Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
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Membre permanent du « Centre d’études et de recherches Ezio Aletti », professeur ordinaire à la Faculté de théologie de l’Université grégorienne, écrivain qui rappelle volontiers aux consacrés les sources orientales de la pensée chrétienne (voir notre site), Michelina Tenace souligne ici le charisme d’anticipation encore porté par les Instituts séculiers.
« La vie consacrée est belle parce qu’elle révèle dans l’humain le divin, elle révèle que l’humain est capable de Dieu, à cause de l’Esprit versé en nous qui nous purifie, nous fortifie, nous guérit ». Ne nous trompons pas de beauté ! Ce n’est pas la perfection formelle qui rendra nos communautés belles et prophétiques, mais le témoignage de consacrés transfigurés par leur rencontre avec le Christ et cherchant, jusque dans la fragilité de leur humanité, à « demeurer dans son amour ».
« Nous avons choisi de traiter deux aspects du service de l’autorité : le service de la vocation et le service de la prophétie. Au service de la vocation qui vient de Dieu, pour porter chaque membre de sa communauté vers la maturité de fils ; au service de la prophétie ‘pour réveiller le monde’, pour discerner les défis et indiquer ce qui manifeste le règne de Dieu. Car, tandis que tous les chrétiens sont appelés à la radicalité du baptême, les religieux eux, ‘suivent le Seigneur d’une façon spéciale, de façon prophétique … ils sont capables de réveiller le monde’ (A. Spadaro, o.c., p.5). Voilà un service qui interpelle l’autorité dans la vie religieuse : non seulement la radicalité de la vie, mais la prophétie de la vision ». C’est ce deuxième point de son introduction générale que l’auteur développe ici, dans un « parler vrai » d’une très grande clarté.
« Ce qu’il y a de plus concret dans la vie spirituelle, c’est l’amour ». Réfléchissant à ce que signifie une spiritualité, l’auteur rappelle que le premier des repères tient à l’humilité, puis elle médite sur le style de sagesse pratique que requiert notre engagement pour la transformation et le salut du monde.
Comment former les chrétiens d’Europe à témoigner de leur espérance ? La spiritualité chrétienne primitive permet de voir comment la conformation au Christ et la pédagogie de l’Esprit Saint ouvrent dans l’Eglise à la liberté : libération des passions, formation — dans l’ascèse — à la beauté, cet autre nom de la sainteté. La vie baptismale et eucharistique, l’existence liturgique sont ainsi le milieu nourricier de la vocation des chrétiens à rendre visible à leur époque l’action éternelle de l’Esprit. « Et qu’attendons-nous encore » pour le manifester ?
Dire comment on voit la vie consacrée « de l’extérieur », c’est sans doute dire quelque chose de sa foi. Les critiques peuvent être acerbes ou les appréciations bienveillantes, différer selon qu’il s’agit des moines, des consacrés de vie active ou des « laïcs consacrés ». Les réponses à une telle enquête indiquent en fait des défis profonds, que l’auteur choisit de présenter sous la forme d’une série d’antinomies (d’oppositions) qui culmine dans l’accomplissement du martyre. Au terme, l’expérience de la Transfiguration ouvre sur la mentalité eucharistique de Pâque, vraie divinisation de notre culture et de notre condition mortelle.