Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Habitué de nos pages, le père Pierre Gervais, jésuite canadien, a mené sa carrière de dogmaticien à l’I.É.T. de Bruxelles où il a revisité, avec les grands traités et les principaux sacrements, quelques figures éminentes de la mystique chrétienne. Il se consacre désormais à l’écriture, notamment d’importants commentaires des Exercices spirituels ; cet article en donne l’épure la plus achevée.
Le père abbé de Saint-Wandrille s’est fait connaître par sa thèse de théologie (La saveur de Dieu, Cerf, 2002, saluée par le futur Benoît XVI et recensée en 2003 dans notre revue), qui a reçu en 2004 le prix Henri de Lubac. Postulateur de la cause du professeur Jérôme Lejeune, il s’intéresse aussi, souvent mandaté par le Saint-Siège, à ce qui regarde la liberté et l’autorité dans les communautés de vie consacrée.
Saint Bernard a écrit sur l’amour des pages éternelles, qu’on peut rappeler en soulignant quelques étapes du parcours de la liberté (l’âme) que le Créateur rappelle à sa ressemblance.
On n’a peut-être pas encore remarqué la « doctrine » de Sœur Bénédicte de la Croix à propos des vœux religieux. L’auteur nous la propose, à partir des traductions nouvelles de l’œuvre, dont de larges extraits nous sont ainsi offerts. La vie religieuse est entendue par Édith Stein comme vocation, les conseils évangéliques comme signes de consécration, la chasteté, comme virginité, la pauvreté comme libération, et par dessus tout, l’obéissance, comme configuration au Christ, parce que, en définitive, la Trinité est le modèle de la vie des vœux. Un enseignement dont l’actualité n’a pas fini de nous impressionner.
Au fil d’une conférence inspirée de l’année sacerdotale, l’auteur explique comment il entend la place de Marie dans la vie spirituelle des prêtres (Marie à la Croix, Marie à Cana), mais aussi, ce qu’une telle présence implique pour leur formation continue (Marie, Mère de l’Église, Mère de Dieu, en son Immaculée conception) : il est ainsi question de l’originalité personnelle de chaque prêtre, de sa capacité d’apporter à d’autres la plénitude de grâce qui l’habite, du consentement à l’action souveraine de Dieu, du témoignage à rendre à l’accomplissement des Écritures plutôt qu’à la culture nationale ; bref, de déployer sa liberté à l’intérieur de la liberté infinie de Dieu, si l’on veut pouvoir servir la liberté spirituelle de tous.
Le Christ couvrant de son silence l’humiliation de la femme adultère ; le Fils livré au silence du Père sur la croix : telles sont les deux faces de la mansuétude divine qu’un jeune théologien nous donne à considérer. Ainsi,le silence chrétien apparaît comme un lieu fondamental d’éveil et d’engagement et la liberté humaine peut s’accorder à l’œuvre discrète de l’Esprit.
La pensée et la spiritualité indienne offrent, quand on les explore par leurs versants hindou aussi bien que bouddhique, des ressources souvent inaperçues en Occident : être délivré de la peur et « faire don de l’absence de crainte » à tout être vivant, n’avoir plus de crainte et n’en inspirer plus aux autres, voilà qui suggère, notamment dans la figure du « renonçant royal », des résonances avec la tradition chrétienne qui peuvent nous provoquer.
Répondant bien à son titre initial, « Redécouvrir l’accompagnement individuel au nom du Christ », cet exposé rend compte d’une longue expérience d’accompagnement de nombreux débutants dans la formation sacerdotale, auxquels les Exercices spirituels de trente jours de saint Ignace ont été proposés. Un déploiement de la liberté spirituelle s’y opère, où s’approfondit l’indispensable relation personnelle au Christ de Dieu.
S’adressant récemment à une rencontre de formateurs des Séminaires de France, l’auteur rappelle, avec la simplicité qu’on lui connaît, le lien essentiel entre la croissance spirituelle et l’intelligence de l’Écriture, ou plutôt, de la Parole de Dieu. Tout engagement chrétien pourrait en tirer profit.
Dans la série déjà bien fournie des premières publications de jeunes auteurs, voici un commentaire précis de la formule de profession d’une grande famille religieuse ; on comprendra en la suivant à quel point la liturgie informe la pratique et combien les conseils évangéliques, vécus selon les accents propres à l’institut, constituent la trame de la liberté personnelle comme de la mission.
Rumination des Psaumes ou contemplation évangélique, la prière chrétienne conduit la liberté de l’homme à épouser la liberté pourtant insondable de Dieu. Ce « vœu » de s’accorder pour la vie au choix du « Commencement » est précisément l’enjeu de la méditation du Règne, dans les Exercices spirituels : « Conduis-toi même ma vie ».
Chez Ignace et les siens, la conversion personnelle au Christ se déploie « dans un désir du service de la mission de l’Église et dans un engagement au témoignage de la foi ». Une telle logique spirituelle marque la fécondité d’un chemin original qui conduit à Jésus comme seul et unique maître de vie, et s’authentifie par les changements structurels de l’existence qu’elle induit. La liberté que donne l’obéissance à un autre, la préférence pour la vie avec le Christ en toute situation, se réalisent par un réel combat pour la communion de l’homme avec Dieu, donc pour la mission universelle, le célèbre « discernement des esprits » aidant.Ce texte veut rendre grâce de tant de grâces.