Saint Paul est l’auteur du Nouveau Testament qui utilise le plus le vocabulaire de la liberté. Pourtant, il a la réputation de prêcher une morale de l’obéissance avec de nombreux verbes à l’impératif. Face à ce contraste, Michel Quesnel, recteur honoraire de l’Université catholique de Lyon, reprend les lettres pauliniennes en commençant par celles dont l’authenticité n’est pas discutée (épîtres proto-pauliniennes). Une première partie étudie le vocabulaire paulinien de la norme morale. L’A. y relève des conceptions différentes, parmi les exégètes, de l’importance et du rôle de la loi dans la pensée de Paul. La deuxième partie est un parcours dans les épîtres proto-pauliniennes en suivant l’ordre chronologique de leur rédaction que l’A. juge probable. Le parcours inclut même certains passages de la deuxième épître à Timothée que l’auteur juge authentique. La conclusion rassemble les résultats de ce parcours. L’A. perçoit une évolution de Paul vers une éthique de moins en moins prescriptive, ce qui apparaît par exemple par le fait que Paul ne parle plus de commandements après l’épître aux Romains. Dans l’ensemble, l’ouvrage met bien en valeur que, hormis quelques passages de tonalité prescriptive, l’éthique paulinienne a l’amour pour critère majeur. Toutefois, le choix de ne retenir que des épîtres pauliniennes considérées comme authentiques peut être discuté. De même, on sera réticent à suivre l’A. quand il affirme que, finalement, l’éthique paulinienne peut être considérée comme une morale sans commandements, ou que les distances prises par Paul par rapport à l’obéissance à une loi ne sont guère réalistes.
Collection Paul apôtre
Médiaspaul, Paris, octobre 2022
153 pages · 15,00 EUR
Dimensions : 13 x 20 cm
ISBN : 9782712216214