Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Le confinement et ses suites n’ont pas muselé toutes les pensées ; c’est un concert à trois voix que nous fait entendre le père Claude Robinet, s.j., archimandrite, responsable de l’église russe catholique, au Collège Pontifical Russicum de Rome, et des programmes russe et biélorusse de Radio Vatican ; aujourd’hui au service, à Bruxelles, de la Fraternité des Douze Apôtres. La conversion ecclésiale est bien devant nous !
« Nous n’arriverons pas à vivre la pauvreté de Jésus sans l’aide des pauvres ». Un peu d’humour pourrait consister, pour les religieux, à se situer, dans le grand cirque de la comédie humaine, du côté des clowns : une telle approche de leur mystère ne permet-elle pas une théologie conforme à cet état de conversion ?
Un article du Père Pier Giordano Cabra, c’est tout un événement : auteur d’une trentaine de livres en italien, l’ancien supérieur général de la Sainte Famille de Nazareth et de la maison d’édition Queriniana, de Brescia, pourrait avoir inspiré plusieurs grands textes émanés de notre Dicastère, dans les années 90. Il nous propose ici, en forme de correspondance, ses pensées sur un aspect très visible de la crise chez les religieux. Seraient-ils acculés à une sorte de foi sans les œuvres ?
Cette notule, de la plume d’une Franciscaine de Swormville (New York) récemment décédée, est parue dans la Religious Life Review 54 (2015), p. 361-363, avec cet avertissement de l’éditeur : « l’humour de ces pages n’apparaîtra peut-être pas toujours drôle à certains supérieurs »...
« La vie consacrée est belle parce qu’elle révèle dans l’humain le divin, elle révèle que l’humain est capable de Dieu, à cause de l’Esprit versé en nous qui nous purifie, nous fortifie, nous guérit ». Ne nous trompons pas de beauté ! Ce n’est pas la perfection formelle qui rendra nos communautés belles et prophétiques, mais le témoignage de consacrés transfigurés par leur rencontre avec le Christ et cherchant, jusque dans la fragilité de leur humanité, à « demeurer dans son amour ».
Lieu de mort, ou lieu d’une autre vie, le désert terrifie ou fascine, tout comme la vie de ces solitaires dont nous connaissons tant d’apophtegmes. Mais à quoi ressemblait concrètement la prière de ces hommes s’efforçant d’obéir à l’injonction du Seigneur, reprise par saint Paul, de « prier sans cesse » ? « La prière est le miroir du moine », disaient-ils eux-mêmes, et leur exemple, plus actuel que jamais, nous montre comment la prière change le coeur, transforme la vie, et fait jaillir des sources dans le désert et refleurir les lieux les plus arides.
« Sans passion rien ne bouge : il n’y a ni art, ni exploit sportif, ni engagement politique. La question est de savoir si nous sommes des passionnés de Dieu, des personnes qui savent communiquer le goût des choses de Dieu aux autres ». Une belle lecture de la Lettre apostolique du Pape François, « Témoins de la joie » (21 novembre 2014). Le Père Vande Kerkhove, grâce à sa longue expérience en terre d’Afrique, propose des pistes de réflexion aptes à « réveiller » nos communautés et nos partages : un préalable indispensable pour que nous puissions à notre tour « réveiller le monde ».
Dans le cadre précis d’un colloque sur la nouvelle évangélisation, l’auteur, qui a beaucoup oeuvré au renouvellement de la formation à partir des sentiments du Fils, propose un portrait de l’évangélisateur requis par l’exhortation apostolique Evangelii gaudium ; s’il n’hésite pas, en contrepoint de son « décalogue », à souligner vigoureusement les défauts apparentés, on comprendra que son fil rouge vise à libérer les personnes de tout ce qui les ferme aux autres : un défi et une grâce.
Voici un courrier aux saveurs multiples, dont nous n’avons pas voulu priver nos lecteurs. La délicieuse liberté de l’auteur nous donne certainement de réfléchir et, qui sait ?, suscitera d’autres interventions brèves, percutantes, utiles, qui permettront à cette Année de la Vie Consacrée de ne pas s’installer dans les célébrations plus ou moins convenues…
Le rapport conclusif d’un Chapitre par l’Abbé Général d’un Ordre particulier, lui-même au confluent d’autres Ordres monastiques, nous a paru très stimulant pour d’autres familles religieuses. Ce vigoureux appel à une authentique vie communautaire débouche d’ailleurs sur une autre interpellation encore : allons-nous vivre une logique de la fin, ou offrir au Christ et à l’Eglise le peu qui nous reste » ?
« Nous avons choisi de traiter deux aspects du service de l’autorité : le service de la vocation et le service de la prophétie. Au service de la vocation qui vient de Dieu, pour porter chaque membre de sa communauté vers la maturité de fils ; au service de la prophétie ‘pour réveiller le monde’, pour discerner les défi s et indiquer ce qui manifeste le règne de Dieu. Car, tandis que tous les chrétiens sont appelés à la radicalité du baptême, les religieux eux, ‘suivent le Seigneur d’une façon spéciale, de façon prophétique … ils sont capables de réveiller le monde’ (A. Spadaro, o.c., p.5). Voilà un service qui interpelle l’autorité dans la vie religieuse : non seulement la radicalité de la vie, mais la prophétie de la vision ». C’est ce deuxième point de son introduction générale que l’auteur développe ici, dans un « parler vrai » d’une très grande clarté.
S’adressant récemment à une rencontre de formateurs des Séminaires de France, l’auteur rappelle, avec la simplicité qu’on lui connaît, le lien essentiel entre la croissance spirituelle et l’intelligence de l’Écriture, ou plutôt, de la Parole de Dieu. Tout engagement chrétien pourrait en tirer profit.