Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Pédopsychiatre, psychothérapeute, le Docteur Struyf intervient de longue date dans le parcours de séminaristes ou de religieux-ses aussi bien que de leurs formateurs ; elle est membre de l’AIEMPR (Association internationale d’études médico-psychologiques et religieuses) et poursuit de front sa pratique thérapeutique et son enseignement, ainsi que ses publications, dont « Les besoins psychiques de l’être humain » paru dans notre revue (Vs Cs 2007-1, 27-40).
Prélat d’une petite abbaye prémontrée belge, le père Benoît Carniaux enseigne la théologie fondamentale à la Faculté jésuite de Bruxelles ; sa réflexion y porte aussi bien sur les évolutions ecclésiales que sur les dynamismes fondamentaux de la culture contemporaine (littérature fantastique, féminisme, histoire militaire, psychologie) entendue comme lieu-source pour l’intelligence chrétienne. Nous l’avons écouté.
Des femmes consacrées abusées par leur entourage ecclésial, masculin ou féminin : un nouveau et douloureux dossier s’est courageusement ouvert en Italie. Deux livres récents, l’un préfacé par notre auteur (Giulia et le loup), l’autre écrit par elle (voir ci-après) ont été remis le 10 septembre dernier au Pape François, décidé à suivre la question. L’écoute exemplaire de ces victimes doit aussi être partagée dans le monde francophone.
Présentée une première fois à l’Université de Fribourg lors d’un Colloque sur l’approche théologique de l’aide, cette réflexion inédite d’un juriste théologien inaugure à merveille l’année jubilaire que nous venons d’entamer. Comment éviter que la relation d’aide ne se prenne au piège de la séduction ou de la domination, masquées par l’œuvre de miséricorde corporelle ou spirituelle où elle s’exprime ? Le jeu de l’aide ne consiste-t-il pas à entrer dans un triangle dont le Christ, aidant et aidé, devient l’équilibre secret ?
Après son ouvrage de référence (La symbolique de l’eau dans l’œuvre du Père Surin, Louvain, 1979), l’auteur reprend sa lecture du célèbre jésuite dont nous fêtons cette année le 350e anniversaire du décès. Cette présentation (qu’il faut entendre dans le contexte de l’époque), d’une seule lettre de direction spirituelle, creuse jusqu’aux motivations et réactions de chacun des protagonistes, tout en s’élevant aux enjeux du débat interne à la Compagnie de Jésus entre les réformateurs mystiques et les tenants de la tradition ignatienne la plus autorisée.
En tant que psychiatre, l’auteur explique le phénomène vécu de la possession comme une expérience subjective. Il en analyse ensuite les principales dimensions : le sujet, « l’éprouvé », la capacité symbolique, la croyance, la conviction et les déviations pathologiques. Il insiste sur l’importance d’entendre le « je » quand il nous parle ou nous interpelle. Une réflexion dont l’actualité montre, en milieu chrétien ou ailleurs, toute la pertinence.
Note de la rédaction (mai 2021) : la publication de cet article est évidemment antérieure aux révélations concernant la personne de Jean Vanier communiquées par l’Arche en février 2020. La rédaction renvoie le lecteur au communiqué officiel publié sur le site de l’Arche en France à la même époque. Depuis saint Paul au moins, trois choses sont claires : « les faibles sont nécessaires et indispensables à l’Église, la charité est nécessaire et indispensable pour vivre chrétiennement et si un membre souffre tout le corps souffre ». C’est de cette intuition qu’est née l’Arche, dont le fondateur réfléchit ici à la transformation qu’y connaissent les « assistants », chrétiens ou non. Les personnes avec un handicap » aspirent à cette véritable relation personnelle qui les relève, et du même coup, elles « transforment l’Église en un lieu de compassion ».
Sur ce mode humoristique qui n’empêche pas la sagacité, un ancien provincial trace le portrait de quelques types de religieux difficiles que nous reconnaîtrons peut-être ; et il nous en propose, de plus, une sorte de mode d’emploi – non sans terminer par ces personnes difficiles que nous sommes, aux yeux des autres, nous aussi…
Après avoir réfléchi déjà au sens du célibat consacré (voir « Très brève histoire du célibat. Et l’avenir ? », in Vs Cs 2008, 250-261), l’auteur, psychologue autant que philosophe et théologien, présente les nombreuses propositions de la vie consacrée comme un reflet multiforme des mystères du Christ ; loin de réveiller nos jalousies enfantines, la variété de ces formes ne peut qu’enrichir ceux qui s’y donnent ; ainsi, la vie consacrée à Dieu dans le célibat représente, dans sa gratuité même, une existence humaine qui comporte son inexplicable noblesse.
Cultivez-vous les qualités des chefs de la tribu des Yambassa ? Sous les dehors légers qu’on lui connaît (voir « Trahis par la finance », Vs Cs 2009-1, 41 s.), l’auteur nous montre comment les vertus théologales provoquent en fait la nuit des puissances de l’âme. Une méditation radicale, qui aide à repérer les trois tentations, tandis que la foi devient nuit de l’intelligence, la charité, nuit de la volonté, et l’espérance, nuit de la mémoire. Ainsi l’Esprit pousse-t-il au désert, dans une obscurité qui présage l’aurore.
« La vieillesse nous fait revivre nos fragilités d’enfants et les différentes angoisses qui ont marqué la construction de notre psychisme » ; et de même, dans le cas du « burn-out » ou de la maladie. En retraçant les étapes du développement enfantin, l’auteur signale que la relation à Dieu peut être envahie par des angoisses spécifiques ; mais aussi comment, toujours selon ses termes,de l’angoisse,peut naître un désir de Dieu qui aide à traverser l’épreuve, en lien avec Lui et avec les autres.
Le célibat durable fait-il encore sens aujourd’hui ? Par quels chemins le présenter ? Le processus de la sublimation connaît-il des étapes repérables ? En affrontant ces questions sous l’angle de la psychologie, ces pages veulent honorer l’existence même du célibat chrétien.