Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Théologienne responsable du projet « Les écrits de Tibhirine », de l’Université de Fribourg, M.-D. Minassian est particulièrement qualifiée pour nous proposer, à bientôt 5 ans de la béatification des martyrs d’Algérie (8 décembre 2018), d’interpréter la vie des moines de Tibhirine comme la lectio divina intégrale d’une Parole qui donne chair à chacun des vœux.
Membre des Fraternités monastiques de Jérusalem qu’on sait dédiées à la ville et à ces hauts-lieux pèlerins où celle-ci transhume parfois, normalienne et agrégée de Lettres, sœur Aude-Marie offre dans ces lignes d’une pertinence et d’une sagesse exquises une méditation inspirante sur la relation vitale entre ces lieux où Dieu parle : la chapelle et le chapitre.
Issue d’une conférence au Forum Saint-Michel (Bruxelles), la présentation par sœur Marie-Laure, f.m.j., de la liturgie dont se sont très tôt dotées les Fraternités Monastiques de Jérusalem nous fait découvrir comment une vie monastique citadine a secrété les formes d’une beauté lisible par tous – sans doute parce qu’elle est fondée eschatologiquement.
La chronique annuelle ne reprend pas, loin s’en faut, tous les ouvrages sur la vie consacrée qui nous sont parvenus et dont l’on trouve déjà les recensions sur notre site. Noëlle Hausman, sœur du Saint-Cœur de Marie et directrice de la revue, propose sa lecture d’ouvrages jugés signifiants. Cliquez sur leur titre pour en lire la recension dans la rubrique « Critiques de livres ».
Connaissez-vous saint Nil le jeune ? Aujourd’hui abbé de l’unique monastère basilien d’Italie, dom Michel van Parys nous présente cette haute figure, grâce à un dialogue du Xe siècle avec les moines bénédictins du Mont Cassin. Une lecture d’abord déconcertante, à travers une question insolite — le moine est-il un ange ? — et nous voici rapportés aux sources de l’Écriture comme à saint Basile, mais aussi, au dialogue que poursuivent entre elles des traditions monastiques très anciennes.
Une moniale grand-mère, ça existe ! Dans le cas de sœur Marie-Laëtitia, c’est l’aboutissement d’une conversion commencée dans la prière, et accomplie dans une vie de louange et de service qui réussit à s’accorder aux obligations de famille. Mère, grand-mère et moniale, sœur Marie-Laëtitia partage, au titre de familière régulière, la vie des Fraternités Monastiques de Jérusalem, priant et travaillant dans leur maison de Magdala en Sologne (France).
Sait-on que l’expérience des Pères du désert, fondatrice entre toutes, demeure accessible, puisqu’elle se vit encore, dans des conditions presque analogues, en Éthiopie aujourd’hui ? Le voyage que nous propose l’auteur, à la découverte de ce monachisme contemporain, ne manquera pas de surprendre, d’amuser parfois, mais surtout, de faire réfléchir à cette existence faite, en définitive de tempérance, de discrétion, d’humilité ; destinée à « renouveler l’âme », l’ascèse conduit alors à vivre constamment avec Celui qui nous donne d’entrer joyeux dans la cité de Dieu.
Comment donc les âges de la vie spirituelle s’ordonnent-ils, lorsqu’on vit la communion fraternelle, avec ses générations différentes ? Dans sa Règle, saint Benoît « n’établit aucun rapport explicite entre les âges de la vie et les âges de la vie spirituelle », tout en discernant implicitement un lien entre les deux. Le chapitre sur l’humilité, « pièce maîtresse de sa doctrine » n’y fait non plus aucune référence, car « l’Esprit Saint est souverainement libre dans l’octroi de ses charismes ». « Le progrès spirituel est en fait une descente dans l’abîme du cœur », nous indique pour finir le nouvel higoumène du dernier Monastère catholique de rite byzantin établit en Italie à suivre la règle de saint Basile.
La très haute figure du Père de Chergé permet à l’auteur de revisiter la situation de notre dialogue de foi et de prière avec d’autres traditions spirituelles. Le destin de la communauté de Tibhirine illustre ainsi l’exigence d’une vie nourrie des Écritures, portée au « martyre de l’Esprit » comme au partage eucharistique de tout le quotidien : ici, la Parole de Dieu s’incarne jusqu’à se faire entendre dans le Coran.
C’est un dossier complet sur la virginité dans l’Église primitive que nous offre le Frère Christophe, avec ses linéaments scripturaires et les discussions parfois anciennes sur la pureté rituelle, le lien à la résurrection des corps, les influences extérieures… Au terme, la virginité chrétienne se manifeste comme le fruit très précoce d’une évolution interne à l’Église, même si certaines tendances ascétiques ambiantes en ont favorisé l’apparition.
Poursuivant son parcours des Conférences de Jean Cassien, l’auteur nous propose, après la comparaison des « habiles changeurs », l’image de « la voie royale », puis la figure de « l’ambidextre » : le discernement ne jouait donc pas seulement sur le registre du combat spirituel, mais encore, sur celui de la mesure et finalement, de l’équilibre qu’offre la véritable pureté du cœur.
C’est une figure peu connue du nouveau monachisme orthodoxe que nous présente une moniale des Fraternités de Jérusalem, attentive au cheminement insolite d’un cœur que l’amour du Christ conduisit, de maternité charnelle en maternité spirituelle, au don brûlant de la maternité divine.