Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Dans cette seconde partie de son article (voir le début dans Vie consacrée, 1989-2, 80-94), le Père Dortel-Claudot commente l’importante période des Chapitres dits constituants, puis il évalue sereinement le travail accompli, au terme d’un effort dont il nous reste encore à porter tous les fruits.
Fruit du Concile, la révision des Constitutions fut, pour les Instituts de vie consacrée, l’occasion d’un « aggiornamento » sans précédent qui vient à peine de s’achever. L’un de ses artisans les plus discrets et les plus efficaces retrace ici l’histoire de cette révision, où il distingue quatre périodes et dont il présente le bilan. L’article du P. Dortel-Claudot, dont nous poursuivrons la publication dans le prochain numéro, ouvre finalement aux Instituts de vie consacrée les perspectives essentielles à leur avenir.
Dans ces pages courageuses, le P. Dortel-Claudot discerne un tournant historique pour la vie religieuse apostolique en France et dans les sociétés industrialisées : le nouveau paysage social de l’Occident n’appelle-t-il pas « de nouvelles oeuvres de Congrégation, de taille modeste, aux structures légères », immédiatement utiles aux « nouveaux pauvres » ? Les instituts traditionnellement au service des pauvres ne peuvent manquer ce « rendez-vous qu’ils ont avec l’histoire, c’est-à-dire avec Dieu ». Extrait, avec l’aimable autorisation de l’éditeur, du cours « Évangélisation et vie religieuse apostolique », disponible dans la collection « Travaux et Conférences du Centre Sèvres » (35 rue de Sèvres, 75006 Paris).
À toutes les époques, religieux et laïcs se sont associés pour l’Évangile. Ceci s’est fait de multiples façons. Pour apporter quelque clarté dans ce secteur, l’auteur distingue trois niveaux : partage de la spiritualité, vie commune sous un même toit, association pour une mission précise. Pour chacun d’eux, il interroge les faits, l’histoire et la législation canonique. Ces pages rendront service à tous ceux qui cherchent à situer ce qui se vit dans ces rapprochements, à lui donner, le cas échéant, forme juridique et parfois à éviter les dangers et les erreurs dont témoigne l’histoire.
Comment les nouvelles constitutions des instituts religieux féminins de vie apostolique conçoivent-elles le service de l’homme aujourd’hui ? Personne n’est mieux placé que l’auteur pour nous donner réponse à cette question. Il a, en effet, été associé de près au travail d’élaboration des nouvelles constitutions d’un bon nombre d’instituts de religieuses et de religieux. Ainsi qu’il aime à le dire, ces nouvelles constitutions sont comme un « lieu théologique » qu’il importe d’exploiter. Les pages du Père Dortel-Claudot permettent de prendre conscience des forces et des faiblesses, des richesses et des lacunes du moment présent et aident ainsi à préparer l’avenir.
Les lecteurs de Vie consacrée attendent sans doute avec impatience la traduction du nouveau Code de droit canonique. Un bon nombre d’entre eux ont déjà entre les mains le texte latin édité par la Librairie Vaticane. Au cours des prochains mois, ils pourront participer à des sessions présentant l’ensemble du nouveau droit des...
Dans ces pages, qui bénéficient de l’expérience de nombreux Chapitres et des réactions romaines aux textes qui leur ont déjà été soumis, l’auteur éclaire par quelques réflexions et illustre par plusieurs exemples un problème concret qui se pose au moment de rédiger les nouveaux textes : que faut-il y mettre ? comment le dire ? A première vue, ceci semble un pur travail rédactionnel, mais, en lisant ces pages, on s’aperçoit qu’il implique un approfondissement des réalités en cause et du charisme de l’Institut. Nous extrayons du cours du P. Dortel-Claudot ce qu’il dit des trois vœux, de la formule de profession et de l’obéissance au Pape.
À l’heure où les Instituts sont appelés à élaborer leurs Constitutions définitives, après les années d’expérimentation qui ont suivi le Concile, l’auteur énonce ici quelques principes directeurs pouvant guider les Chapitres Généraux dans leur travail. Il suggère ce qui, à son avis, devrait se trouver dans ce qu’il appelle le premier et le second livres. C’est le fruit d’une longue expérience qu’il nous livre ; chaque Institut pourra s’en inspirer à la lumière de son charisme propre.
Pourquoi ne pas continuer à nous épanouir dans la liberté d’expérimentation que Vatican II nous a rendue ? Ce n’est pas ce que l’Esprit a inspiré aux fondateurs. Tous se sont efforcés de traduire dans des textes le charisme reçu et d’en rendre ainsi la transmission possible. Si nous vivons vraiment de leur inspiration (mais c’est la condition essentielle), nous serons capables de trouver, sous la conduite de l’Esprit, les mots qui traduiront ce charisme pour aujourd’hui. Et parce que cette grâce est un don qui nous est fait pour le bien de toute l’Église, ceux qui ont mission de la guider sont aussi chargés d’authentifier le fruit de nos efforts. Extraits du premier chapitre de la brochure : Que mettre dans les nouvelles Constitutions ? (Paris, Centre Sèvres, 1978).
Ayant collaboré à la rédaction des nouvelles Constitutions de nombreux Instituts, l’auteur met en lumière les thèmes que celles-ci doivent traiter lorsqu’elles abordent l’obéissance et il illustre son exposé par des extraits des textes capitulaires. On nous y parle du fondement de l’obéissance pour tout chrétien et plus spécialement pour les religieux, de la tonalité que prend l’obéissance selon les Instituts, du rôle du supérieur de communauté, des questions enfin que posent le projet communautaire, le projet et le statut personnels.
Dès les premiers siècles, des hommes et des femmes choisissent librement la chasteté perpétuelle pour le Seigneur, tout en continuant à vivre au sein de leurs familles. Petit à petit, l’engagement vécu (qui est l’essentiel) se traduit par une démarche extérieure. Ces consacrés savent bien, et les Pères le leur redisent, qu’ils sont appelés à « imiter le Christ en toutes choses ». A leur époque, l’engagement à la chasteté est le geste le plus « révolutionnaire » et donc le plus apte à devenir prophétique. Petit à petit, cette consécration dans le monde disparaît, absorbée par le monachisme, qui occupe de plus en plus le devant de la scène.
Nous voudrions y faire réfléchir par quelques remarques simples [1]. 1) Le lieu où se réalise cette mise en commun des biens est, avant tout, la communauté locale. Mais puisque l’idéal de la fraternité qui animait la première communauté chrétienne ne doit pas être circonscrit à la communauté locale, mais s’étendre à toute la...