Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
« Charisme et vie consacrée, une question à enterrer ? ». En posant cette question provocante, le Conseil annuel de la revue a souhaité réfléchir aux enjeux et aux déplacements de la notion de « charisme » en lien avec la vie consacrée. La réflexion qui ouvre ce dossier présente, à travers quatre notes inspirantes, un point d’aboutissement de notre journée.
Bénédictin de la Pierre-qui-vire et liturgiste de renom, Frère Patrick livre ici une analyse sensible de certaines représentations de la vie religieuse qui ont conduit aux effrayantes dérives d’aujourd’hui. Son insistance sur la formation, son appel à réinterpréter sans cesse les règles anciennes, appellent à ouvrir de nouveaux espaces de vie.
Membre des Fraternités monastiques de Jérusalem qu’on sait dédiées à la ville et à ces hauts-lieux pèlerins où celle-ci transhume parfois, normalienne et agrégée de Lettres, sœur Aude-Marie offre dans ces lignes d’une pertinence et d’une sagesse exquises une méditation inspirante sur la relation vitale entre ces lieux où Dieu parle : la chapelle et le chapitre.
Ces pages du Prieur de la Grande Chartreuse reprennent le chapitre 2 de l’ouvrage en préparation Risques et dérives de la vie religieuse, tome 2 : En sortir. On trouvera sur le site http://risques2.org le dernier état de l’ample réflexion du père Dysmas de Lassus, o.c., sur ces situations de crise dont il parvient à indiquer des franchissements possibles.
Père spirituel de la communauté des étudiants jésuites de Lubumbashi, Philippe Nzoimbengene a été invité par les deux conférences, masculine et féminine, des religieux du Katanga (ASUMA-USUMA) à donner cette intervention à l’occasion de la journée de la vie consacrée, le 1er février dernier. Nous remercions l’auteur de nous avoir autorisés à la publier.
Pour les communautés qui préparent un chapitre d’élections, la méditation trinitaire de l’auteur vient à point pour nous rappeler — dans la suite des deux articles magistraux du P. J. Lavigne, publiés dans nos deux derniers numéros — combien le chapitre met en œuvre l’écoute d’une Présence que l’Église nous aide à rencontrer. On remarquera en particulier qu’il s’agit d’échanger des paroles conformes à cet acte commun d’obéissance, et comment la pratique des vœux prépare à soutenir les personnes qui vont entrer en charge. Des vues profondes, qui pourraient désensabler quelques sources.
La pratique capitulaire, souvent éprouvante et complexe, a été comprise, dans la première partie de cet article (voir Vs Cs 2014-1, 23-38) comme une expérience religieuse fondatrice, pour chaque membre et tout l’institut. Les temps divers que l’auteur a déjà développés s’achèvent sur le temps des élections, si dominant parfois, et le temps de « rendre comptes », indûment minimisé. L’ensemble de ces pages forme une étude vivifiante, qui porte à merveille son titre : « Spiritualité pour temps de Chapitre ».
« L’essentiel est-il d’être repéré ou de témoigner de l’Evangile ? Si nous taisons Celui qui est à la source de notre agir, nous ne sommes plus lisibles. L’enjeu semble se situer dans un rapport à la parole, qui doit pouvoir être exploré dans ses différentes dimensions pour être renouvelé ». Ces mots de l’auteur, enfilés par séquences, disent le propos, et son urgence : la vie religieuse n’est pas un discours, mais une parole échangée, dont le Cantique des cantiques célèbre l’origine.
Destinées au départ à une réflexion interne à l’ordre des Prémontrés, ces observations sur le charisme des fondateurs, illustrées par l’exemple de la famille norbertine, tracent les contours d’autres travaux semblables, qui chercheraient à retourner aux inspirations primitives. C’est ainsi que l’histoire peut se faire source d’avenir.
La Présidente de l’Union des Conférences Européennes de Supérieur(e)s Majeur(e)s, que notre revue a déjà présentée (Vs Cs 2008-3), nous livre sa lecture du premier Document (Lineamenta) préparant le Synode sur la Nouvelle Évangélisation, célébré à Rome en octobre prochain. Les « souhaits » qu’elle formule en conclusion ne peuvent passer inaperçus.
Bien connu comme théologien de la vie consacrée, l’auteur vient de publier, en espagnol, une grande synthèse sur la vie religieuse postconciliaire, étude dont il nous donne ici la substance. On remarquera que pour lui, l’Esprit Saint a été le protagoniste principal de la rénovation vécue par les religieux, sous tant d’aspects importants. Les quelques ombres mentionnées sont réassumées dans cette lumière, qui permet un éloge vibrant de la fragilité d’aujourd’hui — avons-nous compris cet appel à la pauvreté ?
Note de la rédaction (mai 2021) : la publication de cet article est évidemment antérieure aux révélations concernant la personne de Jean Vanier communiquées par l’Arche en février 2020. La rédaction renvoie le lecteur au communiqué officiel publié sur le site de l’Arche en France à la même époque. Depuis saint Paul au moins, trois choses sont claires : « les faibles sont nécessaires et indispensables à l’Église, la charité est nécessaire et indispensable pour vivre chrétiennement et si un membre souffre tout le corps souffre ». C’est de cette intuition qu’est née l’Arche, dont le fondateur réfléchit ici à la transformation qu’y connaissent les « assistants », chrétiens ou non. Les personnes avec un handicap » aspirent à cette véritable relation personnelle qui les relève, et du même coup, elles « transforment l’Église en un lieu de compassion ».