L’histoire de Vatican I explique comment l’Église catholique s’est dans un temps, relativement court, recentrée sur le pape (l’ultramontanisme). Une histoire dont on a l’impression qu’elle était déjà écrite d’avance, affirme dans son introduction John W. O’Malley, jésuite, professeur émérite à l’université de Georgetown, « ce qui n’est pas le cas pour le concile de Trente et celui de Vatican II » – les conciles auxquels il a consacré ses deux ouvrages précédents. Ce volume, le dernier de la trilogie, retrace les préliminaires de Vatican I et restitue ses débats et sessions. Il montre comment l’idée de l’infaillibilité pontificale, si elle remonte au Moyen Âge, n’a pu prendre son essor véritable qu’au XIXe siècle, à la faveur de la crise culturelle, politique et religieuse suscitée par la Révolution française et par son contrecoup napoléonien à l’échelle européenne. Avec la convocation d’un concile, Pie IX entendait remédier à cette crise. Une autorité indiscutable devait être opposée au libéralisme et aux idées du monde moderne. La majorité des prélats finirent par se rallier aux propositions du pape et l’infaillibilité pontificale fut décrétée à la mi-juillet 1870. Avec la prise de Rome, le mois suivant, les forces italiennes mirent un terme à un millénaire de règne des papes. « De ce fait, le concile Vatican I ne fut pas abrogé mais suspendu pour un temps qui, au fil des temps, sembla définitif – l’arrêt sans douleur des conciles œcuméniques : après tout, conclut l’auteur avec humour, Pastor aeternus semblait avoir rendu inutile ce genre de rassemblement. » Ce livre ne manquera pas d’interpeller ses lecteurs au sujet de questions qui n’ont pas fini de travailler l’Église comme, par exemple, le cléricalisme dont Vatican I marqua l’apogée.
Collection La Part-Dieu
Lessius-Éditions Jésuites, Bruxelles, octobre 2019
264 pages · 2,00 EUR
Dimensions : 14,5 x 20,5 cm
ISBN : 9782872993765