopes, suivie d’une analyse verset par verset. Tout l’appareil technique est reporté dans les notes au bas des pages. Il serait difficile de présenter ici chacun de ces quatre commentaires. Voyons celui de Sophonie. Si le plan apparent du livre est conforme au schéma habituel (oracles contre Juda, oracles contre les nations, oracles de salut), le livre se compose en fait de neuf unités littéraires (dont la dernière 3,18 b-19 est un appendice) : trois discours de Yahvé (1,2-5 ; 3,6-13 ; 3,18b-19), quatre discours du prophète (1,14-18 ; 2,1-3 ; 3,1-5 ; 3,14-18a) et deux autres discours du prophète complétés par des paroles de Yahvé (1,7-13 ; 2,4-15). Le recueil est authentique, quoi qu’on ait dit, hormis quelques gloses (1,6 ; 2,7a.c. 10-11 ; 3,20) et le quatrain final (3,18b-19). Le prophète aurait exercé son ministère à Jérusalem entre 630 et 625, soit durant la première partie du règne du jeune roi Josias. D’origine modeste, Sophonie s’en prend à l’orgueil des grands et des riches et prêche le rassemblement des gens de condition modeste dans une nouvelle communauté qui serait le véritable Israël. Dans ses discours, le Seigneur proclame ce qu’il va faire au Jour de Yahvé, il rappelle à la fois sa puissance et l’élection de Sion ; le prophète explique dans ses propres discours les déclarations de Yahvé et exhorte la communauté élue à chercher son Dieu jeune et dynamique [7]. Reconnaissons la grande valeur du volume de Vuilleumier et de Keller, surtout pour le public français qui n’en a plus eu de semblable sur le sujet depuis celui du maître de Louvain, A. Van Hoonacker.
Un prêtre devient prophète : Ézéchiel [8]. Sous ce titre publicitaire, L. Monloubou offre au grand public une bonne introduction au grand prophète de l’Exil, à son époque, à sa vie au milieu des déportés de Babylone, à son action et à sa théologie telle qu’elle transparaît dans l’œuvre littéraire qui nous parvient sous son nom. On ne possédait encore rien de ce genre en français et cette synthèse au style alerte est bienvenue. On notera que l’auteur donne malheureusement peu de place aux promesses d’un esprit nouveau (Éz 36) et à l’alliance éternelle (p. 136). Signalons les quarante dernières pages sur les chapitres difficiles de la nouvelle Tora, en Ez 40-48.
Le dernier ouvrage de A. Chouraqui, La vie quotidienne des Hébreux au temps de la Bible [9] est davantage une introduction générale au monde biblique, à son histoire, à sa littérature et surtout à sa pensée religieuse qu’à son mode concret de vivre. Cinq chapitres ou « portes » sont proposés au lecteur : 1) la Terre (c’est l’aspect géographique qui domine), avec une partie spéciale sur Jérusalem ; 2) le Peuple, avec un bon résumé de l’histoire de la monarchie et quelques pages sur la Cité biblique ; 3) les Jours, partie consacrée surtout au mode de vie : nourriture, vêtement, travail et commerce, fête, vie privée ; 4) le Quotidien et l’Éternel : avec une présentation de la loi ; 5) le Ciel : on y parle principalement des prêtres ainsi que des prophètes et de leur message. On pourrait reprocher à ce livre de ne répondre qu’imparfaitement au but de la collection qui l’accueille, mais on reconnaîtra les mérites et la valeur de ces pages, toujours fort bien écrites, qui introduisent le grand public à l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour comprendre les textes bibliques de l’époque qui va de Saül à l’Exil.
Après ses deux volumes sur la Théologie de l’Ancien Testament, G. von Rad, exégète protestant de Heidelberg, eut le temps d’écrire, avant sa mort survenue à la fin d’octobre 1971, une vaste synthèse sur Israël et la Sagesse, dont voici la traduction française [10]. Tout comme l’ouvrage de A. Neher sur le prophétisme, auquel il ressemble par le volume, le plan et la richesse, on ne peut qu’en recommander vivement la lecture. L’étude se divise en trois parties. Dans la première, qui sert d’Introduction, von Rad situe le problème qu’il veut poser et définit son projet qui est de faire ressortir quelques-uns des mouvements de la pensée et des thèmes théologiques spécifiques à la sagesse d’Israël ; puis il présente le cadre de cette sagesse, son lieu d’origine : l’école, ses représentants : au départ, des conseillers politiques ; quant aux formes d’expressions, elles sont nombreuses : il y a le proverbe, le poème didactique, le dialogue, la fable, etc. L’Émancipation de la raison fait l’objet de la deuxième partie. Il s’agit de voir comment Israël interprète le monde et comment il y situe l’homme, ce qu’est la connaissance – finalement, elle revient toujours à la question de la relation avec Dieu – et quelles sont les limites de cette connaissance. La troisième partie remplit les deux tiers du livre ; elle s’intitule Matières particulières de l’enseignement. Après une recherche sur les éléments d’une maîtrise de la réalité et une brève analyse de Qo 3,1-8, G. von Rad s’attache à l’étude de Pr 8, Jb 28 et Si 24 où il détecte l’effort des sages pour découvrir l’ordre immanent au monde, « le sens que Dieu a introduit dans la création » (p. 173). La création se révèle elle-même (c’est le titre du chapitre) : la sagesse ainsi comprise interpelle l’homme, plus encore, elle l’aime. Deux courts chapitres intermédiaires montrent d’une part comment la raison mène la polémique contre les idoles et, d’autre part, comment le culte tient si peu de place dans les réflexions sapientielles. Les thèmes de la confiance et de l’adversité amènent d’excellentes synthèses sur Job, auquel la création témoigne de Dieu, et sur Qohelet, qui refuse au monde la confiance à moins de recevoir de ce monde la plénitude de vie. Suivent de très bonnes pages sur le Siracide : les affirmations du dernier des sages prennent plus d’importance aujourd’hui en dehors des milieux catholiques d’exégèse et l’on s’en réjouit. Une dernière étude sur la détermination divine des temps permet à von Rad de redire qu’à ses yeux l’apocalyptique dépend des courants sapientiaux. Les conclusions montrent une dernière fois la place de la raison dans l’enquête des sages d’Israël ; certes la raison n’a plus pour nous exactement le même sens et notre vision du monde a changé (cela expliquerait pourquoi ce type de sagesse a presque disparu aujourd’hui), mais on ne peut méconnaître que la sagesse d’Israël est au fond un humanisme.
Les trois volumes sur Les Psaumes [11] rédigés par les Pasteurs A. Maillot et A. Lelièvre ont rencontré, depuis la parution du premier en 1961, un succès mérité dans le public d’expression française. Épuisé aujourd’hui, ce premier volume consacré aux Psaumes 1 à 50 [12] avait besoin d’une révision et d’une mise à jour. Les auteurs ont heureusement accompli le travail, tout en renonçant à récrire leur introduction ; c’est qu’ils envisagent de la reprendre un jour. La nouveauté de cette seconde édition réside surtout dans la traduction pour laquelle les auteurs ont bénéficié de leur collaboration à la Traduction Œcuménique de la Bible. La présentation des notes critiques a beaucoup gagné en clarté (on notera que les mots en caractère hébreu sont rares et toujours accompagnés d’une translittération). Le commentaire enfin a été revu, surtout pour neuf Psaumes. À lire attentivement ces pages, quiconque cherche à prier Dieu avec et par le Psautier trouvera une aide précieuse, discrète et directe.
Dom J. Le Moyne, de Ligugé, à qui l’on devait déjà une étude sur les Pharisiens [13] avait présenté sa thèse doctorale sur Les Sadducéens [14] à l’Institut Catholique de Paris. Véritable somme sur le sujet, cette étude de haute tenue scientifique apporte toute la lumière possible à ce jour sur l’une des sectes juives les plus importantes à l’époque du Christ. Dans une première partie, l’auteur examine critiquement les sources, à savoir les témoignages de Flavius Josèphe, issu d’une famille très vraisemblablement sadducéenne et devenu pharisien, ceux du Siracide, ouvrage qui paraît être pré-sadducéen (cf., par exemple, Si 45, 24 et 50,24, selon le texte hébreu) et du 1 Maccabées, de tendance sadducéenne (il ignore entre autres la résurrection) ; on ne trouve rien sur cette secte dans les apocryphes intertestamentaires, les Jubilés, le Testament des XII Patriarches, Henoch, l’Assomption de Moïse ; entre Qumrân et les Sadducéens, il n’y a aucun rapport ; l’auteur recueille ensuite tous les renseignements épars dans la littérature rabbinique, dans le Nouveau Testament, et enfin chez les Qaraïtes et les Pères de l’Église, qui ne nous apportent pratiquement rien de neuf qui soit historiquement solide. La deuxième partie de l’étude analyse les divergences entre Sadducéens et Pharisiens. La plus connue est celle qui touche à la résurrection, niée par les premiers qui s’en tiennent au Shéol du Pentateuque, mais affirmée par les seconds. Les uns et les autres s’opposaient encore dans pas mal de questions liturgiques ou judiciaires ; ainsi les Sadducéens refusaient qu’on mette à mort des faux témoins si celui qu’ils avaient faussement accusé n’avait pas été exécuté ; l’histoire de Suzanne en Dn 13, par contre, suit l’opinion pharisienne. L’auteur rassemble encore des divergences entre les deux sectes au sujet du clergé et des femmes (auprès desquelles les Pharisiens jouissaient d’un grand prestige). La dernière partie du livre est synthétique ; elle tente de cerner le mystère des Sadducéens : qui sont-ils ? Certes la documentation qui nous est parvenue est fragmentaire et unilatérale : la littérature sadducéenne disparut entièrement après la destruction de Jérusalem en 70 après le Christ. Il est toutefois permis d’affirmer que ce groupe religieux n’était pas comme tel sacerdotal, quoique le grand prêtre et le haut clergé fussent Sadducéens ; la secte ne se rencontrait probablement qu’à Jérusalem. Leur attitude fondamentale semble avoir été la fidélité à l’Écriture lue au sens littéral. L’ouvrage s’achève par une esquisse de leur histoire (20 pages à lire). Notons cette prise de position : d’après les récits de la Passion dans les Évangiles, les Pharisiens ne jouent aucun rôle actif en vue de la mort de Jésus ; selon le P. Le Moyne, « les prêtres en chef et le grand prêtre, qui étaient Sadducéens, sont les responsables de la mort de Jésus » (p. 404). Cette étude minutieuse, enrichie de nombreux index, fera date.
Les principales conférences données à une session de professeurs de séminaires et d’universités catholiques, en juillet 1970, à Issy-les-Moulineaux, sont éditées sous le titre Révélation de Dieu et langage des hommes [15]. J. Audinet exposa les difficultés de la catéchèse actuelle à l’endroit du terme « révélation » et il proposa d’insister davantage sur le fait que l’Église est dans le monde, ce qui implique communication et dialogue. H. Bouillard analysa le concept de « révélation » à Vatican I et à Vatican II, puis dans la problématique actuelle ; il suggéra de préciser entre autres le rapport entre révélation objective et révélation reçue par le sujet, le rapport entre la révélation divine et l’interprétation humaine. I. de la Potterie parla du Christ comme figure de révélation d’après saint Jean : lumière, vérité, parole. L. Derousseaux traita du statut du Christ dans la Révélation. Enfin G. Geffré, l’éditeur du recueil, posa le problème de l’actualisation de la révélation dans la culture contemporaine ; selon lui, « une réflexion plus poussée sur la structure de la révélation comme Parole de Dieu dans et par une parole humaine nous aide à poser correctement le problème de l’actualisation de la parole de Dieu dans l’Église » (p. 9). Ce volume est à recommander aux professeurs des classes supérieures de nos collèges et lycées, ainsi qu’aux responsables de la pastorale auprès des adultes.
C’est une rapide histoire de la doctrine que J. Beumer présente dans L’Inspiration de la Sainte Écriture [16]. Partant de ce qu’en dit la Bible elle-même, il parcourt successivement toutes les grandes étapes de la réflexion chrétienne, à l’époque des Pères, des Scolastiques médiévaux, depuis le temps de la Réforme et du Concile de Trente jusqu’à Vatican IL On trouvera dans ce petit livre une mine de renseignements, ainsi qu’une bibliographie portant sur chaque étape. Forcément succinct, l’exposé est clair et va à l’essentiel.
En février 1971, la Faculté de théologie protestante de l’Université de Genève organisa deux soirées consacrées au thème Analyse structurale et exégèse biblique [17]. F. Bovon a fait précéder l’édition des communications faites à ces rencontres par une présentation générale sur « Le structuralisme français et l’exégèse biblique ». Vient alors une première analyse structurale d’un texte de l’Ancien Testament : la lutte de Jacob avec l’ange, en Gn 32,23-33, que R. Barthes soumet à l’analyse textuelle selon sa propre méthode ; plus que des résultats ou même une méthode, il propose une « manière de procéder » : analyse séquentielle ou inventaire et classement des actions, analyse actantielle qui répartit les personnages en six catégories formelles d’« actants » (Sujet, Objet, Destinateur, Destinataire, Opposant, Adjuvant), analyse fonctionnelle qui relève les fonctions ou actes narratifs. R. Martin-Achard publie en contrepoint une étude exégétique du même texte, selon trois démarches successives : établissement du texte, sa délimitation et ses principaux éléments constitutifs (texte jahviste, hormis un doublet au début et une glose à la fin), – recherche du genre littéraire, à la suite de Gunkel, – lecture du texte dans son contexte immédiat, puis élargi. Ensuite J. Starobinski propose une analyse littéraire de Mc 5, 1-20, le démoniaque de Gerasa, et F.-J. Leenhardt donne du même texte une lecture exégétique originale par l’itinéraire personnel qu’il emprunte. Ces deux diptyques permettent au lecteur de procéder à une confrontation des deux méthodes, structuraliste et exégétique, mais il est regrettable que les auteurs ne soient pas entrés eux-mêmes dans un véritable dialogue qui eut permis de mieux savoir si l’analyse structurale peut apporter quelque chose à l’exégèse.
Comprends-tu ce que tu lis ? Cette question de Philippe à l’Éthiopien (Ac 8,30), D. Lys, de la Faculté de Théologie protestante de Montpellier, la reprend en tête d’une Initiation au sens de l’Ancien Testament [18]. Dans un style parfois sans élégance, l’auteur présente une méthode originale qui éveillera l’intérêt du lecteur désireux de bien comprendre l’Ancien Testament, de le faire sien et d’en communiquer le message aujourd’hui. Beaucoup de bonnes choses, avec toutefois des schématisations rapides, sinon outrancières.
C. Westermann, exégète protestant allemand de renom, aborde dans L’Ancien Testament et Jésus-Christ [19] les rapports entre les deux Testaments. Traitant le sujet successivement à propos des livres prophétiques, historiques, psalmiques et enfin sapientiaux, il montre que la relation entre promesse et accomplissement est fondamentale, sans être exclusive ; car, en raison du fait que Dieu a accompagné le Peuple élu depuis Abraham jusqu’au Christ et en raison de la diversité des écrits de l’Ancien Testament, on peut dire que les rapports entre ce dernier et le Christ sont multiples.
« Quelle signification prend la formule « loi et évangile » employée dogmatiquement quand elle est basée sur la même formule employée historiquement (par l’exégèse et la théologie bibliques), ceci dans le contexte du rapport entre l’Ancien et le Nouveau Testament ? » (p. 11). C’est une réponse à cette question que propose G. Siegwalt, de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg, dans son livre La Loi, chemin du Salut [20]. Bref, il tente de « fournir la base d’une réflexion dogmatique sur le rapport entre l’Ancien et le Nouveau Testament » (p. 14). Recueillant les données d’exégèse du Nouveau Testament, puis celles de l’Ancien Testament, il s’attache, dans la première partie de cette étude, à déterminer les rapports entre élection, alliance et loi : la loi trouve son lieu dans l’alliance (sinaïtique), œuvre de grâce, qui, elle-même, a son fondement dans l’élection qu’elle concrétise ; la loi de l’alliance, de ce point de vue, est le chemin du salut qui va de la promesse faite à Abraham à son accomplissement, mais, à cause du péché, la loi tient aussi une fonction judicatoire sur laquelle insistent les prophètes et l’Apôtre ; devenue chemin de mort, la loi est contre-balancée par l’espérance de la nouvelle alliance ; jusqu’à présent on peut parler de Loi servante. Mais, comme le montre la seconde partie, la loi apparaît le plus souvent dans le Nouveau Testament et dans les milieux pharisiens de l’époque comme une entité absolue, non plus reliée à l’alliance de grâce, mais considérée comme l’instrument donné à l’homme pour faire son salut, un moyen dans sa main pour réaliser sa justice ; ce retournement de perspective s’explique à partir d’une situation pécheresse, d’une rupture d’alliance ; l’homme devient alors esclave de la loi : la loi devient asservissante. L’Ancien Testament a-t-il lui-même préparé ce légalisme ? A cette question, la plus grave peut-être dans ces problèmes, l’auteur ne donne que de trop brefs éléments de réponse (p. 216-219) ; il n’empêche que, surtout dans sa première partie, ce livre, assez ardu, mérite d’être lu attentivement.
Pour mieux comprendre Le péché originel dans l’Ancien Testament [21], J. Scharbert propose de situer Gn 3 non seulement dans le cadre de pensée du Moyen Orient ancien, mais aussi à l’intérieur de tout l’Ancien Testament et de tout le mouvement de son histoire littéraire depuis le Yahviste jusqu’au livre de la Sagesse. La thèse de l’auteur est que l’Ancien Testament enseigne le caractère héréditaire de la faute originelle, même si la nature, l’occasion, etc. de cette faute restent mystère. On le sait, cette thèse traditionnelle est aujourd’hui controversée entre les théologiens et les exégètes, tant protestants que catholiques. Si la présentation de J. Scharbert, avec son insistance sur l’aspect clanique de la pensée biblique ancienne, ne manque pas d’intérêt, pas plus que le parcours proposé à travers toute l’histoire de la formation de l’Ancien Testament, on reste un peu sur sa faim après l’analyse trop rapide du texte de Gn 3 lui-même. Mais nul doute que cet ouvrage ne vienne enrichir le dossier déjà important sur le sujet.
Les dix articles de P. Grelot réunis sous le titre De la mort à la vie éternelle [22] ont paru entre 1961 et 1968 dans diverses revues ou mélanges français et belges. Leur rapprochement en un volume ne garantit pas leur parfaite synthèse, mais répond plutôt à leur unité profonde malgré des chemins différents. Les deux premiers sont de longues études sur deux thèmes importants de la théologie biblique, le péché et la mort, à la lumière de l’Ancien et du Nouveau Testament ; le chapitre IX, consacré à la richesse et à la pauvreté dans l’Écriture, suit, mais plus succinctement, le même itinéraire. Les chapitres III, IV et V s’attachent uniquement à l’Ancien Testament pour y chercher les aspects positifs de l’existence offerte à l’homme, les biens promis par Dieu à Israël, la présence et la communion avec Dieu. Les courts chapitres VI et VII touchent à des sujets fort précis : la promesse de la résurrection et de la vie éternelle à la lumière de Dn 12,1-3, et l’eschatologie dans le livre de la Sagesse comparé aux apocalypses juives, surtout à 1 Hénoch. Les chapitres VIII et x concernent essentiellement le Nouveau Testament : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23,43) et le problème de la foi dans le quatrième évangile. Il valait la peine de rassembler ces études ; en effet, « les problèmes existentiels du péché et de la rédemption, de la mort et de la vie, en constituaient en quelque sorte le lieu géométrique » (p. 8), et ce lieu est de première importance pour la théologie et pour l’existence chrétienne.
C’est un petit recueil savoureux et plein de santé religieuse que livre le Père P. Pautrel : Vers toi ils ont crié. La prière dans les récits de l’Ancien Testament [23]. L’humour et le bon sens ne manquent pas dans ces méditations qui n’ont rien de sophistiqué : l’auteur le proclame d’ailleurs sans ambages : « je déclare hautement que ce livre est un écrit résolument « anti ». Anti-formgeschichte, anti-cybernétique, anti-structuraliste, anti-liturgique, anti-sécularisationniste ! » (p. 4), mais il porte réellement à la prière et à l’admiration devant les évocations de tant de grandes figures de l’Ancien Testament. Ces vingt-deux prières spontanées sont à lire, surtout par temps de sécheresse ou de fatigue.
Les méditations théologiques que H. Haag consacre à Trois visages de Dieu [24] pourraient en aider beaucoup, en particulier les cercles bibliques, à trouver le chemin d’une lecture réfléchie et priante de l’Écriture. « À l’aube des temps » Dieu se révèle comme le Créateur et l’homme comme tombant dans le péché (Gn 2-3) [25], mais Dieu promet à l’homme le salut. Lors de l’Exode, Dieu « devient mon salut » : six péricopes tirées du livre de l’Exode servent d’amorce à de brèves méditations sur les hauts-faits de Yahvé, sur ce qu’il fait de son peuple et ce qu’il lui propose. Enfin le Christ apprend à ses disciples à dire le Notre Père.
Dans La Bible racontée [26], la romancière américaine Pearl Buck reprend les meilleurs récits de l’Ancien et du Nouveau Testament dont la lecture sobre et savoureuse peut enchanter l’imagination et le cœur des jeunes auxquels nos éditions de la Bible ne conviennent guère. Les adultes aussi liront avec plaisir ces pages généralement toute proches du texte sacré. Elles couvrent les livres suivants : Genèse, Exode, Nombres 13-14, Deutéronome 31-34, Josué, Juges, Ruth, 1 et 2 Samuel, 1 et 2 Rois (jusqu’à Élisée), Jonas, Daniel (hormis les ajouts en grec), Esdras et Néhémie, Isaïe 9 et 11 (qui sert de passage entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament), les Évangiles et, pour terminer Actes 1-2. On constate donc que les écrits sapientiaux, les prophètes et les épîtres du Nouveau Testament n’ont pas été retenus, et cela se comprend dans une certaine mesure. On regrettera peut-être qu’une place n’ait pas été faite aux récits concernant Ézéchias et Josias, alors que Daniel en reçoit une bien grande ; les deux livres des Maccabées, inclus par les catholiques dans la Bible, n’ont pas non plus été retenus ; le résultat est qu’entre Élisée (au IXe siècle avant le Christ) et Jésus, il y a fort peu de choses.
Bien connu pour ses travaux de géographie biblique, M. Du Buit, O.P., de l’École Biblique de Jérusalem, réunit dans Voir la Terre Sainte [27] quantité de renseignements utiles au pèlerin qui veut à la fois préparer quelque peu son voyage et avoir en poche, durant ses déplacements sur les lieux, une petite somme très maniable. Il trouvera dans cette plaquette une description géographique du pays, enrichie de quelques cartes sommaires, puis un exposé historique succinct, de la préhistoire à l’époque actuelle, une présentation de Jérusalem et des sanctuaires des trois religions qui s’y côtoient, puis, selon l’ordre des livres de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, un bref résumé de l’histoire sainte, enfin, une liste alphabétique des noms de lieux, avec une brève explication historique, suivie de tableaux chronologiques. Manuel précieux pour bien découvrir la Terre Sainte telle qu’elle est aujourd’hui. Dommage que dans le choix des photos, par ailleurs excellent, si peu de place soit faite aux lieux saints chrétiens (une seule et mauvaise photo du Saint-Sépulcre, p. 64).
E. Spatz a rassemblé dans Voir Israël [28] un choix de photographies en couleur ou en noir et blanc de toute première qualité technique, qu’un texte de V. Malka, fort bien écrit, serein et respectueux de la foi de chacun accompagne. L’itinéraire proposé au lecteur, au pèlerin, part de Jaffa-Tel Aviv, passe en Galilée, monte à Jérusalem et parcourt la Judée, le Negeb et se termine au mont Sinaï. Il manque un chapitre sur la Samarie, sur Sichem. Par ce bel ensemble, les auteurs aideront certainement le lecteur à percevoir la diversité des croyances qui vivent côte à côte en Terre Sainte. Toutefois quelques erreurs valent d’être notées : à la p. 62, la photo représente non pas l’église du Saint-Sépulcre, mais celle de la Dormition sur l’actuel Mont Sion ; en haut de la p. 66, il s’agit de la façade de l’église de Gethsémani ; des identifications admises par certains (Gallicante, p. 66 ; Lithostrotos, p. 69) sont aujourd’hui de plus en plus contestées par les spécialistes. Quoi qu’il en soit, voilà un vrai régal pour les yeux.
Pour mieux comprendre l’âme juive actuelle et ce qui l’anime, on lira avec intérêt le recueil d’A. Neher intitulé Dans tes portes, Jérusalem [29], où il réunit près d’une vingtaine de textes, de longueur variée, dont la plupart furent écrits durant les six dernières années. Le pèlerin chrétien qui lira ces pages au style admirable comprendra mieux ce qu’il verra sur place, mais peut-être aura-t-il comme nous l’impression que, s’il n’y avait les p. 122-124, Dieu n’attire plus beaucoup l’attention de l’Israël d’aujourd’hui.
Il est généralement malaisé de savoir rapidement ce qui a été écrit ces dernières années sur telle ou telle péricope de l’Écriture ou sur un thème biblique précis que l’on voudrait étudier plus spécialement. Le Père Langevin répond au souhait de beaucoup en publiant un premier fort volume de Bibliographie Biblique [30] ; il s’en tient pour l’instant à la littérature catholique parue durant les quarante dernières années (notamment 70 revues), réservant à un second tome, à paraître d’ici trois ou quatre ans, les publications non catholiques, parmi lesquelles figurent quelques-unes des plus importantes revues d’exégèse. Ce dossier se divise en cinq parties : I : Introduction à la Bible ; II : L’Ancien Testament (on suit l’ordre de nos Bibles catholiques, sauf pour les prophètes qui sont rangés selon l’ordre alphabétique français : Abdias, etc.) ; III : Le Nouveau Testament (selon l’ordre traditionnel) ; IV : Jésus-Christ (les thèmes principaux rangés selon l’ordre alphabétique : Adam (Nouvel), Agneau de Dieu, etc.) ; V : Thèmes bibliques. Signalons que pour chaque livre de l’Écriture, cette Bibliographie fournit la documentation chapitre par chapitre et verset par verset [31]. À la fin du volume on trouvera un index des noms d’auteurs, une liste des rubriques, éditée, comme l’introduction et les mots-vedettes du volume, en cinq langues : français, anglais, allemand, italien et espagnol ; les renvois sont facilités par le fait que toute publication retenue est flanquée d’un numéro d’ordre : le P. Langevin a réuni 21.294 titres ! Ce nouvel instrument de travail sera des plus utiles non seulement pour les exégètes, mais aussi pour tous ceux qui s’attachent sérieusement à l’intelligence de l’Écriture ; il devrait figurer dans les bibliothèques des maisons de formation, dans celles que fréquentent les prêtres, les religieux et les religieuses, et dans celles qui s’ouvrent à tout chrétien.
Faut-il rappeler le travail important réalisé par les exégètes polonais ? La Bibliographie biblique polonaise annotée (1964-1968) [32], éditée par J. Frankowski, rassemble plus de 550 titres de livres, d’articles ou de recensions résumés en quelques lignes en polonais, mais la préface, l’introduction et la quasi-totalité des titres sont également traduits en français.
St.-Jansbergsteenweg 95
B-3030 HEVERLEE, Belgique
[1] A. Neher. L’essence du prophétisme. Coll. Diaspora. Paris, Calmann-Lévy, 1972, 21 x l4, 322 p.
[2] J. J. Coutts. Prophètes et Rois d’Israël. Coll. théologique « Clé ». Yaoundé, Éd. Clé, 1971, 21 x 14, 156 p., 600 F CFA.
[3] R. Voeltzel. Élie, le prophète, ascète, homme politique. Coll. « Flèches ». Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1972, 18 x 11, 96 p.
[4] P. Auvray. Isaïe 1-39. Coll. « Sources Bibliques ». Paris, Gabalda, 1972, 24 x 16, 338 p.
[5] L’auteur maintient le texte hébreu de la tradition massorétique tel qu’il est, sauf à lire au shéol au v. 11 et à rejeter le roi d’Assour au v. 17 (glose d’ailleurs erronée). Le dialogue continue celui des versets précédents 7, 1-9. C’est Yahvé qui parle au roi Achaz par l’intermédiaire du prophète (v. 10 ; cf. 7, 3 : et tu diras...) : « demande n’importe quel signe, si extraordinaire soit-il » (v. 11) ; c’est déjà le signe de l’Emmanuel qui est implicitement visé. Mais Achaz refuse l’acte de foi qui lui est demandé (v. 12) et Isaïe le lui reproche (v 13) ; Dieu lui-même va donner ce signe que le roi refuse de demander : « la jeune fille (le mot hébreu ‘almah désigne une jeune femme, destinée au mariage ou à la maternité, une « demoiselle » d’un certain rang social) est enceinte et elle va enfanter (futur prochain) un fils et elle l’appellera (lectio difficilior) Emmanuel », Dieu avec nous ; par son nom et donc sa personne, l’enfant garantit le salut (v. 14) ; il recevra une nourriture de choix, riche et abondante (v. 15) ; avant même qu’il ait atteint l’âge du discernement, c’est-à-dire avant quelques années, la terre des royaumes de Damas et de Samarie sera dévastée par l’Assyrien (v. 16) et, dans un avenir non précisé, Yahvé fera venir sur Juda une ère de prospérité analogue à celle des règnes de David et de Salomon (v. 17).
[6] R. Vuilleumier et C.-A. Keller. Michée, Nahoum, Habacuc, Sophonie. Coll. « Commentaire de l’Ancien Testament », XI b. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1971, 25 x 18, 222 p., 36 FS.
[7] Disons encore un mot de la traduction de 3,14-18a, péricope qui intéresse l’exégèse du récit de l’Annonciation (Lc 1). En 3,15a, alors que la Bible de Jérusalem traduit « Yahvé a levé la sentence qui pesait sur toi » (avec Yan Hoonacker, Crampon, Dhorme, Osty), Keller préfère suivre l’hypothèse de Wellhausen (1893), tout en utilisant un mot qui évoque un peu trop (mais dans quel sens ?) mai 68 : « YHWH écarte de toi tes contestataires » : cette dernière traduction ne me paraît pas être « certainement la bonne », comme l’affirme le commentateur. En 3, 15b, Keller traduit « tu ne connaîtras plus de malheurs », littéralement : « tu ne verras plus... » (avec Van Hoonacker, Crampon, Dhorme, Osty), corrigeant le texte massorétique « tu ne craindras plus » (cf. B. J.). En 3, 17b, la B. J., Dhorme, Osty suivent la Septante « il te renouvelle » en modifiant légèrement une lettre ; Keller accepte la même modification, mais comprend le sens du verbe à partir de l’arabe et traduit « il court » ; cette interprétation paraît douteuse dans le contexte ; Van Hoonacker (1908) avait proposé d’intervertir deux lettres du verbe hébreu et lisait « il tressaille », ce qui dans le contexte paraît encore préférable. Ces quelques remarques sur un très beau texte montrent la difficulté qu’il y a à traduire l’hébreu de la Bible et voudraient inciter le lecteur à conserver un sens critique.
[8] L. Monloubou. Un prêtre devient prophète : Ézéchiel. Coll. « Lectio divina », 73. Paris, Éd. du Cerf, 1972, 22 x 14, 184 p. La Revue des Communautés Religieuses 1965, p. 92, a rendu compte du livre du même auteur, Amos et Osée, Paris, 1964.
[9] A. Chouraqui. La vie quotidienne des Hébreux au temps de la Bible : Rois et Prophètes. Paris, Hachette, 1971, 20 x 13, 264 p.
[10] G. Von Rad. Israël et la Sagesse. Genève, Labor et Fides, 1971, 21 x 14, 392 p., 33 FS.
[11] Cf. Vie consacrée, 1971, p. 52.
[12] A. Maillot et A. Lelièvre. Les Psaumes. Traduction, notes et commentaires. Psaumes 1 à 50. 2e éd. Coll, de Commentaires bibliques. Genève, Labor et Fides, 1972, 21 x 15, 326 p., 24 FS.
[13] Rédigée avec A. Michel et publiée dans le Supplément au Dictionnaire de la Bible, 7 (1965), col. 1022-1115. R. Vuilleumier et C.-A. Keller. Michée, Nahoum, Habacuc, Sophonie. Coll. Commentaire de l’Ancien Testament, XI b. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1971, 25 x 18, 222 p., 36 FS.
[14] J. Le Moyne, o.s.b. (†) Les Sadducéens. Coll. Études Bibliques. Paris, Gabalda, 1972, 25 x 16, 464 p.
[15] Révélation de Dieu et langage des hommes. Coll. « Cogitatio fidei », 63. Paris, Éd. du Cerf, 1972, 22 x 14, 160 p., 18 FF.
[16] J. Beumer, S.J. L’inspiration de la Sainte Écriture. Coll. « Histoire des Dogmes ». I. Les fondements de la foi, 5. Paris, Éd. du Cerf, 1972, 22 x 14, 128 p. L’édition originale allemande a paru en 1968.
[17] Analyse structurale et exégèse biblique. Essais d’interprétation. Coll. « Bibliothèque théologique ». Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1972, 23 x 16, 128 p., 22 FS. – Nous avons étudié dans Vie consacrée, 1972, p. 63, l’ouvrage collectif Exégèse et herméneutique, dont la deuxième partie abordait les mêmes questions que le recueil ici recensé.
[18] D. Lys. Comprends-tu ce que tu lis ? Initiation au sens de l’Ancien Testament. Coll. Lire la Bible, 30. Paris, Éd. du Cerf, 1972, 19 x 14, 142 p.
[19] C. Westermann. L’Ancien Testament et Jésus-Christ. Coll. « Lire la Bible ». Paris, Éd. du Cerf, 1972, 19 x 14, 92 p.
[20] G. Siegwalt. La loi, chemin du Salut. Étude sur la signification de la Loi dans l’Ancien Testament. Coll. Bibliothèque théologique. Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1972, 23 x 16, 244 p., 31,50 FS.
[21] J. Scharbert. Le péché originel dans l’Ancien Testament. Coll. « Quaestiones disputatae », 9. Desclée De Brouwer, 1972, 21 x 14, 166 p.
[22] P. Grelot. De la mort à la vie éternelle. Coll. « Lectio divina », 67. Paris, Éd. du Cerf, 1971, 22 x 13, 276 p.
[23] R. Pautrel, s.j. Vers Toi ils ont crié. La prière dans les récits de l’Ancien Testament. Supplément à Vie chrétienne (nos 141-145). Paris, Vie chrétienne, 1971, 21 x 16, 144 p., 8 FF.
[24] H. Haag. Trois visages de Dieu. Coll. « Méditations théologiques », 3. Desclée De Brouwer, 1972, 20 x 13, 144 p., 177 FB.
[25] Sur ce point, les p. 36 s. sont bonnes : elles contrastent avec celles dont nous rendions compte dans Vie consacrée, 1972, p. 59 s.
[26] Pearl Buck. La Bible racontée. Paris, Stock, 1972, 25 x 16, 354 p.
[27] M. Du Buit. Voir la Terre Sainte. Coll. « Lieu dit ». Paris, Éd. du Temps, 1972, 18 x 13, 134 p., 8 h.-t. couleurs, 57 ill., 8 cartes, 15 FF.
[28] Voir Israël. Éd. E. Spatz et V. Malka. Coll. « Voir ». Paris, Éd. Réalités, 1972, 27 x 24, 160 p. avec 150 ill. en noir et 80 en couleur, 55 FF.
[29] A. Neher. Dans tes portes, Jérusalem. Coll. « Présences du judaïsme ». Paris, Éd. A. Michel, 1972, 18 x 11, 142 p.
[30] P.-É. Langevin, s.j. Bibliographie biblique 1930-1970. Québec, Presses de l’Université Laval, 1972, 26 x 18, XXVIII-942 p., $ 45.
[31] Un certain nombre d’erreurs ou d’imprécisions se sont malheureusement glissées dans le relevé ; voici par ex., pour Daniel (p. 194-196) : n° 4894, lire Rinaldi, G. et Vaccari, A. ; après le n° 4897, ajouter un article de Siegman, E. F., dans CBQ 18 (1956) 364-379 et un autre de Gruenthaner, M. J., dans CBQ 8 (1946) 72-82 et 201-212 ; le même article est mentionné aux n° 4898 s. ; avant 4922, ajouter un article de Mackenzie, R. A. F., dans SCR 9 (1957) 15-20 ; l’article mentionné au n° 4935 est signé par F. V(attioni).
[32] Polska Bibliografia Biblijna adnotowana za lata 1964-68. Édit. J. Frankowski. Warszawa, Akademia Teologii Katolickiej, 1971, 24 x 16, 296 p.