Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Issue d’une conférence au Forum Saint-Michel (Bruxelles), la présentation par sœur Marie-Laure, f.m.j., de la liturgie dont se sont très tôt dotées les Fraternités Monastiques de Jérusalem nous fait découvrir comment une vie monastique citadine a secrété les formes d’une beauté lisible par tous – sans doute parce qu’elle est fondée eschatologiquement.
Prêtre des Missions étrangères de Paris, Yann Vagneux vit à Bénarès, en Inde. La haute figure du Père bénédictin Henri Le Saux, de l’abbaye de Kergonan, proche de Jules Monchanin et de Raymon Panikkar, est suivie dans sa découverte de l’Inde et la transformation de sa vision du sacerdoce du moine chrétien en milieu hindou. Une source d’inspiration, à réfléchir.
Depuis le Népal un père jésuite belge évoque pour nous sa longue présence « missionnaire » en Inde, puis son service à la Curie générale de Rome, et aujourd’hui, son expérience de formateur dans cette Région jésuite formée d’un tiers de jeunes. Imprégné par l’apport conciliaire de notre revue, il verrait bien que les religieux soient, au Népal et partout, plus clairement des « Témoins de la Cité de Dieu ».
Grande voix parmi les cardinaux, le père Christoph Schönborn, dominicain, archevêque de Vienne, proche du Pape François, est aussi l’une des personnalités européennes les plus attentives à tout ce qui surgit ou reprend cœur dans l’Église du Christ. Nous avons eu la joie de rencontrer l’intrépide pasteur théologien.
Le père Rupnik est jésuite, directeur du Centre Aletti de Rome, théologien, animateur de retraites, professeur de théologie à l’Athénée pontifical Saint-Anselme et à la Grégorienne, écrivain et artiste. Ses célèbres mosaïques enrichissent près de 200 lieux de prière dans le monde entier, dont le sanctuaire Jean-Paul II, inauguré aux récentes JMJ. Il nous parle de beauté.
Prêtre orthodoxe, le père Dinu a soutenu une thèse doctorale sur sainte Thérèse à la Faculté de Théologie orthodoxe de l’Université de Bucarest où il enseigne aujourd’hui. Son étude sur la Madre, traduite et légèrement abrégée par nos soins, met en lumière les consonances de la doctrine spirituelle de Thérèse avec la prière de Jésus chère à l’Orient. Nous sommes heureux d’achever l’année thérésienne par cette présentation inédite d’un chemin de prière décidément ecclésial.
Connaissez-vous saint Nil le jeune ? Aujourd’hui abbé de l’unique monastère basilien d’Italie, dom Michel van Parys nous présente cette haute figure, grâce à un dialogue du Xe siècle avec les moines bénédictins du Mont Cassin. Une lecture d’abord déconcertante, à travers une question insolite — le moine est-il un ange ? — et nous voici rapportés aux sources de l’Écriture comme à saint Basile, mais aussi, au dialogue que poursuivent entre elles des traditions monastiques très anciennes.
« La vie consacrée est belle parce qu’elle révèle dans l’humain le divin, elle révèle que l’humain est capable de Dieu, à cause de l’Esprit versé en nous qui nous purifie, nous fortifie, nous guérit ». Ne nous trompons pas de beauté ! Ce n’est pas la perfection formelle qui rendra nos communautés belles et prophétiques, mais le témoignage de consacrés transfigurés par leur rencontre avec le Christ et cherchant, jusque dans la fragilité de leur humanité, à « demeurer dans son amour ».
Comment donc les âges de la vie spirituelle s’ordonnent-ils, lorsqu’on vit la communion fraternelle, avec ses générations différentes ? Dans sa Règle, saint Benoît « n’établit aucun rapport explicite entre les âges de la vie et les âges de la vie spirituelle », tout en discernant implicitement un lien entre les deux. Le chapitre sur l’humilité, « pièce maîtresse de sa doctrine » n’y fait non plus aucune référence, car « l’Esprit Saint est souverainement libre dans l’octroi de ses charismes ». « Le progrès spirituel est en fait une descente dans l’abîme du cœur », nous indique pour finir le nouvel higoumène du dernier Monastère catholique de rite byzantin établit en Italie à suivre la règle de saint Basile.
C’est une figure peu connue du nouveau monachisme orthodoxe que nous présente une moniale des Fraternités de Jérusalem, attentive au cheminement insolite d’un cœur que l’amour du Christ conduisit, de maternité charnelle en maternité spirituelle, au don brûlant de la maternité divine.
Mgr Pierre Raffin s’est récemment rendu au Liban et en Syrie, avant tout pour célébrer un anniversaire : son arrivée au Liban en septembre 1960 en temps que coopérant (il y enseigna pendant deux ans au petit séminaire de Ghazir). Sa présentation du Synode pour le Moyen-Orient célébré à Rome en ce mois d’octobre n’en prend que plus de poids.
La pensée et la spiritualité indienne offrent, quand on les explore par leurs versants hindou aussi bien que bouddhique, des ressources souvent inaperçues en Occident : être délivré de la peur et « faire don de l’absence de crainte » à tout être vivant, n’avoir plus de crainte et n’en inspirer plus aux autres, voilà qui suggère, notamment dans la figure du « renonçant royal », des résonances avec la tradition chrétienne qui peuvent nous provoquer.