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Attendre la venue du Christ

Un défi pour l’espérance

Alain-Marie de Lassus

Répondant à un plan exposé soigneusement d’entrée de jeu (p. 13-14), faisant sans cesse le point de la recherche à travers de brèves reprises, le nouvel ouvrage de l’auteur, Frère de saint Jean et professeur au Studium de son Institut (chargé par ailleurs de la chronique biblique de notre revue), examine tout le dossier de la Parousie dans l’Écriture sainte, depuis l’Ancien testament (ch. I) jusqu’à l’Apocalypse (ch. IV). Puis il s’intéresse à quelques questions particulières (ch. V : l’ignorance du jour, le délai, ce qui doit précéder), avant de consacrer plusieurs chapitres à d’autres thèmes complexes, comme la venue de l’Antéchrist (dans l’Écriture et chez certains auteurs célèbres : ch. VI), le règne de mille ans dans l’Apocalypse (ch. VII), la venue intermédiaire du Christ (ch. VIII), pour aboutir à réfléchir au jugement particulier (ch. IX). Sont donnés en annexe quelques textes-phares sur le sujet et un dossier bibliographique de plusieurs pages en plusieurs langues. On notera encore, pour achever ce premier tracé, que, pour le Nouveau testament (qui parle de parousie, de manifestation, de révélation, de jour), la traversée choisit de commencer par Paul (ch. II) avant d’en venir à l’Évangile de Matthieu (chap. III), où le Seigneur enseigne à ses disciples comment l’attendre (p. 76).

L’ouvrage se focalise sur un point précis : la venue du Christ et l’attitude que celui-ci désire trouver parmi ses disciples quand il viendra (p. 12). Or, il y a différentes venues du Seigneur dans l’Ancien testament, comme il y a plusieurs manières de parler de la venue (et non du retour) du Christ dans le Nouveau testament, où l’on constate assez tôt une baisse de la tension eschatologique (p. 72). À cet égard, le chapitre sur saint Matthieu est particulièrement éclairant, avec ses approches différentes et complémentaires de notre thème. Dans l’Apocalypse aussi, plusieurs venues du Christ sont mentionnées (venue dans les églises, venue chez les pécheurs, venue finale au terme de l’histoire, p. 129) ; et même, les venues du Christ sont ordonnées à la venue du Père (Ap 20 ; p. 134). On peut bien entendu entrer en dialogue avec l’auteur quand il tient à garder le mot conversion aussi bien pour le chrétien que pour le juif (p. 153), mais on lui sait surtout gré de préférer l’interprétation symbolique à l’interprétation littérale qu’il ne manque cependant pas (par ex. p. 191), d’avoir montré la continuité des deux Testaments sur ce thème polymorphe (p. 224) – et ajoutons-le, d’avoir discrètement et souvent fait appel à Newman, en finissant d’ailleurs par son Sermon pour l’Avent du 4 décembre 1836.

Salvator, Paris, mars 2022

260 pages · 20,00 EUR

Dimensions : 14 x 21 cm

ISBN : 9782706722295

9782706722295

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