Cet ouvrage n’est petit que de taille. C’est un écrit d’espérance, alors même qu’il souligne les formes multiples de souffrance des prêtres. À travers un langage clair et véridique, l’A. pointe les problèmes actuels qui n’épargnent aucun itinéraire de prêtre et qui peuvent conduire à ce constat de prêtres en morceaux, comme l’énonce le titre de ce livre, préfacé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint Siège, et postfacé par Amedeo Cencini, prêtre canossien italien bien connu, professeur à l’Université Salésienne et consulteur auprès de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie apostolique depuis mai 1995.

L’A., évêque émérite depuis 2013, est né le 29 avril 1941 à Delémont (Suisse) et fut ordonné prêtre pour le diocèse de Besançon en 1966. Après des charges paroissiales et diocésaines, surtout de l’enseignement dans les séminaires, il est nommé évêque de Troyes en 1992, ensuite, en 1998, évêque d’Orléans, enfin évêque de Nanterre en juin 2002. Il est aussi évêque accompagnateur de la Fédération internationale des Communautés de l’Arche à qui il a adressé une lettre émouvante datée du 24 février 2020 (publiée en annexe).

Fort de son expérience pastorale et épiscopale, Mgr Gérard Daucourt décline en toute clarté les problèmes qui secouent actuellement le clergé, non pas pour donner des leçons, mais pour exprimer sa sollicitude de façon familière agréable (p. 92) envers les prêtres et les séminaristes en formation. Il énonce les principaux facteurs de crise : crise d’identité (provoquée par une surcharge de travail), crise de reconnaissance sociale (risque de marginalisation dans une société déchristianisée), crise enfin des valeurs (absence de foi même chez les baptisés). Dans la postface, Amedeo Cencini affirme que ce n’est pas la fin du christianisme, mais d’un certain type de christianisme, que ce n’est pas la fin de la foi, mais d’un certain modèle de foi (p. 103). Avec finesse, l’A. présente des remèdes concrets tant du côté des prêtres que des laïcs, encourageant les uns et les autres à une coresponsabilité réciproque.

Que cet ouvrage – à mettre entre les mains de chaque séminariste et de chaque prêtre – puisse contribuer à faire de l’Église un lavement de pieds mutuel permanent.