Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Le Père Joseph terminait son livre Les pauvres sont l’Église par un chapitre intitulé « La vie consacrée ». Ce sont les réflexions esquissées là qu’il développe dans les pages qui suivent. Une pensée hante l’auteur et elle est au coeur de la mission de la vie religieuse apostolique : pour être fidèles à leur vocation, religieux et religieuses sont appelés à se porter là où la misère sous toutes ses formes est la plus criante, là où l’espoir humain est sans réponse, pour y manifester la puissance de Dieu dans la faiblesse humaine. L’invitation qu’il nous adresse n’est-elle pas une manière, parmi d’autres, de répondre aujourd’hui à cette vocation ecclésiale et missionnaire ?
Ce texte reprend l’essentiel d’une conférence que le fondateur du mouvement « Aide à Toute Détresse » (ATD) a donnée à un groupe de jésuites rassemblés pour réfléchir ensemble à un des objectifs prioritaires de leur Province : la solidarité avec les plus pauvres. Après avoir évoqué certains traits moins connus de la vie de saint Ignace, en particulier sa prise en charge de la misère des rudes, du « menu peuple » de son temps, l’auteur contemple l’Église « condamnée à rejoindre l’exclu parce qu’elle est l’Église du Christ réprouvé ». Ces pages peuvent éclairer tous ceux et celles qui sont « situés par leur être le plus profond dans le dynamisme de l’Église » (Evangelii nuntiandi, 69) et les aider à discerner les orientations à prendre dans la fidélité à leur charisme propre.
Cette réflexion prend comme point de départ le pauvre. Non pas l’exploité, mais l’exclu qui est en deçà de tout. Il ne peut même pas partager nos conflits parce qu’il est trop faible. C’est non par un rapport de forces, mais à partir de la faiblesse qu’une solution se cherche. On se situe en deçà de la « lutte des classes » : ces hommes exclus ne désirent pas y entrer parce qu’ils en ont toujours été meurtris. Nous sommes invités à nous mettre de leur côté, à découvrir ainsi la vérité de l’homme démuni. Dans la reconnaissance des conflits de l’injustice, l’auteur nous révèle comment la force de la vérité introduit à une nouvelle analyse de la société et à un dynamisme de réconciliation. Ces pages nous invitent à discerner une manière profondément évangélique d’être situé parmi les plus démunis. Elles peuvent éclairer nombre d’hommes et de femmes consacrés à Dieu qui s’engagent dans le service des plus pauvres, et les aider à vivre leur présence et leur action dans une fidélité authentique à leur vocation d’Église.Vivant depuis près de quatre ans avec un compagnon dans un « bidonville vertical » de Marseille, un jeune jésuite nous décrit son cheminement et ses expériences.