Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Un jeune frère « serviteur » d’une jeune fraternité d’un institut nouveau dans un pays récemment rendu à sa souveraineté poursuit sa réflexion sur l’homme masculin (voir Vs Cs 2019-3, 15-28) et son identité en devenir. En filigrane, la vie consacrée s’en trouve remise en perspective pour témoigner d’une « masculinité ouverte, fraternelle et servante ».
Un jeune religieux d’un jeune institut, aux prises en Lituanie avec la difficulté qu’ont les hommes à se réaliser comme tels, se risque à partager sa conception d’un « devenir homme masculin » ; une réflexion qui s’achèvera dans le prochain numéro et pourrait rencontrer quelque chose de « la douloureuse actualité de l’Église ».
La vie du très célèbre auteur de La nuit privée d’étoiles (1948) ou de Nul n’est une île (1955) nous est ici retracée sous l’angle de sa recherche du Père,avec toutes les nuances qu’offre la lecture de ses divers Journaux. Une biographie intellectuelle et spirituelle qui donne à penser.
Après nous avoir confié sa conférence sur « la paternité spirituelle au défi du monde contemporain », proposée dans le Grand Nord russe à un auditoire orthodoxe (VsCs 78, 2006-1, 5-17), l’actuel directeur de la revue Irenikon nous offre, avec cette présentation de la paternité spirituelle bénédictine, le volet occidental de la même tradition. Ici, l’abbé est père et pasteur, entouré d’anciens, mais c’est toute la communauté qui devient icône maternelle de l’Église ; la figure concrète de saint Benoît l’atteste, y compris dans sa relation à sa sœur Scolastique, avec cet épisode célèbre où « saint Benoît a trouvé son maître spirituel en sa sœur ».
Le puissant renouveau monastique orthodoxe à l’œuvre en Roumanie est notamment le fruit du zèle des prêtres et des fidèles, mais aussi, de l’accompagnement spirituel de ces courageux « starets » dont cinq figures, contemporaines, nous sont présentées par un de leurs fils spirituels. Avec lui nous voyageons de l’un à l’autre, dans une quête qui semble nous reconduire aux temps du désert.
Le texte qui suit a été proposé récemment à un auditoire orthodoxe russe, composé de laïcs, de prêtres et de leurs épouses,de moines et de moniales. Le cadre était surprenant : la « maison de la culture » de la ville de Kirovsk dans le grand Nord de la Russie européenne (presqu’île de Kola). Le nom de la ville reprend celui d’un homme politique soviétique, Kirov, mort en 1934. L’extraction des phosphates et leur traitement en usine a fait de cette ville un lieu d’exil intérieur et de travaux forcés pendant des décennies.
« Une des questions les plus difficiles, dans les formes dites instituées de la vie consacrée [...] », commence d’emblée la réflexion proposée dans ces pages. Il faudra donc faire appel à la psychologie des groupes et de leur leadership, à la sociologie des « NMR » (Nouveaux Mouvements Religieux), à la symbolique de la « paternité/maternité » mise en œuvre dans l’exercice de l’autorité (monastique, entre autres) pour enfin proposer une lecture théologique (encore nourrie de réflexions fournies par les sciences humaines) de ce qui est en jeu dans ce rapport, souvent conflictuel, quel que soit le mode de gouvernement pratiqué, entre la tête et le corps de cette persona mystica que focalise l’apostolicité de la mission et son inscription dans l’universalité de l’Église. Très synthétique, ce texte exigeant demande des développements que Ton peut espérer encore à venir mais, déjà, beaucoup de notations apportent matière à réflexion en ce qui concerne le discernement communautaire, par exemple.
Voici un texte, à certains égards déconcertant, qui propose un véritable « fondement-itinéraire de croissance » de la liberté spirituelle (au sens du Principe et Fondement dans les Exercices de saint Ignace). Déconcertant, en ce qu’il évoque de manière, peut-être « allusive » mais, nous semble-t-il, parfaitement justifiée, quelques grandes figures ou « situations anthropologiques » signifiées par quelques personnages bibliques. Il ne s’agit pas d’exégèse technique ni d’une théologie de l’Alliance vétéro-testamentaire circonstanciée, mais de l’exposition d’une intuition reçue d’une écoute contemplative de la Parole qui, dans l’Alliance qu’elle fonde, est « nouvelle et éternelle » et donc structure toujours les libertés qui y font l’apprentissage sous « six figures » de la docilité à l’Esprit.
Déjà, sur un mode plus érudit, nous avons fait honneur à « l’année du Père » en proposant l’étude d’O. Perru se référant à la théologie spirituelle de Jean Baptiste de la Salle (V.C., 1999, 310-336). Faire entendre toutes les harmoniques qui résonnent dans la simple énonciation croyante du vocable « Père », n’est pas possible sans un développement qui prendrait les allures d’une symphonie. Mais, ici encore, le P. Nothomb, avec simplicité et précision, nous fait entendre trois motifs qui, distingués sans être séparés, déploient la richesse de cet accord fondamental : paternité-filiation, au cœur de la Révélation chrétienne. Objective, la distinction opérée n’est en rien un jugement porté sur les « enfants du Père », elle veut seulement favoriser une exacte compréhension du don extraordinaire offert à tous de notre divinisation en Christ.
Après avoir déployé la présence du Fils et de l’Esprit dans la spiritualité de saint Jean-Baptiste de la Salle, le frère Perru, en disciple fidèle, apporte ici le dernier volet de son triptyque. Texte dense qui vaut également par l’abondance des références aux sources lasalliennes. Mais on appréciera tout autant la partie de cette étude consacrée à la paternité spirituelle à laquelle tout éducateur - et combien ils le sont, les Frères des Écoles chrétiennes ! - se trouve conduit dans la fidélité à sa vocation. Saint Jean-Baptiste de la Salle ne serait-il pas un bon guide pour notre société « sans père » ?
On sera peut-être étonné que pareille association, telle qu’énoncée dans le titre de cet article, puisse être faite ! Et encore, à la supposer justifiée (et elle l’est), qu’elle fasse l’objet d’un article dans notre revue ! Pourtant, éclairant à une profondeur métaphysique étonnante le mystère même de notre existence, les mystères mariaux, que la dogmatique détaille, illuminent encore les vies qui dans l’Église reçoivent le don d’en annoncer la beauté finale. Et si l’on doutait encore que cette méditation théologique puisse apporter quelque vérité nouvelle que l’on entende Jean-Paul II nous rappeler (F. R., 108) ce que disait le Pseudo Épiphane qui nommait Marie « la table intellectuelle de la Foi ». Aussi, la foi illumine l’intelligence.
C’est à la figure des Pères du désert que s’attache Dom Regnault. Leur rôle dans la mise en place de l’ascétisme chrétien est important mais doit être bien évaluée. Entre autres thèmes abordés, celui de la paternité spirituelle trouve ici une évocation qui mériterait une reprise plus ample.