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La vie religieuse comme créatrice de milieu

François d’Assise De Munck, o.c.s.o.

N°1971-1 Janvier 1971

| P. 42-49 |

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Le religieux et la religieuse, saisis par la Parole de Dieu, voudraient, dans leur vie, donner à cette Parole une plénitude de retentissement. Une expérience de Dieu se situe au point de départ. La vie religieuse ne sera que le déploiement progressif d’un projet de vie jailli de cette expérience initiale. Elle a donc une structure et un dynamisme essentiellement personnalistes. En dehors d’une dialectique d’amour et d’intimité avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint, la vie religieuse est vide de tout contenu significatif.

Parole de Dieu, vie religieuse et milieu de vie

Un élément va différencier la vie religieuse de la vie menée par l’ensemble des chrétiens. Cet élément est le caractère de plénitude et de permanence avec lesquelles le religieux entend se laisser saisir par la Parole qui l’a séduit. Toute sa vie, désormais, est appelée à se dérouler dans le rayonnement de cette Parole et dans une référence à elle. Il en résulte une volonté délibérée de s’engager dans un style de vie qui permette à la Parole de Dieu de se déployer totalement. D’où une série d’options et de refus qui seront la mise en œuvre des conseils évangéliques : conditionnement pour une entière disponibilité (ascèse, si vous voulez) et résultante d’une suite généreuse du Christ Jésus.

Un engagement irrévocable assure la permanence de ces options et de ces refus. De cette manière, le religieux transfère déjà dans la stabilité de Dieu toute sa destinée dont le monnayage, désormais, se déroulera dans la zone d’attirance de la Cause finale. Il désire ainsi soustraire sa destinée, autant que faire se peut, à l’inconstance de sa faiblesse et la considérer déjà comme chose même de Dieu [1].

Ce que nous venons de dire pourrait s’appliquer à une vie simplement consacrée. Pour que l’on puisse parler d’une vie religieuse, au sens où nous l’entendons actuellement, un autre élément semble devoir intervenir : le milieu.

La notion de milieu peut rendre service pour une approche de la signification humaine et théologale de la vie religieuse. Le terme et dès lors la notion de milieu sont à la mode. On parle des milieux diplomatiques, ecclésiastiques, militaires, économiques, etc. Dans le monde des gangsters on parle aussi « du milieu ». Tous ces milieux constituent des mondes un peu à part. Ils ont leur finalité, leur morale, leur code d’honneur, leur système de répression parfois. Surtout, ils ont leur échelle de valeurs. L’homme crée aussi son milieu en fonction de son échelle de valeurs, de son projet de vie, de la finalité qu’il s’est imposée. Il nous apparaît comme créateur de milieu. Un peu partout on voit éclore les « milieux ». Un supermarché est un milieu. Tout y est conditionné pour que le client entre dans les vues de l’entreprise : acheter ce dont il a besoin et surtout ce dont l’entreprise veut promouvoir la vente. Éclairage, sonorisation, déploiement de couleurs, publicité, service d’accueil, facilités de crédit, tout converge pour entretenir les besoins existants et pour en susciter de nouveaux. De même les entreprises américaines créent de toutes pièces, en Europe, des milieux industriels répondant aux normes et aux projets économiques d’outre-Atlantique. Les jeunes mariés aussi entendent, dans leur foyer, créer un milieu qui favorise leur idéal de vie et qui en soit l’expression. L’homme est créateur de milieu. C’est une loi de la vie.

Cette loi joue aussi dans la vie religieuse. Le religieux et la religieuse n’entendent pas seulement donner, dans leur vie, une plénitude de retentissement à la Parole de Dieu qui les a séduits ; ils n’entendent pas seulement s’engager dans un style de vie qui permette à cette Parole de se déployer totalement ; ils entendent aussi créer un milieu de vie en fonction de cette Parole, un milieu de vie pour Dieu.

La Parole de Dieu, point ultime de référence, suscite en effet une synthèse nouvelle impliquant un réajustement de l’échelle des valeurs. On retrouve ici une loi de la physique et de la biologie : un ordre supérieur assume les réalités d’un ordre inférieur mais dans une synthèse nouvelle, où leurs virtualités reçoivent une impulsion et une animation neuves, qui les portent en quelque sorte au-delà d’elles-mêmes, assumées qu’elles sont par un dynamisme supérieur [2]. Cela nous permet d’entrevoir les limites nécessaires du mouvement de sécularisation et de désacralisation. Peut-être ne sommes-nous pas assez sensibles à la radicale nouveauté de l’événement chrétien. Le monde profane et les valeurs naturelles ne sont plus simplement monde profane et valeurs naturelles. Depuis que Jésus a envoyé son Esprit Saint – ultime dynamisme de vie – tout est repris dans une synthèse supérieure où le point de référence désormais est la Trinité Sainte, de qui tout vient et vers qui tout va.

Le milieu de vie créé par les religieux et les religieuses se présentera nécessairement comme une contestation – et une contestation non violente – d’un monde élaboré trop souvent sans référence à Dieu, comme sans référence aux besoins les plus profonds de l’homme.

Les thèmes de la contestation et de la non-violence peuvent nous aider pour une intelligence et une pastorale de la vie religieuse. Ils peuvent faire comprendre pourquoi le religieux s’autorise à prendre une certaine distance vis-à-vis d’un état de choses qui ne lui semble pas totalement conforme à la Parole de Dieu et qui ne lui permet pas de vivre dans la logique de cette Parole. Ses préférences, en tout cas, vont à d’autres valeurs.

Limites nécessaires de la sécularisation et de la désacralisation, avons-nous dit, limites aussi de l’ouverture au monde ou plutôt juste intelligence de cette ouverture. Cette ouverture ne peut aller sans choix de préférence ni sans refus. Une option pour la plénitude de Dieu et de son Royaume s’accompagne nécessairement d’une réaction vitale de défense, apparentée au phénomène du rejet, et qui résulte d’une mise en présence de réalités incompatibles. Elle implique aussi une préférence donnée à tout ce qui peut favoriser l’emprise de la Parole de Dieu sur nous et la prolonger en nous. Pauvreté, célibat, obéissance, silence, dépouillement, engagement apostolique et caritatif, retrait du monde pour certains doivent être compris dans cette perspective.

La nature du milieu réalisé par la vie religieuse se présentera comme la parfaite émanation de celle-ci. Essentiellement elle sera constituée par les liens mutuels de personnes rassemblées pour Dieu et son Royaume dans une unanimité portant sur la fin et sur les moyens. Dans ses grandes options permanentes et dans ses choix successifs particuliers, elle sera au service des personnes dans leur croissance humaine et leur projet de vie consacrée à Dieu. Il y faudra une ambiance favorable à l’approche de Dieu dans la prière et l’étude, favorable aussi aux échanges fraternels en profondeur et à une certaine forme d’accueil et de partage. On ne voit pas comment cela pourrait se faire sans dépouillement, sans zone de silence favorisant la prière et la méditation, et sans un certain distancement vis-à-vis de l’agitation du inonde. L’utilisation des techniques de diffusion semble devoir rester discrète.

Les modalités concrètes que prendra le milieu réalisé seront variées presque à l’infini. Tout dépendra de la finalité qu’on se propose et des moyens qu’on entend mettre en œuvre. À la limite, on trouve la modalité monastique où le distancement vis-à-vis du monde prend une densité géographique. C’est le cas pour la vie cistercienne. Les fondateurs de Cîteaux sont allés jusqu’au bout des possibilités dans l’élaboration d’un milieu conçu en fonction d’un projet de vie. Qui se penche sur les documents architecturaux, les productions littéraires, les documents juridiques des premiers cisterciens ne peut manquer d’être frappé par l’unité d’inspiration qui anime ces différentes manifestations de vie. Elles sont l’expression dans le site, la pierre, la législation et les écrits spirituels, d’une expérience religieuse faite d’amour de Dieu et des frères dans le silence et la solitude. Elles manifestent aussi la volonté de créer un milieu où cette expérience puisse se développer sans entraves pour arriver jusqu’à son terme qui, chez les cisterciens du XIIe siècle, s’exprimait dans le commentaire du Cantique des Cantiques, fruit remarquable d’une spiritualité du désert dans le cadre d’une vie communautaire.

Avec Cîteaux, nous avons un cas limite. Bien des milieux religieux, surtout de nos jours, se contentent d’une mise en œuvre de moyens beaucoup moins contraignants. Un minimum reste cependant nécessaire pour favoriser une expérience de Dieu faite en commun, pour en assurer la stabilité et pour l’exprimer dans le quotidien de la vie. Aujourd’hui comme hier les vocations ne manquent pas. Ce qui manque peut-être ce sont des milieux stables caractérisés par une sécurité ouverte, où les jeunes trouvent la joie des certitudes et un environnement qui soutienne et favorise leur expérience de Dieu. Là où ces milieux existent les vocations se présentent, surtout s’ils y trouvent une réelle exigence humaine et spirituelle. « Les jeunes sont prêts pour plus, disait une religieuse, mais pas pour moins ».

Déjà il est possible de toucher du doigt le rayonnement produit par des milieux de fraternité, de silence, de prière et de partage. Je songe à une communauté de contemplatives non cloîtrées vivant près de Paris dans la pauvreté, le silence, la prière et le partage. La moyenne d’âge des religieuses est de trente ans. Elles accueillent 12.000 personnes par an et, faute de place, en refusent 30.000. Leur réalisation a été contestée. On leur a reproché de créer un milieu aseptique, isolé du monde. Ainsi tout le monde aurait le droit de se créer un milieu en fonction de ses convictions et de son projet de vie, et ce droit serait refusé à ceux qui s’efforcent de susciter un milieu de vie à la lumière de la primauté de Dieu et de sa Parole ! Cela montre à quel point les valeurs en fonction desquelles la vie religieuse élabore son milieu risquent de n’être pas appréciées. Ce malentendu et le malaise qui en résulte sont inévitables. À la suite de Jésus, il y a dans la vie religieuse une expérience nécessaire de la kénose.

Vie religieuse et vie du monde ; l’expérience nécessaire de la kénose

Dans un monde qui se passe volontiers de Dieu – et apparemment fort bien – une vie pour Dieu n’est guère appréciée. Les consacrés eux-mêmes expérimentent parfois douloureusement le décalage entre un monde qui, subitement, trouve des possibilités de réalisations insoupçonnées jusqu’ici et une vie humble répondant mal aux espoirs qu’on avait fondés sur elle et dont les résultats semblent sans proportion apparente avec les renoncements qui y sont demandés. Et on panique...

C’est sans raison pourtant. L’expérience de ce décalage n’est pas neuve. Elle constitue un élément nécessaire de la condition chrétienne ici-bas. Cela apparaît nettement dans l’histoire des premières communautés chrétiennes. Nos évangiles, l’apocalypse et les autres écrits du Nouveau Testament ne peuvent se comprendre si l’on n’a devant les yeux la condition des premiers chrétiens qui ont accueilli la Bonne Nouvelle. Ayant voué leur foi au « Kyrios », au Fils de l’Homme, ils sont entrés dans le Royaume de Dieu. À la place d’une sécurité temporelle, ils expérimentent l’insécurité, souvent le mépris, parfois la persécution. Le mirage d’un royaume et d’un messianisme temporels restait difficile à évacuer. Dans un but pastoral, les évangélistes rappellent à ces chrétiens la nature véritable du Royaume de Dieu. C’est le cas plus particulièrement pour saint Marc.

Dans son évangile, saint Marc nous montre le Fils de l’Homme, le Seigneur, Celui qui a les promesses du Royaume, inhiber le rayonnement de sa puissance et ne laisser filtrer de sa royauté que l’indispensable pour qu’on puisse entrevoir la qualité de sa personne et la portée de son message. Pour le reste, c’est la conspiration du secret. Le motif du secret, c’est l’humble condition du Kyrios, qui, avant d’être glorifié, devra subir la passion et la mort. C’est bien ainsi que se présente le message de Marc. Après la confession de Pierre vient la prédiction de la passion, puis, aussitôt, Jésus insinue que celui qui veut aller à sa suite – c’est cela être son disciple – devra s’engager dans la même voie et consentir à ce que sa condition royale de fils de Dieu ne soit pas encore manifestée. Pour faire comprendre aux chrétiens auxquels il s’adresse que telle est leur condition spécifique dans le monde, Marc s’efforce de montrer dans tout son évangile que telle fut aussi la condition spécifique de Jésus sur terre.

Il faut lire à ce sujet les belles pages du Père Georges Minette de Tillesse dans son ouvrage sur Le Secret messianique dans l’Évangile de Marc.

« ...la pointe ultime du secret messianique n’est pas christologique, dogmatique, mais pastorale. Marc s’adresse à une Église persécutée et déconcertée par la persécution. Elle s’attendait plutôt à un triomphe du christianisme, puisque le Christ est ressuscité. Tout comme les chrétiens de Thessalonique étaient scandalisés du retard de la parousie, ceux-ci comprennent difficilement que l’Évangile soit tenu en échec et que les chrétiens soient décimés comme de vulgaires perturbateurs de l’ordre public.
Marc leur répond que cette situation est tout à fait normale. Le destin du Christ n’était pas seulement salvifique, il était aussi le prototype mystérieux de celui des chrétiens. Le serviteur n’est pas plus grand que le Maître..., et Marc donne en exemple à ses chrétiens le Christ qui, tout Fils de Dieu qu’il fût, a choisi volontairement la passion et la croix, parce que telle était la volonté du Père. Marc veut apprendre à ses chrétiens qu’il aurait été tellement facile et tellement « naturel » au Fils de Dieu de s’assurer un triomphe spectaculaire, s’il avait seulement laissé se manifester l’extraordinaire puissance qui émanait de lui. Et cependant il a repoussé avec violence cette possibilité, car elle ne représentait pas la pensée de Dieu, mais la pensée des hommes (Mc 8,33). Ce qui vaut du Christ, vaut de l’Église (Mc 8,34) ; elle aussi devra boire le calice qu’il a bu et être baptisée du baptême dont il a été baptisé (Mc 10,39).

Ce texte nous aide à comprendre la situation du chrétien dans le monde. En Occident nous ne vivons sans doute pas dans une Église persécutée, mais qui niera que les valeurs religieuses et humaines préconisées par l’Évangile ne se heurtent à l’incompréhension, sinon à l’hostilité ? Si tout notre projet de vie est axé sur ces valeurs, il est normal que nous expérimentions le décalage entre la vie d’un monde en pleine expansion temporelle et notre condition d’humilité résultant de l’option que nous avons prise pour le Royaume de Dieu et ses exigences. Avec saint Jean nous pouvons dire : ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Dès maintenant nous sommes enfants de Dieu. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne connaît pas Dieu (cf. 1 Jn 3,2 et 1). Il est normal pour un religieux de poursuivre sa route dans la joie et la confiance en consentant à n’être pas compris ni apprécié dans la spécificité même de son engagement de vie.

Le religieux et la religieuse saisis par la Parole de Dieu, entendent, dans leur vie, donner à cette Parole une plénitude de retentissement. Ils s’engagent dès lors de manière définitive dans un style de vie qui favorise cette plénitude et la manifeste. Il en résulte un milieu de vie élaboré en fraternité sous la responsabilité d’un père, où tout est ordonné en fonction d’une échelle de valeurs pensée à la lumière de la Parole de Dieu et mise au service de la personne prise avec toutes ses exigences de croissance humaine et de consécration à Dieu. Cela implique des options mais aussi des refus. Ces refus s’apparentent au phénomène biologique du « rejet » et constituent une réaction vitale de santé et de défense contre tout ce qui pourrait entamer ou entraver la plénitude et la permanence de la fidélité à la Parole entendue. Il est normal dès lors que la vie religieuse se présente comme une contestation non-violente d’un monde qui n’est pas toujours élaboré en fonction du dynamisme vital nouveau qui nous a été donné dans l’Esprit Saint dont l’irruption réassume tout le monde créé dans une synthèse nouvelle. Le milieu de vie élaboré par les religieux voudrait être la parfaite épiphanie de cette synthèse nouvelle. Fait surtout de relations interpersonnelles, ce milieu sera aussi le résultat d’options permanentes et de choix successifs qui lui assureront son caractère de « milieu de vie pour Dieu ». Les modalités concrètes de réalisation seront variées presque à l’infini, mais la mise en œuvre d’un minimum de moyens demeure toujours indispensable.

Ces milieux de vie élaborés d’après la synthèse nouvelle résultant de la venue de Jésus et de l’envoi de l’Esprit Saint courent le risque de n’être pas compris par ceux qui n’ont pas reçu la connaissance du Père et du Fils. Les chrétiens, les religieux et les religieuses, ne sont pas perçus par le monde dans leur richesse propre. Ce qu’ils sont n’a pas encore été manifesté. Dans un monde en pleine expansion temporelle, ils expérimentent l’humilité d’une vie pour Dieu. Vraiment fils de Dieu, ils expérimentent combien la manifestation de cette condition est ici-bas humble et dépouillée. De la sorte ils participent au mystère de Jésus qui, étant « de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu... Il s’humilia, obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une croix » (Ph 2,6-9).

Telle fut la condition de Jésus, telle est aussi la condition ici-bas du chrétien et plus particulièrement des religieux et religieuses. Leur vie se veut en effet pleinement ordonnée en fonction des valeurs eschatologiques du Royaume.

Pour aller à lui sortons hors du camp

Jésus-Christ est le même hier, et aujourd’hui, il le sera à jamais (He 13,8). Les composantes essentielles de son mystère restent permanentes. Les lois du Royaume ne changent pas. Dans un beau texte, l’auteur de l’Épître aux Hébreux nous montre comment la nouveauté transcendante de la personne et du message de Jésus a provoqué l’incompréhension. Il nous dit aussi que, fidèles à cette nouveauté transcendante, les chrétiens auront à participer au mystère pascal de Jésus.

L’application de ce texte à la vie religieuse est séduisante. Il en souligne un aspect essentiel et permanent auquel nous devons être attentifs dans notre souci de renouveau. Je voudrais le citer en guise de conclusion.

Jésus lui aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Par conséquent, pour aller à lui, sortons hors du camp, en portant son opprobre. Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir. Par lui, offrons à Dieu un sacrifice de louange en tout temps, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. Quant à la bienfaisance et à la mise en commun des ressources, ne les oubliez pas, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à vos chefs et soyez-leur dociles, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte ; afin qu’ils le fassent avec joie et non en gémissant, ce qui vous serait dommageable (He 13,12-17).

Abbaye N.D. d’Orval
B-6283 ; VILLERS-devant-ORVAL, Belgique

[1Voir à ce sujet les belles pages du P. J. de Finance, « Essai sur l’agir humain » (Analecta Gregoriana 126). Presses de l’Université Grégorienne, Rome, 1962, 335-345.

[2Voir à ce sujet J. de Finance, op. cit., p. 18 et 19.

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