Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Bénédictin de la Pierre-qui-vire et liturgiste de renom, Frère Patrick livre ici une analyse sensible de certaines représentations de la vie religieuse qui ont conduit aux effrayantes dérives d’aujourd’hui. Son insistance sur la formation, son appel à réinterpréter sans cesse les règles anciennes, appellent à ouvrir de nouveaux espaces de vie.
Un curé de Bruxelles. C’est ainsi que l’auteur préfère se présenter, pour partager avec ceux qui le désirent sa méditation de trois « crises » récentes (les abus, l’épidémie de Covid, la mise en route du Synode) qui le font revenir à la source baptismale et réfléchir aux premières organisations chrétiennes.
Initialement présenté lors d’une conférence au lendemain même des attentats de Paris, cette réflexion d’un Trappiste, d’abord médecin en Afrique et au Proche-Orient, aujourd’hui maître des novices à Tamié, est publiée en marge du procès des terroristes et de la publication du Rapport Sauvé : il s’agit bien de savoir de quel prophétisme parler et pour quelle conversion.
Prise dans la tourmente ecclésiale venue de France, la vie consacrée n’a-t-elle qu’à se laisser défaire par la révélation des impostures qui lui sont imputables ? Sous la plume de Noëlle Hausman, s.c.m., directrice de notre revue, commence une réflexion que d’autres pourraient poursuivre ou remoduler, en partageant ce qu’ils voient poindre des chemins où l’Esprit sépare de son souffle la balle et le grain.
Le confinement et ses suites n’ont pas muselé toutes les pensées ; c’est un concert à trois voix que nous fait entendre le père Claude Robinet, s.j., archimandrite, responsable de l’église russe catholique, au Collège Pontifical Russicum de Rome, et des programmes russe et biélorusse de Radio Vatican ; aujourd’hui au service, à Bruxelles, de la Fraternité des Douze Apôtres. La conversion ecclésiale est bien devant nous !
« Nous n’arriverons pas à vivre la pauvreté de Jésus sans l’aide des pauvres ». Un peu d’humour pourrait consister, pour les religieux, à se situer, dans le grand cirque de la comédie humaine, du côté des clowns : une telle approche de leur mystère ne permet-elle pas une théologie conforme à cet état de conversion ?
Un article du Père Pier Giordano Cabra, c’est tout un événement : auteur d’une trentaine de livres en italien, l’ancien supérieur général de la Sainte Famille de Nazareth et de la maison d’édition Queriniana, de Brescia, pourrait avoir inspiré plusieurs grands textes émanés de notre Dicastère, dans les années 90. Il nous propose ici, en forme de correspondance, ses pensées sur un aspect très visible de la crise chez les religieux. Seraient-ils acculés à une sorte de foi sans les œuvres ?
Cette notule, de la plume d’une Franciscaine de Swormville (New York) récemment décédée, est parue dans la Religious Life Review 54 (2015), p. 361-363, avec cet avertissement de l’éditeur : « l’humour de ces pages n’apparaîtra peut-être pas toujours drôle à certains supérieurs »...
« La vie consacrée est belle parce qu’elle révèle dans l’humain le divin, elle révèle que l’humain est capable de Dieu, à cause de l’Esprit versé en nous qui nous purifie, nous fortifie, nous guérit ». Ne nous trompons pas de beauté ! Ce n’est pas la perfection formelle qui rendra nos communautés belles et prophétiques, mais le témoignage de consacrés transfigurés par leur rencontre avec le Christ et cherchant, jusque dans la fragilité de leur humanité, à « demeurer dans son amour ».
Lieu de mort, ou lieu d’une autre vie, le désert terrifie ou fascine, tout comme la vie de ces solitaires dont nous connaissons tant d’apophtegmes. Mais à quoi ressemblait concrètement la prière de ces hommes s’efforçant d’obéir à l’injonction du Seigneur, reprise par saint Paul, de « prier sans cesse » ? « La prière est le miroir du moine », disaient-ils eux-mêmes, et leur exemple, plus actuel que jamais, nous montre comment la prière change le cœur, transforme la vie, et fait jaillir des sources dans le désert et refleurir les lieux les plus arides.
« Sans passion rien ne bouge : il n’y a ni art, ni exploit sportif, ni engagement politique. La question est de savoir si nous sommes des passionnés de Dieu, des personnes qui savent communiquer le goût des choses de Dieu aux autres ». Une belle lecture de la Lettre apostolique du Pape François, « Témoins de la joie » (21 novembre 2014). Le Père Vande Kerkhove, grâce à sa longue expérience en terre d’Afrique, propose des pistes de réflexion aptes à « réveiller » nos communautés et nos partages : un préalable indispensable pour que nous puissions à notre tour « réveiller le monde ».
Dans le cadre précis d’un colloque sur la nouvelle évangélisation, l’auteur, qui a beaucoup œuvré au renouvellement de la formation à partir des sentiments du Fils, propose un portrait de l’évangélisateur requis par l’exhortation apostolique Evangelii gaudium ; s’il n’hésite pas, en contrepoint de son « décalogue », à souligner vigoureusement les défauts apparentés, on comprendra que son fil rouge vise à libérer les personnes de tout ce qui les ferme aux autres : un défi et une grâce.