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Quel devenir pour l’immobilier des congrégations religieuses ?

Véronique Margron David-Marc d’ Hamonville Guillaume Jedrzejczak Thomas Wallut

Dans la même veine de théologie pratique que le petit opus sur « L’accompagnement des personnes difficiles en communauté » (2018), le Colloque plus récent, des 16 et 17 décembre 2021, sur l’immobilier des Congrégations, lui aussi publié dans une agréable présentation illustrée et un accompagnement délicat de Thomas Wallut, n’était sans doute pas sans lien avec l’engagement pris par la Corref pour que la reconnaissance du mal commis puisse donner lieu, envers les victimes qui l’ont subi, à des modalités de reconnaissance et de réparation (V. Margron – G. Jedrzejczak en ouverture). D.-M. d’Hamonville montre, dans un ingénieux commentaire de l’homme riche de Mc 10, par la nécessité de vendre (et non pas d’abord de donner ni surtout de donner pour rien), « la perspective d’une transmission de biens matériels qui fasse abonder une richesse relationnelle » – les échanges qui s’ensuivent valent leur pesant d’or, oserait-on dire. « L’expérience concrète d’une im­portante opération immobilière » (L. Chevallier.) donne l’exemple d’un nouveau départ missionnaire que cette longue traversée rend possible. L. Lacoin, expert-conseil, partage dans la même table ronde son témoignage d’accompagnement d’une communauté dans une opération immobilière de construction d’un nouveau lieu de vie. Et Madeleine Tantardini, directrice de la Fondation des Monastères qui coédite l’ouvrage, indique, sur les vingt dernières années, les tendances observées dans le monde monastique, non sans avertir elle aussi de ne pas céder pour rien, et de rappeler que « le don pur et simple au diocèse de l’unique bien immobilier d’un institut n’est pas vraiment encouragé par la CIVCSVA » (p. 38). La seconde journée a d’abord élargi le regard sur ce qui se fait en Europe, notamment en Italie (L. Bartolomei – F. Giani), avec un double exemple de «  la valorisation charismatique de biens consacrés  », grâce à l’aide de fondations dédiées. Trois ateliers thématiques s’en sont suivis, sur l’immobilier monastique à la lumière de Cor orans (P.-Y. Pecqueux, H. Leroy, M.-Ch. Vilmain), les points d’attention à avoir dans la réorganisation de l’immobilier religieux (E. Tawil, A.-L. Siffert, Ch. Duchesne) ou la fermeture d’un couvent (M.-P. Minvielle, R. Bocti, J.-M. Grimaud). La dernière conférence, par Mgr J. Rodriguez Carballo, sur les biens des instituts religieux, suivie elle aussi d’un échange avec l’auditoire, contient plus d’un enseignement, comme celui-ci : «  le charisme, comme la foi, est une mémoire future  » (p. 105) ; la limite du mandat des économes « doit coïncider avec la limite du mandat des supérieurs majeurs » (p. 106), sans compter les précisions sur les critères d’une transmission ecclésiale à de « nouveaux mouvements ». Comme le dit dom Jedrzejczak en finale, ces journées ont donné des repères techniques et des repères humains, mais aussi des repères spirituels, dans des questions qu’on croit, à tort, seulement prosaïques.

Mots-clés Économie Pauvreté

CORREF / Fondation des monastères, Paris, février 2022

120 pages · 0,00 EUR

Dimensions : 15 x 21 cm

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