Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Il faut parfois nous interroger sur les évidences : que veut dire aimer l’autre comme soi-même ? Avec l’à-propos qu’on lui connaît, l’auteur retourne aux sources scripturaires, et trouve chez saint Augustin des lumières inaperçues, avant d’en revenir à la vie consacrée.
Écrit pour les quatre-vingts ans de l’auteur, ce témoignage personnel raconte toute une vie consacrée en l’ordonnant autour des trois conseils évangéliques ; il s’enracine d’ailleurs dans une vision des trois Personnes divines — comme un grand appel à la liberté.
La dévotion au Sacré-Cœur d’autrefois et celle qui anime le Renouveau charismatique aujourd’hui se complètent et se corrigent mutuellement. La comparaison que propose l’auteur, à partir de son point de vue africain, permet, dans son schématisme même, de mieux évaluer le succès des « prières de guérison » et d’espérer que ces deux approches du mystère de l’Amour s’intègrent mutuellement.
Sans vouloir schématiquement figer l’aspect chronologique des « âges » que l’auteur d’ailleurs décrit dans leur tonalité spirituelle comme « des périodes de vie par lesquelles nous passons en sens divers « ni sans vouloir les assimiler aux trois « voies » classiques de la vie spirituelle et donc sans vouloir en faire des étapes d’un parcours irréversible l’auteur propose ici une belle méditation à propos des trois strophes de l’hymne liturgique bien connue : « O Maître des temps ». Nous y avons trouvé beaucoup de goût et si on accepte de souligner leur circularité on pourra y puiser le renouvellement d’une conversion toujours actuelle qui d’un avant vers un après désigne la pâque d’une élection toujours à reprendre au quotidien de l’Eucharistie de nos vies « au Nom du Père et du Fils et du Saint- Esprit ».
C’est avec l’accord de l’auteur que nous publions, enfin, en forme de « Courrier des lecteurs », ce texte (déjà ancien de deux ans) du Père Nothomb, m.a. Ses premières phrases le disent clairement, c’est en écho à l’article du P. Clodovis Boff (V.C. 1999, p. 377-395) que ces lignes ont été écrites. Il ne s’agit pas d’une polémique, mais d’un « je voudrais y ajouter quelque chose » et c’est à propos de « l’après », à propos de ce qui se vit suite à la sortie de la vie religieuse. On se souviendra en effet (et on le relira peut-être) que l’article « source » s’intitulait : « Considérations indignées » et proposait, en quelque sorte, un examen de conscience au vu de certains « abandons » surprenants et vécus douloureusement par le Père Cl. Boff. C’est aussi une réflexion personnelle et au titre d’une expérience exprimée en « je » que le P. Nothomb nous invite, qui ne le ferait, à redire que « Dieu est fidèle ». Avec la permission de l’auteur, nous donnons cette note pour prévenir une interprétation « laxiste » de ce « Courrier des lecteurs » qu’en aucun cas l’auteur ne cautionnerait. Dans ces quelques pages, il ne s’agit pas de déterminer le degré de responsabilité ni la culpabilité de la personne dont l’exemple relate une faute objectivement grave par laquelle – avant de quitter l’état religieux – le vœu de chasteté avait été lésé et la charité théologale blessée. La décision de sortir de l’Institut, elle-même, n’est pas l’objet de la réflexion qui suit (certaines Constitutions d’ailleurs font une obligation de quitter à celui qui s’est mis dans la situation évoquée). On ne cherchera donc pas à évaluer ce qui, dans la situation nouvelle où se trouve la personne, et qu’elle a assumée avec courage, est « plus humble » ou même « plus évangélique ». Sans doute, la fidélité ou l’infidélité ne se mesure pas – et qui le peut d’ailleurs ? – en séparant l’engagement baptismal (tendre vers la sainteté) des engagements des vœux (qui ne seraient que de l’ordre des moyens), ce qui a été parfois la doctrine enseignée, mais qui ne tenait pas assez compte de l’unité spirituelle de toute histoire personnelle. On pourra donc souligner, plus que ne le fait l’article, le lien entre le théologal et le moral dans la personne singulière qui répond librement à une vocation en choisissant tel état de vie et la pratique qui en découle du plus intime au plus « externe ». Il reste que l’on se laissera toujours inviter, par la croix du Christ, à la miséricorde qui fait vivre sans occulter la faute qui, reconnue et pardonnée, sera le lieu d’un « plus grand bien », dans une vie encore et toujours aimée et appelée à la sainteté, (ndlr).
Comment témoigner authentiquement de l’Évangile ? Question qui traverse toute vie chrétienne et forcément toute vie religieuse et, bien plus encore, lorsque l’existence chrétienne, sous toutes ses formes, se trouve en situation « missionnaire ». Les quelques pages de notre fidèle collaborateur n’épuisent pas le sujet. Leur sagesse ouvre au dialogue...
Déjà, sur un mode plus érudit, nous avons fait honneur à « l’année du Père » en proposant l’étude d’O. Perru se référant à la théologie spirituelle de Jean Baptiste de la Salle (V.C., 1999, 310-336). Faire entendre toutes les harmoniques qui résonnent dans la simple énonciation croyante du vocable « Père », n’est pas possible sans un développement qui prendrait les allures d’une symphonie. Mais, ici encore, le P. Nothomb, avec simplicité et précision, nous fait entendre trois motifs qui, distingués sans être séparés, déploient la richesse de cet accord fondamental : paternité-filiation, au cœur de la Révélation chrétienne. Objective, la distinction opérée n’est en rien un jugement porté sur les « enfants du Père », elle veut seulement favoriser une exacte compréhension du don extraordinaire offert à tous de notre divinisation en Christ.
C’est une belle lecture de Vita consecrata, attentive dans l’analyse, profonde dans les perspectives ouvertes que nous propose le Père Nothomb. L’année préparatoire au Jubilé 2000 nous invitait à cette réappropriation de la doctrine de l’exhortation dans la lumière de l’Esprit. Évidemment, celle-ci est tout entière trinitaire et c’est pour l’auteur l’occasion d’un petit traité de théologie spirituelle qui permettra certainement à beaucoup d’approfondir leur vie de prière et d’engagement dans la vie consacrée. Sans doute les théologiens de métier auront encore à proposer des nuances et des distinctions mais qu’il nous suffise ici de nous laisser éveiller à l’œuvre de l’Esprit en cette consécration même.
Le texte du P. Nothomb nous est arrivé peu après celui du P. Cauvin. L’occasion était trop tentante de les publier ensemble (avec une relecture demandée à S. Recchi, cf. ci-dessous) pour y résister. Voici donc, comme en écho, une réflexion sur la question de l’inculturation de la vie consacrée. Sans doute, ne faut-il pas tomber dans un piège qui, par manque de perspective, inviterait à croire que, en groupant ainsi ces textes, nous présentons une élaboration complète du thème pour l’Afrique. D’abord, il n’y a pas d’Afrique ! Mais des cultures et des peuples africains extrêmement variés même dans une région géographique relativement circonscrite (“l’Afrique sub-saharienne”). Il reste, ensuite, que d’autres aspects sont à explorer et certains à reprendre pour eux-mêmes. Néanmoins, voici qui invite au dialogue, à la proposition neuve. Lecteur(trice)s des Afriques, ou d’ailleurs, devenez auteurs !
Nous aurons, évidemment, à revenir souvent sur la “somme” que représente l’exhortation donnée par Jean-Paul II pour être méditée par tous ceux dont la vie se trouve consacrée d’une manière singulière à la suite du Christ. Ici, comme l’auteur le reconnaît d’entrée de jeu, il ne s’agit que d’une première réaction. Cela n’enlève rien à l’intérêt de cet essai. Les points chauds sont déjà rencontrés : la place de la vie consacrée dans l’Église (la question des “trois états”), l’excellence de la vie consacrée, la consécration elle-même, et son lien à la mission. Un bref mais stimulant apéritif avant d’autres recherches.
Ce n’est pas le premier texte “faussement candide”, empruntant la forme paradoxale du : “Seul... est vraiment...” que donne le Père Nothomb. Celui-ci encore, avec beaucoup de finesse spirituelle, médite sur le lien entre l’amour du prochain et les très austères “trois manières d’humilité” du livret des Exercices spirituels de saint Ignace. Il en découvre le dynamisme profond et situe ainsi avec justesse les grandes lignes de force de toute vraie spiritualité chrétienne issue de l’appel à être disciple de Celui qui s’offre : “doux et humble de cœur”.
Si une des insistances du dernier Synode a été de nous inviter à mieux cerner le lien de l’être et de l’agir dans la mission de la vie consacrée, il était sûrement utile d’exposer les rapports existant entre les trois “fonctions” (munera) du sacerdoce des fidèles tel que celui-ci est mis en œuvre de manière particulière par la “vie consacrée”. Sans minimiser l’urgence de la parole et des actes prophétiques que l’on évoque souvent à propos de l’existence “risquée” des consacrés, l’auteur, ici, ouvre une perspective complémentaire qu’il est bon que nous gardions présente à la conscience vive de ce qu’“est” notre vie en son fond le plus intime : une union à Jésus s’offrant au Père en Eucharistie à laquelle son Esprit nous conjoint. De là tout découle.