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Le renouveau conciliaire de la consécration des vierges

19/052015 Renée de Tryon-Montalembert

L’état de virginité consacrée constitue, certes, un indéniable et permanent paradoxe, puisque c’est au prix d’une renonciation à ce qui fonde l’essence même de la féminité qu’il peut être considéré comme un prototype de la féminité : ou puisque, pour le dire autrement, c’est cet appauvrissement de la femme – ni épouse ni mère sur le plan humain – qui suscite la nouvelle richesse de sa condition, en lui permettant d’atteindre, sur le plan du mystère en sa réalité, ce dont les noces humaines, avec leur fécondité charnelle, demeurent le signe.
La consécration des vierges, en ramenant alors la féminité à ce qui la constitue de façon essentielle et radicale, et comme en deçà de toute actualisation particulière, rappelle à l’homme quels sont ses traits spécifiques, et lui permet de se situer plus justement, à son tour, dans le projet divin.
La radicalité de sa condition permet à la vierge consacrée de rappeler au couple humain – par sa seule existence – les exigences de l’amour. Certes, elle se trouvera elle-même stimulée par l’exemple et la vie familiale des « mariés » ; mais sa vocation pleinement assumée devra normalement constituer pour ceux-ci une émulation et un rappel, aussi bien sur le plan de la fidélité de l’amour qu’à celui de sa fécondité.
En d’autres termes, la consécration des vierges apporte à l’Église, et sous un mode privilégié, une reconnaissance de la femme en tant que telle – c’est-à-dire indépendamment de la place qui pourrait être la sienne non seulement dans une communauté, mais même dans cette communauté essentielle qui est celle du couple ; et, par là, elle peut contribuer à la restauration comme au renouvellement d’une relation entre l’homme et la femme qui puisse devenir plus proche de celle donnée par l’Écriture comme son modèle par excellence, modèle unique, mais comportant une multitude de facettes diverses quant à ses modes de réalisation : l’union d’amour entre le Christ et l’Église.

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