Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
222 rue du Faubourg-Saint-HonoréFR-75008 ParisFRANCE
Directeur du CRVR d’Évry, notre ami dominicain Jean-Claude Lavigne, ancien directeur d’« Économie et Humanisme », aujourd’hui président des éditions du Cerf, poursuit ses avancées sur tous les aspects de la vie consacrée, en prise avec les défis du temps ; cette fois, c’est la nouvelle provocation à dire Dieu qu’il s’agit d’entendre, de la part des congrégations religieuses plus anciennes aussi bien que des communautés nouvelles.
Nos deux auteurs, du monastère dominicain d’Évry (Paris), sont directeur et directeur-adjoint du Centre de recherche sur la vie religieuse (CRVR), qui y dispense, depuis peu, formations et publications (voir pour l’une d’elles notre chronique, p. 70-71). Ils traitent ici de la difficile question du devenir du charisme quand il s’inculture.
L’auteur a déjà interrogé notre fondement dans la Parole (VsCs 2013-2) et le temps de nos chapitres (VsCs 2014-1 et VsCs 2014-2). Il relit ici la « fertilité » de nos vœux qui ne sont pas un objectif, mais les outils d’un pacte transi de miséricorde ; parce qu’ils ont la couleur de Pâques, ils portent vers tous les « sans » de notre monde ; la prière d’intercession prolonge cette alliance miséricordieuse qui met la mort à distance.
La pratique capitulaire, souvent éprouvante et complexe, a été comprise, dans la première partie de cet article (voir Vs Cs 2014-1, 23-38) comme une expérience religieuse fondatrice, pour chaque membre et tout l’institut. Les temps divers que l’auteur a déjà développés s’achèvent sur le temps des élections, si dominant parfois, et le temps de « rendre comptes », indûment minimisé. L’ensemble de ces pages forme une étude vivifiante, qui porte à merveille son titre : « Spiritualité pour temps de Chapitre ».
La pratique capitulaire, souvent éprouvante et complexe, est d’abord à entendre comme une expérience religieuse fondatrice, pour chaque membre et tout l’institut. Temps de célébration et temps d’identité, temps de Dieu et temps stratégique, mais encore (ce sera la deuxième partie de l’article, à lire dans le prochain numéro), temps des élections et temps de rendre comptes : ces temps divers ne disent pas tout de l’expérience spirituelle mais signent une « manière de renouveler notre désir de nous donner généreusement pour que la Bonne Nouvelle de l’Évangile l’emporte sur les œuvres de mort et de ténèbres ».
« L’essentiel est-il d’être repéré ou de témoigner de l’Evangile ? Si nous taisons Celui qui est à la source de notre agir, nous ne sommes plus lisibles. L’enjeu semble se situer dans un rapport à la parole, qui doit pouvoir être exploré dans ses différentes dimensions pour être renouvelé ». Ces mots de l’auteur, enfilés par séquences, disent le propos, et son urgence : la vie religieuse n’est pas un discours, mais une parole échangée, dont le Cantique des cantiques célèbre l’origine.
Ce n’est pas un sujet facile à traiter... l’auteur l’avoue d’entrée de jeu. Mais les quelques brèves notations, sur le mode familier d’une conférence spirituelle, Indiquent bien le sens de toute démarche de « sortie de soi ». Ce thème d’ailleurs se doit d’être abordé par toute théologie spirituelle consciente des mutations de valeurs propres à une culture de la « quête de soi », que des textes récents explorent avec intérêt (cf. Christus, 188, oct. 2000, « Le souci de soi », ou, Jacques Arènes, La recherche de soi, DDB, 2000).