Les Éditions du Carmel nous proposent dans leur collection de retraites spirituelles, cette retraite avec Marie de l’Incarnation, l’Ursuline fondatrice au Québec (Tours 1599 – Québec 1672), la « Thérèse de nos jours et du Nouveau Monde » ainsi que l’appelait Bossuet. Des textes de la sainte, canonisée par le pape François comme « Apôtre des Amériques », et des passages de Evangelii Gaudium nous conduisent au fondement même de la parole évangélique. L’auteur, universitaire spécialiste en anthropologie et en théologie de la vie mystique, nous invite à percevoir combien Marie a vécu l’union au « plus beau des enfants des hommes » (Ps 45,2), décrite en Jn 15 par la symbolique de la vigne et des sarments. Le Verbe incarné est son centre, son cœur, son trésor. Et comme les sarments portent du fruit en étant entés sur la vigne, ainsi cet amour divin est envoi vers les autres. « C’est une même grâce baptismale qui porte le double élan d’une alliance intime avec le Christ Jésus et d’une ‘sortie’ missionnaire » (p. 162). La vie de Marie fut étonnante de retournements, et à chaque fois, devant ses missions impossibles, elle s’appuie sur son désir premier d’être unie à Dieu. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais c’est moi qui vous ai choisis et vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit » (Jn 15,16). Le seul obstacle à redouter est intérieur : l’amour-propre s’en prend directement à notre centre, à notre trésor. L’unique réponse est l’œuvre de l’Amour lui-même dans le cœur de l’homme, mystère pascal en nos cœurs. « La boussole, c’est la gratuité de Dieu » (p. 81, extrait de l’homélie du pape François le 1er février 2020). Un petit livre débordant du trésor de nos vies !