Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Au moment d’achever sa carrière de professeur de théologie dogmatique et sacramentaire à l’I.É.T. de Bruxelles, le jésuite canadien formé pour le Vietnam et qui n’enseigna qu’en Europe, nous offre cette superbe méditation du « Je veux » de Catherine de Sienne, qu’il met en syntonie avec le « Je veux » de Jésus en saint Jean, mais aussi, le « Je veux et désire » d’Ignace de Loyola. Un moment inaugural.
Habitué de nos pages, le père Pierre Gervais, jésuite canadien, a mené sa carrière de dogmaticien à l’I.É.T. de Bruxelles où il a revisité, avec les grands traités et les principaux sacrements, quelques figures éminentes de la mystique chrétienne. Il se consacre désormais à l’écriture, notamment d’importants commentaires des Exercices spirituels ; cet article en donne l’épure la plus achevée.
Jésuite canadien formé pour une mission du Vietnam quittée dans des circonstances dramatiques, le jeune dogmaticien acheva sa formation en France ; spécialiste de la spiritualité des Exercices ignatiens, il poursuit en Belgique, à la Faculté jésuite de Bruxelles (I.É.T.) une carrière académique qui lui a permis de revisiter, avec les grands traités et les principaux sacrements, quelques figures éminentes de la mystique chrétienne.
Ayant repris pied au Vietnam il y a tout juste cinquante ans, la Compagnie de Jésus a connu, elle aussi, la tourmente de 1975 qui n’épargna pas l’auteur de ces lignes ; mais aujourd’hui, la plus jeune des provinces jésuites compte 120 membres vietnamiens et autant de candidats, et elle se porte vers les réalités anciennes et nouvelles de la mission – « l’heure est à l’action de grâces ».
Nos lecteurs seront heureux de découvrir dans ce grand texte du P. Gervais une mystique de la vie apostolique où action et contemplation ne s’excluent pas, où l’union ne fait qu’un avec la mission. Comparé avec les mystiques du Carmel (Jean de la Croix, les deux Thérèse), l’itinéraire spirituel de Marie de l’Incarnation montre, chez l’une des premières missionnaires du XVIIe siècle, le surgissement d’une expérience mystique qui trouve son propre lieu dans la mission à accomplir (nous voici proches d’Ignace de Loyola). Justice et miséricorde se rencontrent là où l’œuvre de Dieu révèle Dieu.
Un supérieur de communauté a rédigé une note pour ses frères dans le but de les aider à mieux distinguer les types de communication possibles dans une réunion communautaire. Et il précise en quoi consiste une révision de vie au niveau de la communauté.
De nos jours, lorsqu’on pense pauvreté évangélique, on songe spontanément au partage fraternel et à la solidarité avec les pauvres. Qui donc voit dans la pauvreté une mère ? En parlant ainsi, les constitutions d’autrefois renvoyaient à un rapport vécu avec Dieu à travers la création et les biens de la terre, où s’enracinent de fait la joie du partage et la vérité des solidarités humaines.
L’adoration eucharistique et la dévotion au Cœur du Christ sont intimement liées à la vie d’un certain nombre de congrégations religieuses, qui y ont puisé leur inspiration. Aujourd’hui, quelques-unes se demandent si ce ne sont pas là des traits d’une spiritualité trop marquée par la mentalité d’une époque. Aussi est-il important de réfléchir au sens de ces « pratiques » et de découvrir la richesse théologique et spirituelle dont elles sont porteuses, aujourd’hui encore. C’est ce que les auteurs de cet article ont entrepris à partir d’un texte de la règle primitive de la Société du Sacré-Cœur.
Dans ces pages, l’auteur étudie un texte spirituel de Marie de l’Incarnation : celle-ci y rend compte de la grâce qui l’ouvre à sa vocation apostolique. Le P. Gervais y perçoit une lumière pour les recherches d’aujourd’hui sur le charisme des instituts. La tentation existe, en effet, de faire l’économie d’une écoute spirituelle attentive des textes fondateurs d’une congrégation pour remonter d’emblée à la source, l’Écriture. On gomme alors l’œuvre propre de l’Esprit suscitant le charisme fondateur. C’est ainsi que les constitutions d’un institut perdent toute originalité. Il importe au contraire d’habiter et de « traverser » un texte, un charisme, afin d’y découvrir l’expérience spirituelle propre qu’il exprime. Ce texte, ce charisme conduisent alors de l’intérieur à l’Écriture toujours vivante et vécue au cœur de l’Église. Et l’Évangile y est retrouvé sous l’angle bien précis qui donne à cette congrégation son originalité irremplaçable. – Ces pages ont encore un double intérêt. D’une part, elles révèlent sur le vif une manière de chercher et de trouver la volonté de Dieu par une attention au « mouvement des esprits. » D’autre part, elles nous font assister à la naissance d’un charisme proprement apostolique.
Il m’a été demandé d’aborder le thème de l’amitié dans la vie religieuse sous l’angle d’une théologie spirituelle. L’aborder sous cet angle, c’est déjà y présumer une réalité de l’Esprit, et concrètement, pour celui ou celle que l’amitié touche, une grâce, du moins éventuelle. C’est aussi, dès le point de départ, présupposer deux faits. Le...
Dans l’Église, toute vie apostolique féconde a des enracinements mystiques souvent insoupçonnés. Parfois nous parviennent quelques textes qui révèlent la lente transformation d’un être progressivement configuré au mystère du Christ et associé à sa mission. On nous présente ici l’itinéraire spirituel d’une femme qui eut un rayonnement apostolique étonnant. Il nous est donné de percevoir à travers ces pages la beauté de l’œuvre de l’Esprit de Dieu, qui purifia et élargit la vie et le cœur de Marie de l’Incarnation pour la rendre tout entière livrée à la mission.
Plusieurs ressentent un malaise comme si vie intérieure authentique et engagement social sérieux s’affrontaient comme des valeurs presque exclusives l’une de l’autre. Ne déceler dans ces tensions qu’un manque d’esprit de foi ou de générosité, déclaré « caractéristique de notre époque », n’est-ce point passer à côté du vrai problème : les exigences nouvelles que pose à notre relation personnelle à Dieu dans le silence de la prière le fait d’un monde qui s’est en bonne partie constitué indépendamment de nos points de référence évangéliques ? Dans cet univers que l’homme se construit, il est de plus en plus conscient de l’importance des « structures ». En même temps qu’il découvre ainsi les possibilités accrues offertes à sa liberté, il perçoit aussi combien cette liberté est liée à ces mêmes structures, qui l’oppriment autant qu’elles la libèrent. De sentir combien ce monde qui est le nôtre nous est étranger autant que proche, peut faire naître en nous la conscience de notre pauvreté : celle-ci ouvrira en nous l’espace pour une prière qui nous aidera à porter le risque des engagements nécessaires.