Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Le père carme Stefano Conotter, aujourd’hui prieur à Bruxelles, a été maître des novices en Italie et prieur en Roumanie ; il présente la récente Instruction Cor orans (15 mai 2018), qui applique la constitution Vultum Dei quaerere (26 juin 2016) sur la vie contemplative féminine – un document qu’on aurait tort de croire réservé aux moniales de vie cloîtrée.
Quand deux moines réfléchissent à l’utilisation d’Internet,ou comment « la toile » peut voiler,ou au contraire,« le réseau » peut relier,les aspects les plus décisifs de la formation religieuse,voire, l’existence même des communautés… Extraites d’une rencontre monastique sur le sujet,ces pages nous ont paru, dans leur sobriété même, extrêmement éclairantes pour tous, dans un domaine où le discernement ne fait souvent que commencer.
Ce n’est pas sans intérêt de lire, à la suite du précédent article (ou avant selon sa propre situation), celui que nous propose Sœur Marie-Ancilla. En effet, si dès son instauration (au IXe siècle), la clôture apparaît liée à la virginité consacrée il s’en suit qu’elle déploie un espace symbolique où différentes significations de la chasteté vouée pour le Royaume se trouvent rehaussées ; telle, par exemple, la sponsalité de la vie consacrée. Mais n’est-il pas excessif de « cadenasser » toutes les formes de vie religieuse contemplative féminine dans cette seule harmonique et de la lier si strictement à la pratique d’une clôture univoque ? La tradition dominicaine ne le pense pas et Sœur Marie-Ancilla attire notre attention sur la nécessité d’une perspective historique et surtout respectueuse du polymorphisme des traditions en cette matière.
« L’avant lire » qui précède l’article le précisera, nous offrons ici un témoignage communautaire au style vif et évocateur rendant compte d’une option déterminée pour une vie pèlerine résolument « en clôture » où la fidélité à l’Évangile « sans gloses » est toujours à son « commencement ». François lui-même, à sa mort, ne disait-il pas : « Nous n’avons rien fait » ?
Le décret Verbi sponsa (13 mai 1999) est-il bien la réponse attendue à la demande formulée à l’issue du synode sur la vie consacrée et annoncée par Vita consecrata (1998) ? La comparaison avec ce qui était déjà proposé dans Venite seorsum (1969) - il y a 30 ans ! - propose une appréciation nuancée. Les nombreux points d’interrogation qui ponctuent la conclusion indiquent qu’une autre détermination aurait pu être cherchée.
La clôture des moniales n’est pas un sujet anodin. Tout ce qui touche au corps, au geste, à la liturgie, donc au sens de l’adoration, est toujours extrêmement délicat. C’est que le corps est, dirait le philosophe, le lieu de naissance de tous nos symboles. C’est donc au-delà des dispositions canoniques (encore que celles-ci soient nécessaires et importantes, car elles sont sous-tendues par une anthropologie, notamment en ce qui concerne la polarité masculin/féminin), que nous devons porter notre regard. L’interview, un genre littéraire forcément toujours un peu rapide, que nous reproduisons ici, nous y convie avec justesse, situant bien les problèmes et orientant vers des solutions porteuses de sens avec la délicatesse et la tendresse de l’attention féminine.
Les recherches en cours sur l’histoire des religieuses et de la clôture permettent aujourd’hui de mieux distinguer entre divers ordres de réalités. Au fil de cette clarification apparaît davantage l’exigence d’une solitude fondamentale que ne mesurent jamais les normes où elle peut, selon les époques, s’exprimer.
« Les moniales sont les seules religieuses à faire l’objet de dispositions spéciales dans le nouveau Code uniquement en tant que femmes et ces dispositions sont toutes, à une exception près, dans le sens d’un droit plus restrictif. Mais beaucoup dépendra de la manière dont le nouveau Code sera interprété et de la façon dont les moniales elles-mêmes réagiront face aux options qui leur sont ouvertes... ». Telle est la conclusion de l’auteur, qui, dans son article, justifie cette double assertion par une étude détaillée.
Le Code de 1983 retient-il les différences de traitement de la législation précédente concernant les hommes et les femmes du laïcat et les membres des Instituts religieux masculins et féminins ? C’est à cette question que je tenterai de répondre partiellement. Je considérerai d’abord la situation des femmes chrétiennes puis...
Le recueillement pour Dieu, sans lequel la vie vouée à la contemplation n’aurait aucun sens, requiert une traduction matérielle adaptée. L’auteur se demande si les prescriptions spéciales que le Droit ajoutait jusqu’ici à la clôture de règle pour les moniales uniquement vouées à la contemplation sont encore universellement indiquées. S’appuyant sur les déclarations de Jean XXIII, Vatican II et Paul VI, il expose les raisons de croire que le Code rénové ne comportera plus ces discriminations en défaveur des moniales, sans que cela implique de relâchement dans la clôture adaptée à chaque vocation.
L’auteur évoque dans ces pages les transformations successives qui ont jalonné l’histoire des Ursulines. Cet exemple typique pourra éclairer bien des familles religieuses dont l’évolution n’a pas suivi un cours régulier, mais a subi maintes vicissitudes et pris des détours imprévus qui rendent parfois difficile l’identification de leur charisme.
Une Carmélite polonaise s’interroge sur le sens profond de la vie contemplative. Elle le trouve énoncé dans l’adage du prophète Élie : « Il est vivant, le Dieu devant qui je me tiens », et souhaite que soit entendu l’appel de sainte Thérèse d’Avila « Va vers les profondeurs ». S’adressant à des canonistes, Sœur Brennan esquisse l’histoire de la clôture des moniales, inchangée depuis près de douze siècles et responsable de l’identification pratique entre contemplative et moniale cloîtrée. Elle montre comment ce schème a joué pour bloquer l’aggiornamento demandé par Vatican II.