Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Voici un jésuite et économiste français, enseignant l’économie et l’éthique sociale à Paris et l’éthique des affaires à Fribourg, déjà connu de nos lecteurs, qui nous offre ici une analyse pertinente de la difficile question des usages tous azimuts des Exercices spirituels. Un grand moment d’intelligence spirituelle.
Après J.M.R. Tillard (VC 1986, n° 6, 323-340) et E. Bianchi (VC 1988, n° 2, 67-88), c’est une moniale cistercienne qui nous apporte son diagnostic sur le renouveau postconciliaire, tel qu’il lui est apparu. Au-delà du bilan personnel, l’analyse courageuse des éléments fondamentaux de la vie monastique peut susciter un nouvel élan, tant il est vrai que nous sommes, plus de vingt ans après le Concile, toujours au commencement d’un véritable renouveau.
L’article du P. M. Dortel-Claudot « Qui sont les pauvres ? » (VC, 1987, 323-329) a soulevé diverses réactions dans les Instituts religieux, notamment en France. Nous avons déjà publié, dans un sens complémentaire, le texte de Sr Michelle Barrot, « S’engager pour la justice... » (VC, 1988, 306-318). Plus largement, la Revue, qui s’est toujours préoccupée des questions de pauvreté (cf. le mot « pauvreté » dans nos Tables 1965-1984) a donné récemment divers éclairages sur ce point (cf. VC, 1987-5, 1988-2, 1988-4). Dans ce dernier texte, se donne à percevoir le sens des religieux présents aux pauvres dans le travail salarié.
Nous proposons à nos lecteurs ce document de synthèse, venu des pays de l’Est, sur la formation dans les instituts séculiers. Considérant l’objectif et les modes de la formation, ces pages déploient les différentes étapes de la vie consacrée dans le monde, jusques et y compris la période qui suit la mise à la retraite. Si certaines conceptions semblent proches de la vie religieuse, on notera la spécificité de l’apostolat dans et par la profession, qui est propre à ces instituts. Remarquable également, ce qui est dit des tentations et des épreuves rencontrées, d’où il peut résulter un approfondissement du don à Dieu.
Les membres des communautés apostoliques trouveront grand fruit à la lecture de ces pages écrites d’abord pour des contemplatifs. Certes, bien des réalités de la vie – rythme du travail et de la prière, horaire, solitude et relations humaines, etc. – diffèrent beaucoup selon le type de vie. Mais les dimensions fondamentales de toute vie consacrée se rejoignent. Un authentique gouvernement religieux, quel qu’il soit, est appelé à être un gouvernement spirituel, et donc à tenir compte de l’œuvre de l’Esprit Saint en chacun des membres de la communauté. Comment aider de quelque manière ses frères, ses sœurs, à traverser les étapes et les épreuves d’une vie en y trouvant le lieu d’une croissance spirituelle et en discernant l’œuvre de l’Esprit Saint ? C’est là aussi un rôle du gouvernement spirituel authentique, sans qu’il prenne pour autant la place de l’accompagnement spirituel. Le Père Louf y introduit en nous faisant part de sa longue expérience de gouvernement et d’accompagnement. [Traduction, revue par l’auteur, de l’exposé donné le 5 septembre 1985 à l’Assemblée générale de l’U.V.C. (Union des contemplatives néerlandophones de Belgique).]
Quelle place le travail occupe-t-il dans la vie religieuse apostolique ? Gagner sa vie ? Rendre Jésus présent ? Quel rôle jouent dans cette démarche les besoins du temps et le charisme de l’institut ? Comment vivre la double solidarité qui naît de la sorte avec le monde du travail et avec la communauté religieuse ? Et ceux qui accomplissent des tâches non salariées ? Où se situe encore la gratuité ? Autant de questions que l’auteur examine et sur lesquelles elle nous invite à réfléchir.
Au cœur de notre vie, il y a un choix : imiter le Christ et partager son mode de vie pauvre. L’auteur s’efforce de montrer ce que cela peut concrètement représenter pour le religieux négro-africain. Il porte son attention sur deux problèmes brûlants : les rapports avec les parents, qui manquent souvent du plus indispensable nécessaire ; les rapports avec la communauté religieuse et avec le travail. C’est en éclairant ces questions à partir de l’essentiel, être pauvre avec le Christ pauvre, que l’auteur propose des solutions et des pistes de recherche.
Dans un village au cœur de l’Inde, une communauté groupe des personnes handicapées mentales et d’autres qui partagent leur vie : indiens et européens, hindous, musulmans et chrétiens. Ce qui les unit, c’est le pauvre, le petit au milieu d’eux. L’existence s’y déroule simple, laborieuse, priante, accueillante au don de chacun. Quelques chrétiens y vivent, enfouis parmi « ces plus petits qui sont nos frères » (Mt 25,41), dans la foi en la valeur unique de chaque homme et en la croissance du Royaume au cœur du monde. N’y a-t-il point là un nouveau visage de la vie consacrée dans l’Église aujourd’hui, parmi tant d’autres qui surgissent un peu partout ? Extrait, avec l’aimable autorisation des éditeurs, du livre Vivre une alliance dans les foyers de l’Arche, qui paraîtra sous peu aux Ed. Novalis, C.P. 700, Ottawa, Canada (distribution en France : Ed. Fleurus, Paris).
Dans le prolongement de ce qu’elle écrivait en mai 1978 : « Va..., je t’envoie » (Vie consacrée, 1978, 151-154), Sœur Louise décrit ici la naissance et la croissance d’une jeune communauté religieuse zaïroise. « C’est une de ces merveilles de Dieu, dont je suis témoin tous les jours, que je voudrais vous communiquer, en essayant de relire avec vous cette page de l’histoire sainte actuelle que sont les quatre premières années de l’Institut des Sœurs de la Mère du Sauveur, à Kamina. »
En février dernier, le Père Arrupe accueillait un groupe de jésuites appartenant à la mission ouvrière. Ils venaient de six pays d’Europe occidentale. Le P. Arrupe a participé activement aux échanges, qui se déroulèrent dans un climat de prière, de fraternité et de confiance. À la suite de la rencontre, il a donné une forme plus complète aux réflexions qu’il avait communiquées aux participants et que leurs interventions avaient suscitées et enrichies. Il nous a semblé que ces notes – rédigées certes pour des jésuites – pouvaient intéresser bien des religieux et religieuses, qu’ils soient ou non insérés en milieu ouvrier. Car des critères sont donnés ici tant pour préciser l’importance de cette mission que pour discerner la manière dont l’insertion peut s’accomplir en vérité. Ils éclairent avec vigueur la manière propre à la vie religieuse de mettre en œuvre l’option pour l’homme et la promotion de la justice, exigences absolues du service de la foi.
Je voudrais désigner à votre attention une pratique que beaucoup de prêtres avaient dite souhaitable et qui s’est répandue dans plusieurs congrégations que je connais (dont la nôtre). Parties peut-être d’un désir justifiable de donner un peu de « responsabilité » aux sœurs, ou exactement « le sens de l’argent », les capitulantes ont décidé...
L’auteur prend acte d’un fait : nombre de religieux et de religieuses de vie active entrent dans le monde du travail et dans ses solidarités. À son avis, il s’agit là de fidélité à leur mission, saisie dans la relation entre évangélisation et promotion humaine. C’est dans ce lieu nouveau que sont les chantiers du monde avec leurs dimensions culturelles et socio-politiques qu’ils entendent manifester le déjà du Royaume et communier au vouloir divin qui est que ce monde devienne autre. Mais il y faut certaines conditions. Tout d’abord, être habité par une vision évangélique de l’homme ; ensuite garder une liberté critique dans ses solidarités mêmes. De plus, le religieux aura toujours la préoccupation du témoignage et de la confession de sa foi ; il portera ce témoignage dans une appartenance ecclésiale et communautaire : celle-ci est sa solidarité première, celle qui vivifie toutes les autres.