Un périodique unique en langue française qui éclaire et accompagne des engagements toujours plus évangéliques dans toutes les formes de la vie consacrée.
Un texte saisissant de Vassili Grossman exprime en un seul coup sa méditation prolongée d’un tableau de Raphaël, La Madone Sixtine. Le père Jean-Marie Glorieux, qui a vécu dix ans en Russie et continue à fréquenter les penseurs russes, nous introduit à cette vue symbolique des événements les plus tragiques de notre temps.
Le cinéma, cette sorte de théologie de l’image… Récemment, plusieurs œuvres filmées ont donné de voir quelque chose de la vie consacrée et suggéré, croyons-nous, ce que le petit monde des consacrés peut mettre au jour : un affrontement des libertés personnelles ou encore des traditions culturelles. Le propos de cette chronique ne relève pas de la critique cinématographique proprement dite ; on veut y réfléchir aux « choses vues », pour parler comme l’Écriture, en se risquant à les interpréter. Nous avons retenu cinq films. Le premier, Marie Heurtin, devrait faire date pour ce qu’il met en scène de l’éducation par le toucher, dans un long voyage vers l’intériorisation de l’amour. Nous présentons les autres deux par deux : d’abord Sœur Faustine, vrai repoussoir d’Ida, des œuvres évoquant ensemble, mais de manière incroyablement contrastée, l’âme et l’histoire polonaises ; puis Le temps de quelques jours et Celle qui avance comme l’aurore, filmant la vie de moniales trappistines, dans la complémentarité irréfragable du milieu communautaire et de l’itinéraire personnel.
Dans cette mise en valeur de la pratique littérale des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, l’accompagnateur expérimenté se fait théologien de l’écoute intérieure de la Parole, au cœur de l’expérience spirituelle que le tracé ignatien permet. Pour l’homme d’aujourd’hui, l’oraison par « application des sens » représente une ressource et dans la vie quotidienne, un autre respir.
Dédié à la mémoire du grand jésuite disparu il y a juste dix ans, cet hommage lumineux rappelle la singularité d’un itinéraire dont l’héritage, controversé souvent, n’est pas près de s’épuiser.
Répondant bien à son titre initial, « Redécouvrir l’accompagnement individuel au nom du Christ », cet exposé rend compte d’une longue expérience d’accompagnement de nombreux débutants dans la formation sacerdotale, auxquels les Exercices spirituels de trente jours de saint Ignace ont été proposés. Un déploiement de la liberté spirituelle s’y opère, où s’approfondit l’indispensable relation personnelle au Christ de Dieu.
Dans une famille religieuse de spiritualité ignatienne, la profession perpétuelle « sur l’hostie » est présentée par l’homéliste comme l’une des deux réalisations visibles du « oui » marial de la créature à Dieu, dans un dialogue où l’offrande se fait combat pour l’Amour, lequel envoie et transfigure.
Comme nous l’avons déjà découvert dans la formule de profession des Salésiens de don Bosco (Vies consacrées 79, 2007-4, p. 281-287), la liturgie des vœux éclaire singulièrement l’existence religieuse. Dans la Compagnie de Jésus, les premiers vœux engagent le profès temporaire à entrer dans la Compagnie, et demandent la grâce pour accomplir le désir ainsi offert. La manière dont saint Ignace conçoit l’intégration aux œuvres de son ordre et, plus profondément, à la mission de l’Église, peut donc être entendue comme un temps d’élection, et surtout, une demande instante de confirmation dans l’amour, lequel dépasse toute détermination humaine et spirituelle.
Rumination des Psaumes ou contemplation évangélique, la prière chrétienne conduit la liberté de l’homme à épouser la liberté pourtant insondable de Dieu. Ce « vœu » de s’accorder pour la vie au choix du « Commencement » est précisément l’enjeu de la méditation du Règne, dans les Exercices spirituels : « Conduis-toi même ma vie ».
L’appel du Verbe de vie à la conscience humaine atteint, dans les entre- tiens de la dernière Cène, un sommet et s’accomplit dans le Don de l’Esprit comme Personne. Celui-ci atteint les profondeurs de l’âme, fait naître la tradition chrétienne et, par là, nourrit la contemplation de la présence et de l’œuvre divine dans le monde, dès la Genèse. La deuxième partie traite de l’histoire concrète de ce Don ; l’Esprit fait la vérité sur l’immense débat, et le péché, de la conscience humaine face au Christ ; Il donne de surcroît d’entrer dans une mystique nouvelle, œuvre du « Paraclet », cachée dans les misères de la chair. La troisième partie évoque le combat spirituel et le mystère de l’Église ; c’est en eux que l’homme peut grandir, non sans des moments de désastres humains, dans l’accueil du Don de l’Esprit comme Personne.
Voici un texte, à certains égards déconcertant, qui propose un véritable « fondement-itinéraire de croissance » de la liberté spirituelle (au sens du Principe et Fondement dans les Exercices de saint Ignace). Déconcertant, en ce qu’il évoque de manière, peut-être « allusive » mais, nous semble-t-il, parfaitement justifiée, quelques grandes figures ou « situations anthropologiques » signifiées par quelques personnages bibliques. Il ne s’agit pas d’exégèse technique ni d’une théologie de l’Alliance vétéro-testamentaire circonstanciée, mais de l’exposition d’une intuition reçue d’une écoute contemplative de la Parole qui, dans l’Alliance qu’elle fonde, est « nouvelle et éternelle » et donc structure toujours les libertés qui y font l’apprentissage sous « six figures » de la docilité à l’Esprit.
Réunis en 1993 autour du thème « Les avenirs de la vie religieuse », les membres de notre conseil ont donné librement leurs témoignages. Les textes présentés ici sont la trace de cet échange. L’extrême diversité des approches, des « lieux d’où l’on parle », des expériences longues ou courtes de la vie consacrée, principalement religieuse, fait la richesse de cet ensemble. Il n’est pas complet et il ne faudrait pas y voir une analyse détaillée de la situation où la succession des « enjeux - défis - frontières », qui rythme l’histoire de la vie religieuse, nous a conduits. C’est plus encore dans le jeu des contrastes et des perspectives que ces textes laissent pressentir les imprévisibles « à venir », car ils font très pudiquement écho à des vies tout entières livrées, jusque dans leur chair, à l’imprévu de l’Esprit qui les attire vers le Père à « la suite de Jésus ».
Sur un thème difficile et très actuel, ce texte nous propose une réflexion fondamentale. Il est rare de voir proposer - avec une intuition qui suppose une maturation spirituelle profonde – des pistes neuves en ce domaine. La prise en considération de la nouveauté ignacienne reste féconde pour penser et pratiquer « l’accueil du civil dans le religieux ». Rien n’est perdu de la tradition ; tout peut y être encore nouveau. Dans le dialogue.