Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Un théologien qui publie sous pseudonyme, ce n’est pas courant ; que Louis Bouyer l’ait fait plusieurs fois et sous un mode romanesque intrigue. La traversée d’une de ses œuvres fantastiques, que propose sœur Marie-David Weill, en marge de la publication de sa thèse sur l’humanisme eschatologique de Bouyer, ravira les esprits les moins convenus.
Jésuite canadien formé pour une mission du Vietnam quittée dans des circonstances dramatiques, le jeune dogmaticien acheva sa formation en France ; spécialiste de la spiritualité des Exercices ignatiens, il poursuit en Belgique, à la Faculté jésuite de Bruxelles (I.É.T.) une carrière académique qui lui a permis de revisiter, avec les grands traités et les principaux sacrements, quelques figures éminentes de la mystique chrétienne.
Grande voix parmi les cardinaux, le père Christoph Schönborn, dominicain, archevêque de Vienne, proche du Pape François, est aussi l’une des personnalités européennes les plus attentives à tout ce qui surgit ou reprend cœur dans l’Église du Christ. Nous avons eu la joie de rencontrer l’intrépide pasteur théologien.
Il a dirigé Vie consacrée naguère, attentif, sur tous les continents, à l’expérience spirituelle où s’enracinent les diverses formes de célibat pour le Royaume. Compagnon de Jésus et des pauvres, ce connaisseur d’Ignace de Loyola vient d’achever son pèlerinage. Il a transmis avec les Exercices spirituels la source de son rayonnement. Nous en gardons mémoire, avec reconnaissance.
Le père Rupnik est jésuite, directeur du Centre Aletti de Rome, théologien, animateur de retraites, professeur de théologie à l’Athénée pontifical Saint-Anselme et à la Grégorienne, écrivain et artiste. Ses célèbres mosaïques enrichissent près de 200 lieux de prière dans le monde entier, dont le sanctuaire Jean-Paul II, inauguré aux récentes JMJ. Il nous parle de beauté.
Après l’article biographique de D. Milroy ([« Thomas Merton, 1915-1968, et la quête du Père », Vs Cs 81, 2009-4, 294-301>288]), voici retracé, à l’occasion du centenaire de sa naissance, l’itinéraire intérieur d’un pionnier dans l’exploration des spiritualités de l’Asie. Ce n’est que l’une des facettes de l’immense talent du célèbre trappiste, moine et écrivain tout ensemble, mais on peut y voir la source de cette influence qui marque toujours des multitudes de lecteurs.
Après son ouvrage de référence (La symbolique de l’eau dans l’œuvre du Père Surin, Louvain, 1979), l’auteur reprend sa lecture du célèbre jésuite dont nous fêtons cette année le 350e anniversaire du décès. Cette présentation (qu’il faut entendre dans le contexte de l’époque), d’une seule lettre de direction spirituelle, creuse jusqu’aux motivations et réactions de chacun des protagonistes, tout en s’élevant aux enjeux du débat interne à la Compagnie de Jésus entre les réformateurs mystiques et les tenants de la tradition ignatienne la plus autorisée.
Un jeune prêtre français nous offre cette présentation fervente du prêtre belge qui fonda la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. L’installation, le 16 janvier dernier, à Malines, du Tribunal ecclésiastique chargé d’étudier la vie et l’œuvre de l’initiateur de l’Action catholique organisée permettra sans doute de s’interroger aussi sur les présupposés et le devenir du mouvement ; mais il fallait d’abord ne pas manquer la simple rencontre d’un analyste social et d’un pédagogue hors du commun grâce auquel, dit-on, « la jeunesse ouvrière entra au Sacré-Collège ».
La très haute figure du Père de Chergé permet à l’auteur de revisiter la situation de notre dialogue de foi et de prière avec d’autres traditions spirituelles. Le destin de la communauté de Tibhirine illustre ainsi l’exigence d’une vie nourrie des Écritures, portée au « martyre de l’Esprit » comme au partage eucharistique de tout le quotidien : ici, la Parole de Dieu s’incarne jusqu’à se faire entendre dans le Coran.
En nous rappelant la galerie des quelques religieux « devenus Papes », ces lignes veulent aussi souligner les caractéristiques de ces pontificats singuliers : il s’agit souvent de temps difficiles, de caractères bons et doux, de brefs pontificats, de réformes et de retour à l’essentiel, de la question difficile de la place de la vie religieuse parmi les états de vie — en tout cela, finalement, se joue la sainteté de l’Église, et c’est bien elle qui nous importe.
C’est une figure peu connue du nouveau monachisme orthodoxe que nous présente une moniale des Fraternités de Jérusalem, attentive au cheminement insolite d’un cœur que l’amour du Christ conduisit, de maternité charnelle en maternité spirituelle, au don brûlant de la maternité divine.
Dédié à la mémoire du grand jésuite disparu il y a juste dix ans, cet hommage lumineux rappelle la singularité d’un itinéraire dont l’héritage, controversé souvent, n’est pas près de s’épuiser.