Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.

Chronique sur la vie consacrée

Événements et publications

Noëlle Hausman, s.c.m.

N°2010-1 Janvier 2010

| P. 54-61 |

Selon l’adage « à tout Seigneur, tout honneur », nous allons commencer cette chronique annuelle par les hautes figures de deux saints récemment canonisés, le religieux belge Damien De Veuster et la religieuse française Marie de la Croix, plus connue sous le nom de Jeanne Jugan (I). Mais d’autres visages encore ont traversé, cette année, les paysages éditoriaux (II). Par ailleurs, l’ordre des vierges tout entier s’est réuni à Rome, où d’autre part, le Dicastère chargé de la vie consacrée et des sociétés de vie apostolique a fêté ses cent ans d’existence (III). Aujourd’hui, l’année saint Paul a fait place à l’année du saint Curé d’Ars (IV).Voilà autant de portes d’entrées pour des recensions qu’il nous arrivera de mettre en perspective, au passage.

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Selon l’adage « à tout Seigneur, tout honneur », nous allons commencer cette chronique annuelle par les hautes figures de deux saints récemment canonisés, le religieux belge Damien De Veuster et la religieuse française Marie de la Croix, plus connue sous le nom de Jeanne Jugan (I). Mais d’autres visages encore ont traversé, cette année, les paysages éditoriaux (II). Par ailleurs, l’ordre des vierges tout entier s’est réuni à Rome, où d’autre part, le Dicastère chargé de la vie consacrée et des sociétés de vie apostolique a fêté ses cent ans d’existence (III). Aujourd’hui, l’année saint Paul a fait place à l’année du saint Curé d’Ars (IV). Voilà autant de portes d’entrées pour des recensions qu’il nous arrivera de mettre en perspective, au passage.

I. Héros et Saints

Joyeusement préparée, puis fêtée en Belgique, la canonisation romaine du Père Damien de Molokaï, prêtre des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie (Picpus) a peut-être permis à l’odyssée missionnaire du 19e siècle de réenchanter notre mémoire d’une chrétienté enfuie, mais surtout, elle a remis au devant de la scène l’une de ces figures puissantes du non-conformisme religieux qui finissent toujours par emporter tous les obstacles – à quel prix ! Bien connu de nos lecteurs pour les articles qu’il nous a offerts à propos de son éminent confrère [1], le père E. Brion a voulu, dans un opuscule écrit en collaboration avec S. Steyt, de l’Action Damien, montrer l’actualité du nouveau saint [2]. L’angle pédagogique choisi est très réussi, comme la mise en perspective historique des effets durables de l’engagement auprès des lépreux de notre société ; et, parmi les moins connus, l’influence décisive d’un livre consacré à Damien sur l’engagement de Sœur Emmanuelle au Caire (111). Les grandes lignes de la vie religieuse de Damien (comme la profession sous le drap mortuaire) sont fort à propos décodées et l’héritage social, proposé à qui voudra s’inscrire dans sa lignée.

Un autre prêtre de « Picpus », B. Couronne, s’est essayé, dans le genre « une petite vie de » à retracer l’ensemble du portrait [3], en trois tableaux : les racines (de Tremelo à Louvain) ; la mission (de la fin du noviciat aux premières années dans « les îles ») ; l’identification (Molokaï). Agrémenté d’une vingtaine de photos reproduites au fil du texte, l’ouvrage reprend, dans un style très alerte, l’ensemble de ses devanciers et remet, selon son propos, « sur le chemin de la source où le Père Damien a puisé » (9). À le lire, on comprend que Gandhi ou Francis James aient été saisis par l’apôtre au chapeau de paille que l’illustre R.L. Stevenson défendit d’avance contre toute « simplification » [4].

Sainte Jeanne Jugan, «  Tendresse de Dieu pour la Terre », titre superbement E. Leclerc, dans le tout petit et magnifique hommage rendu à la plus persévérante des pauvres [5]. « Le film d’une vie » indique d’abord (sans aucune division en chapitre) comment la mission, inspirée de Jean Eudes, réglée comme celle des Frères de saint Jean de Dieu, passa par vingt-sept ans de désert ; « les secrets d’une vie » montrent Dieu à l’œuvre et Jeanne, œuvre de Dieu (51), alors même que cette femme d’action n’écrivit rien. Une prière par l’intercession de Jeanne et une courte bibliographie achèvent ce délicieux petit ouvrage sur papier glacé, qu’une somptueuse icône écrite (mais ici, on dit « peinte ») par G. Pinecross orne de fragment en fragment avant sa révélation finale. Pouvait-on faire plus simple (et moins cher), en faisant aussi beau ?

II. Visages

Toujours au chapitre des réussites, il faut signaler d’abord, dans la série « Prières glanées », le volume dont le projet fut encore approuvé par Chiara Lubich en janvier 2008, donc peu avant son décès, le 14 mars [6]. Préfacé par le Cardinal G. Danneels, illustré par Lau Kwok-Hung, l’ouvrage propose, en six parties, des textes de la fondatrice des Focolari aussi bien que de nombreux auteurs dont elle a aimé les « paroles de vie ». Les œuvres de Hung valent à elles seules la contemplation.

« Chaque âme est un monde différent », dit le sous-titre d’un ouvrage de plus consacré à Sœur Faustine [7], et préfacé par Mgr G. Louis, évêque de Châlon, où se sont implantées des Sœurs « Faustynki ». On sait comment « l’apôtre de la Miséricorde », canonisée le 30 avril 2000, fut à l’origine de la désignation par Jean-Paul II du deuxième dimanche de Pâques comme « Dimanche de la Miséricorde divine ». L’introduction du Père J. Gora, o.p., signale le style parabolique du livre que les laïcs, croit-il, comprendront, puisqu’il parle d’amour. De multiples photographies sont reproduites, en couleur dans le cahier central ; elles permettent de reprendre le fil d’un récit composite, fait d’une série de sauts dans le passé et d’incessants retours au présent. L’auteur, qui nous semble avoir ainsi beaucoup ajouté au mystère, renonce, dans l’épilogue, à nous procurer encore autre chose qu’une utile chronologie.

L’amitié d’un père olivétain nous vaut la découverte de saint Bernard Tolomei (1272-1348), canonisé le 26 avril 2009 [8]. La brochure écrite par le P. Bernard-Marie Buchoud, richement enluminée, va de la naissance à Sienne au temps du choix, puis à la fondation de cette nouvelle branche d’un « olivier fécond ». La préface de l’Abbé général Michelangelo M. Tiribilli salue justement cette biographie allègre, qui offre par de rapides coups de pinceaux une série d’icônes de la vie d’un chevalier devenu, avec deux premiers compagnons, ermite, puis fondateur des « bénédictins blancs » ; quand il mourut (avec 80 de ses frères) de la terrible peste noire, l’ordre à demi décimé mit une douzaine d’années pour se reconstituer. Plus tard, la Congrégation devait s’ouvrir à différentes formes de présence féminine, et essaimer hors des frontières d’Italie (en France et en Israël notamment). Sans doute le message de saint Bernard Tolomei est-il d’annoncer que « tout homme est appelé à se laisser consumer par le feu de la divine charité, à contempler la beauté de la face de Dieu, et que cela suffit » (63).

Un an après la disparition de Sœur Emmanuelle, l’Association de ses Amis, désormais ASMAE (Association Sœur Emmanuelle Agir pour l’enfance défavorisée) peut profiter de la vente d’un album consacré à la Chiffonnière du Caire dans la collection « Champion de vie » qu’elle avait créée [9]. C’est joliment dessiné, bien mis en scène, et l’héroïne est, ici encore, bien plus sympathique (même dans ses limites) que son Institut religieux. On se demandera donc, dans son cas comme dans celui de Damien ou de Jeanne Jugan, si ces religieux magnifiques (la cause de Sœur Emmanuelle n’étant pas encore introduite) ne sont pas devenus tels envers et contre les familles spirituelles qui les ont pourtant portés là où leur fin les trouve. Et s’il en va ainsi, comment ne pas y réfléchir ?

Est-il possible qu’un supérieur général des Jésuites contemporain soit un jour béatifié ? C’est la question que l’on posera, contre l’avis des premières lignes de l’Avant-propos, à la lecture de l’ouvrage que les remarquables éditions Lessius viennent de consacrer au Père Pedro Arrupe [10]. Notre revue a publié naguère plus d’une dizaine d’articles du Préposé général qui fit passer la Compagnie de Jésus de l’avant à l’après-Concile. Dans l’ensemble foisonnant des contributions historiques et spirituelles de l’ouvrage, traduites avec un soin exceptionnel par une pléiade de collaborateurs, soulignons trois morceaux choisis : « La XXXIIe Congrégation générale », dont les décrets furent « renvoyés » par Paul VI (A. Alvarez Bolado), « Pedro Arrupe et la vie religieuse post-conciliaire » (M. Alcala), « Contributions à une biographie intérieure » (I. Iglesias). Plusieurs annexes facilitent la consultation de ces centaines de pages, traversées par la puissante spiritualité d’un homme qui avait fait vœu du plus parfait et s’y tint, autant qu’à la dévotion au Cœur de Jésus qui lui paraissait résumer sa vie. On s’interrogera longtemps sur la radicalisation qu’il souleva, dès les commencements de son gouvernement et dans sa propre province d’origine, vers une Compagnie polarisée, comme tant d’autres instituts entre deux types d’observance, celle de « toujours » et celle de « demain ».

III. Des Revues-Evénements

On considérera comme un événement éditorial la parution du volume que Sequela Christi, périodique de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique (CIVCSVA), a consacré pour l’essentiel aux cent ans de ce dicastère [11] ; le sommaire plurilingue (italien, anglais, français, espagnol, allemand) résume les études importantes de l’ouvrage : « Cent ans au service de la vie consacrée » (A. Bocos) ; « La vie consacrée, une longue histoire. A-t-elle encore un avenir ? » (A. Riccardi) ; « La vie monastique et son sens pour l’Église et la vie religieuse aujourd’hui » (V. J. Dammertz) ; « La présence ecclésiale du monachisme féminin. Aspects sociologiques » (G. Dalpiaz) ; « La présence ecclésiale du monachisme féminin en Espagne » (Idem). Mais vient d’abord « la parole du Saint Père » (le 14 octobre 2008, son intervention au Synode sur la Parole de Dieu ; le 6 octobre, la méditation proposée à la même assemblée ; le 20 novembre, son discours à la réunion plénière de la CIVCSVA ; le 29 novembre, son allocution à des Séminaires régionaux). Ensuite, sous la rubrique « Études et Commentaires », on trouve les contributions susdites de Mgr Dammertz, de G. Dalpiaz sur l’ensemble des monastères féminins du monde entier (avec 16 tableaux chiffrés) et sur le monachisme féminin espagnol en particulier (9 tableaux). Sous la rubrique « dall’esperienza » s’expriment deux supérieures (l’une cistercienne du Danemark, l’autre, carmélite d’Espagne). C’est alors que sont présentés, dans un papier d’une autre couleur, les relations et interventions de la journée du 22 novembre 2008, marquant le centième anniversaire de l’existence autonome de la Congrégation dédiée aux affaires des religieux : elles sont l’œuvre de M. Spinelli, du Cardinal F. Rodé, de A. Merino, d’A. Riccardi. La communication de P. Chavez Villanueva et L. Madore, soit les présidents des Unions masculine et féminine des Supérieurs généraux d’abord en italien, ensuite en français, vaut d’être méditée : elle demande, en fait, que les religieux soient davantage admis au dialogue avec leur propre Dicastère… D. Castenetto intervint également comme présidente de la Conférence mondiale des Instituts séculiers et Mgr G.A. Gardin, en tant que Secrétaire de la Congrégation. Après ces pages « oranges », sont encore reproduites diverses activités de la Congrégation, dont l’intéressant rapport de Mgr Gardin à la Plenaria susdite (avec des chiffres de la population mondiale) et celui du Père E. Hernandez Sola, à propos du dialogue interreligieux ; ce fort volume s’achève sur quelques contributions plus administratives.

La livraison suivante du même périodique publie, en dehors de « la parole du Saint Père » et des activités propres au Dicastère, l’entièreté des Actes relatifs au Congrès de l’Ordre des Vierges consacrées qui s’est tenu à Rome du 15 au 20 mai 2008 [12]. A partir du discours de Benoît XVI, les contributions se déroulent dans leur ordre d’exposition ; puisque nous y avons déjà fait écho [13], ne reprenons que les titres des interventions publiées en français : « Aspect historique de la consécration des vierges et sa renaissance au 20e siècle » (M. Metzger) ; « Ecclesia virgo. La virginité dans l’Église et la virginité de l’Église » (Y. de Andia) ; « Voulez-vous reconnaître le Christ comme votre Époux ? » (J.-P. Cattenoz). On y ajoutera les interventions diverses du Cardinal F. Rodé. Un excellent dossier, qui ne convainc cependant pas dans sa réponse péremptoire à la délicate question de l’admission à la consécration des vierges de jeunes femmes ayant vécu d’une manière qu’on qualifierait d’anarchique – j’ai cru bon d’étayer ailleurs une position non convenue sur le sujet [14].

La revue Mission de l’Église a consacré son dernier numéro de l’année 2009 au thème « Annonce de l’Évangile et interculturalité » [15] ; il contient, fait assez rare pour le signaler, tout un dossier sur la vie religieuse apostolique féminine. Thérèse Revault, secrétaire générale de la nouvelle CORREF (Conférence des religieux et religieuses de France) le présente. Il s’agit d’abord d’une contribution de Y.-M. Blanchard, méditant sur la Samaritaine, « un femme en responsabilité missionnaire ». Ch. Parmentier a introduit le colloque « Visages de femmes missionnaires en terre de mission » par une présentation de la « vitalité de la vie religieuse apostolique aujourd’hui ». Mme E. Dufourcq, qui écrivit jadis Les aventurières de Dieu [16] et d’abord, dans notre revue, « Les religieuses européennes au service de la santé et du développement » [17], propose sa réflexion sur « le phénomène missionnaire féminin dans l’histoire », qui fait écho à son nouvel ouvrage, Histoire des Chrétiennes [18] ; elle écrit par exemple que « pour les innombrables religieuses qui s’embarquèrent pour fonder Outre-Mer de nouvelles Jérusalem, en tous cas, la spiritualité fut toujours motrice, même lorsque la géopolitique fut directrice » (57) ; et encore : « l’esprit religieux, surtout s’il est féminin, réussit dans ses entreprises parce qu’il voit de façon aveuglante ce que les autres ont cessé de voir ; et alors, il quitte tout pour agir » (62). Deux Franciscaines Missionnaires de Marie (Catherine Bazin, Claire Hanrouche) donnent enfin leur témoignage de présence au Maroc. Un dossier très inspirant.

La revue Vocations Vendée, éditée par le Service des Vocations du diocèse de Luçon-Vendée nous a fait parvenir la livraison qui contient pour l’essentiel un dossier « Religieux, religieuses : témoins de l’Espérance » [19]. On ne s’étonnera pas d’y retrouver la plume du Père H. Baudry (« Au cœur de l’Église, les consacrés »). Toutes les formes de vie religieuse du diocèse sont agréablement présentées, dans une mise en page abondamment illustrée par des photographies d’une réalité toute simple ; les multiples rubriques finissent par mélanger les échos du Séminaire et ceux des Missionnaires du cru, les questions d’enfants (« à quoi servent-ils ? ») et le cheminement de laïcs associés. Un ensemble fort réussi, du point de vue éditorial, mais surtout, une approche des visages et des lieux, tonique dans son parti pris de proximité.

IV. Année Jean-Marie Vianney

Le Curé d’Ars n’appartenait pas au monde des religieux, mais rien de ce qui touche les prêtres ne nous est étranger ! L’année jubilaire des 150 ans de sa mort cause une telle avalanche de publications qu’on ne refuse pas d’en présenter ici l’une ou l’autre – sans préjudice des articles que « Vies consacrées » publie par ailleurs pour contribuer à une véritable réflexion.

La Société Jean-Marie Vianney et le Sanctuaire d’Ars ont été dans les premiers à s’inscrire dans cette célébration en nous proposant les Actes de leur Colloque des 26-28 janvier 2009, présentés par V. Siret [20]. Après l’étude de l’angoisse du salut chez le saint Curé (J.-Ph. Nault), Mgr L. Melina compare, pour décrire l’espérance de notre monde, Spe salvi et Gaudium et spes, tandis que B.-D. de la Soujeole situe le prêtre dans l’Église-sacrement de Lumen gentium. Le salut est médité à la lumière de la IIIe Prière eucharistique (S. Bataille), puis on en revient au sacrement de réconciliation dans la vie du Curé d’Ars (Ph. Caratgé), et D. Bertrand trace quelques traits de l’accompagnement et du discernement spirituels. J. Marsaux s’attache à l’Eucharistie comme source du salut à la lumière des sources « arsiennes », J.-M. Garrigues, dans son style inimitable, médite plus largement sur « le prêtre et l’Eucharistie pour le salut du monde » (« il ne faut pas croire qu’une boursouflure faite de pompes, de fastes, de plumes d’autruche ou autres colifichets va apporter automatiquement plus de sanctification aux fidèle », 151). Mgr M. Aillet avance alors quelques thèses audacieuses selon lesquelles, par exemple, l’ecclésiologie de communion de Vatican II reposerait sur l’articulation entre le sacerdoce ministériel des prêtres et le sacerdoce commun des fidèles, (166). Th. Michelet, pour la prédication et V. Siret, pour le sacrement de l’ordre en reviennent à saint Thomas. Le Cardinal Ph. Barbarin intervient brillamment en notant aussi les défaillances de la catéchèse (« on fait une théologie très développée de la Rédemption mais comme elle n’est pas adossée à une théologie puissante de la création, elle paraît dramatique et angoissée », 226). Mgr B. Ginoux revient, si l’on peut dire, au réel, c’est-à-dire à notre contexte socio-culturel. Mgr G. Bagnard conclut par une méditation inattendue de Dominus Iesus. On voit par cette enfilade de points de vue que les problèmes inhérents à l’interprétation d’une figure sacerdotale du passé sont tous posés.

Décédé en 1990, l’abbé B. Nodet s’était imposé, dès 1956, comme le spécialiste de son confrère du diocèse de Belley-Ars [21]. Il avait sélectionné, nous dit J.-Ph. Nault dans sa préface, les extraits ici présentés du Procès diocésain en vue de la béatification (ouvert dès 1862, alors que J.-M. Vianney est décédé en 1859) [22]. Même s’il faut toujours les interpréter « avec la plus grande prudence », cette bonne quarantaine de témoignages si proches de l’origine (dont celui de la propre sœur de J.-M. Vianney) sont inestimables. Leur regroupement selon les temps (l’enfance, les études, Ecully…), puis les thèmes (austérités, contradictions, fuites…), forment en réalité une biographie authentique et délicieusement insolite d’un prêtre qui se trouva instantanément couvert de boutons après avoir voulu embrasser l’homme qui l’agonisait d’injures (74), prêchait que « l’enfer prend sa source dans la bonté de Dieu » (152) et pouvait offrir à ses confrères « le plus beau dîner du canton » (59).

[1« La vocation religieuse du Père Damien », in VC 61 (1989), 69-79 ; « Le Père Damien et les protestants », in Vs Cs 81 (2009), 83-89. Il faut aussi renvoyer à ses ouvrages : Un étrange bonheur. Lettres du Père Damien lépreux, Paris, Cerf, 1988 et Comme un arbre planté au bord des eaux. Le père Damien, Apôtre des lépreux, Paris, Cerf, 1994.

[2E. Brion-St. Steyt, Damien hier et aujourd’hui, Namur, Fidélité, 2009, 14,5 x 21 cm, 140 p., 13,95 €.

[3B. Couronne, Petite vie de saint Damien De Veuster, Apôtre des Lépreux de Molokaï (1840-1889), Paris, DDB, 2009, 10,5 x 17,5 cm, 184 p., 13 €.

[4Voir G. Greene, « Paradoxes du christianisme », in Essais catholiques, Paris, Seuil, 1953, 44-49.

[5E. Leclerc, Sainte Jeanne Jugan, « Tendresse de Dieu pour la Terre », Paris, DDB, 2009, 14 x 21 cm, 64 p., 4 €.

[6Ch. Lubich et Lau Kwok-Hung, Prières glanées 16, Namur, Fidélité, 2009, 12,5 x 22 cm, 80 p., 13,95 €.

[7J. Grzegorczyk, Faustine, apôtre de la Miséricorde. « Chaque âme est un monde différent », coll. Epiphanie, Paris, Cerf, 2009, 13,5 x 19,5 cm, 320 p., 20 €.

[8B. Buchoud, Saint Bernard Tolomei, fondateur de la Congrégation bénédictine de Sainte-Marie de Mont-Olivet, Strasbourg, Éditions du Signe, 2009, 14,5 x 21 cm, 64 p.

[9Cayrol-Domon-Galdric, Yalla ! La Vie de Sœur Emmanuelle en BD, Casterman, 2009, 22,5 x 30 cm, 48 p., 10,5 €.

[10G. La Bella (édt.), Pedro Arrupe, supérieur général des Jésuites (1965-1983). Le gouvernement d’un prophète, Bruxelles, Lessius, 2010, 15,5 x 23 cm, 22 ou 24 €.

[11Sequela Christi 34 (2008/2), 292 pages, 17 x 24 cm.

[12Sequela Christi 35 (2009-1), 368 p., 17 x 24 cm.

[13Voir « Chronique sur la vie consacrée » in Vs Cs 81 (2009-1), 64-66.

[14N. Hausman, « Note sur l’intégrité physique des vierges consacrées. Une question disputée », in NRT 131/3 (2009), 614-624.

[15Mission de l’Église 165 (octobre-novembre-décembre 2009), 16,5 x 24 cm, 80 p.

[16Chez J.B. Lattès, en 1993 ; réédition en octobre 2009.

[17In VC (1992), 359-371.

[18Chez Bayard, en 2008 ; réédition 2009.

[19Vocations Vendée (Maison du diocèse, 62 rue du Mal-Joffre, BP 249, Fr 85006 La Roche/Yon Cedex), juillet-août-septembre 2009, 16 x 23,5 cm, 32 p.

[20(A.A.V.V.), Prêtres pour le salut du monde. Colloque à Ars, 26-27-28 janvier 2009, Société Jean-Marie Vianney-Sanctuaire d’Ars/Parole et Silence, 2009, 15 x 23,5 cm, 266 p., 25 €.

[21Voir son Le Curé d’Ars, sa pensée, son cœur, réédité à de nombreuses reprises et encore en 2006, au Cerf.

[22B. Nodet, Le Curé d’Ars par ceux qui l’ont connu. Dépositions des témoins au Procès de l’Oratoire réunies par l’Abbé Nodet, préface de J.-P. Nault, en collaboration avec A. Mappus, Paris, F.-X. de Guibert, 2009, 14 x 21 cm, 226 p., 18 €.

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