Le récit du second signe de Cana (Jn 4,46-54) est sans doute l’une des péricopes les moins étudiées du quatrième évangile, l’une des raisons étant qu’on la tient souvent pour une version johannique de la guérison de l’enfant du centurion dans les évangiles de Mt et Lc (Mt 8,5-13 ; Lc 7,1-10). Objet d’une thèse de doctorat soutenue en 2017 sous la direction de L. Devillers (Fribourg), ce récit est étudié dans un ouvrage en trois chapitres qui, en dépit de son genre littéraire austère, se lit facilement. Le premier est consacré à l’histoire de l’interprétation du second signe de Cana. L’A. ne se contente pas de regarder les travaux exégétiques récents mais commence son enquête à l’époque patristique et inclut la période médiévale et la Renaissance. Le deuxième chapitre aborde la question incontournable de la relation entre la péricope johannique et les parallèles synoptiques. Au terme d’une étude approfondie, il faut conclure qu’il n’est pas possible de déterminer avec certitude l’origine des similarités et des différences entre ces versions. Mais il convient surtout de chercher quel est le message spécifique de la version johannique, ce que l’A. entreprend au ch. 3 selon trois étapes complémentaires : analyse historico-critique, narrative et typologique (cherchant des arrière-fonds vétérotestamentaires). Au final, il ressort que le second signe de Cana vient redire et sceller la préférence de Jésus pour la foi fondée sur sa parole, au lieu des signes et des prodiges. Le père de l’enfant devient protagoniste du salut de son fils mourant. En outre, ce père devient père de la foi de sa maison, à l’instar la Samaritaine qui a évangélisé son village.
Collection Lectio Divina, 275
Éditions du Cerf, Paris, octobre 2021
344 pages · 30,00 EUR
Dimensions : 13,5 x 21 cm
ISBN : 9782204137294