Basé sur les meilleures sources, agrémenté d’un index des noms, cet opuscule relève brillamment le défi d’écrire une petite vie d’un des célèbres premiers compagnons d’Ignace, qui n’a laissé derrière lui aucune œuvre de référence : « le seul héritage qu’il lègue à la postérité est lui-même » (p. 201) – le pape François s’en est heureusement souvenu en le faisant hardiment canoniser. La centaine de pages consacrées à la biographie proprement dite se lisent « sans jamais s’arrêter », puis vient la réflexion sur l’unité d’une vie, chapitre charnière vers tous les autres, avec cette obéissance et cette géographie spirituelle qui ouvrent sur le Christ, présence intérieure et centre de gravité d’un mouvement permanent. On remarquera que, contrairement à Ignace « qui ne professe jamais une mystique nuptiale », Favre voit dans le Christ l’époux de son âme (p. 122), le centre de son cœur (p. 129), alors même que la chasteté l’a toujours préoccupé (p. 153). « Maître en vie affective » (p. 143), doué pour l’amitié qu’il entretient par une insistante correspondance, discret dans sa mort et son culte posthume, ce « jésuite ordinaire » était cependant celui qui, aux dires d’Ignace, donnait le mieux les Exercices, et pouvait aussi apprendre aux curés, maîtres d’école et pieuses femmes qui avaient pu les faire, à les donner à leur tour (p. 150) – étonnant précurseur.
Collection Petite Bibliothèque jésuite
Éditions jésuites, Namur, août 2017
214 pages · 14,00 EUR
Dimensions : 11,5 x 19 cm
ISBN : 9782872993314