Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Le vêtement religieux

Pierre-Marie Delfieux, f.m.j.

N°2012-2 Avril 2012

| P. 123-139 |

Sur un sujet délicat, un fondateur nous livre, avec verve et humour, l’expérience de sa famille monastique. Peut-être ces lignes permettront-elles de réfléchir à ce qui s’engage, dans les plus simples apparences, d’une identité reçue et portée intérieurement.

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« L’habit ne fait pas le moine », dit à juste titre l’Occident. « Mais il y contribue », ajoute avec raison l’Orient chrétien. Parmi les vêtements qui marquent l’être, la condition et l’histoire de l’homme, un des plus caractéristiques, des plus significatifs et des plus importants est, sans conteste, le vêtement religieux. De tout temps et partout, quelles que soient leurs religions ou leurs confessions, d’une façon ou d’une autre, le prêtre, le religieux, la religieuse, le consacré se sont situés, présentés, affirmés avec un habillement propre. Que ce soit un habit particulier, une tenue donnée ou un signe distinctif, peu importe ; tous et toutes ont porté plus ou moins quelque chose qui les typaient pour ce qu’ils étaient, représentaient et annonçaient. Il suffit d’interroger ici (j’y reviendrai) l’histoire et la sociologie pour s’en convaincre.

Or voici qu’à la fin de ce XXe siècle vieillissant, toute une part de la chrétienté occidentale s’est lancée dans l’abandon, parfois sans conditions, de l’habit sacerdotal et religieux. Qu’on se rassure tout de suite : je ne suis pas un nostalgique de la soutane à boutons, de la cornette amidonnée ou du rabat plastronné ! J’ai milité le premier – ce n’était pas très original ni très difficile – pour un bon aggiornamento sur le sujet. Il s’imposait !

Mais comment ne pas s’interroger à présent, en toute objectivité, courageusement peut-être, sereinement en tout cas, mais aussi franchement, sur ce que cette « mise à jour » a effectivement… mis à jour ? Avant d’avancer une réflexion de fond, rappelons d’abord brièvement les faits, les intentions sous-jacentes, les efforts escomptés et les premiers résultats obtenus.

Un nécessaire aggiornamento

Au cours de ce XXe siècle, marqué par tant de mutations, de bouleversements, de nouveautés, de modernités, une « remise à jour » s’imposait. Dans l’Église qui annonce l’avenir avec la grâce du passé, pour un franc engagement dans le présent, toute une rénovation était nécessaire. Nova et vetera. En lançant l’idée d’un aggiornamento, le bon pape Jean XXIII l’engageait carrément dans ce tournant.

Le problème est que le terme est difficilement traduisible en d’autres langues. Aggiornamento, en italien, est plein de nuances et de subtilités ; porteur de tout un monde, aussi indéfinissable qu’imagé, clair dans le fond mais bien imprécis dans la forme, où chacun pouvait entendre un peu ce qu’il voulait. Au demeurant, il fallait dépoussiérer, rajeunir, améliorer, adapter, réformer. Mais nul ne pouvait dire, et pour cause, comment, puisqu’il s’agissait pour toute une part d’innover et d’aller de l’avant. Sans abandonner les valeurs acquises, les richesses du passé, le donné des expériences éprouvées, bien évidemment. Dès lors « mettre à jour » signifiait-il se mettre au goût du jour et du monde ? Ou mettre le monde au goût du « Jour de Dieu » ? Entre les deux, s’ouvrait, pour l’Église, un espace de réflexion, d’expérimentation, de créativité, de liberté. Comment le regretter ? Dans cette prudente audace – ou cette audacieuse prudence –, a toujours été sa force et sa vitalité.

Pour ce qui était de l’habit sacerdotal et religieux, déjà bien mis en question, on pouvait donc réfléchir, discuter, tenter des expériences et avancer, après les suggestions, des solutions. Comment s’en priver ? La question, de fait, se posait comme elle s’est toujours posée et se pose encore. Il fallait donc aller de l’avant. Et, pour toute une part, en Occident du moins, l’avancée se fit, dans le sens d’une modification d’abord, d’un abandon ensuite, de ce qui typait jusque-là la tenue du prêtre, de la religieuse, du religieux et parfois même de certains moines.

De bonnes raisons

Il ne faut pas trop vite crier à la légèreté ou au scandale. D’honorables raisons conduisaient à envisager un vrai changement dans le domaine vestimentaire. Elles s’inscrivaient à la fois et à juste titre en positif et en négatif. En négatif, on voulait gommer l’image excessivement cléricale d’une présence jugée trop visiblement affirmée. On souhaitait aussi effacer l’idée de vétusté peut-être un peu fortement accrochée à la perception d’un habit suranné. On recherchait surtout à se libérer d’une tenue en habit long, ressentie comme malcommode, peu pratique et inadaptée aux exigences de la vie moderne. Et l’on désirait enfin affranchir le prêtre et le religieux d’une image de marque les typant trop fortement, peut-être comme des personnages vénérés ou des êtres à part, quelque peu déphasés. En somme, il fallait aller vers plus de liberté, de simplicité, de modernité et d’authenticité.

En positif, on cherchait d’abord à favoriser une insertion plus directe et plus grande au cœur du monde. On désirait lui témoigner plus de présence et de proximité en évitant toute singularité vestimentaire jugée séparatrice ou discordante. On visait à plus de normalité afin de se rendre plus crédible et plus vrai. Et l’on escomptait ramener ainsi tout à l’essentiel, en privilégiant l’intérieur du cœur aux dépens de l’extérieur de l’être. Au total, on serait de la sorte plus évangélisateur, mieux admis, mieux compris et conduit à plus de vérité. On allait passer du faux paraître à l’authenticité de l’être.

Quelques autres motivations

Dans cet empressement vite systématisé à vivre l’abandon de l’habit sacerdotal et religieux, tout était-il si clairement conduit par les bonnes intentions ci-dessus avancées ? On peut, loyalement, s’interroger. Sans entrer dans un procès d’intention, contentons-nous de quelques questions. L’abandon de l’habit a-t-il vraiment conduit le monde sacerdotal et religieux à plus de crédibilité extérieure, de liberté intérieure, de simplicité de vie et d’authenticité de fond ? Il est permis d’en douter.

Est-on pour autant plus présent au monde et mieux inséré en étant habillé comme tout le monde ? En se fondant dans la masse, ne court-on pas le risque de s’y diluer ? On est levain dans la pâte oui, mais n’est-ce pas pour la faire lever ? De la volonté louable de discrétion à la recherche plus discutable de l’anonymat, il n’y a qu’un pas. Est-on sûr qu’il n’a pas été souvent franchi ? Ne peut-on apparaître un peu différent sans être pour autant séparé ? En s’habillant comme tout le monde, ne risque-t-on pas de vivre aussi à la façon de tout le monde ? L’habit civil peut paraître plus commode, mais est-ce parce qu’il permet aussi des accommodements ? Il est sûr en tout cas qu’avec un habit religieux, on ne va pas dans toutes les boutiques, devant tous les rayons de librairie, au sein de toutes les salles de spectacle, de tous les lieux de rencontre, comme si de rien n’était… On pourrait épiloguer. Toujours est-il que la frontière est étroite entre la fuite des exigences et le désir d’insertion ; entre la volonté de se rendre présent et le souhait de demeurer méconnu ; entre la recherche de crédibilité et le laisser-aller laxiste… Bref, sans jouer les Savonarole, on peut se demander si le désir, sans doute louable, d’être vrai, d’abord de l’intérieur, peut se passer de l’exigence et du soutien de ce par quoi on paraît aussi, à l’extérieur…

Mais laissons là cette recherche des motivations secrètes et des intentions passées, par trop subjective et indiscrète peut-être, puisqu’une nouvelle habitude acquise semble maintenant avoir pris le dessus, pour nous interroger plus objectivement au niveau des faits.

La double leçon des faits

On peut faire à ce niveau un double constat. Résultat bénéfique tout d’abord. La disparition ou la diminution de l’habit sacerdotal et religieux, hier encore si général et si voyant, ont conduit à une discrétion de bon aloi. Après tout, une certaine « décléricalisation » était devenue nécessaire et il reste quelque chose d’évangélique dans une certaine manière de vivre la « sécularisation ». Jésus ne nous demande pas de nous séparer du monde mais de nous garder de l’esprit du monde (Jn 17, 1-5). Sans doute y avait-il une présence insistante, par trop sociologique peut-être, à corriger ou à atténuer. Cela a été fait et je ne pense pas qu’il faille systématiquement le déplorer. De ce fait, tout un anticléricalisme a disparu, une familiarité nouvelle et de bon aloi est apparue. On peut dire aussi, en toute objectivité, que ce mouvement d’affranchissement à l’égard de l’habit a conduit à plus de simplicité, de commodité, de proximité pastorale et, par là même, d’acceptation sociale dans certains milieux. L’homme religieux n’est plus regardé aujourd’hui comme un être à part, derrière sa barrière ou sur son piédestal. Il y a donc eu de ce point de vue un aggiornamento, permis ou voulu par l’Église et qui reste bénéfique.

Résultat déplorable ensuite. Mais, avec le même regard objectif, on peut faire la constatation inverse. Qu’a donné cette disparition, pour ne pas dire cet abandon ? Cela n’a pas aidé spécialement les consacrés à vivre dans la fidélité à leur engagement. Les milliers de « départs », à commencer par les grands ordres religieux où la formation la plus solide était censé avoir été donnée, sont là pour en témoigner. Cela n’a pas aidé davantage le prêtre à trouver sa fameuse « identité » et nombre de crises nouvelles ont éclaté à partir de cette plongée sans bouée dans la « déclergification » sécularisée. Les vocations n’ont pas afflué pour autant et, comme jamais, les séminaires et les noviciats se sont vidés. Certains ordres ou instituts sont tombés, en chute libre notamment dans le cas de la vie consacrée féminine. Certes, le problème de l’habit n’explique pas tout (il serait sot de l’affirmer), mais qui peut sérieusement nier qu’il n’y ait ici un lien ?

Disons-le tout net : l’anticléricalisme a disparu ; mais n’est-ce pas parce que la visibilité de l’Église a fondu ? La familiarité a grandi ; mais n’est-ce pas parce que toute contestation évangélique n’est plus perçue ? Inversement, que voit-on, toujours au niveau des faits ? De nouvelles communautés surgir et qui, toutes, affichent le port de l’habit ou d’un signe clairement distinctif. Chacun le sait : dans le monde ecclésial, ce sont les jeunes générations qui restent les plus ouvertes à l’affirmation par la tenue de leur être religieux ou sacerdotal. Les pays du monde où la foi tient le plus semblent ceux où l’habit, face à l’athéisme le plus combatif parfois, est toujours porté. Et si l’on interroge, en toute objectivité aussi (non point par des sondages qui n’ont pas à déterminer une attitude évangélique, mais au niveau des cœurs profonds), le monde tant des croyants que des non-croyants, on est étonné de voir le respect souvent, et parfois le regret, de tout un monde de laïcs devant l’effacement de ce qui est vu comme une courageuse affirmation d’identité.

On le voit donc, au-delà des analyses, des constats et des interrogations, cette question du vêtement religieux, sans être majeure, n’est ni anodine ni secondaire. On doit s’interroger sur le fond. Peut-être même oser une proposition sur la forme. Je voudrais en tout cas essayer de dire ici pourquoi, en finale et tout bien pesé, car la question n’est pas si simple, je suis franchement pour le maintien de l’habit monastique et pour qu’on arrive à trouver une bonne solution au niveau du vêtement sacerdotal et religieux.

Le pourquoi du vêtement religieux : notre expérience

Je commencerai ma réflexion en donnant un témoignage vécu. Lorsque nous avons commencé notre aventure des « Fraternités monastiques de Jérusalem », au cœur de Paris, très tôt la question de l’habit a surgi. Quelle tenue, si tant est qu’il en faille une, fallait-il adopter ? Rester en civil avec une simple croix de bois nous est vite apparu insuffisant. Trouver un uniforme intermédiaire nous a semblé devoir être plus une gêne qu’un soutien. Devait-on revêtir un habit monastique et, en ce cas, que devait-il être, puisque le pire eut été de verser dans l’hétéroclite en laissant chacun faire ce qu’il voulait ?

La question n’est déjà pas très facile à formuler. La réponse fut encore plus difficile à trouver ! Un peu toutes les tendances, toutes les craintes, tous les désirs, toutes les audaces se trouvaient réunis dans nos rangs. Pour arriver à avancer, à unifier les avis, à arrêter une décision, à fixer un choix formel, la route a été laborieuse. Mais cela a eu le mérite de nous donner à réfléchir en profondeur et de peser, jusqu’en notre chair, le poids d’un risque à prendre et d’un choix à arrêter. Très vite il nous est apparu que nous étions à la fois très entourés et très seuls en face d’une telle décision. Tout un donné séculaire, en effet, nous était offert. Mais toute une nouveauté restait encore à préciser. Qui aurait pu nous conseiller ? Chacun restait sur sa réserve. Nous avons longuement pesé le pour et le contre, cherché d’un côté, essayé d’un autre, beaucoup prié pour savoir que faire. Finalement nous avons choisi.

Puisqu’on voulait être moines et moniales, il fallait le signifier. Puisqu’on voulait l’être au milieu du monde, il fallait que l’on y soit aidé. Puisque ce devrait être au cœur des villes, autant que ce soit remarqué. Plutôt que d’inventer quelque tenue « moderne » dont on s’est vite dit qu’elle daterait, tant la mode se démode, on a opté pour une forme classique qui avait toutes les chances de tenir et de dire d’emblée ce que depuis longtemps déjà elle signifiait. De ce point de vue, les données de l’histoire étaient assez claires. Un peu partout règles monastiques et maîtres spirituels parlaient de capuche. Il y aurait donc un capuchon (pratique avec le soleil, par grand vent et sous la pluie) ! Partout on parlait de ceinture. On mettrait donc une bonne ceinture de cuir autour des reins ceints. Toujours et partout, il était question d’habit long et de tablier. Allons donc pour le scapulaire, signifiant la tenue de service, et la longue tunique nous enveloppant tout entiers. De leur côté les sœurs ont fait le même raisonnement et le même chemin. Couleur ? La plus classique possible : donc, bleu marine pour les frères. Tissu ? Le plus commode possible : donc du « jean » et par là même bleu ciel pour les sœurs, avec un long voile blanc noué en foulard.

Un matin il a fallu passer à l’essayage et affronter le regard des voisins. Surprise ! L’habit surprend, mais il ne choque pas. Il marque chacun, mais il n’enlaidit personne. Les petits sont allongés, les gros amincis, les maigres étoffés, les grands normalisés, nul n’est lésé ! Plus de souci de tenue. Plus de singularités particulières. Chacun reste lui-même, mais toute une unité fraternelle apparaît. Et les langues se délient. Encouragements ici. Remerciements là. « On voit enfin réapparaître des hommes et des femmes dont on perçoit qu’ils sont donnés à Dieu ! ». De fait, les réactions sont étonnantes. Inattendues. Jamais hostiles. Souvent favorables, toujours respectueuses, parfois bouleversantes d’aveu. Ici, c’est le pompiste qui parle, sur l’autoroute. Là, l’hôtesse de l’air, dans l’avion. Ailleurs, le voisin du T.G.V., intrigué, interrogé, touché. Les enfants du collège, croisés chaque jour sur l’Allée des Justes ? Aucune hostilité ! Les commerçants du coin ? Ils se déversent en confidences. Des saluts dans la rue. Des sourires dans le métro. Des prêtres-ouvriers nous serrent la main : « Vous avez de la chance, vous, d’être moines ! ». L’assemblée liturgique ne diminue pas, elle augmente. Les jeunes ne fuient pas, ils affluent. Les vocations ne baissent pas, elles se lèvent.

Non, je ne verserai pas dans l’irénisme, le systématique, le « il-n’y-a-qu’à », ou le contentement satisfait. Ce témoignage, je le sais, n’a qu’une valeur relative. Il ne faut donc pas vouloir le généraliser. Mais il a le mérite de nous amener, par-delà l’anecdotique, à une réflexion de fond. Oui, pourquoi, en finale, opter plutôt pour que contre – car il faut bien choisir ! – le port, par les consacrés, d’un vêtement bien à eux ? J’énumérerai sept raisons essentielles.

La leçon de l’histoire

Un motif historique tout d’abord. Aussi haut que l’on remonte dans le temps, aussi loin que l’on aille dans l’étendue, toujours et partout, l’être consacré à Dieu est revêtu d’un certain habit. Des lévites du judaïsme aux marabouts de l’Islam, en passant par les bonzes bouddhistes ou les prêtres incas, ceux et celles qui se vouent à Dieu sont drapés d’un vêtement religieux. Du manteau des prophètes à la tenue des grands prêtres, le monde biblique lui-même est typé par cela. Maîtres, docteurs de la Loi, desservants du Temple, prêtres du Très-Haut, rabbis dans les synagogues, tous sont « revêtus » [1]. Dans la tradition chrétienne, depuis les plus anciens témoignages de la sociologie, de l’histoire, de l’iconographie, toute une suite apostolique, érémitique, monastique – des grands ordres aux tiers ordres en prolongeant par les congrégations et les instituts –, tout cela est marqué par la constante de l’habit.

L’Évangile, il est vrai, reste discret à ce sujet. Mais il nous est bien dit de Jésus qu’il avait une tunique sans couture (Jn 19,23). Et lorsqu’il envoie ses disciples en mission, il les oriente encore en ce sens en parlant de tuniques, de ceintures et de sandales, ce qui est manière assez claire de typer ses envoyés. (Mt 10,10 ; Mc 6,9) Aussi haut que l’on remonte dans l’Antiquité, on n’imagine pas autrement, à l’image de Marie, modèle des consacrés –, telle la Bien-aimée du Cantique avec toujours sa tunique et son voile (Ct 5,3 ; 4,1) – les vierges des premiers siècles apostoliques et les moniales des temps patristiques. Règles et traités spirituels nous disent assez ce qu’il en a toujours été ensuite.

On ne saurait trop tirer de cet argument historique et il ne convient pas de systématiser [2]. Il n’en reste pas moins que l’on a toujours intérêt à s’interroger sérieusement quand, tout d’un coup, une pratique en vient à contredire, de fait, ce que, pendant des siècles, l’Église a choisi de vivre en sa sagesse. Il y a là un poids d’expérience et de science qui a traversé les fluctuations et les aléas de l’histoire parce qu’il était bâti sur de solides données reçues et vérifiées qu’on ne saurait négliger. Tout peut se renouveler dans l’Église. Mais il faut se garder de trop contredire. Tout peut s’innover dans la créativité. Mais à condition que ce ne soit pas en contradiction avec la Tradition. À ce premier niveau déjà, la question n’est-elle pas posée ?

Témoignage et contestation

En second lieu, les consacrés sont des témoins. Ils ont été choisis, puis institués et envoyés pour cela (Jn l5,16). Pour être, en ce monde, des témoins d’un autre monde, et proclamer, dans ce temps où tout passe, des valeurs d’éternité. En ce sens, ils sont de vrais contestataires et, par là même, des « prophètes ». Ils vivent donc autrement puisqu’ils annoncent autre chose. « Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait bien. Mais parce que vous n’êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, le monde vous repousse. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : le serviteur n’est pas plus grand que son maître » (Jn 15,19-20). Cette contestation se montre donc autant par ce que l’on dit que par ce que l’on signifie.

Le vêtement peut aider largement à cela. En face de l’impérialisme de « la mode » qui a ses princes, ses idoles, ses servants et impose sans cesse à tous sa loi mercantile ; en face de sa versatilité qui en fait le règne d’une fantaisie souvent débridée ; en face de sa superficialité où tout est dans le paraître, le clinquant, le changeant, le dérisoire ; de son paganisme même, du fait qu’y triomphent souvent l’argent, l’eros et le gaspillage, l’habit religieux, tranquillement mais fermement, sans phrases, dit autre chose, autrement. Dans ce monde où tout change, où tout se consomme au plus vite, s’use au plus immédiat, la « perdurance » d’un habit qui « tient », renvoie plus loin et plus haut. Annonce un au-delà en faisant mémoire d’un passé, où la Source Vive a jailli.

Par la solidarité avec le monde des plus pauvres qui ne peuvent suivre le rythme d’une mode vestimentaire toujours changeante, souvent onéreuse, parfois vexatoire, l’habit religieux reste un signe où nombre de petits ou de démunis se trouvent rejoints et compris. Sans parler de ces foules immenses d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, du monde arabe, pour qui le vêtement commun reste encore au niveau de la nécessité la plus rudimentaire.

Par son orientation enfin nettement marquée vers le monde à venir, l’habit religieux prophétise un autre état de vie où nous serons, nous dit le Christ, « ni épouse ni mari, mais comme des anges dans les cieux » (Mt 22,30). L’homme moderne reste peut-être bien plus sensible qu’il n’y paraît à ce genre de témoignage silencieux où quelque chose de bien visible rappelle un invisible qui n’est point d’ici-bas. Sous toutes les latitudes et à toutes les époques, prêtres et religieux ont eu pour mission de rappeler au monde cela. Cela ne peut se faire sans une certaine « tenue », c’est-à-dire quelque chose qui tient et qui se respecte, à la fois simple, durable et disant l’essentiel. Peut-être plus que jamais notre monde a-t-il besoin d’habits de prophètes qui ne versent ni dans la contestation hippie ni dans le simplisme débraillé, qui disent, sans rien dire, à qui leur vie reste « re-liée ».

Le motif apostolique

Une raison apostolique s’ajoute à cela. C’est que l’habit peut aider grandement au témoignage, tant vis-à-vis du monde en général que de la chrétienté en particulier. Le monde attend de ceux qui disent croire en Dieu et vouloir le suivre que toute leur vie le signifie. Dans une époque où précisément tout cherche à se montrer, pourquoi les disciples du Christ auraient-ils à se camoufler ? Dieu, lui, s’est manifesté. Comme il est dit : L’Invisible s’est rendu visible à nos yeux. Le Christ a multiplié les signes parmi nous. Il revient aux premiers témoins de sa Présence – Qui vous écoute m’écoute (Lc 10,16) – de la laisser transparaître visiblement. Certes, la tenue civile n’est pas systématiquement un camouflage et l’anonymat vestimentaire pas nécessairement une lâcheté. Mais il est dit aussi qu’il n’y a pas à rougir du Fils de l’homme devant cette génération (Mc 8,38) et qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau car elle est pour tous ceux qui sont dans la maison (Mt 5,15-16). L’amour des hommes aussi appelle cela. Dans un monde où la visibilité ecclésiale, sacerdotale, religieuse tend à s’atténuer au point de presque disparaître en maints endroits, je crois que la manifestation tangible, clairement perceptible, discrète, joyeuse, mais vraie de ceux et celles qui ont mission apostolique, est plus nécessaire que jamais (2 Co 4,1-2.13). Au milieu de la réalité citadine où tout se fond si facilement dans le nombre ou l’anonymat, cette exigence est sans doute plus grande encore. Sur tes murailles, Jérusalem, je poste des veilleurs. Ni de jour ni de nuit ils ne doivent se taire (Is 62,6). La ville aussi attend cela. Les mégapoles ont le droit de voir cela : des hommes et des femmes qui ont le courage de paraître pour ce qu’ils sont.

Vis-à-vis de la chrétienté, l’attente parfois douloureuse se traduit souvent, si l’on sait l’écouter, par des souffrances silencieuses en face d’une foule d’abandons ; ou par la perte de crédibilité à l’égard de ceux et celles qui n’osent plus « se mouiller » pour signifier le Christ jusque dans leur tenue. Et ceci, le plus souvent, dans les milieux les plus simples ou les plus marginaux de la foi. Le « quitte-tout » apostolique invite par là même le disciple dépouillé de lui-même à revêtir le Christ (Ga 3,27). Cœur, âme, esprit et corps (Lc 10,27). Il est clair que cela ne passe pas d’abord ou seulement par la vêture d’un habit. Il est sûr qu’il faut, ici plus qu’ailleurs, se garder de tout triomphalisme, éviter toute singularité outrancière et toute inutile provocation. Mais l’humilité se situe ailleurs et le respect de l’autre n’interdit pas l’affirmation de soi et de sa foi. En toute paisible simplicité.

Tant dans le monde où nous sommes que dans l’Église dont nous sommes, notre vie sera d’autant plus à Dieu qu’elle manifestera Dieu. Du dedans d’abord. Mais aussi du dehors. Car l’idéal n’est pas la priorité de l’être sur le paraître, mais, comme en Jésus, l’identité de l’être et du paraître. Nous sommes corps et âme. Et puisque le corps est aussi pour le Seigneur, glorifions Dieu jusque dans notre corps (l Co 6,20).

Une grâce

Je dirai en quatrième lieu que l’habit religieux peut être une grande grâce personnelle et communautaire. Au plan personnel, toute une phénoménologie du vêtement pourrait nous dire ici ce que celui-ci représente au niveau de l’identité propre de l’individu. La nudité, on le sait, dépersonnalise, aliène, déshumanise. L’être humain ainsi « ex-posé » est comme jeté dehors (Gn 3). Inversement, le vêtement humain caractérise, situe l’individu, positionne la personne, affirme l’identité. Que n’a-t-on dit sur la fameuse « crise d’identité » du prêtre, de la religieuse ou du religieux dans le monde d’aujourd’hui. Qu’on réfléchisse donc ici, au nom même des lois de la psychologie, et l’on verra combien à ce seul stade déjà, il est plus important que l’on ne croit qu’il y ait conformité entre ce que l’on est en soi et ce qui est perçu de soi. Mieux vaut être appelé, abordé, aimé, écouté, suivi pour ce que l’on est que pour ce que l’on n’est pas. Sinon il y a, au niveau des cœurs et des esprits, des mentalités et des psychologies, tant à l’égard du regardé que des regardants, un risque de distorsion, de disjonction, bien plus important et plus grave qu’on ne saurait l’imaginer.

Au plan communautaire le vêtement est également porteur d’une valeur particulière. Il signe une appartenance, marque une fonction, type un mode de vie, exprime une mentalité. Si l’homme est un-être-en-société, on peut dire que l’homme religieux est un-être-en-communauté. Baptisé en Christ, marqué par le Christ, revêtu du Christ, le croyant devient en quelque sorte prêtre, prophète et roi. Dans la vie sacerdotale et religieuse, il est clair que cette appartenance, cet esprit de communion, cette marque fraternelle à la suite du Christ sont encore plus importants.

L’habit est là qui peut grandement aider à exprimer et à soutenir cette unité et à montrer cette communion. Point n’est question ici de plaider pour l’établissement d’un corps constitué. Mais le Corps du Christ existe déjà et nous sommes les témoins de sa vivante unité ! Ce n’est pas un hasard si, partout, au long des siècles, le monde monastique, les familles religieuses, le corps sacerdotal ont voulu exprimer leur unité par un même signe de visibilité. Ne mésestimons pas trop vite cette réalité psycho-sociale qui a aussi une valeur ecclésiale.

Au plan spirituel

Plus fondamentalement, le port d’un habit religieux peut être un enrichissement spirituel. L’Écriture est pleine d’enseignements à ce sujet. Le bien, en nous, doit transparaître. La vie intérieure, par nous, doit rayonner. Il ne faut donc pas se parer des œuvres du mal (Is 59,6), mais s’habiller du vêtement du salut et se draper du manteau de la justice (Is 6l, 10). Quitter la robe de la tristesse (Ba 5,1) pour mettre la tunique de la joie, gage de l’alliance renouvelée. Revêtir l’armure de Dieu et coiffer le diadème de l’Époux (Is 61,10 ; Ép 6,11). En un mot, s’habiller de lumière pour vivre en enfant de lumière (Ép 5,8).

Encore une fois, ce n’est pas l’habit qui fait le moine. Mais il peut l’aider à le devenir, lui rappeler constamment qu’à cette vocation de fond il est sans cesse appelé (1 Th 4,3 ; 5.16-17). Il conduit d’abord à l’humilité. Plus question de chercher à paraître, de se rendre conforme à l’esprit du monde, ni même d’être comme tout le monde. Mais d’accepter l’habit qui est donné. De revêtir simplement ce qui est reçu. De porter librement ce dont on nous a revêtu. Là est la vraie liberté. Peut-être pas l’indépendance, la fantaisie, l’autonomie (tout cela peut être fort intéressant, voire désencombrant et charmant), mais la liberté vraie. Paradoxalement, dans sa bure, le moine disparaît ! Dans sa tenue, le prêtre est mis en retrait. Dans son habit, la religieuse s’oublie. Leur « moi » est enfoui. Mais leur « je » est manifesté. C’est Paul le premier qui, parlant de revêtir le Christ, précise justement : Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2.20 ; 3.27). Revêtez-vous donc du Seigneur Jésus-Christ et ne vous souciez pas de la chair pour en satisfaire les convoitises (Rm l3, l4 ; Ep 4,24).

Il n’est pas de vie spirituelle, on le sait, sans le passage par le feu du creuset (l Co 3,13-l5). C’est l’ascétique qui conduit à la mystique. Et il est certain que le vêtement religieux représente toute une part d’ascèse. Et c’est pourquoi aussi il n’est guère prisé. L’habit reçu pousse au renoncement, ce renoncement justement que prône Jésus (Lc 9.23). Il invite à la perte du vouloir propre, à l’abandon de cet esthétisme subtil par où s’accroche notre moi le plus tenace. Rude épreuve parfois, mais dont le fruit sera l’approfondissement de l’être et la joie de l’âme. L’épanouissement de la vraie liberté et de la vraie personnalité.

Valeur de pauvreté aussi, tant au plan spirituel, dans l’abandon de tout avoir et amour-propre, que matériel dans l’économie nécessairement réalisée par l’unicité d’un même habit communautairement confectionné et quotidiennement porté. Solidaire, affective ou spirituelle, la pauvreté évangélique passe par ces chemins bien concrets où l’amour, donné aux plus petits actes de désappropriation, enrichit d’un trésor d’éternité (Mt 6,19-21 ; Mc 10,21 ; Lc 18,24-30).

S’il est vrai enfin que la vie spirituelle passe par la vertu, celle-ci, pour s’exprimer, a besoin d’être soutenue. Ne soyons donc ni présomptueux, ni naïfs. Toujours en combat entre le bien et le mal (Rrn 7,2 l), sans cesse tiraillé entre la chair et l’esprit (Ga 5,17), l’homme a besoin de garde-fous. Qui niera que l’habit religieux peut aider celui ou celle qui le porte à respecter son célibat consacré, à se garder de la colère, à surveiller ses attitudes et ses propos et même à revenir sans cesse à la prière ? Soyons vrais : que de faux pas auraient pu être évités, de retards rattrapés et même d’abandons empêchés, si le vêtement qui « fait » aussi le consacré avait toujours été fidèlement, courageusement gardé, dans le sens d’une redécouverte de la valeur spirituelle de l’habit religieux ?

Une docilité ecclésiale

Si l’on est attentif à ce que dit l’Église à ce sujet, il est certain qu’une obéissance ecclésiale s’impose en pareil domaine. Les faits sont faciles à répertorier. Personne, que je sache, dans l’Église hiérarchique, n’a jamais dit officiellement que l’on pouvait abandonner toute forme d’habit ou de tenue monastique, sacerdotale ou religieuse. Il semblerait même, au dire de nombre d’historiens que toute une série d’écrits, de prescriptions, de directives, hier encore en vigueur, n’aient jamais été annulés. Mieux, ils auraient été de loin en loin reformulés.

Ainsi, la position du pape Jean-Paul II, pour ne citer que lui, est très claire à ce sujet. Qu’on se reporte ici à toutes ses interventions, que ce soit à Rome, aux U.S.A. ou à Paris, pour n’en citer que quatre parmi tant d’autres. Ainsi, dans son allocution à Rome le l6 novembre 1978 : « Si vraiment votre consécration à Dieu est une réalité aussi profonde, il n’est pas sans importance d’en porter de façon permanente le signe extérieur que constitue un habit religieux simple et adapté : c’est le moyen de vous rappeler constamment à vous-mêmes votre engagement qui tranche sur l’esprit du monde ; c’est un témoignage silencieux mais éloquent ; c’est un signe que notre monde sécularisé a besoin de trouver sur son chemin comme d’ailleurs beaucoup de chrétiens ou de non chrétiens le désirent. Je vous demande d’y bien réfléchir » [3]. Une telle insistance de tous les papes depuis un siècle, jusqu’à Benoît XVI aujourd’hui, n’est pas sans raison profonde. Il ressort de tout cela un appel aux valeurs essentielles de témoignage, de détachement, de vérité, de simplicité, d’obéissance ecclésiale, d’exigence évangélique, de logique apostolique, d’amour témoigné à Dieu et aux hommes, de conformité au Christ et, pour tout dire, de joyeux abandon à la Providence. On ne saurait en faire fi [4].

Un sens mystique

Disons pour en finir que l’habit religieux a, au plus profond, une signification mystique. On pourrait mieux dire, par-delà tout motif historique, toute valeur prophétique, toute raison apostolique, toute grâce communautaire ou personnelle, toute richesse spirituelle ou obéissance ecclésiale, que c’est sa raison d’être essentielle. Pour bien comprendre la valeur de cette signification mystique du vêtement, quelques brefs rappels bibliques peuvent être utiles.

Il est significatif de voir combien, aux deux points alpha et oméga de la création (soit de l’histoire d’Adam, au commencement, à celle de la parousie et de la fin du monde), le vêtement occupe une place étonnante. Par suite de leur faute les plongeant dans la honte de la nudité, l’homme et la femme se voient offrir par Dieu, en pure miséricorde, des tuniques de peau dont il les revêt lui-même (Gn 3,2). Au terme de l’histoire marquant la fin du premier ciel et de la première terre, la Jérusalem nouvelle et éternelle apparaît comme une jeune mariée parée pour son époux (Ap 21,1-2). Et chacun des invités, pour ce festin de noces, est appelé à se présenter revêtu de la robe nuptiale (Mt 22,12). Au-delà de la symbolique biblique de ces récits, il n’est pas sans intérêt de voir le soin que Dieu lui-même accorde à ce vêtement qui remet l’homme en communion avec lui.

Tout aussi parlants et significatifs sont les deux gestes de la Vierge Marie et de l’apôtre Pierre, le premier au tout début et le second tout à la fin de l’évangile, qui portent l’un et l’autre sur le vêtement (Lc 2,7 ; Jn 21,1-18). Ce n’est pas le lieu de commenter ces passages bibliques, mais on entrevoit bien déjà toute la richesse symbolique et mystique qu’ils comportent. Ils nous montrent combien le vêtement intéresse Dieu et combien ce même vêtement peut devenir un chemin vers Dieu, lui qui est drapé de majesté et enveloppé du manteau de la lumière (Ps 104,2).

Toute une dimension nuptiale est ainsi manifestée, révélée. On anticipe déjà la joie des noces éternelles. À l’heure où on ne l’attend pas, l’Époux peut surgir. Au milieu de la nuit, son cri peut se faire entendre. Il faut donc rester toujours prêts, sans cesse éveillés, lampe à la main (Mt 25,6-13). En tenue de service et revêtus de la robe nuptiale, pour lui ouvrir dès qu’il frappera à la porte (Lc 12,35-40). À sa manière, à sa mesure, petitement, humblement, pauvrement, mais combien éloquemment, si l’on sait le vivre et le percevoir, l’habit monastique annonce cela. Le célibat sacerdotal préfigure cela. La vocation religieuse proclame cela.

Dans cette dimension eschatologique toute une annonce du Règne est lancée. Comprenne qui pourra ! Mais plus qu’on ne pense, peuvent le comprendre surtout ceux dont le cœur est humble et petit (Mt l9, 11-14). C’est en vue du Royaume des cieux que s’avancent ainsi sur les chemins du monde ceux et celles qui ont reçu pour mission de rappeler l’orientation de la terre qui ne peut survivre que tournée vers les cieux. Leur vêtement rappelle quelque chose de la grâce du premier paradis, si toutefois ils vivent en enfants de lumière qui marchent à la lumière (Ép 5,8 ; Jn 11,9-10). Et ils annoncent plus encore ceux et celles qui chantent là-haut, autour du Fils de l’homme, vêtus de robes blanches et suivant l’Agneau partout où il va (Ap 7,9 ; 14,4).

Comme à l’obscur, quelque chose de la lumière du ciel est alors annoncé sur la terre. Dans l’attente du Jour où sera remis à chacun l’étoile du matin (2 P 1,19 ; Ap 2,28).

N’est-ce pas ce que veut fondamentalement signifier la vêture à l’entrée dans la vie consacrée ?

[1Voir à cet égard Symbolique du vêtement dans la Bible du P. Edgar Haulotte s.j., Aubier, 1966.

[2Je sais les exceptions que l’on pourrait ici noter mais, à vrai dire, elles ne font que confirmer la règle.

[3Voir aussi son allocution du 15 novembre 1979, aux supérieures générales ; le 31 mai 1980, en France, à la rue du Bac ; etc.

[4En parlant du vêtement religieux, je pense essentiellement à l’habit monastique, et moins directement à la tenue sacerdotale sur la forme de laquelle je n’ai pas à me prononcer. L’important sur ce point étant l’existence d’un signe distinctif permettant de reconnaître qu’un prêtre est un prêtre, une religieuse, une religieuse, et les aidant à s’identifier eux-mêmes comme tels.

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