Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
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Issue d’une conférence au Forum Saint-Michel (Bruxelles), la présentation par sœur Marie-Laure, f.m.j., de la liturgie dont se sont très tôt dotées les Fraternités Monastiques de Jérusalem nous fait découvrir comment une vie monastique citadine a secrété les formes d’une beauté lisible par tous – sans doute parce qu’elle est fondée eschatologiquement.
Membre des Fraternités Monastiques de Jérusalem, elles aussi au cœur de la ville, sœur Marie-Laure, de la revue Sources Vives, ouvre pour nous les deux derniers tomes de la correspondance de la célèbre assistante sociale d’Ivry. Dans l’inclassable vocation de présence aux frontières, une « spiritualité du forage » se découvre, livrée à l’Église urbaine d’aujourd’hui.
Qui soutiendrait encore aujourd’hui la thèse de Grégoire de Nysse, voyant dans la virginité une « limite à la mort », un « rempart » contre la roue mortifère que tournent les époux qui ne font qu’engendrer « des gens destinés à mourir, tels des condamnés » ? Son Traité de la virginité (371) recèle pourtant d’inépuisables richesses, propres à nous interroger en vérité sur le sens de la virginité consacrée. « Retour au paradis perdu » ou « anticipation de la résurrection » ? Loin de choisir entre les deux motifs, Grégoire les éclaire l’un par l’autre. Témoignage de la véritable nature humaine, accomplie dans la perfection par le Christ, la virginité vaut moins comme rappel d’une situation révolue que comme signe prophétique. Dans son désir ardent de Dieu, celui qui choisit la virginité attend « sans plus créer par des générations intermédiaires aucun intervalle entre lui et l’avènement de Dieu ».
C’est une figure peu connue du nouveau monachisme orthodoxe que nous présente une moniale des Fraternités de Jérusalem, attentive au cheminement insolite d’un cœur que l’amour du Christ conduisit, de maternité charnelle en maternité spirituelle, au don brûlant de la maternité divine.