Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Parmi les 19 chrétiens récemment béatifiés à Oran, certains sont restés dans l’ombre, comme ces quatre Missionnaires d’Afrique (Pères blancs) assassinés ensemble à Tizi Ouzou le 27 décembre 1994. Parmi eux se trouvait un Belge, avec qui son confrère Guy Theunis, autrefois très engagé au Rwanda, nous propose de faire plus ample connaissance.
Sous l’occupation communiste en Lituanie, puis dans plusieurs républiques ex-soviétiques, la vie religieuse clandestine s’est diffusée sans appui ni visibilité ; ceux qui l’ont vécue sont toujours parmi nous, porteurs de cette espérance invincible : la résistance spirituelle des croyants, fondée ici dans l’adoration eucharistique, ouvre sur la liberté. On remarquera aussi comment le souci d’une formation approfondie, humaine et chrétienne, a remarquablement accompagné le chemin.
On connaît sans doute ce Dialogue des Carmélites écrit par G.Bernanos d’après la nouvelle de G.von Le Fort (« La dernière à l’échafaud ») qu’inspirait le martyre des Carmélites de Compiègne, durant la Révolution française. L’opéra qu’en tira Francis Poulenc demeure un événement musical insurpassé en même temps que l’aboutissement d’un itinéraire spirituel devenu quête théologique : « Que se cache-t-il derrière la peur de la mort, le transfert de la grâce, le martyre, la Communion des saints » ?
L’auteur de l’ouvrage récent Le féminisme chez Edith Stein (Paris, Parole et Silence, Collège des Bernardins : Essai, 2009) réunit dans cet article des lettres de la sainte, en traduction originale, qui illustrent de façon remarquable la crise existentielle et la quête douloureuse de sens qui fut la sienne au moment de la première Guerre mondiale jusqu’au jour de son baptême. Le Christ lui donna la lumière décisive sur sa destinée et sur son appartenance au peuple juif. Marquée par la foi de sa mère juive, elle découvrit le sens de l’élection d’Israël et y resta fidèle jusqu’à sa mort à Auschwitz.
Dire comment on voit la vie consacrée « de l’extérieur », c’est sans doute dire quelque chose de sa foi. Les critiques peuvent être acerbes ou les appréciations bienveillantes, différer selon qu’il s’agit des moines, des consacrés de vie active ou des « laïcs consacrés ». Les réponses à une telle enquête indiquent en fait des défis profonds, que l’auteur choisit de présenter sous la forme d’une série d’antinomies (d’oppositions) qui culmine dans l’accomplissement du martyre. Au terme, l’expérience de la Transfiguration ouvre sur la mentalité eucharistique de Pâque, vraie divinisation de notre culture et de notre condition mortelle.
L’exhortation postsynodale Ecclesia in Europa conclut la série impressionnante des Synodes continentaux. Centré sur la source d’espérance qu’est le Christ, le document ne cesse d’en appeler au texte de l’Apocalypse johannique pour dire le combat des Eglises appelées à se convertir, mais aussi la victoire déjà acquise par le sang des martyrs. Pourquoi ce paysage spirituel convient-il aujourd’hui à l’Europe ? Quelle place y tient la vie consacrée ?